Hahahahaha! t’es trop drôle boloss !
Durant le cours de math, Ike bavardait bruyamment avec Yamauchi. Cela faisait seulement trois semaines depuis la rentrée, mais ces personnes ainsi que Sudou ont hérité du surnom de “trio des idiots’”.
Hey, ça te dit un karaoké ?
Vas-y !
À côté, un groupe fille cherchait un plan pour après les cours.
Bien que les gens fussent un peu nerveux pendant un moment, on dirait que maintenant tout le monde s’entend assez bien et rapidement.
Ayanokôji-kun, tu t’es fait pas mal d’amis n’est-ce pas ? Précisa Horikita tout en recopiant le tableau.
On peut dire ça…
Bien que je fusse anxieux au début, j’ai pu vraiment parler pour la première fois à Sudou à l’épicerie et à Ike et Yamauchi durant la piscine. Du coup, nous allions occasionnellement déjeuner ensemble. Même si j’étais loin d’avoir des amis proches, j’avais au moins des gens à qui parler. Cependant, les relations humaines sont un mystère, et je n’ai pas bien saisi l’instant où ils sont devenus mes amis.
Yo !
Alors que nous étions à la moitié du cours, Sudou entra dans la classe en ouvrant violemment la porte. Il s’assit bruyamment et laissa échapper un gros bégaiement ignorant complètement le fait qu’il était en plein cours.
Hey, Sudou, on déjeune ensemble ? demanda Ike qui lui aussi avait craché sur la discrétion.
Le professeur continua sa leçon comme si de rien était. En temps normal, un professeur aurait balancé une craie et fait la morale, mais ce professeur semblait complètement indifférent. Au début, la classe était plutôt calme et réservée, mais ces derniers jours, les élèves s’étaient complètement relâchés. Bien entendu il y avait toujours les élèves studieux comme Horikita qui
écoutait toujours le cours avec attention. Ma poche vibra à ce moment-là signe que j’avais reçu un message. Il venait de la conversation de groupe. Ils voulaient que l’on déjeune ensemble à la cafet’.
Hey, Horikita, ça te dit de venir manger avec nous ?
Non merci, la vulgarité n’est pas ma tasse de thé.
Pas faux !
En effet, quand les garçons étaient seuls, ils ne faisaient que parler de filles, de discuter sur qui sortait avec qui et de faire des blagues salaces. Ce n’était pas une bonne idée d’inclure une fille dans leur conversation.
Wôw, il l’a déjà fait avec elle ? Chaud !
De ce que j’avais compris, Hirata sortait avec Karuizawa. En y regardant de plus près, c’était vrai qu’elle lui lançait des regards qui ne trompaient pas. Elle était jolie et plutôt inaccessible. C’était le genre de nana qui avait de l’expérience en amour. Durant le collège, elle avait dû sortir avec des beaux gosses dans le genre de Hirata. C’est vrai que je n’avais aucune preuve de ce que j’avançais, mais j’étais sûr de ne pas être si loin de la vérité.
Voilà que je commence à juger les gens…désolé Karuizawa !
Je déteste cette expression sur ton visage, s’exclama Horikita en me regardant avec un regard qui donnait des frissons.
On dirait bien qu’elle avait lue en moi. Mais je ne pouvais m’empêcher de me demander ce qu’il fallait faire pour sortir avec quelqu’un aussi rapidement après la rentrée. Déjà que j’avais du mal à me faire des amis, je trouvais ça hallucinant. Si j’étais parti voir Horikita en lui disant si elle voulait sortir avec moi, je me serais juste reçu son poing dans la figure. Si j’ai l’occasion d’avoir une petite amie, j’aimerais qu’elle soit plus raffinée et aimable.
1
Le cours suivant était l’Histoire. Chabashira-sensei en était le professeur. Elle entra minutieusement dans la classe dès que la sonnerie retentit, mais les élèves restaient toujours agités.
Calmez-vous ! La fête est finie !
Comment ça Sae-chan-sensei ?!
