Nous voici le premier week-end de mai. Ike et les autres s’étaient mis à être très attentifs en classe. Le seul réfractaire était Sudou qui piquait des sommes de temps à autre, mais personne ne prenait plus la peine de le rappeler à l’ordre. Personne ne nous avait trouvé de solution concrète pour progresser en points, Sudou n’avait donc aucune raison de changer ses habitudes.
Néanmoins, il était régulièrement l’objet de sous-entendus acides. D’ailleurs je suis bien claqué moi aussi. C’est toujours dur juste avant le déjeuner. Puis j’ai tardé devant un film hier soir… Ce serait cool si je pouvais me reposer un peu là…
W-whoaah !?
Pendant que je m’endormais, une petite douleur se fit ressentir au niveau de mon bras droit.
Que t’arrive-t-il, Ayanokôji ? Pousser des cris en classe ainsi… tu as quel âge ?
En temps normal toute la classe se serait mise à chuchoter. Mais cette fois-ci ils n’ont pas lâché un seul mot et se sont contentés de me dévisager, toujours soucieux de cette histoire de points. Massant la zone blessée, j’observais mon voisinage. Je vis Horikita, compas à la main. Pourquoi ? Il n’y avait aucune raison qu’elle l’ait à ce moment-là. Une fois la fin de l’heure arrivée, je me précipitai pour lui dire quelque chose.
Il y a des coups permis et d’autres non ! Les compas c’est dangereux !
Serais-tu fâché contre moi ?
Tu m’as fait un trou dans le bras ! Un trou !!
De quoi tu parles ? As-tu une preuve de ce que tu avances ?
Tu as une arme très dangereuse entre les
Tu insinues donc que je suis responsable, car j’ai quelque chose entre les mains ?
Je me levai non pas à cause de la fin de l’heure, mais de douleur.
Fais attention. Si on te surprend en train de t’assoupir, je ne donne pas cher de nos points.
Horikita se mettait à devenir vraiment soucieuse de ce genre de choses depuis qu’elle avait décidé de sortir de la classe D. Comme prévu, sa requête pour contester son rang de classe n’a rien donné. Erf, ça fait vraiment trop mal. Si elle s’endort, je lui fais pareil tiens !
Pendant que tout le monde se levait pour aller déjeuner, Hirata prit la parole.
L’examen dont Chabashira-sensei nous a parlé arrive à grands Tout le monde comprend que sa place dans l’école est en danger s’il reçoit une note éliminatoire. Je pense donc que ce serait une bonne idée de créer des groupes de révision.
On dirait que le héros de la classe D a encore une fois frappé.
Pensez-y. Si vous négligez le travail, vous serez contraints d’abandonner ce lycée. Je ne veux pas que l’un d’entre nous ait à subir ça. Toutefois ce n’est pas ma seule motivation. Selon moi en effet, il y a de grandes chances que nos notes aient une influence sur les points récoltés. Améliorer nos résultats serait donc une opportunité pour augmenter la valeur numérique de la classe. J’ai demandé parmi ceux qui ont obtenu de bonnes notes de participer. Bien entendu vous êtes tous les
Hirata jeta un regard vers Sudou pendant qu’il poursuivait son discours. Tss…
Sudou détourna le regard, croisa les bras puis ferma les Leur
relation est vraiment électrique. Il n’y a qu’à se souvenir du tout début, quand Sudou avait snobé Hirata lorsque ce dernier avait demandé à chacun de se présenter.
À partir de 17h aujourd’hui jusqu’au jour de l’examen, je prévois d’étudier deux heures par jours dans cette Si vous êtes partants, vous savez donc où venir. Bien entendu vous pouvez ne rester qu’une heure, vous n’êtes engagés à rien.
Aussitôt son discours fini, la plupart des élèves ayant eu de mauvais résultats se sont précipités vers Hirata. Sudou, Ike et Yamauchi furent les seuls à ne pas aller le voir. Ike et Yamauchi avaient légèrement hésité avant de se rétracter.
Je ne sais pas s’ils étaient jaloux de sa popularité où s’ils craignaient juste le courroux de Sudou.
1
Est-ce que tu es libre ? Voudrais-tu déjeuner avec moi ? me demanda
C’est très inhabituel de ta part comme demande, je le sens
Ho, je t’assure qu’il n’y a rien ! Je peux t’acheter le menu légumes, si tu
Ce n’est pas le menu qui est gratuit ça ?
Je plaisante, je t’achèterai ce qui te
T’es flippante là. C’est quoi l’arnaque ?
Vu son insistance, je ne pouvais pas m’empêcher d’être méfiant. Néanmoins Horikita avait plus ou moins suggéré ça avant dans la journée, l’invitation n’était pas venue comme un cheveu sur la soupe.
Si on doutait tous les uns des autres, il n’y aurait pas de vie en société non ?
Oui, si on veut, ..
Je n’avais rien de prévu donc je l’ai suivie à la cafétéria. Je pris un des menus les plus chers, nous trouvai des places puis m’assis avec Horikita.
Hé bien, bon appétit ?
Horikita me fixait comme si elle attendait que je commence à manger.
Qu’est-ce qui se passe, Ayanokôji-kun ? Pourquoi ne manges-tu pas ?
O-
Encore plus flippant. Décidément il y avait anguille sous roche, il était impossible qu’elle me fasse manger à l’oeil. M’enfin c’eût été un crime de laisser ce plat refroidir, donc je me décidai à attaquer ma croquette.
C’est soudain, mais écoute ce que j’ai à te
J’ai un mauvais..
Au moment où je pensais me lever et prendre la fuite, ma main fut attrapée.
Ayanokôji-kun, je te le Veux-tu m’écouter ?
Je…
Depuis la mise au point de Chabashira-sensei, le nombre d’infractions pendant les cours a largement baissé. On peut même dire que quasiment la moitié des sources de malus a été éradiquée.
Oui, en Ce n’était toutefois pas la partie la plus difficile.
Je ne savais pas très bien si ça allait durer. Néanmoins il était certain que l’attitude globale de la classe était en progrès.
Maintenant, l’objectif est d’améliorer les notes pour l’examen de mi- trimestre en deux semaines. Plus tôt dans la journée, Hirata-kun a également commencé à faire preuve d’initiative sur ce point.
Des groupes de révisions Et bien je pense que ça pourrait aider.
Enfin…
“Enfin” quoi ? Qu’est-ce que tu sous-entends ?
Non, rien du tout. C’est juste bizarre de te voir autant impliquée pour aider les autres.
Moi, personnellement, je ne me vois pas avoir une note éliminatoire. C’est Néanmoins, il y a forcément d’autres élèves dans ce monde qui ne peuvent se targuer d’en dire autant.
Tu penses à Sudou et ses amis ? Toujours dans la délicatesse d’ailleurs
!
Je ne fais qu’exposer des
Puisque personne ne pouvait quitter l’enceinte de l’école ou contacter quelqu’un de l’extérieur, le seul soutien scolaire possible était celui des autres étudiants.
Quelque part l’idée d’Hirata-kun de monter des groupes m’enlève une épine du pied. Toutefois, Sudou-kun, Ike-kun et Yamauchi-kun n’ont pas montré vouloir y participer n’est-ce pas ? On ne résout pas tout à fait le problème.
Ho tu sais, ces gars-là ne sont pas en très bons termes avec Hirata. Je ne crois pas qu’ils participeront.
Autrement dit, ils vont probablement échouer, ce qui serait de manière à rendre l’ascension en classe A beaucoup plus handicapante. Évitons de prendre des risques non ? Sachant que moi aussi je pense qu’il y a une énorme probabilité que nos notes influent sur le nombre de points de la classe.
Ça prendrait du sens en effet que le travail des élèves soit un minimum récompensé.
Et si toi aussi, tu organisais un groupe d’étude comme Hirata ? Comme ça, on pourra aider Sudou, Ike et Yamauchi !
Bonne idée ! Enfin, j’imagine que je te surprends en acceptant ?
À vrai dire, ton attitude entière est surprenante !
Je n’étais pas vraiment surpris puisqu’elle le faisait pour elle au fond. Et puis à bien y réfléchir elle n’avait pas non plus si mauvais fond que ça.
J’ai bien compris que tu étais motivée par le fait de vouloir monter en classe Mais j’avoue que je ne m’attendais pas à ce que tu utilises une méthode aussi banale que de les aider dans leurs révisions. Surtout qu’ils ne sont pas du genre à aimer taffer et que tu as tout faire pour éviter le contact avec les autres élèves de la classe. C’est vraiment louable de ta part.
Voilà pourquoi je te mets avec moi dans le coup, car ils font partie de tes “amis” n’est-ce pas ?
Haa ? Toi alors, tu ne perds pas le nord !
Disons que si c’est toi qui vas vers eux, on perdrait moins de temps à les Tout ce que tu as à faire est de les faire venir à la bibliothèque pour que je les aide.
Je ne sais pas si tu te rends compte, mais tu crois franchement que quelqu’un comme moi qui s’efforce à s’effacer le plus possible serait capable de faire ça ?
Ce n’est pas une question d’être capable ou Tu le fais, c’est tout !
Je suis ton chien ou ça se passe comment ?
Je respecte ton choix de vouloir atteindre la classe A, mais ne m’embarque pas dans tes plans.
Tu as mangé le plat que je t’ai offert n’est-ce pas ? Tu sais, ce menu spécial de la cafet’, si cher, mais si bon ?
Je pensais que tu faisais ça par
Désolée, mais ce n’était pas le
Si c’est des points que tu veux alors je te les rends et on sera quittes !
Tu me prends pour qui ? Je ne tomberai jamais aussi bas alors je refuse que tu me rendes ça en points !
Pour la première fois, je ressens de la colère envers toi !
Fais ton choix, soit tu coopères avec moi, soit je deviens ton
On dirait une menace ! J’ai l’impression que tu me pointes un flingue sur la tempe !
Ce n’est pas une impression en fait, c’est une vraie menace !
