Classroom of the Elite Epilogue

Une seule solution

Le soleil d’été éblouissait dans le ciel avec une chaleur éclatante. Tandis que je marchais sur le chemin de l’école, mon corps était à l’agonie. La sueur coulait tout le long de mon visage. Une élève pleine de vie courut et me dépassa. Était-elle bien dans sa tête ? Sous cette chaleur, jamais je n’aurais osé courir quand bien même l’apocalypse se trouverait derrière moi. Près des arbres, avec les rayons du soleil filtrés par les feuilles, je pus apercevoir une fille qui se tenait sur une rampe et qui me regardait. La scène était tellement belle que j’aurais aimé la prendre en photo. Il fallait dire qu’elle avait pris la pose parfaite dans un cadre idéal. Cependant, je n’osai pas sortir mon téléphone pour une photo.

Horikita — Bonjour, Ayanokôji-kun.

Moi — Tu attends quelqu’un, Horikita ?

Horikita — Oui, toi.

Moi — J’imagine que c’est le bon moment pour faire ta déclaration.

Horikita — Arrête de faire le malin.

J’étais littéralement en train de cuire sur place.

Moi — Tout va se décider aujourd’hui.

Horikita — Oui. Je me disais que peut-être… j’avais fais le mauvais choix.

Moi — T’aurais préféré un compromis ?

Je ne voulais pas y penser, mais Horikita continua sur sa lancée.

Horikita — Si Sudou-kun est pénalisé, il en sera de ma responsabilité.

Moi — Je ne te pensais pas si inquiète pour ce genre de chose

Horikita — Nous sommes en train de jouer avec le feu. Forcément, je suis inquiète du résultat. Tu m’as l’air bien calme.

Moi — Écoute, on va suivre ton plan à la lettre et Ichinose nous épaulera de toute manière. T’en fais pas.

Je tapotai légèrement l’épaule de Horikita et continuai à marcher.

Horikita — Hey !

Moi— Hmm ?

Horikita — Rien. Vivement que cette histoire se termine.

Elle essaya de me dire quelque chose, mais préféra se taire au final. Peut-être comptait-elle me le dire plus tard.

1

Je remarquai un changement dès que je mis les pieds dans la salle de classe. Sakura, qui d’habitude venait pile à l’heure, était déjà assise sur son bureau. Avait-elle des raisons pour venir un peu plus tôt aujourd’hui ? En tout cas, cela ne manqua pas de choquer Horikita, d’autant plus qu’elle se tenait bien droite, comme si elle était au taquet pour quelque chose. Certes, c’était un petit changement et on aurait pu me dire que cela ne voulait rien dire, mais je ressentais une certaine détermination dans cette posture. Lorsque nous passâmes près de sa table, elle nous regarda et nous salua discrètement de la main comme à son habitude, me faisant penser que je me faisais des idées, mais…

Sakura — Um… Bonjour, Ayanokôji-kun, Horikita-san !

Moi — S-Salut !

C’était la première fois que Sakura prenait l’initiative de saluer en premier. Je fus tellement surpris que je bafouillai en lui répondant. Nos regards ne se croisèrent pas, mais je sentis qu’elle fit des efforts pour nous parler en premier.

Horikita — Qu’est-ce qu’il lui arrive ?

Horikita commença à me chuchoter cela.

Moi — Peut-être que, depuis hier, elle a enfin pris la résolution de mûrir.

Sakura, qui parlait rarement devant les gens, avait pris son courage à deux mains pour témoigner dans une situation très tendue. Peut-être qu’elle a fait une introspection pour méditer sur tout ça.

Horikita — Les gens ne changent pas aussi facilement et je dirais même que c’est impossible de changer.

La remarque brève et réaliste de Horikita brisa le beau scénario que je m’étais imaginé. Or, je n’étais pas idéaliste et savais que Horikita avait raison. Il n’y avait pas de différence majeure entre la Sakura d’hier et d’aujourd’hui, mais c’était faux de dire qu’elle était comme d’habitude. Elle avait compris qu’il fallait se réformer intérieurement et on voyait qu’elle y mettait de la volonté.

Horikita — Tant qu’elle n’en fait pas trop, ça ira.

Moi — En faire trop ?

Horikita — Si elle essaie de faire des choses qui lui sont impossibles en temps normal, elle risque de rentrer dans le mur.

Horikita avait une sorte de prestance mystérieuse qui donnait du crédit à ses dires comme s’il y avait du vécu de sa part.

Moi — Pour une amoureuse de la solitude comme toi, tu es bien perspicace.

Horikita — Tu veux que je te crève ici ?

Cette fille était un vrai monstre plus qu’une âme solitaire. J’observai de loin Sakura et vit qu’elle ne salua pas les autres élèves si facilement. Ainsi, elle n’était pas devenue sociable du jour au lendemain. Certes, il fallait faire bien attention à ce qu’elle ne se force pas, car vu ses contraintes mentales, avoir pris l’initiative de nous saluer n’était pas une action simple à faire, bien que triviale.

2

Je me levai pour partir de la salle de classe afin d’aller à un rendez-vous. Avant de sortir, je partis échanger deux mots avec Sakura.

Moi — Sakura, tu rentres, là ?

Je demandai cela, car elle se préparait à partir.

Sakura— Ayanokôji-kun… C’est aujourd’hui la délibération.

Moi — En effet, mais je ne serai pas là.

Je lui avais dit que j’avais des choses à faire en coulisse.

Sakura — Je vois…

Sakura regarda le sol comme si elle pensait à quelque chose. Elle n’arrivait visiblement pas à contenir sa nervosité.

Moi — Qu’est-ce qui ne va pas ?

Sakura — Huh ?

Moi — Sakura, pourquoi stresser, puique tu n’as plus à témoigner ?

Sakura avait l’air du suer.

Sakura — C’est parce que tout le monde fait de son mieux alors j’aurais aimé faire de même.

On aurait dit qu’elle se parlait à elle-même plutôt qu’à moi.

Moi — À quoi tu penses, au juste ?

Sakura — Je pense que je dois tourner la page ! Il faut que j’ai le courage !

Sakura ne me donna pas une réponse claire. J’aurais aimé savoir pourquoi elle se sentait vraiment mal à l’aise, mais le téléphone dans ma poche vibra. Je regardai l’heure et estimai que je n’avais pas le temps de rester plus.

Sakura — À tout à l’heure, Ayanokôji-kun.

Son attitude et son sourire étaient bizarres. Je me sentis mal à l’aise.

Moi — Hey, Sakura. Tu as du temps plus tard ? Faudrait que je te parle.

Les mots sortirent tout seuls de ma bouche et Sakura opina du chef délicatement.

Sakura — Aujourd’hui j’ai un truc à faire, mais demain si tu veux.

Si elle m’avait assuré que tout allait bien, alors je n’aurais pas insisté, mais ce n’était pas le cas. Je me retournai et sortis de la classe, laissant Sakura derrière puisqu’il était quinze heures quarante passées. Ainsi, après la fin des cours, je me dirigeai vers le fameux bâtiment spécial où il faisait une chaleur incroyable à cause de l’humidité. Si les choses se déroulaient comme prévu, la personne que j’attendais allait bientôt arriver. Un petit peu après, trois garçons ayant visiblement le sourire aux lèvres firent leur apparition, tout en se plaignant de la chaleur. Ce sourire s’expliquait par le fait qu’ils avaient reçu un message de la part de notre adorable Kushida. Ils devaient s’imaginer qu’elle ferait une déclaration ou bien qu’ils iraient en rencard avec elle, mais quand ils me virent, la désillusion se vit sur leur visage.