La classe lui avait même donné un surnom.
C’est la fin du mois et c’est l’heure du petit Passez ces feuilles derrière !
Elle distribua des feuilles aux élèves du premier rang. Les tests arrivèrent à mon bureau. Il comportait plusieurs questions réparties dans cinq grandes matières.
Un test ? J’étais pas au courant alors j’le ferai pas !
Du calme ! c’est seulement pour vous évaluer dans le but d’avoir des indications sur les connaissances du programme. Cela n’impactera pas votre bulletin scolaire. Bien entendu il est interdit de tricher.
Une petite chose me fit réfléchir. Normalement, les notes sont enregistrées dans les bulletins. Cependant, Chabashira-sensei avait dit quelque chose de nuancé. J’avais comme l’impression que même si les notes n’allaient pas apparaître dans le bulletin scolaire, elles allaient quand même avoir un impact autre part. Peut-être que je m’inquiétais pour rien…dès que le test commença, j’analysai les questions. Il y en avait quatre pour chacune des cinq sections, donc vingt au total pour 100 points. Cependant, les questions étaient d’une facilité déconcertante ce qui me laissa perplexe. Ce test était deux crans en dessous de celui de l’examen d’entrée. C’était vraiment trop simple, enfin, c’est ce que je pensais. Il y avait tout de même trois questions qui furent plus dures que les autres. Le dernier problème de math ne pouvait être résolu qu’avec des formules complexes.
Pourquoi est-ce si dur ?
Ce n’était clairement pas pour des secondes. Les trois dernières questions étaient différentes et cela ne m’aurait pas surpris qu’elles aient été glissées ici par erreur. Pourquoi nous évaluaient-ils sur ce test ? Quoi qu’il en soit, je comptais les résoudre de la même manière que lors de l’examen d’entrée.
Chabashira-sensei se promenait dans les rangs afin de surveiller si quelqu’un ne trichait pas. J’observai Horikita qui répondait minutieusement aux questions. Cela sentait le score parfait de sa part. Je continuai de regarder le test jusqu’à ce que la sonnerie retentisse.
2
Hey, si tu me le dis franchement, je te pardonne
De quoi franchement ?
Après avoir fini de déjeuner, je discutais avec Sudou et les autres devant le distributeur.
Ike débarqua soudainement.
On est potes non ? Et on est partis pour trois ans ensemble !
..ouais c’est vrai…
Alors, tu nous le dirais si tu avais une petite amie hein ?
Hah ? ..si ça arrive, oui. Ike mit ses bras sur mes épaules.
Tu sors avec Horikita n’est-ce pas ? On ne te le pardonnera pas si tu
nous devances.
Hein ?
Je remarquai que Sudou et Yamauchi me lançaient des regards suspicieux.
Même pas en rêve. Vous êtes sérieux là ?
Alors c’est quoi ces messes basses que vous nous faites en classe ? Vous nous cachez des choses hein ? J’imagine que ça parlait d’amour, d’amour ou bien d’aller en rencard en amoureux ? Aahh, je suis
Non, non et non ! Et puis ce n’est pas le genre d’Horikita !
Comment pourrais-je le savoir, je n’ai jamais pu lui parler de toute manière. Si ce n’était Kushida, on n’aurait jamais su son nom. Elle ne parle pas et est super discrète.
C’est vrai que je ne l’ai pas vue parler à d’autres personnes hor- mis Kushida et moi.
C’est quand même grave de ne pas connaître son
Tu connais le nom de tous tes camarades de classe ?
OK j’abandonne. C’est vrai que je connais que la moitié des noms de la
En plus elle est plutôt mignonne alors on la remarque quand même.
Ils hochaient la tête tous en même temps.
Après, elle a une personnalité violente alors ça gâche tout, dit Sudou après avoir bu une gorgée de café.
C’est vrai que sa personnalité est déplorable. Je préfère une nana avec qui on peut avoir de la conversation et bien entendu, belle sur le marché, comme Kushida-chan.
