Classroom of the Elite Chapitre 01

Bienvenue dans ma vie lycéenne de rêve

Ayanokôji-kun, tout va bien ?

Elle est venue…encore venue…la situation que je craignais tant.

Alors que je faisais semblant de dormir, cette personne m’interpella…Ce fut le diable incarné qui me fit revenir à la réalité. Dans ma tête se jouait la onzième symphonie de Shostakovich, ce qui correspondait parfaitement à ma situation de malaise : ce sentiment de désespoir complet alors que les gens fuyaient les démons et que la fin du monde approchait. Même avec les yeux fermés, je pouvais m’en rendre compte. Je pouvais sentir la présence oppressante du diable à mes côtés attendant bien sagement le réveil de mon être qui était sous son emprise…comment pouvais-je m’extirper de cette situation… ? Pour éviter le danger de cette situation inconfortable, la réponse fut sans appel. Je feignis n’avoir rien entendu avec cette stratégie que je nommais « prétention du sommeil », non sans un brin de suffisance…une fille aimante se serait résignée pour ne pas me déranger et s’en serait même excusée. Je n’aurais pas dit non si elle avait tenté de me réveiller avec un baiser d’ailleurs…

Si tu ne te réveilles pas dans les trois secondes, tu vas subir mon
Hein, comment ça ?

En moins d’une seconde, ma stratégie fut mise en déroute et je succombai à la menace. Je continuai tout de même à résister en refusant de lever la tête.

Je savais bien que tu étais réveillé.
Je sais que je n’ai pas intérêt à t’énerver
À la bonne heure ! Tu as un peu de temps à m’accorder ?
Et si je te disais que non ?
Eh bien, je ne peux pas te forcer, mais tu risques de me mettre de mauvais poil.

Elle continua…

Si je suis de mauvais poil, je risque d’être un obstacle majeur dans ta vie de lycéen ordinaire Ayanokôji-kun. Tu risques de t’asseoir sur des punaises, de recevoir de l’eau dans la figure à chaque fois que tu entres dans les toilettes ou bien de recevoir des coups de compas avec la pointe si tu vois ce que je veux dire…
C’est du harcèlement ! D’autant plus que la menace du compas me semblait réelle, car confortait une situation de déjà vu que j’avais eu le malheur d’expérimenter »

Je me redressai à contrecœur. Une fille à la longue chevelure noire et aux beaux yeux perçants me fixait depuis le côté. Son nom est Horikita Suzune, une camarade de classe de la 1-D.

Ne prends pas peur, c’était une Je ne comptais pas te jeter de l’eau à la figure.
En revanche les punaises et les coups de compas ça passe ?! Regarde ! J’en ai encore des traces ! Si j’ai des cicatrices à vie, tu en prendras la responsabilité comment ?

Je retroussai la manche de mon bras droit et lui montrai mon biceps.

Je n’ai rien à voir avec ça,
Huh ?
Tu te fiches de moi ? Tu essaies de me faire passer pour le coupable ?

Bien sûr que je n’avais pas de preuve, bien qu’elle était ma voisine et qu’elle était assez proche pour me piquer. S’ajoute à cela qu’elle avait souvent un compas entre les mains…non bien sûr je n’ai aucune preuve… Mais il fallait que je confirme quelque chose d’important.

Je dois vraiment aider ? Maintenant que j’y pense je…
Hey Ayanokôji-kun ! Qu’est-ce que tu préfères entre regretter ta décision dans le désespoir ou regretter ta décision dans la douleur ? Je te rappelle que tu as décidé de m’épauler dans mes tâches et tu dois en prendre la responsabilité maintenant. N’est-ce pas ?

Horikita me proposa une alternative extrêmement insensée. Elle ne comptait pas faire de compromis. Ce fut une grave erreur de passer un pacte avec le diable. Je me résignai et fus contraint d’obéir.

— Alors qu’est-ce que je dois faire ? Dis-je tremblotant.

Je savais que je n’allais pas être surpris de ce qu’elle allait me dire. Je ne savais pas comment les choses avaient pris cette tournure. Néanmoins je me souviens quand tout a commencé. J’ai rencontré cette fille il y a exactement deux mois. Était-ce le jour de la cérémonie pour la rentrée ?

1

Avril.

Cérémonie de Rentrée.

Comme j’allais à l’école en bus, les secousses étaient monnaie courante. Tan- dis que je contemplais le paysage de station en station, le bus se remplit. La plupart des passagers portaient des uniformes scolaires. Un employé de bu- reau frustré était planté et se remémorait sûrement la fois où il avait acci- dentellement tripoté une fille lorsque le bus était bondé. Une vieille dame qui se tenait debout devant moi essaya de s’agripper comme elle le put pour ne pas tomber à cause de ses jambes tremblotantes.

C’était une erreur d’avoir pris ce bus !

Même si j’ai pu obtenir une place de choix, le vent frais n’arrêtait pas de me harceler et, pour couronner le tout, le bus était bondé… La pauvre vieille femme allait devoir attendre que le bus arrive à destination. Le ciel déga- gé était tout de même rafraîchissant et me donna envie de dormir. Mais mon paisible moment fut soudainement interrompu.

Tu ne peux pas laisser ta place ?

J’ouvris les yeux tout de suite après les avoir fermés. Vu l’intonation, j’avais l’impression de me faire gronder. Mais ce n’était pas à moi que cette personne s’adressait en réalité. Un jeune homme à la chevelure blonde portant l’uniforme du lycée était assis sur un siège prioritaire. La vieille dame se tenait debout entre lui et une employée de bureau.

Tu ne vois pas qu’elle a du mal à tenir debout ?

L’employée de bureau essaya de convaincre l’élève de donner sa place. Dans le calme plat du bus, sa voix fut le centre d’attraction de tous les passagers.

Et alors ?

Le lycéen était peut-être ignorant, énervé ou tout simplement radicalement honnête, mais il esquissa un sourire et recroisa ses jambes.

Pourquoi devrais-je lui donner ma place ? Je n’ai aucune raison de le faire !
C’est le principe d’une place prioritaire jeune homme. Or c’est une dame âgée !
Je ne comprends pas. Les sièges prioritaires ne sont que des sièges prioritaires et il n’y a pas d’obligation légale de céder la place. Celui qui est assis est le seul décideur or vous voulez que je la cède sous prétexte que je suis jeune ? Hahaha, n’importe quoi !

Personne n’aurait imaginé un lycéen parler de la sorte. Sa coupe teinte d’un blond doré en disait long sur son excentricité.

Je suis un jeune homme en bonne santé. Effectivement, je pourrais me lever, mais il est évident que l’on consomme beaucoup plus d’énergie debout qu’assis. Je ne vois pas pourquoi je ferais une chose aussi Ou alors est-ce une manière de me dire que je ne suis pas assez dynamique ?
C’est quoi cette attitude déplorable envers une ainée ?!
Ainée ? Certes vous et cette vieille dame avez vécu plus longtemps que moi, mais ça s’arrête là. Quand bien même nous avons une différence d’âge, votre comportement n’est-il pas impertinent ?
Hey, on ne t’a jamais dit d’obéir et de respecter les grandes personnes, morveux ?!
Ce n’est pas grave madame. Merci tout de même.

La jeune employée était en colère, mais la vieille dame ne voulait pas envenimer la situation. Elle essaya de la calmer avec des gestes de la main, mais cette dernière, folle de rage, continua d’insulter le lycéen.

Apparemment cette vieille dame a une meilleure audition que la vôtre. Il y a encore de l’espoir finalement dans cette société japonaise. Bref, vivez votre vie à fond, ça vaut mieux pour vous !