Ishizaki — C’est quoi ce délire ?

Apparemment, ils se souvinrent de moi quand je fus présent à l’audience. Ishizaki, le leader de leur groupe fit un pas en avant comme pour m’intimider. Il profita du fait qu’il n’y avait personne.

Moi — Kushida ne viendra pas. J’ai demandé à ce qu’elle envoie un message pour vous rassembler.

Ishizaki, visiblement en colère, tenta de réduire encore la distance entre nous.

Ishizaki — Ce n’est pas drôle ! Explique-toi !

Moi — Je voulais vous parler, mais si vous saviez que c’était moi, vous ne seriez pas venu.

Ishizaki — Nous parler de quoi, au juste ? On n’a rien à se dire. Ça va pas bien toi, la chaleur à dû te remonter dans le cerveau.

Ishizaki, clairement affecté par la chaleur, prit son col pour se faire de l’air.

Ishizaki — On n’a rien à cacher. Sudou nous a fait venir et nous a frappés, point barre. Qu’il assume ses actes et qu’il attende sa punition.

Moi — Je n’ai pas l’intention de rouvrir un débat, en fait. Je me doute très bien que nos deux classes comptent bien camper sur leurs positions.

Ishizaki — Alors pourquoi venir ici ? Tu cherches à nous enlever avant la délibération ? Ou tu comptes nous menacer et user de violence ? Tu veux refaire la même erreur que Sudou ?

Oh. C’était une idée intéressante, mais elle n’aurait marché qu’en tant que plan de secours. De toute manière, ce genre de tactique ne marcherait pas sur eux. Au contraire, ils n’attendaient que ça, car ça leur donnerait raison.

Ishizaki — Alors lâche-nous, merci. À plus tard.

Comprenant que Kushida ne viendrait pas, ils se retournèrent pour partir, mais quelqu’un se mit en travers de leur route.

— Les gars, je vous conseille de rester encore un peu et de réfléchir. Ichinose, qui attendait que tout le monde soit là, fit une entrée triomphale.

Ishizaki  — I-Ichinose ?! Qu’est-ce que tu fais là ?

Les garçons de la classe C furent choqués et on pouvait les comprendre.

Personne ne se serait attendu à voir Ichinose débarquer devant soi.

Ichinose — Et si je vous disais que je suis concernée par cette affaire ?

Moi — Ichinose, tu es vraiment populaire.

Ichinose — Haha. Faut croire que même la C me connait bien.

La tension pouvait se faire ressentir et ils commencèrent à perdre leurs moyens.

Ishizaki — Ce ne sont pas les affaires de la classe B alors t’as rien à faire ici !

Contrairement à la confiance qu’ils avaient face à moi, ils n’arrivèrent pas à menacer explicitement Ichinose.

Ichinose — T’as peut-être raison, mais ça fait quoi d’embarquer autant de personnes dans vos mensonges ?

Ishizaki — Nous sommes les victimes ici ! Sudou doit assumer ses actes.

Ichinose — Sortons le grand jeu alors si vous comptez nier jusqu’au bout.

Ichinose déclara cela tout en faisant un geste avec son bras droit.

Ichinose — Vous avez menti, c’est une évidence. Vous êtes les méchants dans cette affaire et si vous ne voulez pas que tout soit révélé, retirez votre plainte.

Bien que je n’avais pas tout expliqué, Ichinose géra la situation parfaitement.

Ishizaki — Huh? Retirer la plainte ? Ne me fais pas rire. Tu viens comme une fleur nous demander de faire ça et sans preuve. Sudou a commencé, point à la ligne !

Ishizaki regarda ses deux amis qui l’approuvèrent d’un « ouais, ouais ! » Ichinose — Vous savez que cet établissement est subventionné par l’État ?

Ishizaki — Oui on le sait, c’est pour ça que nous sommes venus ici !

Ichinose — Alors réfléchis un peu. Vos motifs sont clairs depuis le début.

Ichinose sourit comme si elle se délectait de la situation. Elle s’avança près des trois zigotos comme une grande détective sur le point de révéler le coupable.

Ichinose — Ne penses-tu pas que la réponse de l’école est bizarre ?

Ishizaki — Huh ?

Ichinose — Quand tu as présenté ta plainte, pourquoi Sudou n’a pas été puni sur le coup ? Pourquoi lui avoir accordé un délai de 7 jours ?

Ishizaki — Parce qu’il leur a menti et dit qu’il était innocent. Sans ce bénéfice du doute, on aurait gagné tout de suite.

Ichinose — Tu crois ? Je me le demande, surtout quand on connaît vos motivations.

Les fenêtres du couloir étaient toutes fermées. Le soleil, toujours aussi haut dans le ciel, brillait comme jamais.

Ishizaki — Je sais pas de quoi tu parles. Bordel, il fait une de ces chaleurs !

La capacité de se concentrer diminue avec la chaleur. Ainsi, plus il essayait de réfléchir pour pallier son mensonge, plus son cerveau risquait la surchauffe. Pour improviser un argumentaire crédible, il fallait être dans une situation de confort.

Ishizaki — Bon je me casse, je peux plus tenir là.

Ichinose — Tu es sûr ? Si tu pars, tu risquerais de le regretter.

Ishizaki — Qu’est-ce que tu veux, Ichinose ?

Il n’avait pas l’air de comprendre là où elle voulait en venir.

Ichinose — L’établissement sait que vous mentez depuis le début.

Ils furent probablement surpris de l’entendre, car les trois élèves de la classe C se regardèrent quelques secondes puis éclatèrent de rire.

Ishizaki — Ne me fais pas rire, l’établissement pense qu’on ment ?

Ichinose — Hahahaha. C’est ton déni qui me fait rire. Vous êtes tordants.

Ishizaki — Bien essayé Ichinose, mais on sait que c’est du bluff.

Ichinose — J’ai pourtant une preuve.

Ichinose continua de parler sans se soucier des remarques d’Ishizaki.

Ishizaki — Oh ? Très bien, on t’attend. Montre-nous.

Bien entendu, ils étaient persuadés que nous n’avions rien et ils ne tremblaient pas d’un pouce cependant, quand Ichinose s’exprima, cela sonna le glas de leur défaite.

Ichinose — Vous saviez qu’il y a des caméras de surveillance dans l’établissement ? C’est une mesure prise pour nous surveiller.

Ishizaki — Oui et alors ?

Ishizaki et les autres avaient déjà l’air de le savoir et s’en fichaient.

Ichinose — Alors vous n’aviez pas remarqué ça ?

Ichinose regarda un coin du plafond et les autres la suivirent du regard.

Ishizaki — Huh ?

Ils furent sans voix devant la caméra qui pendait dans le couloir et qui tournait de gauche à droite.

Ichinose — C’est bien dommage, mais si vous voulez piéger quelqu’un, la prochaine fois, faites-le dans un endroit sans caméras.

Ishizaki — Buh, une c-ca-caméra ? C’est un coup monté ! Y’en a même pas dans les autres couloirs alors pourquoi ici spécifiquement ?!!

Ishizaki regarda ses deux camarades, cherchant leur approbation. Ils opinèrent du chef et essuyèrent la sueur qui traversait leurs fronts en même temps.