Bien entendu, Ike était toujours à fond sur Kushida.
Ah, Kushida-chan…le rêve…pensa Yamauchi à voix
T’as vraiment de l’espoir Arrête de te faire des films !
Tu dis ça, mais toi aussi tu dois fantasmer sur elle Ike ! Perso, moi j’ai déjà rêvé de me réveiller à ses côtés.
Quoi ? Moi j’ai rêvé d’elle aussi et elle faisait seulement une danse sexy en cosplay !
Les deux continuaient leur conversation déplacée. On aura beau dire ce qu’on veut, c’était quand même irrespectueux pour Kushida.
Et toi Sudou, tu vises qui ? Y’a de la meuf au club de basket ?
Huh ? Pas du tout ! Et puis il n’y a pas vraiment de la place
Sérieux ? J’espère pour toi que tu ne nous caches rien !
T’inquiète !
Il hocha la tête malgré l’interrogatoire du vicelard. Le sujet des petites amies me fit rappeler Hirata.
Hey, Hirata sort avec Karuizawa non ?
Hondou les a vus se tenir la main l’autre jour !
Alors c’était .. Ah marcher épaule contre épaule…
Je me demande s’ils…enfin vous..
Bien sûr qu’ils l’ont fait ! je suis jaloux !
Cela semblait invraisemblable que des secondes s’adonnassent déjà à ce genre de pratiques. Mais je me fis une raison. Je me suis senti honteux de penser à la même chose qu’eux.
Hey, vous feriez mieux de m’écouter, je suis le plus expérimenté là- dedans ! s’exclama Yamauchi qui prit la parole à la surprise générale.
Allons demander à Hirata alors directement !
Tu crois franchement qu’il va avouer ? Tu crois franchement qu’il va te révéler s’il l’a fait avec elle ou bien son tour de poitrine ?
Mais de quelle expérience parlait-il au juste ? Je partis au distributeur prendre une boisson et c’est alors que Yamauchi m’interpela.
Prends-moi un chocolat !
T’as qu’à l’acheter toi-même !
J’ai utilisé presque tous mes Il m’en reste seulement 2000.
90 000 points en trois semaines, t’es sérieux là ?
Bah, je me suis fait plaisir J’ai acheté ce que je voulais.
Yamauchi sortit une console de jeu.
J’ai acheté ça avec C’est une “PS Viva” ! Je ne pensais pas que l’école vendait ce genre de trucs.
Ça coute combien ?
20000 et 25000 avec toutes les
Hey, ne dépense pas tes points comme ça sérieux.
D’habitude je ne joue pas aux jeux, mais puisqu’on qu’on vit dans un dortoir maintenant, je peux m’y consacrer. Puis Miyamoto de notre classe est vraiment un pro gamer alors j’en profite.
Miyamoto était le garçon enrobé de la classe. Je ne lui avais jamais parlé, mais c’était bien le genre à parler d’animés et de jeux vidéo tout le temps.
Tu devrais t’en acheter une Sudou le fera dès qu’il aura le salaire du mois suivant.
Ils se regroupèrent autour de moi et Yamauchi me passa sa console pour que je l’essaie. C’était plus léger que je ne le pensais. Sur l’écran il y avait un soldat avec un grand katana qui caressait un cochon.
Eh, à vrai dire, je ne suis pas vraiment intéressé…C’est un jeu de combat
?
Tu as déjà entendu parler d’Hunter Watch ? Il s’est vendu à 4,8 millions de copies à travers le monde. Depuis que je suis jeune, j’ai toujours eu un bon instinct vidéoludique à tel point que j’étais recherché par des pros de l’étranger. Mais j’ai refusé leurs offres.
Je ne savais pas si 4,8 millions était représentatif d’un succès, mais avec 7 milliards d’humains dans le monde, ça représente moins de 0,1%.
Et puis pourquoi cette frêle jeune fille porte un équipement aussi lourd
? C’est du plastique ou quoi ? Si c’était vraiment une armure de bronze, même Sudou aurait eu du mal à porter ça.