Après avoir souri inutilement, il mit ses écouteurs avec le volume à fond. La jeune femme serra les dents de colère. Elle ne supportait pas cette suffisance et ce je-m’en-foutisme aigu alors qu’elle se donnait la peine de lui expliquer son mauvais comportement. Personnellement, je ne voulais pas m’impliquer, car j’étais en partie d’accord avec ce que disait ce garçon. Ainsi l’obligation ou non de donner son siège eut le mérite d’être résolue par cette altercation.

Je suis désolée…

La jeune femme se retint de pleurer et se confondit en excuses devant la vieille dame. J’étais bien content de n’être qu’un simple observateur de cet incident. Que ce soit de refuser de donner ma place ou bien la donner, je n’accorde aucune importance à ces protocoles. Le garçon à l’égo surdimensionné avait mis fin à la nuisance sonore. Enfin, c’était ce que l’on croyait.

Um… Je pense que la dame a

Une aide inattendue fit son apparition. Une fille portant le même uniforme que le mien se tint aux côtés de la jeune femme et répondit vaillamment au garçon.

Maintenant c’est une beauté de mon âge qui vient à mon encontre. Aujourd’hui, j’ai la côte avec toutes les tranches d’âge chez les femmes à ce que je vois.
Cela fait un petit moment que cette dame a du mal à tenir debout et il fait une chaleur pas possible. Même si tu ne te sens pas concerné directement, tu pourrais au moins faire un geste pour la société non ? »

Le garçon claqua des doigts.

Contribuer à la société ? Je vois, c’est un angle intéressant. Mais cela ne m’intéresse Je ne recherche que ma satisfaction personnelle. Oh, et puis, dans ce bus bondé, pourquoi n’irais-tu pas demander aux personnes assises sur d’autres places prioritaires de contribuer à la société ? Comme ça, vous me laisserez tranquille une bonne fois pour toutes, car il n’y a pas de hiérarchie de priorité dans les places prioritaires, il me semble.

La fille n’avait pas réussi à atteindre le cœur du jeune garçon qui campa fermement sur ses positions. La vieille dame ainsi que l’employée esquissèrent une mine amère. La fille n’avait cependant pas abandonné.

N’y a-t-il pas quelqu’un pour donner sa place à cette dame d’un grand âge ? Je vous en prie !

Il est rare de voir ce genre de belles interventions où se mêlent compassion, courage et détermination. On aurait pu considérer cette fille pour une énième nuisance sonore, mais sa détermination était digne de louanges. Je n’étais pas sur un siège prioritaire, mais j’étais près de cette vieille dame. J’aurais pu en finir avec cette situation en me levant afin qu’elle puisse se reposer une

bonne fois pour toutes. Mais je restais immobile comme tous les autres passagers assis du bus. Personne ne fit un geste. Comme si tout le monde s’était convaincu du bien-fondé de l’argumentation du lycéen.

Bien entendu, les personnes âgées ont énormément donné pour le pays. Mais nous, la jeunesse, sommes le pilier du Japon de demain. Et comme la population est vieillissante, nous les jeunes, avons plus de valeur. Voici un argument parfait qui mettait en avant l’importance des jeunes. Je commençais à me demander ce que les autres passagers pensaient et ce qu’ils comptaient faire. Certaines personnes prétendaient n’avoir rien vu ni entendu, d’autres avaient un regard hésitant.Mais la fille qui était à côté de moi, elle, était complètement différente. Elle était totalement inexpressive.

Son étrangeté fit dévier mon regard dans sa direction et nos yeux se croisèrent pendant un court instant. Je compris qu’elle aussi n’avait pas considéré à donner sa place.

Prenez ma place !

Une femme se leva soudainement. Elle ne supporta plus longtemps la culpabilité et offrit finalement son siège.

Merci !

La fille s’inclina en guise de respect et, tout sourire, se fraya un chemin avec la vieille dame pour se rendre au siège tant convoité. Elle remercia la fille plusieurs fois avant d’enfin prendre place.

Alors que je regardais la scène, je commençais à croiser les bras et à fermer les yeux. Le bus allait bientôt arriver à destination du lycée. En descendant du bus, j’arrivai à une porte faite de pierres naturelles. Tous, filles et garçons en uniforme, traversèrent cette entrée.

Le Lycée Koudo Ikusei…

C’est un institut créé par le gouvernement japonais formant les élites de demain. Voilà où je vais commencer ma scolarité à partir d’aujourd’hui.

Allez, respirons un gros coup ! Allons-y !

Hey !

Alors que je prenais mon courage à deux mains, mon élan fut coupé aussitôt lorsqu’on m’interpella. C’était la fille à côté de moi dans le bus.

Tu m’as regardée dans le bus tout à l’heure. Pourquoi ? dit-elle
Désolé pour ça. Disons que toi aussi tu n’avais pas l’intention de donner ta place à cette vieille dame. Je me trompe ?
Et alors, où est le mal ?
Non, c’est juste que je pensais la même chose. Moi non plus je n’avais pas l’intention de la lui J’aime rester dans mon coin tranquillement sans me mêler de ce qu’il se passe autour de moi.
Ne me compare à Si je n’ai pas donné ma place, c’est parce que je n’en éprouvais aucunement le besoin !
Je trouve mon attitude tout de même plus saine que la

Si tu le dis. J’agis seulement selon mes convictions, tout le contraire des gens comme toi qui évitent les difficultés. Je préfère clairement me garder de ce type de compagnie !

Je vois…

Je voulais juste donner mon opinion, mais je n’étais pas d’humeur à me lancer dans un débat. Nous soupirâmes tous les deux et commençâmes à marcher dans la même direction.

2

Je n’aime guère ces cérémonies. Ce sentiment est partagé par beaucoup de personnes d’ailleurs. Le directeur ainsi que des élèves se congratulent les uns les autres pour respecter la convenance pendant que nous restons, debout, regardant l’horloge en espérant la fin de cette formalité barbante. Et ce n’est pas tout. La rentrée, que ce soit en primaire, au collège ou au lycée marque le début d’une épreuve cruciale pour les élèves. Dans les premiers jours qui la suivent, les élèves doivent impérativement se faire des amis s’ils veulent maximiser le plaisir durant leurs années d’études. Si un lycéen rate cette occasion, il risque de passer trois années misérables. Étant donné que je cher- chais à vivre un quotidien paisible, je me suis surpris à penser qu’il serait mieux pour moi d’établir une relation décente avec quelqu’un. C’était même primordial.

Pour pallier ce manque d’expérience, je m’étais entraîné hier. Première possibi- lité, entrer dans la classe de façon détonante et se montrer jovial et énergique. Deuxième possibilité, glisser un mot à quelqu’un en lui laissant mon adresse mail pour que l’on se recontacte après. Dans mon cas, je devais vraiment prati- quer, car j’entrais dans un tout nouvel environnement. J’étais complètement li- vré à moi-même alors que je fis mon entrée dans le champ de bataille. Alors que j’examinais la classe, je marchais jusqu’au siège où mon nom était inscrit. J’étais tout juste à côté de la fenêtre au fond de la classe. Je ne pouvais rêver mieux. Il manquait encore la moitié des élèves. Soit les élèves faisaient l’inven- taire de leur matériel, soit ils blablataient avec des amis ou des connaissances.

Qu’est-ce que je fais ? Est-ce que j’essaie de sympathiser durant ce temps mort ?

Quelques rangs devant moi se tenait un garçon rond qui avait l’air de se sentir seul selon mon ressenti. On aurait dit qu’il y avait marqué sur son front « venez me parler s’il vous plaît, j’ai envie d’avoir des amis ». Bon, c’était encore mon ressenti.