Ishizaki — C’est vous qui avez foutu cette caméra-là !

Ichinose — Certes, les caméras ne sont pas installées dans la plupart des couloirs, mais il y a des exceptions comme devant la salle des professeurs ou bien devant le labo. Concernant le labo, la surveillance est accrue à cause des nombreux produits chimiques qui y sont stockés et comme nous sommes à cet étage, il est tout à faire normal de voir une caméra ici.

Ishizaki et les autres furent enfin interloqués et Ichinose le remarqua.

Ichinose — Et regardez derrière, il y en a une autre.

Ishizaki et les autres virent une caméra qui filmait l’autre partie du couloir.

Ichinose — Donc vous insinuez que l’on a installé ces deux caméras qui sont parfaitement synchronisées ? Qui plus est, pour en avoir, cela implique de sortir du campus, alors comment pouvait-on s’en procurer ?

Ils n’avaient plus aucun moyen de fuir, désormais.

Ishizaki — C-C’est impossible… on avait vérifié pourtant…

Komiya — On est au troisième étage, peut-être que t’as regardé seulement au second et au quatrième mec !

Kondô — Si ça se trouve c’est un piège de leur part, les écoute pas !

Les trois se tenaient la tête et transpiraient plus qu’à l’accoutumée.

Ichinose — Vous réalisez que vous venez d’admettre votre culpabilité, là ?

Pourquoi cherchiez-vous à vérifier s’il y avait des caméras ou pas ?

Ichinose délivra le coup de grâce.

Ishizaki — Alors… non… c’est pas possible !

Ichinose — Les caméras n’ont pas pu enregistrer vos voix, mais elles ont bien capturé le moment où vous vous êtes attaqués à lui en premier.

Leur uniforme au niveau des poignets était complètement trempé à cause de la sueur. C’est dans ces conditions qu’Ichinose me passa le relais. J’imagine qu’ils auraient préféré avoir affaire à moi.

Moi — Le Conseil des élèves vous attend. Allez dire la vérité, cette fois. Le président lui-même a demandé si vous mentiez la dernière fois et vous a donné une période de réflexion. En prenant du recul, vous ne croyez pas que le président était au courant de vos manigances ?

Ils essayaient de trifouiller leur cerveau pour se rappeler du déroulement de la réunion. Bien entendu, le Conseil n’avait rien vu. Cependant, il ne croyait ni en Sudou ni en eux. Mais la question du président, lorsqu’il leur demanda s’ils disaient la vérité, pouvait être interprétée comme s’il était au courant.

Komiya — C’est… fini… Tout est fini…

Komiya s’effondra sur les genoux en glissant contre le mur tandis que Kondô tenait sa tête dans ses mains. Ils avaient tous l’air de comprendre dans quel pétrin ils étaient, sauf Ishizaki qui continua d’être sceptique.

Ishizaki — A-Attendez, je ne suis pas convaincu. Ok, la caméra a filmé des trucs, mais pourquoi avoir eu besoin de nous faire venir ici pour nous le dire ? Pourquoi ne pas avoir montré ça lors de l’audience ?

Moi — Les deux camps ont tort. Même si la caméra prouve que c’est vous qui avez appelé Sudou, il vous a quand même frappé tous les trois et pour ça, il recevra quand même une sanction aussi légère soit-elle pour le tort qu’il a causé. Ceci risque d’avoir un impact sur sa position de titulaire au club de basket. Il pourrait même être privé de tournois.

La sueur coulait du front d’Ishizaki comme une fontaine. Nous avions chaud, nous aussi, mais moins que ces trois-là et la température ne faisait qu’augmenter pour eux au fur et à mesure que nous les mettions dos au mur.

Ishizaki — Comme tu dis, il est aussi en faute et le faire expulser, ne serait-ce qu’un seul jour, vaut le coup.

Moi — Vous risquez aussi de vous faire expulser, ça vous convient ?

Ils n’avaient même pas remarqué qu’ils étaient aussi sanctionnables.

Moi — La caméra montre clairement que vous l’avez provoqué alors vous encourez aussi une expulsion.

Ishizaki — Q-Quoi ?!

Kondô — A-Attends, nous aussi ? Pourquoi tu leur dis pas la vérité !

Kondô, tendu, essaya de sauver sa peau. Il avait la voix fluette.

Moi — L’école nous teste pour savoir si on peut régler ça à l’amiable.

Ishizaki — Tu crois franchement que j’ai envie de me faire expulser aussi ?

Kondô — H-hey, Ishizaki, il n’est pas trop tard. Dis-leur qu’on a menti, l’école aurait plus de chance de nous pardonner.

Ishizaki — Admettre que l’on a menti ? Pathétique ! Tant que Sudou est impacté, je suis prêt à recevoir la pire des punitions. Si sa carrière est foutue, alors mon sacrifice ne sera pas vain !

Ishizaki était donc prêt à tirer Sudou au fond du trou avec lui.

Moi — On va vous donner une dernière chance. Si vous voulez qu’on sauve nos deux classes, retirez votre plainte.

Ishizaki — Tu peux toujours rêver !

Si l’incident a bien eu lieu, alors il y aurait forcément un perdant. La seule solution était de faire en sorte qu’il n’y avait rien eu.

Moi — La seule manière de régler cette affaire est de retirer la plainte, car l’établissement n’ira pas jusqu’à présenter les images des caméras. Si il n’y a pas de caméras, alors personne ne sera puni. On peut tous s’en sortir indemne alors ne vous tirez pas une balle dans le pied juste pour Sudou.

Ishizaki — Ahh, ahh… Juste… laisse-moi appe…

Ishizaki, brisé, sortit son portable, mais Ichinose l’en empêcha verbalement. Il ne fallait surtout pas lui laisser le temps de réfléchir et en finir maintenant.

Ichinose — Tu ne veux pas coopérer, alors qu’il en soit ainsi. Nous allons en venir aux caméras et vous subirez une expulsion.

J’opinai du chef tandis que Kondô et Komiya attrapèrent le bras d’Ishizaki.

Kondô — Capitulons, Ishizaki, allez ! Ichinose a raison.

Ishizaki — A-Attends, il faut que je vois ça avec lui…

Komiya — On a déjà perdu ! J’veux pas me faire expulser, steplait Ishizaki !

Ishizaki — Bordel… Ok, on va retirer notre plainte ! C’est bon !

Ishizaki tomba à genoux.

Ichinose — Allons au bureau du Conseil ensemble, alors.

Nous partîmes au bureau du Conseil avec les trois élèves de la C entre Ichinose et moi. Il fallait les surveiller, au cas où ils tenteraient de contacter quelqu’un pour les sortir de là.  Une fois devant la porte, nous les fîmes entrer à l’intérieur du bureau. Horikita avait vraiment tout bien mis en place.

3

Ichinose — Pfiouu !! Je me sens soulagée ! Merci beaucoup ! Merci pour ta confiance pour ce rôle si important !

Moi — Tu t’es surtout fait plaisir dans ton impro.

Ichinose — Hahaha, certes. Mais tout est bien qui finit bien, non ? Je me demandais ce que tu comptais faire d’ailleurs, quand tu m’avais demandé de te prêter des points hier.

Nous retournâmes au bâtiment avec un escabeau. La chaleur était toujours forte.

