Classroom of the elite Y2 Chapitre 11

La bataille entre les 2nde et les Terminale

Près de 3 mois après le début de l’année scolaire, les 2nde avaient appris à mieux comprendre le lycée et ses règles. Ils étaient également en plein processus de formation des groupes pour le prochain examen spécial.

Cependant, les choses commençaient déjà à se corser.

En effet, les élèves de la 2nde D, dirigés par Kazuomi Hôsen, passant à l’action, refusaient obstinément de participer aux regroupements. Enfin, ils réclamaient des points sans lesquels ils ne voulaient pas former des groupes avec quelqu’un d’une autre classe.

Pour cette raison, les 2nde étaient placés dans une situation où former des groupes était délicat. Les représentants de chacune des classes avaient espéré que Hôsen change d’avis en juin. Toutefois, le 1er juillet, sa position sur la question resta inchangée.

Ainsi, les 2nde avaient décidé de purement et simplement ignorer la classe D dans le processus de formation des groupes. Toutefois, Takuya Yagami de la 2nde B avait décidé de nuancer le tableau, rappelant notamment que le but de cet examen spécial était d’affronter les élèves des autres années. Par conséquent, il était nécessaire de tenir compte de tous les étudiants talentueux de toute l’année afin de former le groupe le plus solide. D’autres, qui avaient eu la même idée que lui, avaient exprimé leur soutien de sorte que les trois classes, in fine, acceptent d’attendre jusqu’en juillet.

Hôsen, cependant, avait traversé tout ce temps avec une attitude désinvolte, empêchant les négociations de porter leurs fruits.

Finalement, la date limite était arrivée et il avait été décidé que les représentants des 4 classes devaient se réunir pour discuter d’un moyen de sortir de la situation actuelle.

Afin de garder les négociations ouvertes, Yagami avait proposé un simple rassemblement. Les classes A à C s’étaient organisées pour envoyer au moins un représentant à la réunion, mais la classe D était toujours aux abonnés absents.

Yagami se fit apercevoir. Étant celui qui avait proposé cela, il se sentait obligé d’arriver avant tout le monde. Peu de temps après, Utomiya Riku de la classe C suivit.

Utomiya — Tu es en avance, Yagami.

Yagami — Hey Utomiya-kun. Je pensais bien que tu serais le représentant de la C !

Utomiya — Je ne me considère pas comme un leader mais je suis venu dans la mesure où personne ne s’était porté volontaire. Même si mes camarades savent discuter, ils ne sont pas très friands de ce genre de sujets un peu sérieux…

Yagami — C’est parce qu’ils pensent que tu es un élève fiable non ? J’ai vu la mise à jour de l’OAA de ce mois-ci et ta contribution sociale est montée à B.

Après avoir dit cela, Yagami sourit vivement. Utomiya fronça les sourcils, malgré les éloges qu’il reçut. Malgré un C en capacité physique, l’indice académique d’Utomiya était de A et, en raison de ses contributions répétées pour sa classe, ses scores d’adaptabilité et de contribution sociale montèrent tous deux à A. Ainsi, la capacité globale d’Utomiya était supérieure.

Néanmoins, la classe C n’était pas dans une situation où elle pouvait se réjouir.

Utomiya — On a récemment perdu un camarade. Honnêtement, c’est une perte assez lourde.

Yagami — Je ne pensais pas non plus que Hatano-kun allait être expulsé. Quel regret.

Utomiya — … Ah.

Hatano était l’un des garçons de la 2nde C, un élève assez important avec un A en capacité académique. Cependant, son comportement lui a valu l’expulsion, faisant réaliser aux 2nde laxistes à quel point l’école était dure.

Cela dit, ça faisait déjà un mois que Hatano avait été expulsé. Utomiya, qui était son camarade de classe, n’avait même pas eu le temps de pleurer sa perte qu’il fallait déjà penser à l’examen suivant. D’autant que la 2nde C avait perdu un excellent élève.

Yagami — On dirait que tu t’entendais très bien avec Hatano.

Utomiya — Il m’avait dit une fois qu’il voulait que nous rejoignions ensemble le Conseil des élèves pour créer un meilleur environnement pour tout le monde dans cette école.