Ayanokôji, t’es le genre de gars qui voit le côté réaliste des jeux vidéo.
T’es un pro étranger ou quoi ? Tu préfères les jeux occidentaux avec de la régen de vie automatique ou bien les jeux de shoot où il suffit de te cacher pour regagner ta stamina ? C’est encore plus irréaliste !
Je ne comprenais rien au charabia de Yamauchi.
On dit bien que voir c’est croire ? Achète-là et joue avec nous, OK ? Quand tu joueras avec nous, on ira farmer Tu sais que récolter du miel dans le jeu c’est assez chaud alors pour la peine, j’accepte que tu me paies une boisson chocolatée.
Bon ..
Je n’avais pas besoin de son miel et encore moins de son jeu, mais je lui achetai tout de même sa boisson afin d’avoir la paix.
Merci ! c’est ça l’amitié !
Ce genre d’amitié n’était pas ce que je recherchais. Je lui jetai la canette et Yamauchi la réceptionna avec son ventre. Alors, que je réfléchissais ensuite à ce que je voulais prendre, je vis un bouton spécial.
Oh, alors ils donnent de l’eau minérale….
Il y avait une option gratuite pour avoir de l’eau minérale.
Quelque chose ne va pas ?
Ah, non, mais je me demandais si à la cafet’ ils offraient des repas gratuits ?
Tu parles de ce menu aux légumes gratos ? Ouais en effet, c’est gratuit, mais bon j’ai pas envie de passer ma vie scolaire à manger des légumes et à boire de l’eau, répondit Yamauchi tout en buvant sa canette.
Alors qu’il avait utilisé tous ses points, il n’avait pas d’autres choix que de faire ça tous les jours. Mais bon, cette situation aurait pu être évitée facilement si on restait consciencieux dans ses dépenses.
En revanche, j’ai vu pas mal de gens manger ces plats
Je pensais pas que ces menus étaient si
C’est peut-être parce que c’est la fin de
Ouais, sûrement.
Me sentant inquiet, je décidai de prendre du lait. Je saisissais la petite bouteille.
J’aimerais bien arriver au mois suivant, histoire de reprendre ma vie de rêve.
Les trois partirent visiblement frustrés à l’idée d’attendre.
3
Hey, on sort avec Kushida et ses amies après, ça te dit de venir ?
Durant l’une des après-midi, j’étais concentré à noter ce qu’il y avait au tableau quand je reçus ce message. Voilà donc ce que c’était qu’une vie estudiantine. C’était la première fois que j’étais invité à aller quelque part après les cours. Je n’avais aucune raison de refuser, mais je demandai dans les détails qui étaient de la partie. S’il y avait beaucoup de gens que je ne connaissais pas, je refuserais probablement, car je ne serai pas à l’aise. Je reçus une réponse rapide. Il y avait bien entendu Ike, Yamauchi, et Kushida. Il y avait cinq autres personnes je ne connais pas vraiment, mais je me laissai tenter. Je reçus encore une réponse rapide.
Kushida est à moi alors ne te mets pas en travers de ma route ! – (Ike le grand)
Kushida est à moi, je ne te laisserai pas ! – (Yamauchi)
Haa, alors tu la convoites vraiment ? Tu cherches la bagarre ? – (Ike le grand)
Je pensais que ça allait se tasser, mais ils continuèrent leur guéguerre dans la conversation de groupe. Je me faisais une joie de sortir avec eux après les cours, mais leur dispute m’avait laissé un froid. Je pensais à tous les endroits du campus que je n’avais pas encore vu, tellement il était énorme.
Et dire qu’on est dans la même classe, mais qu’on ne peut pas y aller ensemble avec Kushida…
Elle devait voir quelqu’un dans une autre Elle est populaire après tout.
Peut-être qu’elle est partie voir un mec ?
Non, on m’a confirmé que c’était une fille !
OK, cool alors !