Ichinose — Franchement, j’aurais jamais eu l’idée d’installer des caméras.

En effet, Ichinose et Kanzaki avaient acheté ces caméras à ma demande et nous les avions installées avec le Doc durant la pause déjeuner. Tout cela n’était qu’un coup monté de notre part. Au début, je fus étonné de voir que l’école vendait ce genre de chose, mais quand on y réfléchissait bien, cela pouvait toujours servir, ne serait-ce que pour avoir des enregistrements pour les études. La chaleur nous avait bien aidé pour mettre les élèves de la classe C au pied du mur, car ils n’eurent pas la possibilité d’avoir les idées claires et ne purent cerner que l’on bluffait. Ils ont eu des doutes, mais n’avaient pas eu le temps d’investiguer la question.

Ichinose — Un jour ,je pense que ta classe sera un rival à ne pas sous-estimer pour la classe C, Ayanokôji-kun.

Moi —  Si ce jour arrive.

D’ici-là, Ichinose pourrait se retrouver en classe A.

Ichinose — Si Horikita-san était en classe B, on aurait grimpé en A très vite.

Moi — Probablement.

J’enlevai l’appareil et le donna à Ichinose qui stabilisait l’escabeau.

Moi — Dis-moi quand tu veux tes points.

Ichinose — T’as le temps jusqu’au diplôme pour me les rendre, t’en fais pas. Tu vas faire quoi, maintenant ? Attendre devant le bureau du Conseil ?

Moi — Peut-être.

Je me remémorai soudainement Sakura qui disait avoir un truc à faire. Qu’est-ce que cela pouvait être ? Que voulait-elle me dire, au juste, après les cours ? Elle avait l’air d’être déterminée à faire quelque chose, mais quoi ? De quoi parlaitelle quand elle disait vouloir tourner la page ? Je ne pouvais m’empêcher de retourner mon cerveau dans tous les sens pour savoir le pourquoi du comment.

Ichinose— Oh, d’ailleurs, il faut que je te dise quelque chose, Ayanokôji-kun !

Avant qu’elle ne puisse continuer sa phrase, je me mis à courir. Peu importait ce qu’elle allait me dire, elle allait devoir attendre.

Ichinose — Huh ?! Mais a-attends !

Bien qu’elle ne comprenait pas la situation, Ichinose me suivit.

4

Le GPS de mon téléphone indiqua l’entrée du magasin d’électronique. Ichinose était toujours derrière moi et ne me lâchait pas. Quand j’arrivai à destination, je fus essoufflé et dus me retenir de trop faire du bruit avec ma respiration. Je sommai aussi Ichinose de se tenir tranquille.

Sakura — S’il vous plait, ne me contactez plus.

— Pourquoi tu dis ça, mon trésor ? Dès que je t’ai vu pour la première fois dans ce magazine, j’ai eu le coup de foudre. Qu’on se rencontre ici, c’est juste le destin. Je ne peux pas m’arrêter de t’aimer.

Sakura — Je vous en prie… Stop !

Sakura cria et sortit des dizaines de lettres de son sac. Il y en avait même une centaine en fait, c’était flippant.

Sakura — Comment connaissez-vous le numéro de ma chambre ? Pourquoi m’envoyez-vous toutes ces lettres !

— C’est parce que nos cœurs sont connectés, tout simplement.

Sakura a dû souffrir depuis le début de sa scolarité ici, car son fan savait qui elle était et elle a dû prendre sur elle tous les jours. Cependant, elle atteignit ses limites et réussit à prendre son courage à deux mains pour lui faire face. Elle décida de se libérer de ses carcans, ce qui expliquait sa détermination.

Sakura — Je ne veux plus avoir affaire à vous !

Elle jeta les lettres par terre, rejetant ainsi les sentiments de ce dernier.

— Pourquoi… Pourquoi tu fais ça alors que j’y ai mis tous mes sentiments ?

Sakura — N-Ne vous approchez pas !

L’homme s’approcha de Sakura tellement vite qu’on avait l’impression qu’il allait l’attaquer. Verrouillant son bras, il la plaqua contre la porte fermée du magasin.

— Je vais te montrer que mon amour n’est pas factice… Si je fais ça, tu vas comprendre Sakura.

Sakura — Mais laissez-moi partir !

Ichinose tira sur ma manche, me soulignant qu’on ne pouvait plus attendre. J’aurais aimé attendre qu’il tente quelque chose de plus concret pour le prendre  flagrant délit, mais elle ne me laissait pas le choix. Prenant le bras d’Ichinose, nous commençâmes à nous avancer et, comme un couple de délinquants, nous prîmes plein de photos avec nos portables. Le son des clichés faisait du bruit.

Moi — Alors, on a essayé d’agresser la d’moiselle ? On a les tofs, gros ! Sakura — Huh ?!

Sakura fut complètement abasourdie par mon arrivée et par le ton que j’avais employé. C’était vraiment embarrassant, mais c’était pour son bien.

Moi  — Ooh, ça essaye de viol de la lycéenne au calme. J’imagine bien l’scandale que ça va faire dans les infos demain.

— N-non ! Vous avez tort ! Je n’ai rien fait !

Ichinose — Fin mec, nous prends pas pour des teubés non plus. Tu lui faisais un massage peut-être ?! T’es fini mon gars ! Game over ! Sayonara !

Ichinose essaya de se caler sur mon ton, mais elle fut bien plus cruelle que moi. On avait maintenant énervé l’employé qui lâcha son étreinte sur Sakura. Mais nous avions des preuves, de toute manière.

Ichinose — Mais regarde-moi toutes ces lettres ! Ohh c’est dégeu ! Whoa, ne me dis pas que t’es un de ces stalkers pervers ? Ah, chaud !

Elle se pinça le nez pour ramasser une lettre comme si elle attrapait les chaussettes de quelqu’un d’autre. Elle prit le coin avec son pouce et l’index.

— Elle… Elle voulait juste que je lui apprenne à se servir d’un appareil photo numérique ! Je me suis dis qu’en face à face, c’était mieux !

Moi — Hmmm.

Je m’approchai de lui et le pressa contre la porte du magasin.

Moi — Moi et ma meuf on a tout vu, on a les tofs ! Si t’essaies encore de la voir ou de lui envoyer tes sales lettres, on te dénonce, c’est clair ?

— Hahahaha ! Mais de quoi vous parlez ? Je ne comprends pas.

Moi — Tu comprends pas ? Ok, si tu oses encore t’approcher de ce mannequin, t’es un homme mort. C’est clair pour ta petite tête ?

— Eeeek !

Il fuit après avoir perdu toute tentative de vouloir se justifier. Je le laissai décamper.

— A-Au revoir, je ne le referai plus.

Il rentra dans son magasin et on ne le vit plus. Son agresseur enfin parti, Sakura poussa un soupir de soulagement et sembla épuisée. On aurait dit qu’elle allait s’effondrer alors je lui pris rapidement le bras pour la redresser.

Moi — Tu as tenu, bien joué.

Je la complimentais, mais c’était inutile maintenant, car elle commençait à vaincre ses peurs seule. Il fallait que je reconsidère ses sentiments, dorénavant.

Sakura — Ayanokôji…-kun. Qu’est-ce que tu fais là ?

Moi — Heureusement qu’on a fait un échange de contact.

Je sortis mon téléphone qui indiqua la position GPS de Sakura.

Sakura — Jusqu’au bout, je ne suis pas arrivée à m’en sortir seule.