Utomiya hocha légèrement la tête, puis regarda vers la classe de 2nde D. Utomiya — Tu penses que Hôsen va venir ?

Utomiya avait interrogé Yagami sur la personne qui avait conduit à cette discussion en premier lieu.

Yagami — 50% de chance qu’il vienne, environ ?

Utomiya — Une chance sur deux ? Tu es vraiment optimiste. Je pense qu’il ne viendra pas.

Yagami — S’il ne se présente pas cette fois, nous formerons simplement des groupes entre nous. Avec ça, la classe D qui essayait de nous extorquer à des prix prohibitifs serait laissée pour compte, ce qui réduirait grandement leur chances de gagner.

Utomiya — S’il pense pouvoir simplement nous forcer à lui donner nos points privés de cette manière, il est beaucoup trop arrogant. Ce serait super si nous pouvions facilement former des groupes avec les quatre classes cette fois, après tout nous allons devoir affronter les 1ère et les terminale. Il serait dommage de ne pas coopérer. Néanmoins, Hôsen a refusé notre offre.

Bien qu’ils soient tous des seconde, Hôsen voulait se battre même là où ce n’était pas nécessaire.

Yagami — En surface tu n’as pas tort, mais je ne pense pas que ce soit la fin de la partie pour Hôsen.

Utomiya — Je comprends que ce soit sa stratégie mais il n’a aucune chance de gagner.

Yagami — S’il avait vraiment l’intention de mettre en œuvre cette stratégie, n’est-ce pas une bénédiction ? Ça signifie simplement que Hôsen-kun n’est pas vraiment une menace pour nos classes.

Utomiya — …Ouais.

Yagami avait expliqué qu’il avait organisé ce rassemblement pour évaluer ce à quoi Hôsen pensait réellement.

Tous les deux étaient au cours de leur discussion, lorsqu’une troisième personne est apparue …

Takahashi — Oh ! Riku, Takuya. Comme prévu, c’est vous !

Les saluant d’une voix forte, Takahashi Osamu de la 2nde A les approcha bruyamment en agitant la main.

Il était certes quelqu’un de modeste, avec un C+ en capacité académique. Néanmoins il s’entendait généralement bien avec les gens et, par conséquent, on lui demandait souvent d’assister aux réunions qui avaient lieu. Il était très sociable et était de ces élèves globalement appréciés toute classe confondue.

Yagami —  Osamu-kun, es-tu venu parce qu’on t’a encore confié les tâches pénibles ?

Takahashi — Le chef de ma classe est du genre à ne pas aimer ce genre de choses chiantes. Donc c’est pour ça que je suis là !

Yagami —  Eh bien, la discussion se déroulera plus facilement avec toi, Osamu.

Il était parfois plus simple de s’exprimer librement quand ce n’était pas avec un chef de classe. Pour faire simple, envoyer quelqu’un de bon en communication était la meilleure solution, chef ou non.

Utomiya — Donc, il ne manque plus que Kazuomi ?

Il restait encore environ trois minutes avant l’heure convenue. Dans le cas où il ne donnait pas signe de vie, ils étaient tout à fait prêts à démarrer.

Utomiya — Et si on travaillait simplement ensemble maintenant ? Ce que je veux en fait, c’est isoler la classe D et l’écraser dès que possible.

Yagami — On nous a dit que cet examen sur l’île allait tenir compte de toutes les compétences, même extrascolaires. Même si la classe D est la dernière en termes de capacité académique, elle est deuxième en capacité physique et encore, c’est serré. Par conséquent, elle peut jouer un rôle important dans la formation de groupes optimaux.

Takahashi — Je suis assez d’accord avec Riku. Ma classe est également assez frustrée par la situation actuelle. Cependant, n’est-il pas trop tôt pour l’écarter maintenant ? Il n’y a aucune garantie qu’il n’y ait pas d’autres examens comme celui-ci dans le futur qui nécessitent une coopération les uns avec les autres dans l’année, non ?

En réponse à la proposition de Riku d’isoler la classe D, Yagami se tenait de l’autre côté. Takahashi, pour sa part, avait une position neutre sur cette question.