Non, mais vous visez vraiment Kushida les gars ?
Bien entendu, j’ai eu le coup de foudre !
Yamauchi devait avoir la même opinion vu qu’il n’arrêtait pas de hocher la tête.
Et toi tu vises Horikita ? J’admets qu’elle est jolie !
Je t’ai dit qu’il n’y avait rien entre elle et
Vraiment ? t’es sûr que pendant les cours vous ne vous lancez pas des regards et que vous ne vous tenez pas la main en secret de temps en temps ? Ah, cette ambiance cucu la praline…
Alors qu’Ike continuait de forcer, Kushida se montra.
Désolée pour mon retard, merci de m’avoir attendue !
Ne t’en fais pas Kushida-chan, y’a pas de…quoi, Hirata est là ?
Ike qui sautillait de joie à l’idée de voir Kushida, fit soudainement un pas en arrière à tel point qu’il exagéra une chute. C’était vraiment un phénomène.
Oh, il nous a rejoint en chemin. Il m’avait demandait s’il pouvait se joindre à nous. Ça ne vous gêne pas ?
Avec Kushida et Hirata, il y avait ce qui semblait être sa petite amie, Karuizawa et deux autres filles, Matsushita et Mori, qui ne lâchaient jamais Karuizawa.
Hey, t’as pas un plan pour les empêcher de venir ? me chuchota Ike dans les oreilles.
Pourquoi tu ne veux pas qu’ils soient là ?
Si ce beau gosse est là, on va passer pour des tocards. Imagine si Kushida tombe amoureuse de lui ? Si on se tient éloigné de lui, on maximise nos chances !
Pourquoi j’imaginerais ? Et puis il ne sort pas Karuizawa ? Arrête de t’inquiéter.
Avoir une petite amie ne garantit rien. Et puis Karuizawa ne pèse pas lourd à côté de Kushida-chan. Elle ne dégage rien, c’est une évidence !
Alors qu’il me parlait, je ressentis des postillons dans les oreilles à mon grand dam. Il n’y avait pas que ses postillons de dégoûtant, mais aussi les mots qu’ils prononçaient.
C’est vrai qu’elle ne dégageait rien de spécial, mais elle restait tout de même mignonne objectivement.
Mais tu sais Ike, il n’y a aucune garantie que Kushida-san soit vierge vu sa popularité ajouta Yamauchi qui vint se joindre à nos messes basses avec une voix anxieuse.
Uuu…c’est peut-être vrai, mais j’ai confiance en elle !
Comme d’habitude, ils se laissèrent aller à leurs fantaisies. Je ne savais pas si c’était discriminant à l’égard des femmes, mais je me désavouais d’eux en tout cas.
Hum, si on gêne, on peut aller ailleurs, vous inquiétez pas dit Hirata d’un ton réservé alors qu’il avait remarqué nos chuchotements.
M…mais non voyons, hein Yamauchi, c’est OK ? répondit
O…ouais, allons-y Plus on est de fous plus on rit hein ?
Ils étaient vraiment irrécupérables. Ils ne voulaient sûrement pas décevoir Kushida et la mettre dans l’embarras s’ils refusaient qu’ils se joignent à eux.
Alors pourquoi ces messes basses vous trois ?
Karuizawa marquait un point, mais je fus choqué qu’elle daigne me mettre dans le même sac qu’eux.
En fait, voilà ce qu’on se disait. Si on enlève Hirata et Karuizawa, le nombre de filles et de garçons est le même. Ça ferait une sorte de triple rencard. Ayanokôji, c’est le moment de tenter ta chance tu sais ?
Yamauchi, ça te va si tu vas avec Matsushita? Moi je vais avec Kushida-
C’est une blague ? C’est moi qui vais avec Kushida-chan ! on compte se marier et échanger nos vœux sous un cerisier en fleur !
Menteur ! tu n’es qu’un menteur !
Quoi ? Je dis la vérité !