Cependant… pénétrer dans la zone de confort de quelqu’un soudainement et entamer la discussion avec lui resterait perturbant pour ce dernier. Il faudrait attendre qu’une meilleure occasion se présente.

Non, si j’attends, il y a de grandes chances que je finisse sans amis. Il fallait que j’engage la discussion. Attends, attends, ne va pas trop vite en besogne ! Si je tente une approche de façon imprudente, je risque de provoquer l’effet inverse de ce que je recherche. C’est inutile, c’est un cercle vicieux.

Je finis par ne parler à personne. Au fur et à mesure que le temps passait, le scénario que je voulais éviter commença à se profiler.

Est-il encore seul ? Est-ce des rires que j’entends ? Je dois me faire des films… Je me demande bien ce qu’est l’amitié. Les amis sortent d’on ne sait où sans qu’il n’y ait une logique propre. Est-ce que l’on devient des amis après avoir mangé ensemble ? Après être partis aux bains publics ensemble ? Plus j’y pense et moins j’y comprends quelque chose. Il faut que je me creuse la tête

encore. Se faire des amis est vraiment quelque chose de pénible et de fatiguant. Déjà, est-ce que je m’y prends bien en voulant forcer les choses ?

L’amitié ne se forme-t-elle pas naturellement avec le temps ? C’est vraiment à ne plus rien y comprendre ! Alors que j’étais encore confus, la classe se remplit rapidement avec les étudiants restant.

Bon, qui ne tente rien n’a rien.

Après une lutte titanesque contre moi-même, je me levai. Cependant… En me levant, je vis ce gros garçon parler avec un autre camarade de classe. Avec un sourire gêné, je réalisai que je devais changer de cible.

Bien joué, binoclard… Tu as eu ton premier ami.

Hey, encore toi !

Perplexe, je n’entendis pas que l’on s’adressait à moi. Je me suis mis à me poser des questions. Je laissai échapper un grand soupir à la pensée de ma future vie misérable de lycéen. Je remarquai que la classe était quasiment

pleine quand soudain, j’entendis quelqu’un poser son sac par terre sur la place voisine.

En voilà un grand soupir alors que l’année commence à peine. Te voir encore, pour le coup, est une bonne raison de soupirer.

La personne qui s’assit à côté de moi était la fille avec qui j’eus eu une petite discussion à la sortie du bus.

Alors nous sommes dans la même classe, huh. C’était probable, en y réfléchissant, vu qu’il n’y a que quatre classes.
Moi c’est Ayanokôji Enchanté.
En voilà une présentation soudaine !
Je ne vois pas ce qu’il y a de soudain alors que c’est la deuxième fois que l’on se parle.

De toute manière, je n’avais pas eu l’occasion de me présenter à qui que ce soit. Même pas à elle alors que nous avions échangé quelques mots plus tôt.

Je voulais au moins connaître le nom de ma voisine.

Puis-je ne pas me présenter en retour ?
Je pense qu’il serait bien malheureux de ne pas connaître nos noms alors que nous sommes voisins.
Personnellement, je ne vois pas ce qui pose problème.

Après m’avoir fustigé du regard, elle posa son sac sur la table. On dirait bien qu’elle ne compte pas donner son nom. Elle ne montrait aucun signe d’intérêt pour le reste de la classe et s’assit sur sa chaise avec la prestance d’une reine.

Tu as un ami dans une autre classe ? Tu viens seul au lycée ?
Tu es bien curieuse pour quelqu’un qui ne daigne pas se présenter. Pourquoi me parler si je ne suis pas digne d’intérêt ?
Si je te gêne, tu n’as qu’à me demander franchement de me taire !

Je pensais la conversation finie pour de bon quand soudain, elle lâcha un soupir et commença à me parler.

— Mon nom est Horikita Suzune.

Je ne m’attendais pas à une réponse de sa part pour être franc. Pour la première fois, je contemplai son visage pleinement.

… Wôw, elle est mignonne. Enfin, c’est un vrai canon plutôt.

Bien que l’on soit dans la même classe, l’on pouvait croire qu’elle était en première ou terminale. Elle dégageait vraiment une aura de maturité.

Bon, voici une petite présentation. Je n’ai pas de passe-temps en particulier, mais je m’intéresse à Je n’ai pas beaucoup d’amis, mais je pense qu’il ne serait pas trop mal de s’en faire quelques-uns. Voilà pour moi.
Une réponse digne de quelqu’un qui veut jouir de sa vie Je ne pense pas qu’un jour j’apprécierai ce genre de pensée.
C’est comme si toute mon existence venait d’être balayée en une
Je vais faire l’effort de sympathiser avec toi, mais je préfère être honnête.

Alors que je pointais la tête vers la porte, j’eus une vision d’horreur…

La salle de classe à l’air d’être au top ! Ce qu’on raconte est donc Ce fut le garçon qui était au centre de l’altercation pendant l’incident du bus.
Quelle malchance !
Ce gars à problème est aussi dans la classe D.

Sans même nous remarquer, il s’installa sur la chaise où fut marqué son nom « Kôenji ». Je me demande s’il pourrait définir l’amitié. Observons-le encore un peu.

Kôenji plaça ses jambes sur la table, prit un coupongle et commença à l’utiliser sans prendre en considération son environnement. Il se croyait vraisemblablement seul. Son attitude dans le bus semblait avoir reflété ce qu’il

était vraiment. En moins de dix secondes, plus de la moitié de la classe s’écarta de Kôenji. Même ici, son excentricité s’imposa dans la salle…je remarquai que Horikita regardait le bas de son bureau afin de discrètement lire un de ses livres.

Oops, j’oubliais que la base d’une conversation était de la faire durer en répliquant à son interlocuteur. J’ai raté une occasion pour devenir ami avec Horikita.

J’examinai le titre du livre et je vis qu’elle avait en main « Crime et Châtiment ». Intéressant.

Que le meurtre soit justifié ou non, celui-ci est tolérable selon le livre. Peut- être que Horikita a les mêmes penchants que les personnages de cette histoire. Quoi qu’il en soit, les présentations étaient faites et il semblait que n’aullsions pas beaucoup interagir. La sonnerie retentit après quelques minutes. À peu près au même moment, une femme en tailleur fit son apparition. À première vue, elle avait l’air de donner beaucoup d’importance à la discipline, d’où son air strict. Elle devait être sur ses trente ans et ses longs cheveux étaient sous forme de queue de cheval.

Ahem, bonjour tout monde. Je m’appelle Chabashira Sae et je serai votre professeur principal à partir de cette année. J’enseigne l’Histoire japonaise. J’espère que nous allons bien nous entendre durant ces trois années. La cérémonie de rentrée est dans approximativement une heure dans le gymnase alors je vais vous distribuer dès maintenant le règlement de l’école ainsi qu’un petit guide.

Elle fit passer les feuilles depuis le premier rang.

Ce lycée n’est pas comme les autres, car il possède ses propres règles. Tous les élèves sans exception doivent vivre dans le campus et n’ont pas le droit de contacter des personnes à l’extérieur. Pour contacter la famille, il faut demander la permission.

Ainsi il est formellement interdit de sortir du campus. Pour pallier ces interdictions, tout est fait pour que vous puissiez vivre sur place et ne pas vous sentir lésé. Il y a des salles de cinéma, de karaoké, des cafés ainsi que des

épiceries et boutiques en tout genre. Vous êtes donc dans une sorte de mini ville avec un campus de 600 000 m². La dernière spécificité de l’école est son fameux système S. Je vais vous distribuer dès maintenant vos cartes d’étudiant. Celle-ci fait office de carte de crédit et est donc votre seul moyen de paiement sur ce campus. Je vous conseille fortement de gérer la dépense de vos points à l’intérieur si vous ne voulez pas vous trouver à court d’argent.