Utomiya — S’il y a de tels examens à l’avenir, nous pouvons simplement coopérer au sein de nos trois classes. En effet, j’avoue que la classe D a aussi des élèves qui pourraient être des atouts précieux, mais ils ne valent pas la peine de se plier en quatre pour répondre aux demandes de Hôsen. C’est presque l’heure de la réunion. On peut commencer à discuter dans le sens d’une collaboration de nos trois classes ?

—  Il ne semble pas que ça soit possible, Riku.

Un garçon se faufila lentement, comme s’il savait exactement comme cette conversation allait se dérouler.

Yagami — On dirait que tu es venu après tout, Hôsen-kun.

Hôsen, après avoir été accueilli par le sourire de Yagami, s’approcha avec son habituel sourire démoniaque. Après un rapide coup d’œil vers lui, Utomiya détourna les yeux vers la fenêtre.

Takahashi — T’es arrivé au bon moment, Kazuomi.

Takahashi n’était pas craintif face à Hôsen, entamant plutôt une conversation amicale. Tout ce qu’il voulait était la bonne entente entre tout le monde.

Hôsen — On a pas élevé les porcs ensemble. Donc ne m’appelle pas par mon prénom comme ça ou je te bute.

Après avoir intimidé Takahashi, Hôsen se tourna alors pour regarder à nouveau Yagami et Utomiya.

Hôsen — Donc vous avez tous décidé de payer ?

Utomiya — Quelle mauvaise blague. Je te donnerai pas un sou.

Yagami — Bref, calmons-nous d’abord. Il n’y a aucun moyen d’avoir une discussion si ça part comme ça.

Takahashi — Alors, maintenant que tout le monde est là, commençons la conversation. Les group…

Hôsen — Qui t’a dit de commencer ?

Hôsen poussa soudainement l’épaule de Takahashi, le faisant tomber sur ses fesses. Utomiya, mécontent d’un tel acte, lança un regard noir à Hôsen.

Utomiya — Hôsen, viens pas apporter tes tendances violentes ici. Hôsen — Oh ? Tu veux te mettre en travers de mon chemin ?

Utomiya — Si c’est nécessaire.

Hôsen — Huh, intéressant. Viens et essaye, si tu peux.

Dès qu’il leva sa main gauche, Takahashi, tombé au sol, cria de panique.

Takahashi — Attends une minute,attends ! J’ai juste glissé et je suis tombé, alors calme-toi, Riku.

Hôsen — Il le dit lui-même, t’as entendu ?

Utomiya — Malheureusement, je ne suis pas aussi gentil que Takahashi. Hôsen — Alors voyons ce que t’as.

Utomiya attrapa le bras de Hôsen avant même qu’il ne puisse serrer le poing.

Hôsen — Oh…?

Hôsen sourit joyeusement en sentant la force de sa prise. Le regard d’Utomiya n’était pas seulement un acte, mais montrait également sa détermination à combattre ici si c’était nécessaire. Hôsen était très intéressé par un combat également, mais lui-même comprenait que c’était légèrement imprudent.

Bien que son approche fût différente, Hôsen était le plus désireux de combattre les élèves des autres années.

Hôsen — On dirait que jouer avec toi va être amusant. Je vais te garder pour une prochaine fois.

Utomiya — Tu penses que la violence est un jeu ?

 

 

 

Hôsen — ah ouais, c’est un jeu.

Utomiya — Quel ennui… Mais si c’est ce que tu veux, t’as pas à attendre la prochaine fois. Je peux me battre maintenant. Seulement si tu promets de ne plus attaquer mes camarades de classe

Dans cette atmosphère pesante, tous deux se regardèrent dans les yeux de manière inflexible.

Hôsen — Hey, hey, qu’est-ce que tu veux dire par là ?

Utomiya —  Je soupçonne que t’es celui qui a fait expulser Hatano. Il n’était pas le genre d’élève à enfreindre les règles de l’école.

Hôsen —  N’est-ce pas juste un faible qui a implosé par peur d’être expulsé ?

Utomiya —  Je me souviens clairement de son visage quand il a été expulsé. Comme s’il avait été piégé par quelqu’un.

Hôsen — Et tu dis que c’était moi ? Utomiya — Qui d’autre sinon ?

Bien que Hôsen faisait marche arrière, la tension s’enflamma à nouveau

Takahashi —  Calmez-vous tous les deux. Si tu commences un combat ici, tu vas faire exactement ce que Kazuomi veut.