Moi — Ce n’est pas vrai. T’as été super en jetant toutes ces lettres.

Je pointai du doigt l’amas coloré des lettres sur le sol.

Ichinose — Hey, hey. Tu parlais d’un mannequin, tout à l’heure. C’est qui ?

Ichinose jeta une des lettres sur le sol et eut l’air confuse.

Moi — C’est…

Je ne voulais rien cacher à Ichinose, mais j’hésitai à parler sans l’autorisation de Sakura. Cependant, elle me fit un léger hochement de tête.

Moi — Sakura a été mannequin mag au collège. Son nom était Shizuku.

Ichinose — Huh ?! Carrément ! C’est énorme ! Tu es une célébrité alors, serre-moi la main s’il te plaît !

Ichinose eut l’air d’une petite fille et sembla très excitée.

Sakura — Je ne suis jamais passée à la télé.

Ichinose — Même, c’est impressionnant ! Personnellement, jamais je n’aurais pensé en devenir une tellement c’est inaccessible.

Je pense que Ichinose aurait eu les qualités requises au moins, quoiqu’on en dise. Personnellement je trouvais aussi qu’elle avait l’apparence pour.

Sakura — Quand as-tu compris, Ayanokôji-kun ?

Moi — Désolé, on est plusieurs à l’avoir découvert.

Il était préférable de lui dire maintenant, elle l’aurait su tôt ou tard.

Sakura — Tant mieux, au final… j’en avais marre de vivre dans le mensonge.

Si ça lui a donné l’occasion de retirer son masque, alors c’était une bonne chose.

Moi — En tout cas, t’as eu des tripes. J’étais prêt à intervenir au cas où.

Sakura — Haha… C’est clair… J’ai eu vraiment peur.

La fille, qui hier était en pleurs, avait un rire bien singulier aujourd’hui. C’était plus un mélange de rires et de larmes.

Sakura — Ayanokôji-kun… Ne me regarde pas avec ces yeux étranges !

Moi — Étranges?

Sakura — Rien, laisse tomber !

Sakura ne dit rien de plus, mais elle afficha un léger sourire.

Sakura — Tu penses qu’on me reconnaîtrait si je venais en cours sans mes lunettes et avec une autre coupe de cheveux ?

Moi — Je pense que tu ferais paniquer tout le monde, mais c’est à tenter.

J’eus une image soudaine où une belle fille était entourée par de nombreux élèves qui essayaient de se bousculer pour la voir. Elle était douce et avait le charisme pour faire fondre les garçons.

Ichinose — Whoa… Tu es vachement mignonne ! Sans lunettes, c’est le jour et la nuit !

Ichinose regarda les photos de Shizuku sur son téléphone et sembla excitée. Bien que l’affaire Sudou a mis en danger notre classe et mis en lumière notre manque d’unité, cela a eu pour conséquence de faire mûrir Sakura. Ça valait le coup, au final. En tout cas, je me suis surpris à penser ça, mais au fond, depuis le début de la scolarité, je ne savais pas vraiment quel type de personne j’étais, à vrai dire.

Est-ce que le moi actuel était le vrai moi ? J’étais un peu confus.

 

Sakura — Désolée d’avoir gardé le silence pendant tout ce temps.

Moi — Pas la peine de t’excuser. Maintenant, on est assez proches pour parler de mal de choses. Si tu te sens perdue, ou si tu souffres, n’hésite pas à consulter Horikita, Kushida ou moi.

Derrière moi, Ichinose s’effondra délibérément de manière exagérée.

Ichinose — En gros, tu veux qu’elle se confie à toi, si j’ai bien compris ?Je n’avais pas de réponse.

Sakura — Je comprends.

Ichinose — Ah, en tout cas, au besoin, tu pourras aussi compter sur moi !

Bien qu’Ichinose ne la connaissait pas trop, elle sourit.

Ichinose — Moi, c’est Ichinose de la classe B. Enchantée, Sakura-san. Sakura fut hésitante, mais elle finit par serrer la main tendue par Ichinose.

Moi — D’ailleurs, tu voulais pas me parler de quelque chose dans le bâtiment tout à l’heure ?

Ichinose — Ah oui, il fallait que je te parle d’un truc important.

Ichinose reprit son souffle puis adopta un ton sérieux.

Ichinose — Je ne sais pas si c’est le bon moment pour le dire, mais quelqu’un tire les ficelles dans l’affaire Sudou.

Moi — Comment ça ?

Ichinose était si sérieuse que je ne pensais pas qu’elle disait ça comme ça.

Ichinose — À vrai dire, les classes B et C ont déjà eu des différends, mais sans l’implication du Conseil. Celui qui était derrière tout ça est Ryuuen.         264  Moi — Ryuuen ? Ce nom ne me dit rien.

Ichinose — C’est parce qu’il n’a aucune raison de se montrer maintenant. Mais tu le connaitras, pour sûr.

Ichinose, qui était toujours rayonnante, eut un visage sombre.

Ichinose — Je suis pourtant la plus prudente des secondes, mais je parie qu’il a orchestré l’incident avec Sudou-kun. Il n’hésite pas à blesser les autres pour ses propres intérêts. Il ne faut vraiment pas le sous-estimer.

Moi — Comment as-tu réglé votre conflit avec la C ?

Ichinose — Disons que je ne sais pas si j’ai gagné ou perdu, mais on a réussi à voir dans son jeu plus facilement qu’avec l’affaire de Sudou.

Je ne savais pas qui était ce Ryuuen, mais il fallait se méfier de lui sans aucun doute. Il n’a pas hésité à établir une stratégie afin d’expulser l’un des nôtres.

Ichinose — S’il se passe quelque chose, n’hésite pas à venir me voir !

Moi — J’y penserai !

(Horikita5 )

Sudou-kun et moi arrivâmes au bureau du Conseil dix minutes avant la délibération. Tachibana-san était la seule présente dans les lieux et je ne vis aucune trace des autres élèves ou de mon grand frère.

Sudou — Oh bordel, je suis trop nerveux. Et toi, Horikita ?

Moi — Comme d’habitude.

Tout allait se régler aujourd’hui et je savais que j’allais avoir du mal, car j’avais déclaré Sudou totalement innocent.  Si ma stratégie n’aboutissait pas, alors tout cela n’aurait servi à rien, mais je voulais m’accrocher à cet espoir durant la se-maine de relaxation. Sinon, cela se terminera en mauvaise joute verbale et nous risquerons d’avoir une issue encore moins favorable que le compromis proposé au début. Je subirai probablement alors le courroux de Sudou, car la confrontation avec le Conseil était de ma responsabilité. Je m’étais aussi posé la question de rencontrer le président avant l’audience afin d’évoquer la réduc-tion de la suspension de Sudoukun, mais il me fallait l’accord de ce dernier. La réconciliation était aussi possible, mais c’était un autre nom pour signifier une défaite et c’était surtout Sudou qui devait prendre cette décision. Peu de temps après, la porte s’ouvrit, tandis que mon cœur battait à 100 à l’heure. Je restai sans voix quand je vis mon grand frère.

Bien que j’aurais dû m’en douter, je fus prise de tremblement, de nervosité et j’avais des vertiges. Cependant, je ne pouvais pas répéter les mêmes erreurs qu’hier. Je décidai de regarder mes autres adversaires, les plus importants en ce jour.