Alors voilà le pouvoir de la violence ? C’est sûr, c’est cruellement efficace… Juste les rassembler pour les mener à la bibliothèque ne semblait pas trop problématique cependant. Le point faible d’Horikita était qu’elle ne comptait pas se faire d’amis. Toutefois elle avait ce qu’il fallait pour les aider à étudier. Et puis je m’étais vraiment donné du mal pour devenir ami avec Sudou, Ike et les autres alors ça aurait été vraiment dommage qu’ils soient expulsés si tôt. Alors que je faisais preuve d’hésitation, Horikita continua à me presser.
Tu ne penses pas aussi que je vais te pardonner facilement d’avoir comploté contre moi avec Kushida-san ?
Tu as dit que tu laissais couler. Pourquoi tu ramènes ça sur le tapis ? C’est injuste !
J’ai dit que je n’en tenais pas rigueur à Kushida-san mais je ne me souviens pas l’avoir dit pour toi.
Wow, espèce ..
Si tu veux que l’on soit quitte à ce niveau-là, coopère !
On dirait bien que je n’avais aucune échappatoire depuis le début. Je pensais qu’elle finirait par abandonner son idée, mais je me trompais. Je n’avais plus qu’à accepter.
J’accepte, mais je ne peux pas te garantir qu’ils viendront !
Je crois en toi ! Tiens mon numéro de téléphone. S’il se passe quelque chose, contacte-moi.
Même si la situation était peu conventionnelle, c’était la première fille du lycée à me donner ses coordonnées. Mais vu que c’était Horikita, je n’étais pas spécialement ravi.
2
Je cherchais autour de la classe. Mais qu’est-ce que je suis en train de faire ? Ça paraîtra si naturel de leur proposer une petite session révision après les cours ? C’est vrai que Sudou, Ike et moi mangions ensemble de temps en temps. Mais je ne savais pas si on était assez proches pour qu’une pareille proposition ne paraisse pas déplacée. Allez, je n’ai rien à perdre, je vais le faire subtilement et pas trop insister au pire.
Sudou, tu fais quoi ?
Je parlais à Sudou, qui était de retour dans la salle de classe. Il était en sueur et respirait très fort. Il avait certainement passé la pause déjeuner à jouer au basket.
C’est quoi ton programme pour les examens de mi-trimestre ?
Ça, hmm… je n’ai aucune idée. Je n’ai jamais révisé très sérieusement
Ah, vraiment ? Bah je comptais réviser un peu après les cours à partir d’aujourd’hui… pourquoi tu te joindrais pas à moi ?
Sudou y réfléchit deux minutes, un mot allait sortir de sa bouche.
T’es sérieux ? Si j’ai déjà du mal à supporter les heures de cours elles- mêmes, je vais pas m’infliger ça après En plus j’ai des activités de club, donc c’est 10 fois impossible. Puis tu comptes me donner des cours ? Car tes résultats n’étaient pas non plus si bons, je te signale.
Non, pas Horikita.
Horikita ? Je ne la connais pas plus que ça. Mais ça me dit rien, donc je vais décliner. Je vais réviser à l’arrache la veille, comme toujours. Merci quand même !
Comme je le pensais, Sudou avait refusé et n’avait pas saisi l’occasion. La situation était vraiment nulle, si j’insistais trop je risquais de me prendre un coup c’était sûr. C’est comme ça. Je décidai donc de me tourner vers quelqu’un de plus accessible, et me dirigeai vers Ike qui jouait sur son téléphone.
Hé, Ike-
Pas la peine ! J’ai écouté ta conversation avec Un groupe d’étude
? Non ce n’est pas mon truc.
Tu sais que tu devras faire tes valises si tu rates, pas vrai ?
J’ai peut-être eu des mauvaises notes au début, mais maintenant ça va mieux. Puis je réviserai aussi la veille avec Sudou.
Est-ce qu’il était réellement persuadé que tout allait passer comme une lettre à la poste ? Il n’avait pas l’air de se rendre compte…
Si le premier examen n’était pas surprise, j’aurais largement eu plus de 40 !
Je vois ce que tu veux Mais il faut savoir mettre toutes les chances de son côté, tu sais ?
Le temps après les cours est précieux. Je ne le passerai pas à réviser.
Et d’un signe de la main il me demanda de m’en aller. Chatter avec une fille le rendait tout excité. Après tout, depuis que Hirata avait commencé à sortir avec quelqu’un, Ike était déterminé à se trouver une petite amie. Je décidai d’abandonner et retournai m’asseoir.
Une fois près d’Horikita je me mis à essayer de la convaincre d’abandonner son idée.
Hors de
…qu’est-ce que tu racontes ?
J’ai dit “hors de question”. Tu ne crois quand même pas que tu vas te contenter de ça ?
Ce n’est pas possible, elle ne va rien lâcher.
Non, bien sûr. J’ai encore plus d’un tour dans mon sac !
Je regardais la classe et à ma grande surprise, l’atmosphère était tranquille. Je pensais à une méthode pour faire travailler les glandeurs dans leur temps libre. En soi, je ne me serais pas donné la peine de me triturer le cerveau, mais puisque qu’ils risquaient l’exclusion… Je m’étais dit que Sudou allait quand même accepter mon offre vu que je lui avais donné une occasion de ne pas
réviser seul. Il fallait que je trouve un moyen pour le motiver, lui faire croire à une récompense à la clé. Bien entendu, il ne fallait pas que ce soit quelque chose de trop complexe à comprendre.
Je sais !
J’eus soudain une idée et me tournai vers Horikita qui avait les yeux grands ouverts !
Je sais bien que tu les aides volontiers, mais ça ne suffira pas pour les faire venir. Tu dois faire plus en fait !
Vas-y, je t’écoute…
Tu n’as qu’à leur dire que tu seras leur petite amie s’ils ont un score parfait au Vu que la meilleure des motivations pour les garçons sont les filles, ils vont mordre à l’hameçon !
Tu cherches à mourir c’est ça ?
Sans façon…
J’avais écouté, car je me disais que tu avais un vrai plan, mais j’ai été bête de croire ça…
Je pensais vraiment que ce plan allait fonctionner, car c’était vraiment une motivation pour eux que de pouvoir sortir avec une fille. Mais Horikita ne comprenait pas le coeur des garçons…
Bon, un bisou sur la bouche alors ! Toujours s’ils arrivent à faire un score parfait !
Tu ne tiens vraiment pas à la vie !
J’aimerais quand même vivre encore un peu plus longtemps !
Une main me frappa le dos violemment. Horikita, ne montrait aucun signe d’acceptation malgré l’efficacité du plan. C’était un retour à la case départ. Je remarquai une aura formidable au centre de la classe. Ce n’était pas celle de Hirata, mais de quelqu’un d’autre d’aussi populaire que lui. C’était Kushida Kikyô. Elle était radieuse et pétillante. Filles ou garçons, tout le monde pouvait lui parler. Ike était raide dingue d’elle tandis que Sudou et les autres de la bande l’appréciaient bien. En plus, elle avait une assez bonne note au test alors ce qui me fit jeter mon dévolu sur elle pour mon nouveau plan.
Hey !
Au moment où j’allais lui adresser la parole pour lui faire part de ma proposition, j’abandonnai.
Oui ?
Non… rien !
Elle voulait s’impliquer le moins possible avec les gens et puis la dernière fois, quand je fus complice de Kushida pour l’opération “Soyons amis”, Horikita s’était mise dans une colère noire. Puis je me disais que Horikita n’accepterait pas Kushida au sein de ce groupe de révisions vu qu’elle n’était pas dans le rouge au niveau des notes. Je décidai d’attendre que Horikita retourne aux dortoirs pour mettre mon plan à exécution.
3
Tout juste après les cours, Horikita quitta la salle de classe de façon soudaine comme elle en avait l’habitude pour se rendre aux dortoirs. Il était temps pour moi de débuter le plan pour mettre Kushida sur le coup.
Tu es libre ? m’écriai-je alors qu’elle se préparait à rentrer. Elle tourna la tête, surprise.
C’est inhabituel de ta part, Ayanokôji-kun, de venir me Tu as besoin de moi pour quelque chose ?
si tu le veux bien, j’aimerais te parler de ça dehors.
Je vais sortir avec des amis alors j’ai très peu de temps, mais pourquoi
Sans montrer un quelconque ennui, elle me suivit avec un sourire. Alors que nous arrivâmes dans un coin de couloir, Kushida attendait que je prenne la parole.
Félicitations, Kushida. Tu as été choisie pour être notre ambassadrice. Pour le bien de notre classe, nous attendons ton aide avec impatience.
..de quoi tu parles au juste ?
Je lui expliquai la situation et le fait que l’on voulait faire un groupe d’étude avec Sudou. J’avais bien entendu mentionné le fait que Horikita serait la pour donner les cours.
J’ai pensé que tu pourrais utiliser cette occasion pour te rapprocher d’Horikita.
Certes, je veux me rapprocher d’elle, mais bon, ce n’est plus vraiment une priorité…………… Et puis il est naturel d’aider les amis alors je veux bien
rendre service !
C’était vraiment une brave fille. Elle voulait vraiment éviter qu’Ike, Sudou et les autres ne soient expulsés de l’établissement.
Je ne veux vraiment pas te forcer, tu ..
Ah désolée, j’ai eu un petit moment d’absence, mais ce n’est pas parce que j’hésitais. J’étais juste contente !
Kushida s’appuya légèrement contre le mur et donna un petit coup de pied dans le vent.
C’est vraiment dégueu de virer les gens à cause de leurs notes. Alors qu’on en a bavé pour maintenir une bonne ambiance dans la classe, ce serait vraiment triste de leur dire au revoir. Quand Hirata-kun avait décidé de créer un groupe de soutien, j’ai vraiment eu de l’admiration pour lui. Mais je dois dire que Horikita-san a un meilleur sens de l’observation que moi vu qu’elle s’est focalisée sur Sudou-kun et ses amis. On dirait bien qu’elle se sent concernée par le sort de ses camarades maintenant et je me ferai une joie d’apporter ma pierre à l’édifice !