Yagami  —  Takahashi-kun  a  raison.  La  chose  la  plus  importante maintenant est de se concentrer sur l’examen de l’île.

Hôsen —  Ah, c’est vrai, on peut se regrouper avec les autres classes lors du prochain examen spécial.

Hôsen avait dit cela comme s’il n’y avait pas pensé jusqu’à présent.

Utomiya — Et alors ? Puisque t’as refusé de travailler avec les autres classes, cela n’a rien à voir avec toi, non ?

Hôsen —  Si vous me suppliez sincèrement, je pourrais aussi travailler avec vous.

Utomiya — Ne sois pas ridicule. Je ne ferai pas équipe avec toi même si t’étais la dernière personne restante.

Hôsen — T’es si froid.

Utomiya lâcha lentement le bras de Hôsen. Yagami, qui regardait, avait saisi cela comme le bon moment pour parler.

Yagami — On perd du temps, on peut commencer ?

Hôsen — Commencer ? Qui a dit que je voulais participer à votre petite conversation ?

Yagami — Alors pourquoi t’es ici ? Pour simplement passer le temps ? Hôsen — Et si je disais oui ?

Yagami — Je ne te crois pas. Tu n’es pas si stupide.

Confronté à Hôsen, Yagami répondit sans sourciller, avec un sourire.

Yagami — Bien que l’examen de survie sorte de l’ordinaire, les 1ère et les terminale l’ont déjà expérimenté une fois. Nous, en seconde, ce sera notre baptême du feu !

Takahashi — Mais on nous a donné un avantage, non ?

En comparaison avec l’optimiste Takahashi, Yagami continua avec douceur.

Yagami — Cela ne change rien au fait que les 1ère et les terminale ont l’avantage de l’âge, ce qui se traduit par de meilleures aptitudes académiques et physiques. Donc, si on ne peut pas coopérer les uns avec les autres, on pourrait risque d’être les proies des classes supérieures.

Yagami essayait de souligner à quel point la coopération entre les quatre classes était essentielle.

Hôsen — Ton attitude niaise me casse les couilles, Yagami. Peu importe leur année, j’ai la certitude de tous les écraser.

Yagami — Ok, il y a des élèves individuellement exceptionnels. Mais, tu ne peux pas nier le fait que nous sommes plus faibles globalement. Tout le monde n’a pas autant de chance que toi, Hôsen-kun.

L’attitude douce de Yagami et ses louanges à Hôsen étaient ce qui maintenait la conversation.

Yagami — C’est pourquoi… Je pense qu’il est nécessaire pour nous d’unir nos forces et de former au moins un groupe de quatre solide, mélangeant nos classes. Comme l’a dit Hôsen-kun, former un groupe avec des élèves qui peuvent rivaliser avec ceux des classes supérieures.

Utomiya — En gros, on ne va pas pouvoir se battre pour obtenir des points de classe dans cet examen spécial ?

Yagami — Car les règles de cet examen ne rendent pas la coopération très attirante, oui. Mais le temps des 1ère et des terminale ici est compté, donc je comprends qu’ils hésitent. Mais nous, on en a encore pour plus de deux ans dans cette école. C’est pourquoi on devrait simplement abandonner les points de classe pour cette fois.

De la classe A à la classe D, le plus haut différentiel n’était que d’environ 300 points. Comparé  à Yagami,  qui  pensait qu’il  n’y avait aucune  raison de paniquer, Utomiya semblait penser différemment et fronça les sourcils.

Utomiya — Les bénéfices de coopérer avec les autres classes sont trop faibles. C’est inutile. On abandonne les points de classe quoi !

Yagami — Perdre des points de classe ne sera pas notre seule préoccupation si on finit par se faire manger par les classes supérieures.

Utomiya — Si nous adoptons cette stratégie, on ne pourra pas faire de différence par rapport à notre classement actuel.

Utomiya souligna que personne n’allait tirer profit de cette coopération.

Takahashi — Ah, j’ai une question par rapport à ce qu’a dit Takuya. Pourquoi ne faire qu’une seule équipe ? Les trois meilleures obtiendront des points de classe, non ? Si nous prenons également en compte le fait que nous pourrions fusionner en grands groupes lors de l’examen, n’est-il pas préférable de former beaucoup plus d’équipes fortes ?