  1. Sakagami — Oh, je vois que le garçon d’hier n’est pas là.

Le professeur de la classe C, Sakagami-sensei, arriva avec Chabashira-sensei.

Mlle. Chabashira — Pourqoi Ayanokji n’est pas là ?

Horikita — Il a décidé de ne pas venir.

Mlle. Chabashira — Ah bon ?

Chabashira-sensei partit s’asseoir sur une chaise libre, perplexe. Elle sembla concernée par son absence comme s’il était le moteur pour que l’on mène à bien l’audience. En tout cas, Chabashira-sensei lui donnait une importance que je ne comprenais pas dans cette affaire.

Horikita — Qu’il soit là ou pas, cela ne changera rien au résultat.

Je ne voulais pas admettre ma défaite face à lui et décidai de faire déguerpir son ombre.

Mlle. Chabashira — Vous faites ce que vous voulez, de toute manière.

Les deux professeurs étaient assis et nous attendîmes les élèves de la classe C. Comment allait se dérouler la discussion ? J’imagine que nous allions chacun camper sur nos positions en traitant l’autre de menteur. Mais dans tous les cas, les mensonges mènent à la vérité et ce sera une bataille entre la vrai et le faux, entre la vérité et les mensonges. Il ne restera qu’une seule solution, au final. Les élèves de la classe C arrivèrent enfin et semblaient avoir couru pour venir. En effet, ils étaient pleins de sueur.

  1. Sakagami — Vous êtes arrivés juste à temps.

Sakagami-sensei eut un ton de soulagement quand il les vit arriver.

Tachibana — Bienvenue pour la délibération. Nous allons reprendre là où nous étions hier. Veuillez prendre place.

Tachibana-san urga les trois garçons de s’asseoir vite, mais ces derniers ne bougèrent pas et restèrent debout devant Sakagami-sensei.

Tachibana — Veuillez prendre place, je vous prie !

Tachibana-san répéta la chose, mais ils restèrent encore immobiles.

Ishizaki — Umm… Sakagami-sensei.

Sakagami — Oui ?

Il n’y avait pas que moi, mais tout le monde trouva la situation étrange.

Ishizaki — Est-il possible d’annuler l’audience ?

Sakagami — Comment ça ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

Sakagami-sensei se leva, surpris par ce dénouement inattendu.

Horikita — Êtes-vous parvenus à un accord ?

Mon grand-frère lança un regard aiguisé aux élèves de la classe C qui acquiescèrent à l’unisson. Ainsi, ils ne voulaient pas se compromettre.

Ishizaki — Nous nous sommes rendu compte que c’était idiot d’aller aussi loin pour un malentendu alors nous voulons retirer notre plainte.

Mlle. Chabashira — Vous retirez vraiment votre plainte ?

Chabashira-sensei gloussa en parlant. Son léger sourire montrait qu’elle avait trouvé quelque chose d’amusant.

  1. Sakagami — Qu’est-ce qu’il y a de si drôle, Chabashira-sensei ?

Sakagami-sensei fut irrité et regarda Chabashira-sensei avec colère.

Mlle. Chabashira — Oh, veuillez m’excuser. C’est juste que je ne m’attendais

pas à ça. Je croyais que cette délibération allait s’éterniser jusqu’à ce que l’un des deux camps abdique ou bien jusqu’à ce qu’il y ait un compromis. Mais pour une surprise, c’est une surprise.

Ishizaki — Chers professeurs et membres du Conseil, nous sommes désolés pour le temps précieux que vous nous avez accordé. Mais ceci n’est pas un coup de tête, c’est une décision mûrement réfléchie.

Les élèves de la C affichèrent leur détermination à renoncer. On dirait bien que Ayanokôji-kun et Ichinose-san avaient bien géré. Je gardai tout de même mon sang-froid afin de rester professionnelle.

  1. Sakagami — Vous ne pouvez pas faire ça. Vous n’avez rien fait de mal. Sudou-kun est le coupable de cette histoire, il vous a violentés et vous voulez le laisser impuni ?

Comme s’il avait réalisé quelque chose, Sakagami-sensei nous lança un regard noir, à Sudou-kun et moi.

  1. Sakagami — Qu’avez-vous fait à mes élèves pour qu’ils retirent leur plainte ? Vous les avez menacés, n’est-ce pas ?

Sudou — Huh ? Dites pas de bêtises, je n’ai rien fait !

  1. Sakagami — Dis la vérité si tu veux qu’on soit clément avec toi ! Tu as forcément fait quelque chose pour les intimider.

Ishizaki — Sakagami-sensei… notre décision est prise et restera inchangée.

Sakagami-sensei, incapable d’écouter ses élèves, baissa la tête et reprit place.

Horikita — Si vous voulez retirer votre plainte, alors nous acceptons. Il est rare d’annuler une délibération, mais ceci n’est pas interdit.

Mon grand frère gardait toujours son calme et ne se laissait pas du tout perturber.

Sudou — Je capte pas. Pourquoi vous retirez votre plainte ?

J’attrapai Sudou-kun par le bras pour ne pas qu’il ouvre encore la bouche.

Sudou — Horikita ?

Moi — Boucle-là, veux-tu ?

Je n’avais pas le temps d’expliquer, alors je pris son bras et le fit se rasseoir.

Moi — Si vous retirez votre plainte, alors nous en resterons là nous aussi.

Je compris le mécontentement de Sudou-kun, car il était innocent et avec cette issue, il n’y avait ni vainqueur ni perdant. Mais c’était justement la meilleure issue possible pour nous, car nous ne pouvions vaincre.

Horikita — Cependant, conformément à la réglementation en vigueur, nous exigeons un paiement en points afin de couvrir les diverses dépenses imputées à l’affaire.

C’était la première fois que j’entendais ça, mais, bien que les élèves de la C avaient l’air de rechigner, ils se soumirent à la réglementation.

Ishizaki — Nous comprenons… nous paierons.

Horikita — Très bien, l’audience est levée !

Alors que le rideau tombait, je me demandais qui avait pu bien prédire un tel dénouement. Perdu dans mes pensées, Chabashira-sensei me fit un grand sourire.

Mlle. Chabashira — Sudou-kun, l’établissement ne te considère plus comme un trouble-fête. Tu pourras retourner à tes activités de club dès aujourd’hui. Bien entendu, il est de même pour vous, élèves de la C. J’espère que vous aurez retenu la leçon et que vous ne causerez plus de problèmes dans le futur.

Sudou-kun sembla mécontent, mais hocha la tête. J’imagine que son envie de rejouer au basket était plus forte. En tout cas, les efforts de Kushida-san et de Hirata-kun avaient payé et l’on pouvait voir Sakagami-sensei partir avec ses élèves, exigeant des explications lorsque la porte se referma.

Mlle. Chabashira — Je suis contente pour toi, Sudou.

Sudou — He he. Eh bien, merci !

Mlle. Chabashira — Personellement, je pense que tu méritais d’être puni.

Mais sa bonne humeur s’évinça plutôt vite et Sudou-kun déchanta aussitôt.

Mlle. Chabashira — Ton comportement a mené à tout ce bazar. Peu importe qui est innocent ou coupable dans l’histoire, je ne veux plus que ça se reproduise, suis-je bien claire ?