Me prenant la main, Kushida me fit un sourire. Elle était vraiment mignonne. Mais ce n’était pas le moment de faire l’ahuri alors je feignis de rester calme et restai impassible.
Alors je compte sur toi ! Ton aide est primordiale !
Son sourire ferait fondre n’importe qui.
Oh, mais je peux te demander un service ? Je veux participer au cours de soutien !
Ha ? Sérieusement ?
Un, je veux vraiment étudier avec votre groupe !
Le plan se déroulait comme prévu. Kushida n’allait pas se contenter de persuader nos 3 zigotos de venir, mais elle allait carrément participer. Reste à savoir comment justifier sa présence alors qu’elle a de bonnes notes.
On commence quand ?
Demain !
Enfin si je me mets dans la tête de Horikita, ça sera sûrement dès demain.
Je vois. Du coup, je vais devoir les convaincre ce soir. Je te tiens au courant plus tard, OK ?
Oh, tu as peut-être besoin des numéros de Sudou et des autres ?
J’ai déjà leurs nums ! Les seuls que je n’ai pas sont le tien et celui d’Horikita… dont tu as les coordonnées, je présume ?
J’avoue que je ne m’attendais pas à ce qu’elle me balance ça à la figure.
Vous sortez ensemble ou bien ?
C’est quoi cette question ? Horikita et moi sommes justes am… enfin, voisins !
Il y a une grande rumeur qui s’est propagée chez les filles à ce propos, tu sais ? Horikita est toujours seule, mais il n’y a qu’Ayanokôji-kun qui arrive à lui adresser la parole. En plus, vous mangez même ensemble !
Alors les filles qui nous avaient vu manger ensemble avaient commencé à lancer des rumeurs…
C’est malheureux, mais il n’y a vraiment rien entre Horikita et
Alors pas d’inconvénient à ce qu’on s’échange nos numéros ?
Pas de problème !
Avec ça, j’avais une deuxième fille dans ma liste de contacts.
4
À minuit, pendant que je flemmardais dans ma chambre, je reçus un texto de Kushida.
Yamauchi-kun et Ike-kun sont partants ! ~ (^・ω・^).
C’était du rapide !
Bah dis donc. Ike m’avait tout de suite recalé d’un simple geste de main quand je lui avais proposé… La présence d’une fille était vraiment un facteur déterminant chez les mecs. Comme si les filles étaient la clé de tout.
Je viens de demander à Sudou-kun également, et je crois qu’il est d’accord aussi (^ω^).
Elle me le confirma via un autre message. À ce rythme-là, on va vraiment tous pouvoir se réunir demain ! Je fis part à Horikita de ce développement inattendu. Je lui expliquai notamment que grâce à l’intervention de Kushida, Ike et Yamauchi avaient fini par céder, et que cette dernière allait d’ailleurs participer au groupe de travail.
Bien, il est temps de prendre un bon bain !
Aussitôt levé de mon lit, je reçus un appel d’Horikita.
Allô ?
Je ne comprends pas ton
Comment ça, c’est pourtant simple non ? On dirait qu’on a réussi à les convaincre tous les trois !
Non, pas ça. La partie sur Kushida-san. Peux-tu m’expliquer ?
Je lui ai demandé de l’aide aujourd’hui. Vu sa personnalité altruiste et le fait qu’elle soit toujours là pour aider, cela ne m’a pas étonné quand elle m’a demandé si elle pouvait participer au groupe. Mais bon, pour résumer, Sudou, Ike et Yamauchi sont de la partie, c’est le plus important non ?
Et quand ai-je permis sa présence ?
Hé… En l’utilisant, on augmentait nos chances d’atteindre notre J’ai juste usé du moyen le plus simple pour arriver à nos fins.
….Je suis toujours N’aurais-tu pas dû demander mon accord avant cela ?
Bon, je sais que tu n’apprécies pas spécialement les gens comme Kushida. Toutefois, ne perdons pas notre objectif de vue qui est de faire réussir toute la classe. Ou bien tu penses pouvoir faire mieux qu’elle pour rassembler ?
..
On dirait bien que Horikita avait compris que Kushida pouvait être un atout. Elle avait toutefois un peu trop de fierté pour le dire clairement.
En plus le temps nous est compté avant l’examen. Donc, ne crachons pas dans la soupe, ok ?
Horikita n’avait pas tout à fait le choix et elle le savait. Mais je sentais bien qu’elle butait sur quelque chose, restant silencieuse pendant un petit moment.
Très bien, j’imagine qu’il faut bien consentir à des Cependant, Kushida-san nous aidera seulement à les réunir, elle ne devra pas participer à notre séance de soutien !
Mais pourquoi ? C’était justement sa condition pour nous Ne sois pas butée comme ça !
Je ne tolérerai pas ça présence ! Hors de question de faire des compromis là-dessus !
Tu te venges pour ce qu’on t’a fait la dernière fois ?
Il n’y aucun rapport. Elle n’a pas raté son test blanc alors elle n’a rien à faire là. L’avoir à nos côtés pour la séance n’apporterait rien si ce n’est plus de confusion pour ceux en retard.
Argument plutôt recevable. Néanmoins je ne comprenais pas pourquoi elle faisait preuve d’autant de psychorigidité.
Tu n’aimes pas Kushida en fait ?
Ne te sens-tu pas mal à l’aise quand tu es à côté de quelqu’un que tu n’aimes pas ?
Huh ?
Sa réponse était formulée bizarrement, mais j’en avais saisi le fond. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle déteste autant Kushida. Après tout, cette der- nière avait jusqu’à maintenant fait preuve de bonne volonté et cherchait seulement à connaître Horikita pour être son amie.
Et s’ils décident de ne pas venir parce que Kushida n’est pas là ?
Désolée, mais préparer les cours de soutien prend plus de temps que prévu, et vu le temps que nous sommes restés au téléphone je juge plus raisonnable de raccrocher maintenant. Bonne nuit !
H-hey !
Elle me raccrocha au nez en bonne misanthrope qu’elle était. Mais pour monter en classe A, il fallait faire des compromis. Je mis mon téléphone à charger sur la table puis m’allongeai sur le lit, commençant à me remémorer les jours qui ont fait suite à la cérémonie d’entrée.
Des déchets, hein…
C’était ce que nous avaient balancé nos aînés de première, dès notre premier jour de cours. En y repensant la classe D était souvent la cible de moqueries, ce qui a tout de suite déplu à notre miss parfaite, Horikita, qui devait se sentir outrée. Je comprenais en quelque sorte ses ressentiments, aujourd’hui.
Qu’est-ce que je dois faire ? Devrais-je lui forcer la main ? Dans le pire des cas, Horikita partirait de la séance et on aurait perdu du temps pour rien ! Me sentant aller dans une impasse, je me décidai à appeler Kushida.
Allô ?
Au début, j’entendis un bruit assourdissant avant que ce dernier ne disparaisse aussitôt.
Tu te séchais les cheveux ?
Oh, je suis surprise que tu aies deviné. Je viens tout juste de finir alors pas de soucis.
Kushida vient donc de sortir du bain… bon ce n’est pas le moment de fantasmer !
Alors, huh, j’ai une mauvaise nouvelle… Cela m’arrangerait que tu ne dises pas à la bande que c’est moi qui t’ait demandé de les convaincre. Aussi, peut-être que tu ne devrais pas te prendre la tête à participer au groupe, après tout tu n’en as pas vraiment besoin !
… Um, pourquoi ?
Elle répondit après avoir pris une courte pause. Elle voulait connaître la raison plutôt que de se mettre en colère immédiatement.
Ce n’est pas vraiment agréable de parler de ça au bout du fil, mais disons que c’est comme ça.
Il semblerait bien que Horikita ne m’aime vraiment pas !
J’avais fait attention à ne pas faire de sous-entendu malencontreux, mais elle avait tout de même compris la raison.
C’est plutôt de ma Elle n’est pas vraiment coupable.
Ne t’en fais pas et sois honnête. J’avais bon espoir que cette fois elle ne fasse pas la forte tête. Néanmoins je ne suis pas du tout surprise, on peut même dire que je m’y attendais.
C’est donc ça l’intuition féminine ?
En tout cas, c’est ma faute, car c’est moi qui t’ai demandé de l’aide alors désolé.
Uun, pas besoin de t’excuser, mais je ne suis pas sûre qu’Horikita-san puisse les motiver à venir si je ne suis plus là.
Je ne pouvais qu’acquiescer.
Hey, dis-moi, Horikita était contre le fait que je me charge de rassembler le groupe ou bien contre le fait que j’assiste à la séance ?
On aurait dit qu’elle avait écouté notre conversation tellement elle faisait preuve d’une perspicacité édifiante.
Elle ne voulait pas que tu assistes à la séance. Désolé…
Ahahaha, je Pas la peine de t’excuser encore une fois, ce n’est pas surprenant. Elle est du genre à ne pas vouloir que l’on s’approche d’elle de toute façon.
Quand bien même, tu es vraiment perspicace.
Mais tout le monde a accepté, car je venais justement… Si je ne viens pas, ils vont comprendre qu’il y a anguille sous roche et que tu m’as utilisée pour les Mais c’est surtout Horikita qui risque de se faire haïr.
Kushida comprenait tellement tout que c’en était troublant…
Laisse-moi faire !
Comment ça ?
Je vais faire en sorte de ramener la bande pour le cours de Bien entendu, je serai présente !
..
Ou bien as-tu une solution pour rassembler tout le monde sans moi ou une idée pour convaincre Horikita ?
C’est malheureux, mais je n’avais aucune idée. J’étais complètement cerné.
… J’ai compris, je te laisse faire. Mais je ne serais pas en mesure de contrôler la situation si ça dégénère.
Pas de soucis, tu ne seras responsable de À demain !