Yagami répondit immédiatement à la question de Takahashi.

Yagami — Bien sûr, tu as raison. Mais si nous voulons créer beaucoup de groupes forts dès le départ, nous devrons considérer l’équilibre de chaque équipe. Nos adversaires sont des élèves plus âgés et ne seront pas faciles à battre.

C’est pourquoi on devrait nous concentrer sur la formation d’une équipe de quatre personnes la plus solide possible pour obtenir la première place. Par ailleurs, il semble qu’il sera difficile de former librement de grands groupes pendant l’examen officiel, et même si les élèves plus âgés coopèrent entre eux, ils ne peuvent choisir que trois personnes de trois classes pour travailler ensemble.

Après avoir entendu la réponse de Yagami, il réalisa ce qu’il voulait dire.

Takahashi — Donc tant qu’on obtient la 1ère place, on se fiche des sacrifices.

Yagami — Nous pouvons toujours former un groupe vraiment solide si nous ignorons Hôsen et coopérons avec seulement trois classes, mais si nous faisons ça, nous serons sur le même terrain que les autres années. C’est pourquoi j’espère vivement que les quatre classes coopéreront les unes avec les autres, non seulement pour bénéficier de tous les talents, mais aussi parce que je pense qu’il est essentiel pour notre année d’avoir un sentiment d’unité pour lutter ensemble dans cet examen. Il n’y a que les 2nde qui sont autorisées à former un petit groupe de quatre membres, on devrait donc profiter de cette règle. Ce serait un gaspillage de jeter l’avantage qui nous a été donné.

Si la classe D était ostracisée, elle allait bien sûr prendre des mesures pour empêcher le reste des classes de remporter la première place.

Puisque les règles permettaient la coopération entre les quatre classes, Yagami pensait que viser cet idéal était nécessaire. Il se tourna ainsi de nouveau vers Hôsen.

Yagami — Je comprends parfaitement que tu aies la capacité de rivaliser avec les gars des classes supérieures tout seul, c’est pourquoi j’espère que tu pourras nous donner un coup de main.

Yagami avait déclaré que la coopération des quatre classes était nécessaire, quoi qu’il arrive, mais Utomiya avait toujours des soupçons à l’égard de Hôsen. Il ne pensait pas que ce dernier y consentirait, puisqu’il avait refusé toutes les négociations depuis plus de deux semaines maintenant.

Hôsen — Très bien, je vais vous aider.

Cependant, après tout ce temps, Hôsen accepta volontiers la proposition de Yagami.

Yagami — …Qu’est-ce que t’essayes de faire ? Hôsen.

Hôsen — Qu’est-ce que j’essaye de faire? Vous vouliez pas de mon aide

? Je suis juste en train de vous faire plaiz’ là ! Yagami — Aller, donnes-nous tes conditions.

Voyant à quelle vitesse Hôsen changea d’attitude, Yagami ne voulant plus perdre de temps, exhorta Hôsen de continuer.

Hôsen —  Les deux places restantes dans l’équipe la plus puissante doivent être réservées à la classe D. C’est une obligation.

Utomiya — Quoi ?

Utomiya montra naturellement sa répulsion envers la proposition de Hôsen, hautement avantageuse pour la classe D.

Yagami —  Mais que faire si on ne peut pas former un grand groupe comme on l’entend.

Hôsen — Je viens pas juste de le dire ? Ma condition est que deux élèves de la classe D doivent être dans le groupe.

Yagami — Je vois. Si nous ne pouvons pas nous regrouper avec les deux élèves de la classe D une fois l’examen commencé, on le terminera simplement à quatre.

Hôsen — Après tout, si vous avez déjà préparé le petit groupe de quatre le plus fort, le fait qu’ils fusionnent ou non dans le grand groupe ne devrait pas affecter le résultat de l’examen, pas vrai ?

Utomiya — Tu rigoles, Hôsen ?

Hôsen — Je plaisante pas. Si ça te plaît pas, va te faire ! Utomiya — Enfoiré…

Utomiya était sur le point de se confronter à Hôsen à cause de ses demandes déraisonnables. Mais, Yagami sauta entre eux et les sépara.