Les points remplacent donc l’argent et ils sont stockés dans nos cartes d’étudiant…

Chaque élève commençait avec le même nombre de points et était garant de la bonne gestion de ses dépenses. Quoi qu’il en soit, les points nous étaient octroyés par le lycée.

Toutes les boutiques et les distributeurs disposent d’un lecteur de carte d’étudiant. Vous pouvez donc l’utiliser vraiment Les points vous seront automatiquement crédités le premier jour de ce mois. Vous aurez à votre disposition 100 000 points soit 100 000 yens. Vous m’avez bien compris, 1 yen vaut 1 point !

La classe fut prise d’un brouhaha assourdissant durant quelques secondes. Pas étonnant de la part d’un institut spécial crée par le gouvernement japonais. Rien que pour récompenser notre admission, on gagne un gain mensuel de 100 000 yens. C’est quand même une somme considérable pour de simples étudiants.

Vous êtes surpris ? Cette école mesure les capacités de ses élèves. Le fait que vous ayez réussi les examens d’entrée montre que vous avez un certain Cette somme reflète ainsi votre valeur, vos compétences. Profitez-en, car après le diplôme du baccalauréat, tous les points vous seront repris dans la mesure où vous ne pourrez jamais les convertir en argent. Pour finir, dépensez ces points comme vous l’entendez. Vous pouvez même en transférer à quelqu’un d’autre. Cependant, le harcèlement pour soutirer des points est formellement interdit. J’insiste, car le lycée sanctionne très lourdement ce genre de comportement.

Chabashira-sensei observa les élèves pendant que le silence régnait.

Pas de Eh bien, je vous souhaite de passer de bonnes années ici !

Beaucoup de camarades ne purent contenir leur joie à cette nouvelle.

Finalement, ce lycée n’est pas si terrible qu’on le dit !

Je pensais avoir parlé à moi-même, mais Horikita regarda dans ma direction et pensa que je m’adressais à elle.

C’est vrai qu’ils font preuve d’un certain

Alors qu’ils nous forçaient à dormir dans un foyer en interne, nous interdisait de sortir du campus ou de contacter le monde extérieur, ils faisaient preuve d’une grande générosité en nous donnant une somme d’argent conséquente utilisable n’importe où pour n’importe quoi dans le campus. Nous avions clairement un traitement favorable ce qui explique ce cadre idyllique. Le plus grand mérite du lycée Koudo Ikusei était son taux de 100% en termes d’employabilité. Chaperonné par le gouvernement, l’institut mettait à disposition toutes ses ressources pour le bien de ses étudiants. Beaucoup de ses anciens élèves étaient des personnalités connues, car l’institut n’offre pas de domaine de spécialisation en particulier comme le sport, la musique ou bien l’informatique. Contrairement aux écoles traditionnelles, chacun étudiait pour aboutir au domaine et au métier qui lui plaisait. Cet institut a réellement ce pouvoir. Je pensais donc que l’atmosphère serait beaucoup plus tendue et compétitive, mais à ma grande surprise, beaucoup de mes camarades étaient des élèves totalement ordinaires. Ou peut-être que tout le monde agissait de manière posée, car nous avions tous fait le plus difficile, réussir les examens d’entrée ? Ce qui signifierait que l’on étudierait pendant trois années de façon pépère ? Je me demande si c’était réellement le cas.

Ce traitement de faveur ne me dit rien qui

Je pensais la même chose qu’Horikita.

Je pense qu’il ne faut pas se risquer à essayer de comprendre le pourquoi du comment. S’ils sont capables de réaliser tous les souhaits alors il faut faire attention à ne pas trop creuser.
Hey, tu ne voulais pas aller dans cette boutique ? Viens, on va faire du shopping !

Avec tout cet argent, on peut s’acheter plein de On a un lycée au top.

Après que le professeur ait tiré sa révérence, les étudiants étaient excités comme des puces.

Votre attention tout le monde, s’il vous plait !

Un élève à l’allure de jeune homme leva l’une de ses mains et se mit à parler. Il avait tout de l’élève modèle.

À partir d’aujourd’hui, nous serons dans la même classe pour les trois années à Ce serait bien que chacun se présente afin que l’on tisse des liens. On a encore le temps avant la cérémonie d’accueil alors qu’est- ce que vous en pensez ?

Oh…je restai sans voix tant l’initiative était bonne. La majorité des élèves devait être dans le même cas que moi.

Bonne idée vu que l’on ne se connait Cela permettra de détendre l’atmosphère de la classe !

Après que la première personne daigna se présenter, les élèves derrière, hésitants à la base lui emboitèrent le pas.

Je m’appelle Hirata On m’appelait souvent par mon prénom, Yousuke, au collège, alors n’hésitez pas à faire de même. J’aime tous les sports. Je compte intégrer le club de foot de ce lycée, car c’est mon sport favori. J’espère que l’on va bien s’entendre.

Ce jeune homme à l’origine de l’initiative fit une présentation impeccable.

Il a vraiment des tripes. Il a même parlé de foot avec une expression passionnée. Sa popularité a dû se multipler par deux si ce n’est par quatre. Toutes les filles étaient séduites.

Ainsi, Hirata devint le personnage central de la classe et restera sûrement populaire jusqu’à l’obtention du diplôme. Il finira probablement par sortir avec la plus belle fille de la 1-D. Bref, vous m’avez compris.

Eh bien, si ce type de présentation vous convient, on peut finalement commencer pour de bon ?

Ce gars en plus d’être cool était attentionné. Il apaisa ainsi le stress de la première fille qui finit par se lever pour se présenter. Les mots d’Hirata l’avaient atteinte.

..Moi c’est Inogashira K…ko—

Elle bégaya ce qui la fit stopper net. Elle devint pâle tellement l’embarras s’était fait ressentir. Il était rare de voir des gens devenir aussi nerveux.

Courage !!!
Prends ton temps !!!

Ces mots furent lancés par un autre camarade. Mais le silence continua pendant cinq puis dix secondes, car les mots n’avaient pas fait mouche. La pression était palpable. De petits rires émanaient de quelques filles au fond de la classe. Elle était paralysée par la peur. Une des filles se décida de briser le si- lence.

Prends le temps qu’il faut, y’a pas de mal !

Ses mots étaient similaires que les précédents encouragements, mais le ton était différent. Pour la pauvre fille tétanisée, les encouragements du garçon avaient un ton neutre. Les encouragements de la fille cette fois avaient un ton plus rassurant lui disant de suivre son propre style. Après avoir regagné un peu du poil de la bête, elle commença à inspirer et à expirer pour se calmer. Elle reprit enfin.

Moi c’est Inogashira Kokoro. Je n’aime pas la couture et j’arrive à bien tricoter. Prenez soin de moi !

Elle ne s’arrêta pas un seul instant après s’être lancée pour de bon

La mine réjouie et un peu honteuse, Inogashira s’assit, soulagée. Grâce à l’aide d’une camarade, Inogashira a pu s’en sortir et les présentations purent continuer.

Moi c’est Yamauchi En primaire, je jouais au tennis de table au niveau national puis je suis devenu le joueur vedette de mon club de baseball au collège. J’avais le numéro 4. Suite à une blessure lors d’un tournoi interlycées, je suis actuellement en rééducation. Enchanté.