La conversation avait pris fin. Je ne pensais pas être encore plus exténué qu’après l’appel avec Horikita. Est-ce que la situation allait vraiment être sous contrôle ? Horikita avait le chic pour insulter ou provoquer les personnes qui l’indisposaient, peu importe l’interlocuteur. Il était évident que la situation allait dégénérer. Inquiet, je me dirigeai vers la salle de bain.
Arrêtons d’y penser, cela ne sert à rien de se morfondre…Demain est un autre jour et il se terminera bien vite !
J’avais bon espoir cependant que les choses se règlent d’une certaine manière.
5
Horikita était renfrognée ce matin. C’est bien dommage qu’elle ne fût pas du genre à gonfler ses pommettes et faire la moue tout en frappant avec douceur un garçon. C’était une attitude bien trop mignonne pour elle. Enfin je disais ça, mais elle était complètement impassible et silencieuse. Elle ignorait totalement mon existence. Je n’avais pas intérêt à me tourner vers elle au risque de me prendre un coup de compas. Les cours étaient enfin finis.
Tout le monde s’est réuni pour aller étudier ?
Les premiers mots qu’elle m’adressa furent au sujet du groupe de soutien. Je sentis comme un sous-entendu dans le ton qu’elle employait.
Kushida compte les ramener. Je pense qu’ils vont participer comme prévu.
J’espère bien que tu lui as précisé qu’elle n’avait pas à venir étudier avec
Horikita se dirigea vers la bibliothèque après m’avoir répondu de façon confiante. Alors que j’allai sortir de la classe, je regardai Kushida qui me fit un joli clin d’oeil. Nous réussîmes à sécuriser un coin d’une longue table au fond de la bibliothèque où nous attendions les autres.
Je les ai amenés ! nous interpella Kushida, venue à l’endroit où nous Elle était accompagnée.
On a entendu parler de ce groupe de soutien par Kushida-chan. Je ne veux pas être expulsé alors on vous remercie pour l’aide !
Ike, Yamauchi et Sudou étaient derrière elle. Cependant, il y avait un visiteur inattendu. C’était un garçon du nom d’Okitani.
Toi aussi Okitani, tu es dans le rouge ?
Ah, uh, non. J’étais inquiet, car j’ai validé de justesse. Est-ce que vous pouvez m’accepter ? J’avoue que j’ai un peu du mal à m’intégrer au groupe d’Hirata-kun.
Okitani me regarda, les joues légèrement rouges. Il était plutôt svelte, les cheveux bleus et mi-longs. Un garçon qui ne penserait qu’aux femmes pourrait littéralement tomber sous son charme s’il était une fille.
Okitani peut bien venir n’est-ce pas ? demanda Kushida à Horikita. En effet, il a eu un score de 39 alors l’on pouvait comprendre pourquoi il voulait de l’aide.
Si tu es inquiet pour tes futures notes alors c’est d’accord. Mais je compte sur toi pour être assidu.
..oui !
Okitani s’assit gaiement, visiblement soulagé. Kushida se plaça à côté de lui, mais Horikita le remarqua tout de suite.
Kushida-san. Ayanokôji-kun ne te l’a pas dit ? Tu…
Pour être honnête, je suis aussi inquiète pour mes
Pourtant tu n’as pas validé de justesse que je
Disons que c’était un coup de chance. La plupart des questions étaient sous forme de QCM alors j’ai répondu un peu au hasard sans maîtriser grand-chose.
Kushida usait de son côté mignon et fragile en se grattant la joue, tout en sortant un “Ehéhé”.
Je pense avoir le même niveau qu’Okitani-kun, voire peut-être pire. Étant donné que je veux mettre toutes les chances de mon côté pour éviter de mauvaises notes, je peux intégrer le groupe de soutien n’est- ce pas ?
J’avoue avoir été surpris par le plan de Kushida. Elle avait utilisé Okitani pour pouvoir assister au cours de soutien. En effet, si Horikita avait accepté Okitani, elle ne pouvait pas refuser Kushida. Elle était cernée.
Très
Merci ! répondit Kushida tout en s’inclinant devant Horikita avec un
Si être en dessous de 32 est la zone rouge, est-ce que avoir 32 est éliminatoire aussi ?
Non, avoir 32 suffit pour valider. Mais est-ce que tu t’en sens capable Sudou ? dit Ike, visiblement inquiet pour Mais ils cherchaient surtout à valider de justesse et non à avoir un bon score.
Peu importe, dans tous les cas, mon objectif est de vous faire monter à 50 points minimum.
Geh, tu nous demandes beaucoup là non ?
Viser tout juste la note minimale est risqué. Déjà que vous êtes largués, il vaudrait mieux pour vous de viser plus haut.
Le groupe des cancres n’avait d’autre choix que d’acquiescer à ses dires.
J’ai réussi à ficher la plupart des thématiques qui tomberont au test. Durant ces deux semaines, j’ai prévu de couvrir tous les thèmes. Si vous avez des questions, n’hésitez pas.
Hey, je ne comprends même pas le premier problème ! reprocha Sudou à Horikita.
Ainsi je me mis à lire le problème en question.
A,B et C ont au total 2150 yens. A a 120 yens de plus que B. Après que C ait donné à B ⅖ de son argent, B a maintenant 220 yens de plus que
Combien A avait d’argent à la base ?
C’était un problème qui nécessitait un système d’équations. Pour un lycéen, c’était cadeau.
Essaye d’utiliser ton Si tu abandonnes dès le début, tu n’es pas près d’aller loin comme ça.
Mais je ne sais même pas comment réviser !
Le lycée ne se basait pas seulement sur les scores pour les admissions. À mon avis, Sudou avait été accepté pour ses bonnes capacités physiques et sportives. Je ne voyais aucune autre raison possible.
Tu as bien réussi à rentrer dans ce lycée non ?
Ugh, je ne sais même pas comment…
Ike, tout aussi perplexe, réfléchissait en se grattant la tête.
Okitani-kun, tu sais résoudre le problème ?
Hum… A+B+C = 2150 yens et A = B+120…
Okitani qui avait validé de justesse son test avait commencé à poser son système d’équations. Kushida regardait ce qu’il écrivait au-dessus de son épaule.
Unnn, unnnn, ouais, c’est Et après ?
Kushida avait quand même l’audace d’enseigner à Okitani alors qu’elle disait qu’elle avait réussi le test sur un coup de chance.
Franchement, ce problème est facilement résolu par des enfants en début de collège. Si vous butez ici, je ne donne pas cher de votre peau pour la suite.
Tu nous prends pour des gosses de primaire c’est ça ?
Comme l’a dit Horikita-san, ce n’est pas bon signe si vous n’arrivez pas à résoudre ce genre de problèmes. Les tout premiers exercices de math lors du test étaient aussi durs au Et même moi, je n’avais pas réussi à résoudre le dernier problème.
Je peux vous apprendre à poser des systèmes d’équations si vous
Horikita prit son stylo et commença à écrire sans perdre de temps. Mais c’était pathétique de voir que seuls Kushida et Okitani arrivaient à résoudre ce problème.
D’ailleurs c’est quoi ce système d’équation machin ?
T’es sérieux là ?
Wow, il a jamais bossé ou quoi ? Sudou lança son critérium sur la table.
C’est bon, j’en ai ma claque, ça va jamais marcher !
Avant même de commencer, Sudou avait déjà abandonné. Horikita bouillonnait de l’intérieur à la vue de cette scène misérable.
Hé, les amis, faîtes de votre mieux ! Ce que vous aurez compris maintenant avec ces problèmes sera toujours ça de pris pour l’examen, d’accord ? intervint Kushida.
…Ouais, si tu le dis, il faut qu’on fasse de notre mieux, mais… si c’est toi qui m’apprends, peut-être que je serai plus motivé !
Hmm…
Horkita ne semblait pas trop vouloir parler quand Kushida se tourna vers elle pour demander son approbation. Son silence était troublant, toutefois il fallait débloquer la situation ou alors tout le monde allait finir démotivé. Kushida se décida donc à prendre les choses en main.
Comme Horikata-san l’a dit, ce problème nécessite l’utilisation d’un système d’équations. Nous allons transformer l’énoncé en expression mathématique.
Aussitôt dit, elle se mit à écrire les trois équations. Les garçons semblaient en effet plus concentrés que jamais, bien qu’ils n’aient probablement toujours rien compris malgré qu’elle prenait le temps de détailler chaque étape. Cela ressemblait plus à une torture qu’à une heure de révision tellement ça leur passait au-dessus de la tête.
La réponse est 710. Est-ce que vous avez compris ? demanda Kushida d’un air satisfait, en lançant un regard et un sourire à Sudou.
Heu… donc tu peux répondre à la question ? Comment ?
..
Et elle se rendit finalement compte qu’ils étaient complètement perdus.
Je ne veux vraiment pas vous faire de peine, mais vous êtes vraiment mauvais et irrécupérables.
Horikita se décida ainsi à briser son silence.
J’ai très peur pour votre avenir si déjà vous butez devant un problème aussi simple.
Et alors, c’est notre vie au pire ?
Ne pouvant plus supporter les paroles de Horikita, Sudou donna un coup dans la table.
Cela n’a rien à voir avec En fait, peu importe à quel point vous êtes dans le mal, cela ne m’affectera pas. J’ai juste énormément de pitié pour vous, et c’est désagréable au plus haut point comme sensation.
Balance le fond de ta pensée, vas-y ! De toute façon étudier ne me servira à rien.
Étudier ne te servira à rien ? En voilà une réflexion ! Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
Savoir ou non résoudre à ce genre de problèmes ne changera rien à ma vie.. Au lieu de rester le nez fourré dans des bouquins, devenir joueur de basket professionnel est tout ce qui compte pour mon avenir.
C’est faux. Si tu essayais de résoudre ce problème, ta vie pourrait changer. Autrement dit, si tu bossais régulièrement tu aurais moins de difficultés. C’est pareil pour le basket, il y a bien des règles à comprendre quand on joue. D’ailleurs, parlons-en, aux dernières nouvelles je ne te vois pas t’entraîner comme un forcené. Donc en sport comme dans tes études tu évites les efforts ? Voici le genre de personne que tu es, et si j’étais sélectionneur d’un club je ne te donnerais pas plus que le rôle de remplaçant.