Yagami — Calme-toi, Utomiya-kun, je suis d’accord avec cette condition.

Utomiya — Vous allez simplement donner tous les avantages à la classe D comme ça ?

Yagami — Le plus important pour nous les 2nde est de travailler ensemble en équipe et de ne pas perdre face aux autres années.

Utomiya — Si on le laisse profiter de nous maintenant, il sera sûr de le faire encore une fois.

Yagami — Alors, penses-tu que le résultat serait vraiment différent si on abandonnait la Classe D de Hôsen-kun ici ?

Utomiya — C’est…

Yagami — La chose la plus importante dans cet examen est pour nous les 2nde de gagner. Si nous le faisons, rien d’autre ne peut être considéré comme une perte.

Takahashi — Je suis d’accord. Je comprends ce que tu ressens, Riku, mais d’abord, il faut que les 2nde travaillent ensemble.

Bien qu’Utomiya ait fait la tête, il abandonna finalement, à la demande de Yagami et Takahashi.

Utomiya — Hôsen, plus de condition. D’accord ?

Hôsen n’avait donné aucune réponse à Utomiya. Il tourna le dos comme pour signaler la fin de leur conversation.

Yagami — Enfin, il y a encore une chose que je veux dire. Puisqu’on parle de coopération, afin d’éviter tout différend entre nous, je souhaite redistribuer les cartes avec des effets valorisants afin d’en tirer le meilleur parti. Il est également important de donner aux élèves qui manquent de capacité, des cartes « Réduction » et de les placer dans le même groupe. Ça te convient, Hôsen-kun ?

Hôsen — Fais ce que tu veux.

Hôsen partit immédiatement sans aucune réticence. Pendant que les trois le regardaient partir, Takahashi parla à Yagami.

Takahashi — Au fait, Takuya, qui comptes-tu choisir pour la classe B ?

Yagami — Au moins, je pense déjà que tous ceux qui ont participé à cette réunion peuvent être dans l’équipe la plus puissante. Bien sûr, cela inclut Hôsen-kun. n’est-ce pas ?

Yagami regarda Takahashi et Utomiya, ainsi que la silhouette en retrait de Hôsen avec un regard doux mais vif.

Utomiya — Même si sa force est réelle, ce serait une erreur de le laisser rejoindre le groupe. Ce mec…

Yagami — Eh bien, décidons soigneusement de cela plus tard. Pour l’instant, n’est-ce pas déjà assez bien qu’on soit sur la même longueur d’onde ?

Utomiya — … Je comprends.

Yagami — Si on collabore, nous pouvons définitivement obtenir la première place. Visons d’abord ça.

Bien qu’Utomiya ait été réticent, il accepta tout de même les mots de Yagami. Et c’est sur ces derniers mots que le groupe se dispersa.

1

Le lendemain, après l’école, je me trouvai au café du centre commercial Keyaki.

Amasawa —  Ce son de tic-tac est  si laid… Je n’aime vraiment pas ce genre de montre.

Tandis qu’Amasawa regardait la montre de Hôsen sur son bras gauche, elle crachait son venin sur ce dernier alors qu’elle était assisse juste devant.

Hôsen — Ferme ta gueule. T’sais combien ça vaut ?

Amasawa — Vaut ? Cette chose vaut de l’argent ? Je n’ai pas le temps de m’occuper de ce que je déteste.

Hôsen  —  Huh  ?  C’est  exactement  pour  ça  que  les  filles  sont  si ennuyeuses.

Après avoir dit cela en riant, Hôsen toucha sa montre.

Amasawa —   Toi…Enfin, peu importe. Donc, qu’attends-tu de moi exactement ?

Hôsen — Je t’ai appelée pour le prochain examen. Fais équipe avec moi, Amasawa.

Amasawa — Tu veux que je t’aide de nouveau, huh ? Et sur l’île ? Me dis pas que tu penses à ce genre de choses !

Hôsen — Hein ?

Alors même que Hôsen fronçait les sourcils et fixait Amasawa, elle revint sans crainte avec un sourire diabolique. Amasawa abaissa lentement ses jambes croisées, puis les ouvrit doucement.

Amasawa — Tu veux voir ma culotte ? Tu veux jeter un coup d’œil sous la table ?