À en croire Yamauchi Haruki, c’était un bon gamer que des pros voulaient recruter à l’international, un joueur de ping pong de niveau national lorsqu’il était en école primaire, l’espoir du club de baseball de son collège. C’était un futur brillant qui l’attendait. Quelle polyvalence, quel homme !
Il n’y avait aucune preuve de ce qu’il avançait cependant. Je ne savais pas où on allait alors je restai à l’arrière et suivis le groupe tranquillement. Ike et Yamauchi se perdaient dans leur guéguerre tandis que Hirata fut assailli de toutes parts par la gent féminine.
Dis-le franchement, tu sors avec Karuizawa ? demanda Ike sans tourner autour du pot pour voir s’il devait considérer Hirata comme son rival ou
Eh… où as-tu entendu ça ?
Hirata fut surpris et désorienté à la fois.
Eh bien…en effet, on sort Autant officialiser maintenant.
Avant même que Hirata ne puisse répondre, Karuizawa avait enroulé son bras autour du sien. C’est pour ça que Hirata avait fini par abdiquer après s’être gratté le cou d’embarassement.
Sérieux, je t’envie trop ! Karuizawa est trop mignonne en
On pouvait ressentir la jalousie de façade qu’il abhorrait. Ce fut difficile à croire qu’il n’était pas conscient de son attitude. Il n’était pas discret.
Kushida-chan, tu as un petit ami ? enchaina Ike, afin de changer de sujet. C’était très fin de sa part.
Moi ? heu…non !
Ike et Yamauchi eurent un regain d’énergie et ils ne purent s’empêcher d’afficher des mines réjouies. Ils n’étaient vraiment pas discrets. Elle mentait peut-être, mais au moins on avait eu une réponse de sa part. Je dois dire que j’étais aussi un peu content..
Oh non, je pleure !
Ne pleure pas mon bon Yamauchi, l’espoir est au bout du chemin !
Ce n’est plus une insurmontable montagne, mais une route escarpée !
Hirata, Karuizawa, Ike et Yamauchi marchaient ensemble autour de Kushida. Matsushita et Mori s’étaient un peu excentrées du reste du groupe. Elles marchaient derrière eux. J’étais encore plus loin derrière, seul.
Hey Ike, où tu nous emmènes ?
Ce fut une voix qui venait de l’arrière. Ike se retourna et répondit brusquement.
Puisque pas beaucoup de temps s’est écoulé depuis la rentrée, il y a des endroits que l’on n’a pas visités encore.
En gros, il n’y avait pas de destination claire et ce sentiment d’errance allait probablement continuer. Mes attentes étaient réduites à néant d’une manière inattendue.
Hey, Matsushita-san, Mori-san. Vous voulez faire quelque chose en particulier ? demanda Kushida qui fit un pas en retrait vers les deux filles, laissant Ike et Yamauchi discuter gaiement.
Eh? Oh, j’ai toujours voulu tester le cinoche !
Ouais, on peut y aller vu que les cours sont
Oh, pas bête. Moi aussi j’ai toujours voulu y faire un tour. Karuizawa- san, et vous les gars ? Une autre idée ?
Kushida avait commencé à organiser les trois groupes comme attendu de sa part. Je n’aurais pas pu effectuer une telle prouesse même si j’avais essayé. Parfois elle se tournait vers moi en me souriant. J’avoue que je ne m’y attendais pas. Bien que j’essayais de l’ignorer, j’étais troublé, car elle le faisait constamment. J’essayais de lui montrer que je l’avais bien remarqué, mais bon je ne pouvais pas changer ma personnalité ni ma manière de penser. Si Kushida n’était pas capable de comprendre les choses et qu’elle aimait être le centre d’intérêt, elle ne pouvait pas remarquer mon message.