..
Sudo se leva et attrapa Horikita par le col.
Sudou-kun !
Ni une ni deux, Kushida se leva et attrapa Sudou par le bras. Horikita, elle, fronça les sourcils et restait calme.
Je ne te porte aucun intérêt et pourtant je t’ai déjà cerné. Tu veux devenir basketteur professionnel ? Penses-tu que ce genre de rêve enfantin peut se réaliser juste en claquant des doigts ? Une personne si peu motivée comme toi qui abandonne à la moindre difficulté en est parfaitement incapable. Et quand bien même tu y parviendrais, ton salaire annuel ne serait sûrement pas suffisant pour Tu es vraiment fou d’avoir des standards aussi élevés pour toi.
Put….
Sudou était clairement à deux doigts de craquer. S’il avait levé son poing, j’aurais été obligé d’intervenir.
Alors tu penses toujours à arrêter d’étudier, non carrément arrêter l’école ? Donc, abandonner ton rêve de devenir professionnel et vivre une vie miteuse remplie de petits boulots ?
Haha… tout juste. J’abandonne. Mais pas parce que c’est trop dur pour moi. J’ai manqué mes activités de club pour venir ici aujourd’hui, mais il faut croire que c’était une totale perte de temps !
Hein ? Je ne comprends pas bien ce que tu dis. Les études, ça ne te réussit pas en effet, je crois.
Horikita lui infligea le coup de grâce. Si Kushida n’était pas là, le coup serait probablement parti. C’est sur les nerfs qu’il se mit à ranger ses affaires.
Hé, ça va ?
Il n’y a pas à se soucier de quelqu’un qui ne soucie pas de lui-même. Le fait même que sa place dans cette école soit en jeu ne suffit pas à le faire réagir.
Je me disais que c’était bizarre pour quelqu’un comme toi qui n’a aucun ami de vouloir organiser un groupe d’entraide. En fait tu nous as juste réunis pour nous dénigrer. Si tu n’avais pas été une fille je t’aurais cognée.
Tu n’as juste pas les tripes de le faire, n’utilise pas mon sexe comme
Le groupe venait à peine de démarrer que ça partait totalement en cacahuètes.
Je m’en vais aussi. Même si c’est en partie parce que je suis vraiment nul… c’est surtout parce que je n’en peux Horikita-san, tu es peut- être intelligente, mais cela ne veut pas dire que tu nous es supérieure.
Ainsi Ike fut le second à abandonner.
Je m’en fiche que tu sois expulsé, donc fais comme tu
Une nuit blanche et ça va le
Et cette méthode a fait ces preuves, c’est pour ça que tu es là !
Les mots d’Horikita vinrent même à bout de la légendaire bonne humeur d’Ike, qui devenait de plus en plus tendu. Yamauchi commença également à
ranger, suivi de près par Okitani qui dut se résigner à suivre le mouvement malgré sa motivation.
T-tout le monde… ça vous va vraiment ?
On y va Okitani !
Ike quitta la bibliothèque avec un Okitani perdu. Les seuls restants étaient donc Kushida et moi. Je me disais que même elle n’allait sûrement pas tarder à partir.
Horikita-san, pourquoi n’as-tu retenu personne…?
J’ai fait une Supposons qu’ils réussissent de justesse celui-ci, la même situation se reproduira à chaque fois et il faudra être derrière eux et les remotiver. Je viens juste de me rendre compte que ce serait une perte cruelle de temps et d’énergie.
Qu’est-ce que tu veux dire…?
Je dis qu’il vaut mieux se débarrasser des déchets inutiles
Si les élèves ayant les pires résultats s’en vont, on ne gaspillerait pas notre temps en tutorat et la moyenne générale de la classe augmenterait. Horikita en était arrivée à cette conclusion.
Alors c’est ça… A-Ayanokôji-kun, tu penses ça aussi ?
Si Horikita le dit, alors ça doit être vrai non ?
A-Ayanokôji-kun, vraiment ?
En vrai j’aurais préféré qu’ils restent aussi, bien sûr. Mais vu que je ne peux rien pour eux, je m’aligne sur Horikita.
Je vois…
C’est en arborant une expression très froide que Kushida prit ses affaires et se leva.
Je vais tenter de faire ce que je peux pour les Je ne veux pas qu’on ait à se séparer aussi tôt.
Kushida-san, est-ce vraiment ce qui te motive ?
C’est une mauvaise raison ? Je ne peux juste pas abandonner Sudou- kun, Ike-kun et Yamauchi-kun.
Ça, c’est ce que tu dis. Néanmoins je n’ai pas l’impression que tu as réellement envie de les aider.
Mais qu’est-ce que tu racontes ? Je ne comprends pas. Pourquoi est-ce que tu ne cherches qu’à te faire des ennemis avec tes paroles blessantes
? C’est triste ! Kushida leva la tête
À demain !
C’est après ces deux mots que Kushida s’en alla. Finalement, on en revenait à la situation initiale amplifiée par le silence de la bibliothèque.
C’était Enfin, c’est ainsi que s’achève le groupe de soutien !
On dirait
Ce silence était vraiment pesant.
Finalement tu as été le seul à me comprendre. Je suppose que tu vaux un petit peu plus que ces imbéciles sans espoir. S’il y a un truc que tu n’as pas compris, je serais ravie de t’expliquer là, maintenant.
Sans façon.
Alors tu rentres ?
Sudou et les autres ne traînent pas Je vais un peu les voir.
Je ne vois pas l’utilité de parler à des gens qui vont bientôt plier
Je vais juste parler à mes
Et tu oses les appeler “amis” alors que tu n’as même pas cherché à prendre leur défense pendant que je les cuisinais ? Selon moi, c’était vraiment cruel de ta part !
Elle marquait un point-là. Enfin, tout cela nous aura montré que les études c’était vraiment une histoire de motivation personnelle.
Je ne vais pas dire que tu as Je comprends qu’il est tentant de traiter quelqu’un qui n’aime pas étudier, comme Sudou, de stupide. Néanmoins, ce serait cool de se mettre un peu à sa place non ? Ce que je veux dire est que si son but était seulement de se consacrer au basket, il n’avait aucune raison particulière de viser cette école. Alors pourquoi est-il ici finalement, ça ne t’intéresse pas ?
Non, pas
Balayant mes mots d’un revers de main, Horikita poursuivait la lecture de son manuel.
6
Quittant la bibliothèque, je tentai de poursuivre Kushida. Je voulais la remercier et m’excuser pour le fiasco du groupe de soutien. Et puis, je ne voulais pas rater l’occasion de bien m’entendre avec une fille aussi mignonne qu’elle. Je sortis mon portable avec enthousiasme et cherchai le nom de Kushida. Il sonna plusieurs fois, mais personne ne répondait. Est-ce qu’elle n’avait vraiment pas remarqué mes appels ? Ou les ignorait-elle ? Impossible de le savoir, alors je me mis à courir pour la chercher aux alentours.
À l’intérieur du bâtiment des cours, je crus remarquer quelqu’un qui ressemblait à Kushida de dos. Mais il était 18h, il ne devait logiquement rester dans l’enceinte du bâtiment que ceux qui avaient des activités de club. Peut- être était-elle partie voir une copine qui en faisait partie d’un justement. Je décidai de rentrer dans le bâtiment pour en avoir le coeur net. Si vraiment elle avait rendez-vous avec quelqu’un, je l’aurais remerciée plus tard. Après avoir pris mes chaussures d’intérieur dans le casier, je me dirigeai vers le couloir où je ne la voyais toujours pas. Je pensais l’avoir perdue de vue jusqu’à ce que j’entende de légers bruits de pas. Je m’empressai de monter les escaliers menant au deuxième étage et, une fois arrivé, entendis des bruits de pas se diriger vers le troisième.
Juste au-dessus, il y avait le toit. Bien que ce dernier soit ouvert pendant la pause déjeuner, je pensais qu’il était fermé après les cours au moins. Curieux, je continuai de monter en camouflant ma présence pour éviter de tomber nez à nez avec quelqu’un. Puis, je m’arrêtai net en plein milieu des escaliers du troisième. J’aperçus la silhouette de quelqu’un.
Appuyé contre la rampe, je jetai un coup d’œil à travers l’ouverture de la porte. En regardant à travers, je vis la silhouette de Kushida. Il n’y avait personne d’autre. Attendait-elle quelqu’un ici ? Si elle attendait quelqu’un dans un endroit désert comme celui-là, c’est peut-être parce qu’elle attendait son petit ami ? Si c’était le cas, j’étais coincé… Alors que je me demandais si je devais partir, Kushida posa son sac par terre.
Raaaah la garce !
De sa voix émanait une telle agressivité que j’avais du mal à accepter que c’était Kushida.
Elle est frustrante ! Lourde ! Mais qu’elle crève !! Elle ruminait dans son coin comme pour vider son sac.
Elle se prend pour qui cette pimbêche ? Elle ose me donner des leçons à
moi ?
Je n’imaginais pas que Kushida était autant irritée par Horikita.
Ah c’est vraiment…c’est vraiment la pire, la pire, la pire ! Ce genre de personne est tout ce qu’il y a de pire, pire, pire !
Le mythe de la tendre Kushida venait tout juste de s’effondrer devant mes yeux ébaillis. C’était une facette de sa personnalité que personne ne devait voir et je sentis qu’il était dangereux de rester là. Mais je ne pus m’empêcher de me poser une question. Si elle détestait autant Horikita, pourquoi avait-elle accepté de m’aider ? Elle aurait pu tout simplement refuser et laisser Horikita se débrouiller par exemple. Pourquoi s’est-elle forcée à venir étudier avec nous ? Voulait-elle vraiment bien s’entendre avec Horikita ? Ou bien était-ce un prétexte pour s’approcher de quelqu’un dans le groupe en particulier ? Je n’arrivais pas à trouver la logique derrière son comportement…Non…il y a peut-être des signes depuis le début. Je n’y avais jamais vraiment pensé, mais vu son état actuel, une idée me vint à l’esprit. Est-ce que Kushida et Horikita se…? Dans tous les cas, je devais partir d’ici au plus vite. Kushida ne voulait probablement pas que quelqu’un la voit et j’essayai de partir le plus discrètement possible.