Pourquoi avoir mentionné son numéro ? Cela n’a aucun sens. Et puis on ne peut pas participer à un tournoi lycéen en étant collégien. Essayait-il de blaguer ? J’avais l’impression qu’il était le genre de gars qui aimait jouer le clown tout en déblatérant des choses futiles.

C’est à moi c’est ça ?

Cette fille pleine de joie de vivre qui s’exprima quand son tour arriva fut celle qui encouragea de façon effective Inogashira un peu plus tôt. C’était aussi la fille qui avait réussi à défendre la vieille dame de façon déterminée au point d’avoir réussit à lui dénicher une place dans le bus.

Je m’appelle Kushida Kikyô et vu qu’aucun de mes amis de col- lège n’est venu ici, je veux connaître tout le monde et devenir amie avec vous tous !

Alors que la plupart des élèves firent une présentation brève, Kushida n’hésita pas à continuer son allocution.

Tout d’abord, je veux vraiment tisser des liens avec vous alors je vous serais vraiment reconnaissante si vous acceptiez à la fin des présentations que l’on s’ajoute dans nos listes de contacts respectives.

C’est vraiment le genre de personne sincère avec le cœur sur la main. Ses mots pour Inogashira n’étaient pas de simples encouragements appropriés à la situation, mais ses véritables sentiments. Elle avait l’air d’être le type de personne qui pouvait s’entendre avec tout le monde.

Durant les vacances ou bien après chaque journée d’étude, j’ai envie

d’avoir des souvenirs avec un maximum de personnes de la classe. Alors, n’hésitez pas à m’inviter à vos divers évènements. J’ai bien parlé, je m’arrête là. »

Oui, c’était bien le genre de fille qui allait s’entendre avec tout le monde. Je sais que j’ai l’impression de critiquer chaque présentation, mais ce n’était pas le cas. Je ne me sentais pas bien pour je ne sais quelle raison…

Qu’est-ce que je vais dire pour mon introduction ? Est-ce que je blague ? ou alors je joue à fond le rigolo avec la carte de l’humour ? Hmm…je risque de casser l’ambiance. Et puis ça ne me va pas du tout.

Alors que j’étais perdu dans mes pensées, les présentations continuèrent.

Le suivant est…

Alors que Hirata observa l’élève qui devait se présenter, ce dernier lui lança un regard assassin. Avec ses cheveux d’un rouge brillant, le garçon avait une allure de délinquant qui était cohérente avec son attitude.

Vous êtes débiles ou quoi ? Je ne vais pas faire ce truc inutile alors lâchez-moi la grappe !

Capitaine flamme fixa Hirata. La tension était à son comble.

Je ne peux pas te forcer, mais je ne pense pas que ce soit mauvais de bien t’entendre avec les gens de la classe. Si tu trouves mon initiative mauvaise, j’en suis désolé. »

Alors que Hirata s’inclina poliment pour s’excuser, quelques filles fustigèrent du regard Capitaine flamme.

C’est pourtant pas la mer à boire de se présenter !
Ouais, il abuse !

Sans surprise, notre beau gosse footeux avait déjà séduit bon nombre de filles de la classe.

Mais, depuis l’embrouille avec Capitaine flamme, la moitié des garçons ressentaient de la jalousie à l’égard d’Hirata.

Non, je ne veux pas que l’on prétende être de bons amis !

Capitaine flamme se leva de sa chaise. Au même moment, plusieurs élèves firent de même et quittèrent la classe. Ils n’avaient probablement pas l’intention de faire ami ami avec le groupe. Horikita se leva aussi. Elle regarda dans ma direction, mais quand elle vit que je ne bougeais pas, elle se retourna et marcha en direction de la porte. On pouvait lire l’amertume d’Hirata lorsqu’il vit les élèves défiler un par un.

Ce ne sont pas de mauvaises personnes. Je suis aussi fautif, car je les ai pris au dépourvu en les entraînant à suivre mon idée égoïste.
Tu n’as rien fait de mal Hirata-kun ! Ignorons-les !

Les présentations continuèrent avec les élèves restants.

Moi c’est Ike Kanji. J’aime les filles et je déteste les beaux gosses. Je recherche actuellement une petite amie alors j’ai hâte de faire sa connaissance. Les prétendantes, vous avez intérêt à être mignonnes !

C’était difficile de savoir s’il blaguait ou s’il était vraiment sérieux, mais il s’attira les foudres de la gent féminine.

Wow Ike-kun, tu as vraiment la classe ! dit une des filles avec une voix

C’était bien entendu du sarcasme.

Vraiment ? Je savais que je n’étais pas si moche, mais…héhé.

Ike pensait vraiment ce qu’il disait et il se sentit soudainement embarrassé. Les filles éclatèrent de rire.

Wôw, quel En plus il cherche une petite amie, c’est l’occasion ! ironisèrent encore les filles.

Ike agita joyeusement sa main durant les répliques des filles. Il n’avait pas l’air d’être quelqu’un de mauvais cependant.

C’était au tour de Kôenji, la terreur du bus. Après avoir jeté un coup d’œil à sa frange grâce son miroir de poche, il prit un peigne et s’arrangea les cheveux.

Hum…c’est à ton
Fufu…ok

Tout en souriant comme un jeune noble, il montrait déjà des signes d’arrogance. Je pensais qu’il allait se lever, mais Kôenji ne bougea pas les pieds de la table et commença sa présentation dans la même position que tout à l’heure.

Moi c’est Kôenji Je suis l’unique héritier du conglomérat Kôenji et je serai un des grands moteurs de la société japonaise dans le futur. Ravi de faire votre connaissance les filles.

Il ne se présenta que pour les filles. Certaines observèrent Kôenji les yeux brillants après avoir su qu’il était riche et d’autres le trouvèrent cinglé et imbu de lui même. C’était deux réactions naturelles.

Sachez que je suis du genre à écraser sans relâche ce qui me rend inconfortable. Faites attention.
Eh… Kôenji-kun.   Tu   peux   préciser   ce   que   tu   entends   par inconfortable ?

Ce fut Hirata qui lui posa la question ne pouvant s’empêcher de ressentir un malaise.

Par exemple, je n’aime pas ce qui n’est pas attirant. J’appliquerai ce que j’ai dit pour tout ce qui n’est pas à mon goût et donc moche.

Il fit un mouvement de peigne vers le haut.

Oh, je J’essayerai de faire attention.

Capitaine flamme, Horikita, Kôenji, Yamauchi et Ike. Il semblerait que tous les élèves bizarres étaient rassemblés dans cette classe. J’ai pu observer entre temps des indices sur les comportements de pas mal de camarades.

Je suis aussi bizarre, quoique…non, je n’ai rien de spécial.

Je voulais être un oiseau libre, mais j’étais seul à voler dans une cage. Je voulais faire l’expérience de la liberté sans me casser la tête à réfléchir pour pouvoir y parvenir. Lorsqu’on observe l’oiseau de façon extérieur, on remarque son élégance. Ce n’était pas le cas ici dans cette cage dorée. Je suis ce genre de personne en fait.

Hum, la personne suivante est…présente-toi !
Eh ?

Mon tour fut venu alors que j’étais encore perdu dans mes pensées. J’avais pu voir l’attente de beaucoup d’élèves s’impatientant de voir la prochaine personnalité qui allait émerger. (Ce fut encore mon ressenti…)

Bon, va bien falloir que je me présente. Quand faut y aller, faut y aller.

Eh bien…hum…moi c’est Ayanokôji J…je suis quelqu’un d’ordinaire et je ferai tout mon possible pour bien m’entendre avec vous. Ravi de faire votre connaissance.