Sudou — Très claire…

Mlle. Chabashira — Le problème, c’est que tu penses que ce n’est pas « cool » d’admettre ses torts et quand bien même tu sais que tu es en partie responsable, tu fais le dur à cuire pour fuir. Si tu continues comme ça, tu ne te feras pas de vrais amis et Horikita finira par t’abandonner un jour.

Moi — Nous…

Nous n’étions pas vraiment amis…

Mlle. Chabashira — La vraie force ,c’est d’admettre ses torts Sudou.

Chabashira-sensei tenta d’agir enfin comme un professeur digne de ce nom pour la première fois depuis le début de la scolarité. Je pense que Sudou-kun a compris le message, ne serait-ce qu’inconsciemment et finit par baisser la tête et se vautrer dans le fauteuil.

Sudou — Si j’avais pas agi comme ça, je ne les aurais pas frappés et on en serait pas arrivé là. Je le savais quelque part, au fond de moi…

Pourtant, Sudou ne faisait que rejeter la faute sur les élèves de la classe C depuis le début et ne daignait rien admettre.

Sudou — Je me suis toujours battu pour moi-même, mais c’est fini. Je sais que ce que je fais a des conséquences pour ma classe, car je suis avant tout un élève de la classe D et pas seulement Sudou.

Sudou-kun avait l’air d’être nerveux, car il fut dans un moment de faiblesse.

Sudou — Je ne causerai plus de soucis, sensei, Horikita !

C’était la première fois que je voyais des mots rédempteurs sortir de sa bouche. Je me demande si Chabashira-sensei était surprise mais je ne le pense pas, car après tout, on ne changeait pas du jour au lendemain.

Mlle. Chabashira — Je n’en suis pas si sûr, vois-tu.

Sudou — Tch !

Notre professeur resta réaliste, car elle connaissait bien les défauts de Sudou.

Mlle. Chabashira — Penses-tu qu’il puisse devenir un modèle, Horikita ?

Moi — Clairement pas.

Je ne montrai aucune hésitation avec Chabashira-sensei. Mais ce n’était pas tout.

Moi — Cependant il a admis ses torts, aujourd’hui. Il évoluera petit à petit.

Sudou — O-ouais !

Mlle. Chabashira — Horikita ne t’as pas encore abandonné, tant mieux !

Moi — Je l’ai déjà lâché pour ma part. Je ne veux juste plus le voir dériver !

Sudou — C-Comment ça ?

Sudou-kun se gratta la tête et sourit.

Sudou — Bon, faut que j’aille au club. À plus tard, Horikita ! Sudou-kun se dépêcha de sortir de la salle en se ruant dans le couloir. En aucun cas il n’avait de remords et je parie qu’il recommencera à l’avenir.

Moi — Puis-je partir, Chabashira-sensei ?

Mlle. Chabashira — Attends un peu, il faut que je te parle, Horikita. Vous pouvez partir, tous les deux, je dois la voir en privé.

Chabashira-sensei demanda à mon frère ainsi qu’à Tachibana de quitter la salle. Après leur départ, elle croisa les bras et les posa sur la table avec un ton amusé.

Mlle. Chabashira — Explique-moi ce que tu as fait, Horikita.

Moi — Comment ça ?

Mlle. Chabashira — Ne fais pas l’innocente. Ils n’ont pas retiré leur plainte comme ça !

Moi — Je vous laisse imaginer.

Nous avions forgé un mensonge, car nous étions au pied du mur.

Mlle. Chabashira — C’est un secret, hmm ? Bien, laisse-moi te poser la question autrement. Qui est à l’initiative de cette issue ?

Moi — Pourquoi voulez-vous le savoir ?

Mlle. Chabashira — Ayanokôji n’est pas là alors je suis curieuse.

Chabashira-sensei sembla très intriguée par Ayanokôji-kun depuis le début et je comprenais maintenant pourquoi.

Moi — Je n’aime pas l’admettre, mais Ayanokôji-kun a quelque chose d’exceptionnel en lui.

Je me suis surprise à dire ça. C’est comme si je signais ma défaite face à lui, mais j’étais forcée de constater qu’il a été décisif pour notre victoire.

Mlle. Chabashira — Je vois, c’est bien de l’admettre.

Moi — Est-ce vraiment surprenant ? C’est vous qui m’avez placé avec lui, car vous ne pouviez ignorer son potentiel.

Mlle. Chabashira — Son potentiel, hmm ?

Moi — Mais je ne sais pas pourquoi il cache ses capacités et fait l’idiot.

Il était vraiment mystérieux. Ce qu’il faisait était juste absurde à mes yeux.

Mlle. Chabashira — Il y a plusieurs facteurs à considérer, mais si tu veux atteindre la classe A, laisse-moi te donner un petit conseil.

Moi — Un conseil ?

Mlle. Chabashira — Chacun des élèves de la classe D a plus ou moins des défauts. Pour reprendre les dires de quelqu’un, c’est un rassemblement de produits défectueux. Tu le comprends très bien, n’est-ce pas ?

Moi — Je n’ai pas de défauts, mais je vous suis jusque là.

Mlle. Chabashira — Eh bien, quel est le défaut d’Ayanokôji au juste ?

Son défaut… Une chose me vint à l’esprit.

Moi — Nous en avons déjà parlé avec lui et il l’assume lui-même.

Mlle. Chabashira — Oh ? Quel est-il ?

Moi — Il veut se la couler douce.

Je répondis avec confiance, mais je ressentis un étrange sentiment inconfortable.

Mlle. Chabashira — Hmm ? C’est ça que tu perçois en le regardant ?

Moi — C’est lui-même qui le dit.

Chabashira-sensei éclata de rire puis reprit son ton ferme habituel.

Mlle. Chabashira — Horikita, profite d’en apprendre un peu plus avant qu’il ne soit trop tard. On dirait bien que tu es déjà tombée dans son piège.

Moi — Comment ça ? Dans son piège ? Je ne comprends pas.

Mlle. Chabashira — À ton avis, pourquoi Ayanokôji a fait exprès d’avoir 50/100 dans toutes les matières à l’examen d’entrée. Pourquoi penses-tu qu’il t’aide ? Pourquoi ne se met-il pas en avant alors qu’il a des capacités exceptionnelles ?  Ayanokôji Kiyotaka est-il le genre à se la couler douce ?

Moi — C’est…

Il est vrai que s’il ne voulait pas attirer l’attention il n’aurait jamais dû essayer d’avoir 50/100 partout. A-t-il fait exprès de mettre son nez dans l’affaire de Sudou alors qu’il faisait semblant de ne pas vouloir agir. Comme elle le dit, il n’a pas l’attitude de quelqu’un qui veut se la couler douce. Cette réalisation inconsciente a dû être l’origine de mon sentiment désagréable.

Mlle. Chabashira — Pour moi, il est le produit le plus défectueux de la D.

Moi — Le plus défectueux ?

Mlle. Chabashira — Un produit de haute qualité est plus difficile à appréhender qu’un produit banal. Si on ne sait pas comment le gérer, la classe risque d’imploser en un rien de temps.

Moi — Chabashira-sensei, vous connaissez vraiment son défaut ?

Mlle. Chabashira — Essaye de comprendre sa façon de penser, ses motivations pour agir, son talon d’Achille. Tu auras ta réponse.

Pourquoi me disait-elle tout ça ? Malgré sa position de professeur principal, elle semblait se ficher de sa classe. Mais si quelqu’un d’aussi désintéressée qu’elle était aussi impliquée pour Ayanokôji, c’était que…

Chabashira-sensei ne dit rien de plus.