Baaaam. Alors que la nuit allait bientôt tomber et que le bâtiment se vidait, je donnai un coup de pied involontaire sur la porte qui fit un bruit sourd. Il faut dire que Je ne m’attendais pas à ce que ça raisonne à ce point-là.
Qu’est-ce que tu fais ici ? me demanda froidement Kushida après un bref silence alors qu’elle m’avait repéré.
Haha, je me suis J’allais retourner sur mes pas !
Kushida continua de me fixer, elle m’avait vraisemblablement démasqué. Elle avait un regard que je n’avais jamais vu avant.
Tu m’as entendue ?
Si je te disais que non, tu me croirais ?
Je..
Kushida descendit rapidement les escaliers. Elle mit son avant-bras gauche contre mon cou et me poussa contre le mur. Le ton de sa voix et son comportement étaient loin de la Kushida habituelle. Elle avait un regard à glacer le sang que je ne pouvais pas m’empêcher de comparer à celui d’Horikita.
Tu as intérêt à garder ça pour toi. Si tu as le malheur de divulguer quelque chose, je ne te le pardonnerai pas.
C’était clairement une menace.
Et si je le fais ?
Eh bien je propagerai la rumeur comme quoi tu m’aurais violée.
Tu serais capable de m’accuser à tort ?
Pas de problème, ce sera la stricte vérité ! dit-elle de façon déterminée.
Kushida attrapa mon poignet gauche et ouvrit la paume de ma main. Elle prit ma main et la posa sur sa poitrine. Je ressentis une sensation de moelleux dans toute la main.
… Mais qu’est-ce que tu fais ?!
À cette scène inattendue, j’essayai de retirer ma main, mais elle continua à la saisir.
Tes empreintes sont sur ma poitrine Voilà la preuve que j’ai pour attester de ton viol. Tu comprends ?
… C’est bon, j’ai compris, lâche-moi la
Je vais laisser cet uniforme dans ma chambre sans le laver. Si tu oses parler, je le donnerai sans hésiter à la police.
Je continuai à regarder Kushida pendant un petit moment, la main, toujours sur sa poitrine.
N’oublie pas ! ajouta-t-elle afin d’être sûre que j’avais bien compris. Ensuite, elle s’éloigna de moi. Je ne me rappelais pas vraiment de la sensation du toucher de sa poitrine, alors même que c’était la première fois pour moi.
Hey, Kushida, qui es-tu au juste ?
… Ce ne sont pas tes
Je vois… Mais là je suis obligé de te demander quelque chose. Si tu détestes tant Horikita, pourquoi essayer de te rapprocher d’elle ?
Je ne voulais pas tellement lui poser la question, car j’avais toutes les chances de me prendre un vent. Mais j’étais vraiment curieux de savoir pourquoi elle mettait tant d’énergie à être son amie.
C’est mauvais d’essayer d’être aimé de tous ? Tu comprends le défi que ça représente ? J’imagine que non ?
Je n’ai pas beaucoup d’amis alors non, je ne comprends
Depuis le premier jour, Kushida faisait des efforts pour sociabiliser et pour obtenir les coordonnées des gens peu importe leur caractère. Tout le monde pouvait comprendre un tant soit peu le temps et l’énergie que ça demandait.
Je voulais au moins qu’on sauve les apparences, Horikita-san et
Du coup, tu t’es mis la pression, huh
Oui, c’est ma façon de C’est uniquement comme ça que je prends conscience de ma valeur.
Elle répondit sans une once d’hésitation. Elle avait ses propres sentiments et règles qu’elle seule pouvait connaître. Essayant de suivre ses convictions, elle essayait frénétiquement de bien s’entendre avec Horikita
Si j’en suis à te dire tout ça c’est uniquement à cause d’un concours de circonstances. Mais je déteste les garçons simplets et discrets comme
L’image que j’avais de Kushida en avait vraiment pris un coup. Mais je n’étais pas vraiment choqué, car après tout, tout le monde avait ses secrets. Cependant je n’étais pas totalement convaincu de sa réponse. Je sentais qu’il y avait du vrai comme du faux.
Après avoir un peu réfléchi, je me demandais si Horikita et toi vous vous connaissiez d’avant le lycée. À tout hasard ?
Les épaules de Kushida flanchèrent pendant une demi-seconde.
..comment ça ?! Elle t’a dit un truc sur moi ?
Non, j’étais persuadé que vous veniez de vous rencontrer comme tout le monde. Mais après coup ce serait marrant.
Marrant ?
En fait je me remémorais la première fois que Kushida m’avait parlé.
Quand je m’étais présenté, tu t’es instantanément souvenue de mon nom, non ?
Et alors ?
Où avais-tu entendu celui d’Horikita ? Elle ne s’était présentée à personne à ce moment-là. Le seul qui connaissait son nom au début à part moi était Sudou, et je doute que tu étais partie lui parler.
Bref, elle était cernée.
Tu t’es rapprochée de moi pour garder un oeil sur elle, je me trompe ?
La ferme ! Tu commences à me saouler là. Je veux juste que tu me promettes de n’en parler à personne.
Promis !
En effet, Kushida avait gagné la confiance de toute la classe. Elle et moi c’était le jour et la nuit.
OK, je te fais
Kushida ferma les yeux et respira profondément tout en gardant la même expression.
De toute manière, personne ne me croirait, disais-je en laissant échapper ces mots involontairement.
Horikita-san est un peu spéciale n’est-ce pas ?
Elle se fiche des gens et ne s’implique pas avec eux, mon exact
C’est vrai qu’elles sont toutes les deux diamétralement opposées.
Tu sais, elle ne s’ouvre qu’à
Je rectifie, elle ne s’ouvre à personne !
Peut-être, mais tu dois être celui en qui elle a le plus De tous les gens que je connais, elle a toujours eu confiance qu’en elle-même et a toujours agi avec la plus grande prudence avec les autres. Elle ne ferait pas confiance à quelqu’un qui n’en vaut pas la peine.
T’es en train de me dire qu’elle a un bon flair pour les gens ?
C’est pour ça que j’ai aussi confiance en toi vu que tu es désintéressé avec les gens.
Je ne me souvenais pas lui avoir montré cette facette de moi, mais elle en était persuadée.
Tu sais, dans le bus, tu n’as montré aucune envie de donner ta place à cette dame.
C’était donc avec cet épisode qu’elle m’avait cerné. Elle avait compris que Horikita et moi n’allions pas donner nos sièges.
Si tu avais autant confiance en moi alors pas la peine de me
Remercie mes doutes ou tu n’aurais pas eu la chance de toucher ma poitrine. Et puis, j’avoue avoir un peu paniqué.
Son expression faciale s’était adoucie et l’agressivité laissait place à un visage perplexe.
Est-ce que je peux dire sans pression que tu es une fille facile ?
Elle me frappa à la cuisse de toutes ses forces. Sous la panique, je m’accrochai à la rampe.
Hey, c’est dangereux ! Tu aurais pu me blesser !
T’avais qu’à réfléchir avant de dire des stupidités pareilles ! dit-elle rouge de colère.
Hey, attends-moi, je reviens !
J’acquiesçai et revins un peu en arrière. Kushida partit rapidement prendre son sac et revint. Elle était tout sourire.
On rentre ensemble ?
Ouais !
Je me demandais si c’était un mauvais rêve tant elle avait changé d’attitude du tout au tout. La Kushida normale était revenue. Au final, je n’avais pas réussi à déterminer sa vraie personnalité.
7
Je me demandais comment allait être l’ambiance dans la classe demain. On aurait dit que je participais à une télé-réalité. Une notification dans la conversation groupée a été envoyée. On pouvait lire que Satô avait rejoint le groupe. Elle faisait partie des belles filles de la classe.
Salut, Ike-kun m’a invitée après notre discussion de tout à l’heure !
Vu que je n’avais rien à répondre, je rangeai mon téléphone.
J’ai entendu parler de ce qu’il s’était passé aujourd’hui. Horikita est vraiment aussi terrible que ça ?
Elle m’a saoulé Sudou était tellement vénère qu’il a failli lui en mettre une.
De ouf, si je la croise demain, je vais lui en coller Elle m’a vraiment foutu les nerfs !
Ahahaha, n’allons pas non plus jusque-là ! Vu votre différence de force, ça ferait un peu abusé.
Hey puisqu’on en parle, et si on l’ignorait à partir de demain ?
Lol, c’est ce qu’on a toujours fait jusqu’à
Ouais, mais je ne sais On pourrait la harceler en mode on lui cache ses chaussures, etc…On la ferait pleurer !
Si j’étais un gosse, j’aurais laissé tomber mais j’ai là j’ai vraiment en- vie de la faire souffrir.
Ainsi, Horikita était devenue le sujet principal de la conversation.
Ayanokôji-kun, tu participes avec nous ?
Nah, c’est mort, il est tombé amoureux d’elle !
Hey, d’ailleurs tu es de quel côté ?
C’était sûr que Horikita allait irriter tout le monde vu que personne n’a eu une expérience positive avec elle. Mais je ne pouvais pas accepter que l’on tombe dans un extrême en la harcelant.
T’es en train de nous lire non ? Tu es de quel côté mec ?
Je ne suis du côté de personne, et je n’ai pas que ça à faire de vous en empêcher.
Tu restes donc neutre ? Je vois lol… Petit malin !
Prends ça comme tu veux, mais ce sera toi le Si l’école apprend que tu harcèles une élève, tu vas avoir des gros problèmes. Fais gaffe à toi.