Après m’être présenté, je m’assis rapidement. C’était tout pour ma présentation…

….Foireuse !

Je plaçai les mains sur mon visage afin de cacher ma gêne. J’étais tellement perdu dans mes pensées que je n’avais pas pu préparer une présentation réfléchie. C’était court et impersonnel. Personne ne s’en souviendra.

Enchanté Ayanokôji-kun. Je veux, moi aussi, bien m’entendre avec tout le monde alors faisons de notre mieux.

Voilà ce que me répondit Hirata avec un sourire rafraichissant. Tout le monde applaudissait. J’avais l’impression que c’était parce que la classe avait lu à travers moi. Qu’elle avait compris ma maladresse lors de la présentation. En même temps, leur pitié me blessa. Mais j’étais tout de même content.

3

Quand bien même ce lycée était de top niveau, la cérémonie d’accueil n’en fut pas moins banale. Après un discours de remerciement de la part des hauts cadres de l’institut, la cérémonie se clôtura. L’après-midi était consacrée à la visite du campus et de ses infrastructures. Après cela, la classe se divisa. 70 à 80% des élèves se dirigèrent vers les dortoirs. Le reste forma des petits groupes qui se rendirent dans les cafés ou les salles de karaoké. La foule disparue aussitôt. Sur le chemin du dortoir, je décidai de me rendre à la supérette non loin de là. Bien entendu, j’étais seul vu que je ne connaissais personne.

Quelle coïncidence déplaisante.

Alors que j’entrai dans la supérette, je tombai nez à nez avec Horikita.

Ne sois pas aussi désagréable. Tu as aussi des choses à
Quelques petites choses nécessaires çà et là.

Horikita s’exprima tout en examinant le shampoing qu’elle prit de l’étagère. La vie du dortoir commençait dès maintenant et je pensais que pour une fille, c’était plus que « quelques petites choses » dont elle avait besoin. Elle déposa rapidement le shampoing et d’autres produits du quotidien dans son panier. Je pensais qu’elle choisirait des produits de qualité, mais, à ma grande surprise, elle avait opté pour les moins chers disponibles.

Je pensais que les filles accordaient pas mal d’importance aux shampoings qu’elles utilisaient !
Tout dépend des gens tu ne crois pas ? Le genre de personne que tu mentionnes est l’exemple type de celle qui ne sait pas dépenser correctement son argent.

Elle me fixa froidement et dit :

Peux-tu éviter de regarder ce que je prends sans ma permission ? D’ailleurs, je ne m’attendais pas à ce que tu restes dans la classe pour les présentations. Tu n’es pourtant pas le genre à vouloir t’intégrer.
C’est justement pour vivre mon quotidien paisible que j’ai décidé d’éviter tout problème et de suivre le rythme de la classe. Pourquoi ne pas avoir participé à ce petit effort qui permet de nouer des liens et de potentiellement se faire des amis ?

Beaucoup d’élèves se sont ajoutés mutuellement dans leur liste de contact Si Horikita avait participé, elle aurait été probablement populaire. Quel gâchis !

Je pourrais te donner pas mal de raisons, mais je vais faire Même si je m’étais présentée, rien ne garantissait à coup sûr que je me fasse des amis. Cela aurait même pu avoir l’effet inverse. Pour éviter ce pari risqué, la meilleure solution était d’éviter le problème comme tu aimes faire.
Il y ‘avait quand même une grosse probabilité pour que tu t’entendes bien avec nos camarades de classe…
D’où tu sors cette « grosse probabilité » ? Bref je ne veux pas argumenter, car ce serait un débat sans fin, mais admettons que les chances étaient hautes, as-tu réussi à créer des affinités avec qui que ce soit ?
Heu…

Elle me dévisagea tout en me parlant.

Je vois…elle n’avait pas tort pour le coup. Je n’ai échangé mes coordonnées avec personne.

Je parlais de grandes possibilités alors que je n’avais aucune preuve pour affirmer la véracité de mes dires.

En gros, tu n’as aucune preuve que les présentations facilitent l’amitié. Horikita continua.
Qui plus est, je ne cherche pas à m’en Donc ce genre d’exhibition est inutile pour moi. Pas la peine non plus de perdre mon temps à écouter les autres du coup. Tu es convaincu maintenant ?

Je me rappelai la fois où elle chercha à éviter de se présenter. C’est sûrement un miracle que j’ai pu soutirer son nom. Quand je lui demandai si j’aurais dû m’abstenir de faire une présentation, elle hocha la tête. Les humains raisonnent de différentes manières, c’est indéniable. Horikita était plus réservée que je le croyais. Non, je dirais même qu’elle s’isolait complètement. Nous nous jetions à peine un regard lorsque nous errions dans les rayons de la supérette. Même si elle a une personnalité un peu froide, je devais bien admettre que marcher à ses côtés était agréable.

Wôw ! Ils ont autant de choix concernant les nouilles instantanées ? Ce lycée ne rigole pas.

Devant le rayon alimentation, l’on put entendre deux garçons bruyants. Après avoir déposé plusieurs packs de nouilles instantanées dans leur panier, ils partirent à la caisse. Ils avaient aussi d’autres snacks en tout genre mêlés à des boissons. Vu que nous avions des points en abondance, il était logique que des élèves s’adonnent à ce genre de dépenses sans compter.

Des nouilles instantanées…ils ont ce genre de rayons,

Apprendre ce genre de choses était la raison de ma venue dans la supérette.

Les garçons aiment vraiment ce genre de malbouffe ? Ce n’est pourtant pas bon pour le corps.
Eh, je m’étais juste fait la réflexion que l’on pouvait en acheter, c’est

J’attrapai un pot de nouilles instantanées au hasard et examinai le prix. Le pot coutait 156 yen mais je n’avais pas vraiment la notion du produit pour savoir si c’était cher ou pas.

Même si l’institut avait mis en place un système de points, tous les prix sont affichés en yens.

Hey, pour toi c’est cher ou bon marché quand tu vois ce prix ?
Hmm… je ne saurais te dire…pourquoi ?
Je demandais juste comme ça.

Les prix de la supérette ne devraient pas fluctuer par rapport à une autre à l’extérieur du campus. Et il semblerait qu’un point soit vraiment égal à un yen. Alors que le gain moyen d’un lycéen est de 5000 yens, notre entrée d’argent était vingt fois supérieure à la normale. Sentant mon attitude suspicieuse, Horikita me dévisagea. J’attrapai le pot le plus proche pour faire diversion.

Wôw, il est juste énorme. C’est un G cup !

Le G devait signifier Giga et rien que de voir la taille de ce pot de nouilles suffit à me caler. Je ne sais que cela n’avait aucun rapport, mais Horikita avait une poitrine de taille parfaite. Ni trop petite, ni trop grande.

Ayanokôji-kun. C’est moi où tu pensais à quelque chose d’indécent ?
Bien sûr que
Tu es bizarre…

Avec un seul regard, elle sut directement que je pensais à des trucs louches. Elle était tout juste brillante.

Je pensais à ce que je devais Je ne sais pas quoi choisir.
Si ce n’est que ça alors ça va. Je ne t’aiderai pas à choisir ton poison tout en sachant que l’institut offre des denrées de qualité bien supérieure. Ne t’habitue pas à la malbouffe.

J’admets que l’on avait les moyens de choisir autre chose que de l’instantané. Cependant j’eus une irrésistible envie d’en acheter alors je pris un pot de taille normale que je déposai dans le panier (il y avait écrit FOO Yakisoba dessus).

Horikita s’éclipsa du rayon alimentaire et se rendit dans la partie des produits à usage quotidien. C’était l’occasion de gagner des points auprès d’Horikita en essayant de faire de l’humour.