Mais il y avait aussi le genre de personne qui pourrait me faire des reproches en mode, « c’est pourtant le bon move pour faire ça » après avoir refusé son invitation au karaoké alors que j’étais à la base juste sorti avec le groupe sans intention d’aller chanter. En effet, les égocentriques qui pensent que quand une chose est amusante alors tout le monde doit l’apprécier sont vraiment stupides. Alors que je me perdais dans mon monologue intérieur acerbe, l’ambiance devint bruyante. Nous n’étions pas loin d’une boutique de
vêtements. Tout le monde semblait y être entré une fois ou deux alors je déci- dai de suivre le mouvement. Il fallait dire que je sortais dehors seulement les moments après les cours. Je restais à la maison le week-end alors je n’avais pas vraiment besoin de m’acheter des vêtements de ville.
Il y avait pas mal d’étudiants à l’intérieur dont quelques personnes d’années supérieures. Peut-être parce que c’était ma première fois, je ne me sentais pas à l’aise. Après avoir fait le tour des vêtements, le groupe se rendit vers un café. Hirata avait dans les mains les achats de Karuizawa. Elle en avait eu pour 30 000 points.
Vous vous êtes familiarisé avec la vie dans le campus ?
Au début j’étais un peu confus, mais maintenant ça va c’est vraiment l’école de mes rêves, je ne veux pas être diplômé.
Ahaha, on dirait bien qu’Ike-kun prend son pied hein ?
J’aurais bien aimé avoir plus de Genre 200,000… 300,000 points
? Rien qu’avec les cosmétiques et les vêtements, je suis presque à sec.
Ce serait quand même abusé pour un lycéen d’avoir un salaire de 300 000 points mensuel.
C’est vrai. 100 000 points, ça reste raisonnable. Perso, j’ai peur de la vie après le diplôme.
Tu as peur de perdre la notion de l’argent ? Vu comme ça, tu n’as pas tort…
Les opinions étaient partagées. Karuizawa et Ike voulaient plus de points alors que Hirata et Kushida se souciaient de leur avenir après trois années passées dans le luxe.
Et toi Ayanokôji-kun? 100,000 points c’est trop ou pas assez ?
Alors que j’étais passif dans la discussion, Kushida m’avait inclus.
Hmm… je ne pense pas bien encore saisir la situation. Je ne peux pas vraiment statuer.
C’est quoi cette réponse ?
Vous savez, je comprends ce que veut dire Ayanokôji-kun. On est loin d’une vie étudiante normale. On a pas vraiment de points de comparaison alors c’est déroutant.
De toute manière, ça ne sert à rien de s’en faire. Je suis content d’être rentré dans ce lycée et de pouvoir acheter ce que je veux. Rien qu’hier, je suis parti m’acheter des nouvelles fringues.
Ike profitait de la vie à fond en vrai optimiste qu’il était, sans regarder derrière lui.
Oh d’ailleurs, Kushida-chan, Hirata, Ike, Karuizawa, comment vous avez réussi l’examen d’entrée ? J’avoue que je suis surpris de vous voir ici alors que vous n’avez pas l’air très intelligent.
Yamauchi, tu n’as pas l’air très brillant non plus…
Quoi ? j’ai eu 900 points à l’APEC, je te signale !
L’APEC ?
Tu ne sais même pas ce que c’est ? C’est un test d’anglais très difficile !
Uh, c’est plutôt le TOEIC non ? répondit
D’ailleurs l’APEC signifie « Coopération économique pour l’Asie- Pacifique » en anglais.
C’est la même
Il n’y a aucun rapport…
Quoi qu’il en soit le but de cette école est de développer les potentiels des jeunes talents alors ils ne doivent pas les choisir seulement selon leur résultats. Franchement si seul les notes étaient prises en compte, je ne me serais même pas donné la peine de passer l’exam.
C’est ça ! les jeunes talents ! ça nous correspond bien ! répondit Ike en croisant les bras et en acquiesçant de la tête.
Bien que le lycée soit le plus prestigieux de tout le Japon avec un énorme taux d’employabilité à la sortie, l’admission n’était pas seulement basée sur les notes. Mais comment arrivaient-ils à voir le potentiel des gens ? Cette question me vint soudain à l’esprit…