T’essaies de la protéger ou quoi ? Haha
Parce que je ne pouvais pas voir leurs visages, ils me paraissaient plus agressifs. Face à moi, Ike n’aurait probablement jamais dit ça. Mais le fait qu’ils faisaient front face à un ennemi commun les rendaient solidaires. Continuer la conversation n’avait aucun intérêt et je préférai en finir.
Et puis je pense que si Kushida apprenait que tu harcelais quelqu’un, elle t’en voudrait lol.
Après avoir envoyé ce dernier message, je rangeai mon téléphone. Il sonna encore, mais je ne fis rien. De toute manière, ils n’oseraient pas tenter quelque chose d’aussi stupide et Satou ne ferait rien toute seule sans l’appui des garçons. J’ouvris la fenêtre de ma chambre et Je pouvais entendre les insectes chantonner dans les arbres environnants. Étaient-ce les sauterelles qui faisaient autant de bruit ? La brise de nuit vint balancer ma fenêtre d’avant en arrière. J’avais rencontré Horikita le premier jour et je finis dans la même classe qu’elle et juste à côté. Ensuite je devins ami avec Sudou et Ike. Je n’avais pas vu venir le piège que nous tendait le lycée et notre classe a été catégorisée comme étant celle des déchets. Horikita essayait de régler la situation, mais elle n’avait fait qu’attiser la haine de ses camarades à cause de son comportement. Que je le voulais ou non, j’étais impliqué dans cette situation bien que je me sentais toujours aussi peu concerné. Ce n’était pas un sentiment agréable, mais je pouvais au moins avoir un rôle d’observateur. Parce que je n’étais pas du tout dans la situation que Sudou et les autres traversaient, je préférais me mettre à l’écart comme si cela ne me concernait pas.
“Seul quelqu’un d’insensé ne profiterait pas du pouvoir qu’il possède.”
Je ne voulais pas me remémorer ces mots, mais ils étaient bloqués dans ma tête.
Quelqu’un d’insensé…Je me demande si je suis quelqu’un d’insensé ?
En fermant la fenêtre, j’entendis un rire méchant provenant de la télévision.
8
Je n’arrivais pas à trouver le sommeil alors je me levai et quittai ma chambre. Dans le salon commun du dortoir, j’achetai un jus au distributeur et retournai à l’ascenseur.
Hmmm ?
L’ascenseur descendit du 7e étage. Curieux, je regardai l’écran des caméras de surveillance afin de voir qui descendait. Je vis Horikita portant son uniforme scolaire. Je ne voulais pas vraiment la croiser alors je me cachai derrière un distributeur. Une fois l’ascenseur arrivé au rez-de-chaussée, Horikita sortit tout en scrutant les alentours et quitta le bâtiment. J’attendis qu’elle se soit un peu éloignée pour la suivre. Je me cachai encore par réflexe une fois arrivé au tournant. Horikita s’arrêta. Il y avait une autre personne qui se tenait à ses côtés.
Je ne pensais pas que tu m’aurais suivi jusqu’ici,
Elle serait partie à cette heure tardive pour rencontrer un garçon ?
J’ai changé, tu sais. Je ne suis plus cette fille inutile que tu connaissais grand frère. Je suis venue ici pour te rattraper.
Me rattraper, huh…
Je n’arrivais pas à voir le garçon en question à cause de la pénombre, mais je fus surpris d’entendre que son grand frère était ici.
J’ai entendu dire que tu étais en classe D. On dirait bien que rien n’a changé en trois Parce que tu as toujours regardé dans ma direction, tu en as oublié de voir tes propres manquements. Venir dans cette école a encore été une de tes erreurs.
Tu as Je vais monter jusqu’en classe A et…
C’est Tu ne l’atteindras jamais. Ta classe s’effondrera avant.
Ne crois pas que cet établissement soit une promenade de santé.
Je ferai en sorte d’atteindre la classe A, coûte que coûte.
Tu ne m’as pas entendu ? J’ai dit que c’était Décidément, tu es toujours aussi sotte.
Le grand frère de Horikita sortit de la pénombre. J’ai pu enfin voir à quoi il ressemblait. C’était le président du bureau des élèves. Il était totalement impassible et n’accordait visiblement aucun intérêt pour sa sœur. Il la saisit par le poignet et la plaqua contre le mur.
Peu importe les distances que je prends, tu restes ma petite sœur. Si les gens l’apprennent, ce sera une humiliation pour moi. Je t’ordonne de quitter cet établissement sur-le-champ.
..je te dis que j’arriverai à monter en classe A !
Tu es vraiment inconsciente ! Tu veux encore revivre les mauvaises expériences du passé ?
Grand frère, je…
Tu n’as ni le pouvoir ni les qualifications requises pour atteindre la classe A. Rentre-toi bien ça dans la tête !
Le corps d’Horikita se pencha en arrière comme si son grand frère allait lui infliger quelque chose. La situation sentait le roussi. Prenant sur moi, je bondis de mon coin et arrivai devant lui. Par réflexe, j’avais saisi son bras droit.
Hein ? Qui es-tu ?
Observant son bras droit, il me fixa avec une lueur vive dans les yeux
..Ayanokôji-kun ?
Tu comptais la mettre au sol n’est-ce pas ? Tu sais qu’on est sur du béton ? Ce n’est pas parce que tu es son frère que ça te donne le droit de lui faire n’importe quoi !
Si tu crois que ton comportement indiscret est digne, tu te On n’écoute pas aux portes !
Lâche-lui la main !
Tu devrais en faire de même.
La discussion avait laissé place à un petit moment de silence.
Arrête, Ayanokôji-kun !
Elle avait la voix toute tremblante. Je ne l’avais jamais vue comme ça avant. À contrecœur, je lui lâchai le bras. Il saisit cette occasion pour me placer un revers du gauche au visage que je réussis à esquiver instinctivement. C’était une attaque vraiment traitresse à laquelle il avait ajouté derrière un coup de pied chirurgical qui visait le bas du ventre. Je ne m’attendais pas à une telle vivacité de sa part alors qu’il avait un corps plutôt fin.
Ha !
J’avais compris que son coup aurait pu me faire perdre conscience directement. D’un regard confus, il respira un petit coup et lança son bras droit contre moi. Si j’avais attrapé sa main, il m’aurait probablement mis au sol alors j’avais opté pour une autre solution, celle d’utiliser ma main gauche pour renvoyer son attaque en giflant son poing.
Impressionnant, je ne pensais pas que tu allais tout esquiver. Tu as même deviné mes intentions. Qu’as-tu pratiqué pour avoir ce niveau ? me demanda-t-il après avoir stoppé ses assauts.
J’ai fait du piano et de la calligraphie en primaire. J’ai aussi participé à une compétition musicale.
Tu es en classe D également ? Je sens que nous faisons face à quelqu’un de peu ordinaire, n’est-ce pas Suzune ?
S’éloignant enfin de Suzune, il me fit face.
Je suis d’ailleurs surpris de voir que tu as un ami,
C’est seulement un camarade de classe ! dit-elle en fixant son frère.
Comme d’habitude tu confonds solitude et isolement. Mais avec toi Ayanokôji, les choses promettent de devenir intéressantes.
Passant devant moi, il s’éloigna dans la pénombre. Je comprenais maintenant pourquoi Horikita agissait si étrangement. Ce fameux président du bureau des élèves n’était ni plus ni moins que son frère.
Je vais tout donner pour intégrer la classe A, même si je dois y
Je n’ai pas le choix.
Après son départ, le silence régna. Horikita s’assit contre le mur, la tête vacillante de honte. Je me demandais si j’avais bien fait d’agir et décidai de retourner aux dortoirs. Au moment où je m’éloignais, Horikita m’interpella.
As-tu écouté notre conversation ? Où alors passais-tu là par hasard ?
Tu peux évaluer le hasard à 50% dans cette histoire. Je t’ai vue sortir alors que j’étais en train de m’acheter un jus au Je t’ai suivie par curiosité. Mais je ne voulais vraiment pas vous gêner.
Horikita devint encore plus silencieuse.
Ton grand frère est un peu une Il n’a pas hésité une seule seconde à frapper.
Il est 5e dan de Karate et 4e dan d’Aikido.
Oho, il est si fort que ça. Heureusement que je n’ai pas encaissé sinon bonjour les dégâts.
Ayanokôji-kun, tu pratiques aussi quelque chose n’est-ce pas ? Tu as l’air d’avoir un haut niveau.
Je l’ai déjà dit, mais j’ai fait du piano et j’ai pratiqué la “cérémonie de thé”.
Tu avais dit “calligraphie” !
J’ai aussi fait de la calligraphie !
Tu as fait exprès d’avoir 50 à tous les tests je me trompe ? Tu vas encore fuir en me disant que c’est parce que tu as fait du piano et de la calligraphie ?
Mes résultats sont une pure coïncidence et j’ai vraiment fait du piano, de la cérémonie de thé et de la calligraphie. Si y’avait un piano ici, je t’aurais au moins joué “Fur Elise”.
Je t’ai montré une partie de moi peu flatteuse ce
J’ai toujours sur que tu étais une fille ordinaire… ou pas !
Elle se renfrogna…
Rentrons avant que quelqu’un ne nous tombe dessus et se fasse des idées !
Effectivement, n’importe qui se poserait des questions à la vue d’une fille et d’un garçon ensemble en plein milieu de la nuit. Déjà que les gens nous casaient ensemble, nous n’avions pas besoin d’en rajouter. Se reprenant tout doucement, Horikita marcha jusqu’à l’entrée du dortoir.
Hey… Le fait que le groupe de soutien se soit terminé en fiasco ne te fait rien ? demandai-je avec détermination pensant que cette occasion était parfaite pour remettre ce sujet sur la table.
Pourquoi cette question ? C’est moi qui ai proposé ce groupe de soutien dont tu te fichais éperdument depuis le début. Pourquoi cet intérêt soudain ?