Wôw, ce rasoir à cinq lames ! Au poil pour les poils en
Parfait pour une rose épineuse telle que

J’exposai le rasoir dans une main, tout content de mes blagues. Sa réaction fut cependant inattendue. Je pensais qu’elle aurait pris la peine de sourire, mais elle me lança un regard de dégoût.

Je n’ai pourtant pas de poils au menton…Et c’est pareil pour les dessous de bras.

J’eus le cœur brisé. Mon humour n’avait visiblement aucun effet sur les filles.

Je salue ton courage pour balancer des idioties alors qu’on se connaît à peine.
Et toi tu prends bien tes aises aussi en essayant de me faire la morale alors qu’on se connaît à peine.
J’énonce des faits contrairement à

Elle retourna ce que je lui dis contre moi et me fit taire. C’est vrai que j’ai dit des choses stupides. La belle Horikita ne montra cependant aucun signe de mécontentement. Encore une fois, elle choisit le soin du visage le moins cher. Je pensais tout de même que les filles devaient faire plus attention à elles.

Je pense que celui-là à l’air mieux, tu ne trouves pas ?

Je saisis un soin du visage un peu plus cher, mais qui avait l’air plus crémeux.

Pas besoin !

Elle n’hésita pas une seule seconde.

Mais !
Ne m’as-tu pas entendue ?!

C’est bon…

Je remis calmement le produit sur son étagère alors qu’elle me fixait. Je pensais que je pouvais discuter avec elle sans la mettre en colère, mais j’avais vraisemblablement tout raté.

Tu n’es vraiment pas bon pour sociabiliser. Tu es vraiment maladroit pour les conversations.
Même si tu es mal placée pour parler, je ne peux que l’admettre.
J’ai un bon œil pour juger les gens. En temps normal, tu n’es pas le genre de personne que je tolère écouter mais j’essaie de faire des

Je ne savais pas pourquoi je m’efforçais de faire ami ami avec elle. Toutefois, je pris une douche froide en entendant ses mots. Notre discussion n’alla pas plus loin. Au même moment, deux filles entrèrent dans la supérette, ce qui me fit réaliser quelque chose : que Horikita était vraiment belle.

C’est pour quoi ça ?

Alors que je cherchais un sujet de conversation, je vis quelque chose d’inhabituel. Dans le coin à l’entrée du magasin, je remarquai des portions individuelles alimentaires ainsi que d’autres produits de première nécessité. Il y avait une différence de taille entre ces produits et ceux positionnés dans les rayons tout à fait normalement.

C’est gratuit ?

Intéressée, Horikita saisit un produit. Il y avait des brosses à dents et des bandages dans un panier où fut mentionné « gratuit ». Il y avait aussi marqué

« 3 produits par mois ». Ces produits contrastaient avec les autres dans les rayons.

Serait-ce pour les cas d’urgence pour ceux qui auraient utilisé tous leurs points ? Ce lycée pense vraiment à tout.

Je ne pus m’empêcher de penser que pour ne plus avoir de points il fallait vraiment être un gros dépensier vu les rentrées d’argent que nous avions.

Hey ! Je ne trouve pas ma carte !

Une voix s’éleva dans le magasin et couvrit la musique d’ambiance du magasin.

On t’attend purée, grouille-toi !
Oh ! Tu me parles autrement ! Tu cherches la merde ?

Il y avait comme un problème. Deux élèves se lancèrent des regards noirs tout en se disputant. Un des deux avait une tête de méchant qui me fut familière. C’était Capitaine flamme. Fou de rage, Il pressa un pot de nouilles, dans l’une de ses mains.

Qu’est-ce qu’il se passe ?
Oh, t’es qui toi ?

Je voulais engager la conversation de façon polie, mais Capitaine flamme me prit pour un autre ennemi et me foudroya du regard.

C’est moi, Ayanokôji. Je suis dans la même classe que Je suis venu pour voir d’où venait ce vacarme.

Après mon explication, il baissa d’un ton et comprit la situation.

Oh…j’me souviens de toi. J’ai oublié ma carte étudiante. Je n’ai trop pas l’habitude de l’utiliser comme thune.

Les mains vides, il fit mine de se diriger vers le dortoir, signe qu’il l’avait ou- bliée là-bas. Pour être tout à fait honnête, je n’avais pas non plus pris l’habi- tude de ce nouveau système de paiement.

Je peux t’avancer si tu Tu vas perdre trop de temps à faire l’aller- retour. Ça ne me dérange vraiment pas que tu utilises mes points.
C’est vrai que ça m’arrange. Merci, mon gars !

En soi, le dortoir n’était pas si loin, mais le temps de revenir, une file d’attente immense aurait fait son apparition vu qu’on s’approchait de l’heure du déjeuner.

Moi c’est Sudou, je t’en dois
Enchanté Sudou !

Je pris le pot de nouilles des mains de Sudou puis m’avançai près de la bonbonne d’eau chaude. Horikita fut stupéfaite après avoir vu notre échange.

Tu es vraiment un forceur tu le sais ça ? Tu comptes être à sa disposition ? Ou bien est-ce ta façon de te faire des amis ?
Je voulais seulement l’aider, tout
Tu n’as pas l’air d’avoir peur de lui on
Peur ? Pourquoi j’aurais peur ? Juste parce qu’il a une dégaine de racaille ?
Une personne normale se tiendrait éloignée d’un énergumène
Nah, il n’a pas l’air si méchant que ça. Et puis, tu n’as pas l’air d’avoir peur non plus.
Seules les personnes ne pouvant se protéger elles-mêmes ont le réflexe de s’éloigner de ce genre de m’as-tu-vu. S’il joue la carte de la violence, je le repousserai tout Voilà pourquoi je ne suis pas effrayée.

A chaque fois que Horikita ouvrit la bouche, c’était pour dire quelque chose de peu banal. Le repousser ? Qu’est-ce qu’elle entendit par là ? Possédait- elle un spray anti agression ?

Finissons nos courses. À force de trainer ici, on risquerait d’obstruer le passage.

Une fois les courses finies, nous présentâmes notre carte d’étudiant à la machine pour conclure la transaction. Ce fut très rapide. Ça l’était encore plus même, car nous n’avions pas de commissions ou d’autres formalités que nous retrouvions sur une carte de crédit classique.

C’est vraiment comme de l’argent.

Le ticket affichait les prix de chaque produit et le montant restant de points. Notre total de points fut rapidement mis à jour. En attendant Horikita, je mis de l’eau chaude dans le pot de nouilles. Tout se déroula sans maladresse de ma part, à ma grande surprise, tant je pensais l’action d’enlever le couvercle et de verser l’eau chaude difficile.

Quoi qu’il en soit, c’était vraiment quelque chose ce lycée. Qu’est-ce qui justifiait qu’un élève, aussi brillant soit-il, puisse se voir accorder une telle somme tous les mois ? Dans mon année, il y avait environ 160 élèves soit environ 480 personnes sur les trois ans. Pour un mois, cela faisait 48 millions de yens de distribués soit 560 millions de yens par an. Même si c’est une initiative du gouvernement, la somme est tout de même ahurissante.

Je ne vois pas ce que le lycée gagne en nous donnant 100 000 yens à
Il y a même trop d’infrastructures au service des élèves dans le On n’a pas besoin d’autant d’argent surtout que ce dernier peut même nous déconcentrer pour nos études.

Je ne suis pas sûr que ce soit notre récompense pour avoir réussi l’examen.

Je comprenais que nous puissions être motivés par l’appât du gain, mais…nous donner 100 000 yens sans condition ne nous motivait en rien, bien au contraire.