6

J’attendis en dehors du bureau du Conseil et vis les élèves de la classe C et

Sakagami-sensei partir, s’ensuivit Sudou, non longtemps après. Il avait l’air content.

Moi — J’imagine que tout s’est bien passé !

Sudou — Mec, je capte pas trop, mais Horikita a fait un truc, non ?

J’hochai la tête.

Sudou — Je le savais qu’elle voulait m’aider au fond ! Heh heh heh ! Bon, faut que j’aille à mon club. On fait la fête ce soir !

.

Moi — Ouais !

Ensuite, ce fut le tour du président et de la secrétaire Tachibana.

Horikita-senpai — Excellent.

Je pensais qu’on échangerait seulement des salutations, mais il prit la peine de venir discuter avec moi.

Horikita-senpai — J’ai consenti pour le retrait de la plainte.

Moi — Ah oui ?

Horikita-senpai — Les miracles existent, on dirait.

Il se tint droit et me regarda dans les yeux. Je ne savais pas à quoi il pensait.

Horikita-senpai — Tout ça pour prouver que Sakura ne mentait pas. En effet, si la classe C retirait sa plainte, alors tout rentrerait dans l’ordre.

Ceci montre aussi leur culpabilité outre mesure.

Moi — C’est ta petite sœur qui a tout fait.

Tachibana — Impresionnant, bien que ce soit une affaire triviale.

La secretaire inébranlable applaudit.

Horikita-senpai — Tachibana. A-t-on une place vacante ?

Tachibana — Oui, un élève de seconde A n’a pas été reçu pour une position de secrétaire.

Horikita-senpai — Si tu le veux bien, je te nomme à cette position.

Tachibana fut encore plus surprise que je ne l’étais.

Tachibana — P-Président, vous êtes sérieux ?

Horikita-senpai — Tu n’approuves pas ?

Tachibana — N-non, si vous êtes d’accord, alors je vous suis.

Moi — Non, j’aime me la couler douce et être au Conseil, c’est trop de responsabilités pour moi. Je veux mener une vie ordinaire sur le campus.

Tachibana fut encore plus surprise de ma réponse.

Tachibana — Huh ? Tu oses refuser une invitation directe au Conseil

Moi — Eh bien, je ne suis pas du genre à faire ce qui ne m’intéresse pas.

Et puis, tout d’abord, le Conseil n’avait aucune raison de m’inviter.

Horikita-senpai — Allons-y, Tachibana.

Tachibana — O-oui !

Son intérêt pour moi se heurta à mon refus et ils partirent. Peu après, Horikita et Chabashira-sensei sortirent. Cette dernière me jeta un petit regard.

Moi — Yo.

Je levai la main pour saluer Horikita, mais elle me fusilla du regard comme jamais. Elle prit ensuite son expression neutre habituelle.

Moi — Alors, quel est le résultat ?

Horikita — Tu le sais très bien.

Moi — Génial. Ta stratégie a donc fonctionné.

Horikita — Hey, Ayanokôji-kun. Ne suis-je qu’une marionnette pour toi ?

Moi — De quoi tu parles, tout d’un coup ?

Horikita — Ayanokôji-kun, c’est toi qui m’a incité à penser aux caméras de surveillance. Tu m’as amenée dans le bâtiment spécial en me faisant réaliser qu’il n’y avait pas de caméras. Tu m’as ensuite insufflé le fait de forger un mensonge pour que la vérité éclate.

Moi — Tu réfléchis trop. Ce ne sont que des coïncidences.

Horikita — Qui es-tu, au juste ?

Moi — Comment ça, qui je suis ? Celui qui aime se la couler douce, bien sûr.

Je réalisai que je m’étais trop impliqué cette fois-ci et qu’il fallait que je fasse attention à l’avenir. La perspicacité de Horikita a dû voir que quelque chose clochait dans une certaine mesure. Il fallait que j’affiche encore ma volonté de tranquillité.  Horikita — Celui qui aime se la couler douce, hein ? Si c’est le cas, alors…

Comme nous voulions être discrets, Horikita s’arrêta de parler, tandis qu’un élève s’approchait de nous. Nous le laissâmes passer, mais il préféra s’arrêter près de nous. Il avait de longs cheveux noirs et faisait à peu près la même taille que moi, voire plus grand. Il affichait un sourire bien sinistre.

— Placer des caméras… Je ne l’avais pas vu venir, celle-là. Pas mal.

Il nous parla de profil, sans même se retourner vers nous.

Horikita — Et tu es ?

— Ton prochain adversaire. J’ai hâte.

Le garçon continua de marcher en ignorant la question. Nous ne fîmes que le regarder partir en silence.

Moi — Bon, je vais rentrer.

J’avais le sentiment qu’il ne fallait pas qu’on nous voie ensemble. Je commençai à partir.

Horikita — Attends, nous n’avons pas fini, Ayanokôji-kun.

Moi — Moi, j’ai fini.

Je continuai de marcher sans me retourner.

Horikita — Tu as promis de m’aider à monter en classe A !

Moi — Tu m’y as un peu forcé. Et puis, tu as aidé Sudou, au final.

Horikita — Je veux connaître tes pensées, tes motivations !

Moi — Perso, je me fiche de la classe A et je n’ai pas de motivations particulières. Je tiens toujours à ma vie paisible, quoi que tu fasses.

J’aurais aimé en rester là, mais elle ne fut pas satisfaite de ma réponse.

Horikita — Si tu voulais juste rester dans ton coin, tu ne ferais pas tous ces efforts. Et puis, pour quelqu’un qui veut vivre à la cool, tu restes bien impliqué dans les histoires. Tu restes bien vague à mes questions !

J’en déduis que Chabashira-sensei était passée par là. a ne m’étonnerait même pas qu’elle connaisse mon passé.

Moi — Disons que je me suis dit que j’aiderai ma première amie.

Si je continuais de parler, je risquais de lâcher des infos que je ne voulais pas. Je marchai de plus en plus vite, tandis que je venais d’aboutir à une seule et unique solution pour que nous continuions à coopérer sereinement pour grimper en classe A. Nous venions de recevoir une déclaration de guerre de ce fameux Ryuuen, ce qui ne présageait rien de bon pour le futur. Il y avait aussi Ichinose et Kanzaki de la classe B qui étaient de faux passifs. Ichinose devait avoir des plans à la juste mesure de ses ambitions pour viser le top. À l’heure actuelle, on ne connaissait rien de ses méthodes et je ne savais pas ce qu’elle voulait, mais je présumais qu’elle allait être un obstacle pour nous. Autrement dit, atteindre la classe A paisiblement en trois années était impossible. Il fallait agir dès cette année, mais si on prenait le taureau par les cornes…

Moi — Ugh !

Je laissai échapper sans le vouloir un petit bruit. J’étais vraiment idiot. Pourquoi je me mettais dans tous ces états ? J’ai arbitrairement analysé la situation de la classe D pour faire un bilan des forces alors que je n’ai aucune envie de monter en classe A, contrairement à Horikita ou Ichinose. Je veux juste mener une vie lycéenne paisible, une vie ordinaire.

Mais je savais que je ne pouvais pas. Je me connaissais mieux que quiconque. Je savais à quel point j’étais défaillant et insensé. J’étais un être humain détestable.

 

 

 

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