J’ai un mauvais Ou disons plutôt que des élèves de notre classe ont peut-être prévu de te jouer des tours.
Je m’en fiche, j’ai l’habitude. La plupart des élèves dans le rouge sont dans le groupe de soutien d’Hirata-kun. Il est studieux, s’entend bien avec les gens et est pédagogue contrairement à Je pense qu’ils s’en sortiront avec lui alors je me suis résignée de mon côté. Il va falloir qu’ils tiennent le coup jusqu’au diplôme, je ne pourrais pas être là chaque fois qu’ils sont en situation d’échec de toute façon.
Sudou et son groupe se sont éloignés d’Hirata. Je ne pense pas qu’ils vont venir lui demander de l’aide.
C’est eux qui ont décidé de me lâcher. S’ils n’entrent pas en contact avec Hirata-kun, ils vont forcément finir par se faire exclure à ce train-là. Bien entendu mon but premier est de monter en classe A, mais je le fais pour moi et pas pour les autres. Je me fiche du sort d’autrui. Je dirais même que si des gens se font exclure, il ne restera que les plus brillants et ce sera beaucoup plus facile de monter en classe A.
Elle n’avait pas tout à fait tort. La crise était réelle pour les élèves qui étaient dans le rouge, mais je ne pouvais continuer de m’arrêter de faire la conversation avec Horikita qui était étrangement d’humeur à parler.
Horikita, tu ne penses pas que ce que tu dis est erroné ?
Erroné ? Quelle partie de mon raisonnement est erronée au juste ? Épargne-moi les raisonnements mielleux type “il n’y a aucun avenir pour une personne qui abandonne ses camarades”.
Du Je te connais assez bien pour savoir que les belles paroles ne marchent pas avec toi.
Alors, explique-toi ? Quel est l’intérêt de sauver des déchets ?
Effectivement, peut-être Mais si on veut éviter la punition, on n’a pas le choix.
La punition ?
Tu penses que l’établissement n’a rien prévu ? Il y a des élèves qui perdent des points, car ils parlent en classe ou parce qu’ils arrivent en retard. Combien de points allons-nous perdre au juste pour avoir laissé tomber des camarades de classe ? C’est comme s’ils avaient abandonné le lycée parce qu’on n’avait pas répondu à leur appel à l’aide.
C’est…
Bien entendu, rien n’est confirmé, mais tu ne penses pas que les possibilités sont élevées ? Une centaine ? Un millier ? Peut-être même 10 000 ou 100 000 points peuvent nous être retirés. Si c’est le cas, tu pourras laisser tomber ton projet de monter en classe A.
Vu nos points perdus à cause des retards et des bavardages, notre total ne peut pas aller au-dessous de zéro. Vu que nous ne pouvons pas tomber plus bas, autant laisser partir ceux qui mettent des bâtons dans les roues. Nous ne pouvons que monter après.
Rien ne te le garantit. On n’a pas encore tout vu de leur système. Tu penses vraiment qu’ignorer cet énorme risque est la bonne chose à faire ? Cela m’étonne même qu’une personne brillante comme toi n’y ait pas déjà pensé en fait. Ou alors je me demande pourquoi tu as pris l’initiative de monter ce groupe de soutien.
Tout ça commençait à me travailler. Peut-être parce que je commençais à la considérer comme une amie, je ne voulais pas qu’elle regrette sa décision.
Même s’il y a encore des zones d’ombre, je pense que sur le long terme se débarrasser des faiblards pourrait nous être plus rentable. Si on commence à obtenir des points, on va regretter de les avoir encore sur le dos, car ils vont nous tirer vers le C’est aussi un risque à prendre.
Tu le penses vraiment ?
D’ailleurs je m’inquiète plutôt pour toi qui essaies de les sauver désespérément.
J’attrapai le poignet d’Horikita avant qu’elle n’entre dans l’ascenseur.
Tu as encore quelque chose à dire ? Ce n’est pas un problème qui peut être résolu seulement par nous deux. Seul l’établissement connaît la réponse de ce dilemme alors plus rien ne sert de conjecturer. Chacun choisira l’hypothèse qu’il veut et on verra bien qui aura raison.
Un vrai moulin à Je ne pensais pas ça de toi !
C’est parce que tu insistes trop !
La Horikita normale ne m’aurait pourtant jamais écouté et aurait tenté d’abréger la conversation. Elle m’aurait même donné un coup violent pour l’avoir stoppé en lui prenant le poignet. C’était une preuve que Horikita pensait la même chose que moi, autrement elle aurait aussitôt repoussé mon contact. Bien entendu, elle ne s’en était pas rendu compte.
Le jour où on s’est rencontrés, tu te rappelles de ce qu’il s’était passé dans le bus ?
Tu parles de la fois où nous n’avions pas cédé notre place ?
Oui ! À ce moment-là je me disais, “laisser la place ou ne pas la laisser, telle est la question ?”.
Je t’ai déjà dit que je n’avais pas cédé ma place, car je trouvais ça Je n’avais rien à gagner en la lui laissant. Au contraire ce serait juste une perte de temps et d’efforts.
Rien à gagner ? Tu vois donc les choses en gain et en perte jusqu’au bout ?
Est-ce mal ? Les êtres humains sont calculateurs par Si tu vends quelque chose, tu gagnes de l’argent en retour et si tu rends service à quelqu’un, il te retourne la faveur. Si je donnais ma place, tout ce que je recevrais serait de la satisfaction d’avoir contribué à la société, autrement dit, rien en retour.
Je ne dis pas que c’est mal, je pense aussi que c’est
Alors…
Si tu as cet état d’esprit, alors fais attention à ne pas te mettre d’œillères. Là, tu es trop aveuglée par la colère et la tristesse pour voir les choses avec du recul.
Tu te prends pour qui au juste pour me critiquer ? Quelle légitimité as- tu à me juger ?
Peu importe ce que je suis, je vois une chose que toi, la brillante Horikita Suzune, ne peut pas voir.
Elle renifla comme pour me dire de ne pas me gêner, si j’avais quelque chose à lui reprocher.
Laisse-moi te dire là où tu as commis des fautes. Tu penses que les autres sont une gêne et ne laisses personne t’approcher. Si tu es en classe D c’est bien parce que tu prends pour quelqu’un de supérieur aux
Tu serais en train de me mettre au même niveau que Sudou-kun et son groupe ?
Et pourquoi pas ? Tu te sens supérieure à eux ?
C’est une évidence. Il n’y a qu’à comparer nos résultats. Ce sont des poids morts pour la classe.
Certes, si on se base sur les notes, ils ne t’arriveront sûrement jamais à la cheville. Mais le problème est que l’établissement n’évalue pas que sur les résultats. Si on se base sur des critères purement sportifs, je te garantis que ton classement serait chamboulé.
C’est…
Tu es aussi bonne en sport, certes. Après t’avoir vue nager, tu es clairement dans le top des meilleures sportives, mais toi et moi savons que Sudou te dépasse complètement dans ce Ike a des facilités de communication que tu n’as pas. Si on avait une matière de communication interpersonnelle, Ike serait assurément dans le top et tu aurais été le poids mort de la classe. En revanche, cela fait-il de toi un déchet ? Pas du tout ! Chacun à ses forces et ses faiblesses et c’est le propre de l’être humain !
Horikita essaya de rétorquer, mais aucun son ne sortit.
Tu dis des choses sans aucun fondement ! Tu ne fais que des suppositions !
Sans aucun fondement, les suppositions sont les seuls moyens pour nous de réagir. Pense à ce qu’a dit Chabashira-sensei la dernière fois, quand elle a nous a bien souligné que personne n’avait dit que ceux qui avaient les meilleures notes allaient en classe A. La conclusion logique est qu’il y a d’autres critères autres que les bons résultats qui impactent sur ton affectation aux classes.
Je verrouillai ainsi toute issue de sortie à Horikita qui regardait à droite et à gauche pour essayer de fuir la discussion. Si je ne l’avais pas mise en face de la réalité, notre conversation aurait été vaine.
Tu as dit que tu ne regretterais pas ceux qui se font exclure alors que c’est faux. Il y aura bien des jours où tu finiras par avoir des regrets.
Je regardai Horikita droit dans les yeux. J’avais l’impression qu’elle avait non seulement saisi la réalité de la situation, mais qu’elle l’avait aussi intériorisée.
Tu parles beaucoup toi aussi aujourd’hui. C’est contre tes principes de ne pas trop t’impliquer normalement.
Ouais, sûrement.
C’est vraiment frustrant, mais tu dis Ou en tout cas tu as été assez convaincant pour me faire penser ça. Mais il y a toujours quelque que je ne comprends pas, tes vraies intentions. Que représente ce lycée pour toi ? Pourquoi mets-tu autant d’énergie à essayer de me convaincre ?
..
Elle voulait donc savoir pourquoi j’essayais de lui faire admettre que d’abandonner Sudou et sa bande était une mauvaise chose.
En toute sincérité, je veux Pour les points ? Pour monter en classe A ? Ou bien pour aider tes amis ?
Parce que je veux savoir ce qu’est le mérite, ce qu’est l’égalité.
Mérite, égalité ?
Je suis venu dans cet établissement pour chercher des réponses à ces
Bien que c’était confus dans ma tête, j’avais réussi à verbaliser ça.
Tu peux me lâcher la main ?
Oui, désolé.
Après m’avoir lâché ma main, Horikita se tourna et me regarda.
Ne crois pas que ton discours m’a séduit ! me répondit-elle tout en tendant son bras vers moi.
Je prendrai soin de Sudou-kun et des autres pour le bien de mon objectif. À partir de maintenant, je ferai en sorte de m’assurer qu’ils n’abandonnent pas, comme un investissement pour l’avenir. C’est OK ?
Pas de soucis, je sais que tu tiens tes
C’est une promesse, alors, répondis-je en prenant sa Cependant, ce n’est que plus tard que j’ai compris que j’avais passé à ce moment- là un contrat avec le démon.