Je sais que ce ne sont pas mes affaires, mais tu devrais économiser. Les mauvaises habitudes sont difficilement corrigibles. Une fois que l’Homme se complaît dans un mode de vie confortable, il est difficile pour lui de le délaisser. Ce serait un gros coup dur mentalement parlant.
Je prends note !

Je n’avais pas l’intention de dépenser mon argent inutilement, mais elle marquait un point. Après la transaction finie, Sudou attendit devant la supérette. Me voyant sortir, Sudou me salua d’un geste de la main. Je fis de même bien qu’embarrassé et heureux à la fois.

Tu comptes manger ici ?
Bah C’est logique. Je ne vois pas d’autres endroits où se poser.

Je fus décontenancé par la réponse de Sudou et Horikita ne put s’empêcher de lâcher un grand soupir.

Je rentre pour ma part. J’ai l’impression que ma dignité prendrait un sérieux coup si je restais ici.
Dignité carrément ? T’es une sorte de princesse ?

Sudou s’adressa sèchement à Horikita qui l’ignora. Irrité, Sudou posa son pot de nouilles et se leva.

Aargh ! Écoute quand on te parle !
C’est quoi son problème, pourquoi il s’énerve ?

Horikita continua de l’ignorer en s’adressant à moi. Sudou, comme ayant subi un affront, hurla :

Ramène-toi, je vais te péter !
J’avoue qu’elle n’avait pas à réagir comme ça, mais tu n’agis pas de la bonne manière non plus Sudou.

La patience de Sudou avait atteint ses limites.

D’où tu me prends de haut comme ça alors que je suis un mec ?!
Monsieur doit vivre à une autre époque s’il croit que les femmes n’ont pas leur mot à dire. Je te conseille de ne pas être ami avec lui.

Horikita se tourna et partit, ignorant Sudou jusqu’au bout.

Hey attends, sale…
Du calme !

Je retins Sudou qui essaya de la rattraper. Sans même tourner la tête, Horikita se rendit aux dortoirs.

Sérieusement, c’est quoi son problème ?

Il y a beaucoup de personnes différentes dans ce monde, tu
Hmph, je déteste les personnes comme

Il me regarda prudemment puis saisit son pot de nouilles après avoir enlevé le couvercle. Un petit moment avant, il s’était disputé dans la file d’attente. Il a vraiment le sang chaud.

Hey, vous êtes en seconde ? Car c’est notre place là !

Alors que Sudou savourait ses nouilles, un groupe de trois élèves sortit de la supérette avec eux aussi, des nouilles instantanées dans les mains.

Vous êtes qui vous ? On est là alors allez voir ailleurs si on y est !
Comment tu parles à tes aînés morveux ?

Les trois se moquèrent de Sudou. Ce dernier se leva et jeta son pot de nouilles par terre. Une petite flaque se forma.

Je rêve où t’essaies de sortir les crocs pour te battre ?

… Il n’y était pas. Sudou est juste un nerveux. Plus que d’en venir aux mains, c’est surtout de l’intimidation.

Ce n’est pas parce que vous êtes en première que vous avez le droit de vous comporter comme des chacals.

Les trois garçons posèrent leur pot de nouilles et ricanèrent.

Bon, va falloir te répéter encore combien de fois que c’est notre place ici gamin ?
J’vois pas vos noms écrits dessus bouffons !

Sudou ne se laissa pas impressionner alors qu’il était en infériorité numérique. On dirait bien que le combat allait être inévitable. Bien entendu, je ne m’incluais pas dedans.

Wôw ! tu ferais presque C’est quoi votre classe ? Attends, laisse- moi deviner, la D c’est ça ?

Et alors ?

Après que Sudou ait dit ça, les premières se regardèrent et se prirent d’un fou rire.

Vous avez vu ? Il est vraiment en classe D !
Oh ! C’est quoi le souci ?

Alors que Sudou perdit patience, les trois garçons firent un pas en arrière.

Vous faites de la peine en On vous laisse la place pour aujourd’hui. On se tire.
Vous vous enfuyez c’est ça ?!
Vas-y aboie pendant qu’il est encore temps ! De toute manière vous allez vivre l’enfer bientôt.

L’enfer ?

Ils se retirèrent sans faire plus d’histoires. Mais qu’est-ce qu’ils voulaient dire par là ? Je me disais que dans cet institut d’élite, les élèves étaient plutôt de bonne famille, mais il y avait pas mal de personnes comme Sudou où ces trois hurluberlus.

Purée si c’était des filles ou des mecs courtois, on n’aurait pas eu ce problème. On a tiré le gros lot avec une bande de lourdingues.

Sudou mit les mains dans ses poches et se dirigea vers le dortoir sans même nettoyer le sol. J’observai les alentours de la zone et vis deux caméras de surveillance.

On va éviter les problèmes, huh.

À contrecœur, je me suis mis à nettoyer l’endroit. Mais ce qui me préoccupait le plus, c’était leur changement brusque d’attitude lorsqu’ils surent que nous étions en classe D. Je ne pus m’empêcher d’être anxieux sans vraiment savoir pourquoi.

4

Aux alentours d’une heure de l’après-midi, j’étais devant mon dortoir où se trouvait ma chambre pour les trois prochaines années. Le réceptionniste me donna une carte magnétique pour la chambre 401 et un livret d’informations. Je pris ensuite l’ascenseur. Alors que je feuilletais le manuel, je vis les jours et les heures pour le passage des poubelles et un avertissement sur le fait qu’il ne fallait pas faire trop de bruits. Le manuel disait aussi qu’il fallait éviter de gaspiller autant que possible l’eau et l’électricité.

L’institut n’a même pas de limite dans sa consommation de gaz et d’électricité, huh…

Je pensais que notre consommation était déduite de notre carte. Cet établissement ne lésinait pas sur les moyens pour le bien de ses étudiants. J’étais surpris de la mixité des dortoirs alors que l’Institut interdit les relations amoureuses entre étudiants. En tout cas les relations sexuelles. Il est difficile de croire qu’un aussi beau train de vie puisse aider les étudiants à se concentrer sur leurs études. En effet, ils risqueraient de profiter de tout ce que l’établissement leur procure comme plaisir. Ma chambre pouvait contenir huit tatamis au sol. Voilà ma maison à partir d’aujourd’hui. C’est aussi la première fois que je vis seul. Jusqu’au diplôme, je n’aurai aucun contact avec le monde extérieur.

Je lâchai un sourire involontaire.

L’établissement a un haut taux d’employabilité qui frise l’indécence et proposait les meilleures infrastructures de tous les lycées japonais. Pour moi ce n’était pas le plus important. La raison majeure de ma venue ici était qu’au collège, je n’avais pas le droit de fréquenter de la famille, des amis ou d’autres camarades.

Voilà pourquoi j’avais choisi ce lycée.

Je suis libre. « I AM FREE », en anglais.

Rien de mieux que la liberté. Je peux manger, dormir et jouer quand je veux sans que l’on me donne des directives. Je peux mener une vie paisible jusqu’au diplôme. Pour être franc, avant de passer l’examen, je me fichais du résultat. Cependant, quand ils tombèrent, je fus réellement heureux.

Plus personne n’était derrière mon dos désormais. Je peux refai… non, prendre un nouveau départ !

Voilà pourquoi je voulais une vie étudiante aussi agréable que possible.

Sans faire attention à mon uniforme, je me jetai sur mon lit. Loin de me sentir fatigué, j’essayais de contenir mon excitation à la vue de mon futur qui se profilait à l’horizon.

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