En s’y prenant sous le bon angle, on pouvait voir entre ses jambes. Face à cette tentation, Hôsen posa son coude droit sur la table et se pencha en avant.

Hôsen — Tu crois que j’hésiterai à lever la main sur une femme ?

Amasawa — Pas du tout. Au contraire, je pense que tu es le genre de gars qui battrait une fille sans que ça ne l’empêche de dormir !

Hôsen — Alors arrête de dire de la merde. Tu perds notre temps.

Amasawa — Une perte de temps, huh. Alors laisse-moi l’entendre en premier… Ton plan. Pourquoi m’as-tu invitée ?

Hôsen — C’est parce t’as été audacieuse. Pour l’expulsion d’Ayanakôji, Tu n’as eu aucune hésitation.

Amasawa — C’est normal non ? Les autres connaissaient la prime et n’ont rien fait, ou ont abandonné. 20 millions de points, c’est un gros montant, n’est-ce pas normal d’y aller à fond ?

Amasawa avait dit cela sans montrer le moindre signe de culpabilité.

Amasawa —  Alors, quelle est ma récompense si je fais équipe avec toi

? Je ne suis pas du genre bon marché, tu le sais hein ?

Juste après qu’Amasawa ait demandé ce qu’elle pouvait obtenir, une voix sérieuse vint par l’arrière.

Nanase — Nous devrions être sur un pied d’égalité. N’ai-je pas déjà dit cela avant ?

C’était Nanase, qui était arrivée un peu en retard.

Amasawa — Égal ? Tu as un si joli visage, mais tes paroles sont si amères. Donc c’est cette audace que Hôsen-kun aime chez toi ?

Après que Nanase se soit assise à table, le groupe était au complet.

Amasawa — Je vois. Alors le groupe que Hôsen-kun veut former est composé de nous trois. Et la quatrième personne ?

Hôsen — Pas nécessaire. Le gagnant de cet examen ne sera ni un groupe de 1ère ni de terminale. Ce sera nous trois.

Amasawa — Plutôt prétentieux, n’est-ce pas ? Mais, il me semble qu’il y a beaucoup d’élèves de classe supérieure formidables, non ?

Hôsen — Et alors ? Je vais tous les fumer.

Amasawa — Et bien, même si tu es le plus fort, Hôsen-kun… les 2nde n’ont-ils pas agréé de travailler ensemble avec les quatre classes ? Il était question de faire un groupe avec les plus forts, et vous êtes tous les deux les meilleurs éléments de la classe D…

Hôsen — C’est à moi, le leader de la classe D, de décider. Compris ?

Amasawa — Ça signifie que tu vas simplement envoyer ouvertement du menu fretin pour représenter la force principale de ta classe dans ce groupe solide. Les autres vont rager.

Nanase — Cela dépend des critères de la force principale. Tant que nous envoyons des élèves avec des capacités académiques ou physiques élevées, cela ne causera pas trop de différends. Par ailleurs, les problèmes vont certainement croître si Hôsen-kun venait à rejoindre ce groupe d’élite.

Amasawa — Il est vrai que le travail d’équipe ne sera probablement pas une chose facile si Hôsen venait à les rejoindre. En ce sens, l’exclure du groupe est une option plus sûre. Quoi qu’il en soit, revenons au sujet. Combien me donneriez-vous ?

Nanase — Il n’y aura pas de points pour toi. Comme je l’ai dit plus tôt, tu es sur un pied d’égalité avec nous. Bien sûr, nous partagerons équitablement les points privés supplémentaires que notre classe obtiendra grâce aux récompenses.

C’était comme si Nanase demandait à Amasawa : « t’es pas contente ? ».

Amasawa — Mais cette récompense ne correspondra pas à ma contribution, n’est-ce pas ? Que ce soit l’examen de l’île ou autre chose, je suis convaincue que je vais beaucoup vous apporter. Cet examen semble exiger beaucoup de force physique. Nanase-chan, mignonne et adorable comme tu es, pourras-tu me suivre ?

Nanase — Veux-tu une petite démonstration là, tout de suite ?

En réponse à sa provocation, Nanase répondit également par une provocation. Amasawa tourna son attention vers Hôsen pendant un moment, puis, sans avertissement, tendit soudainement la main sur le visage de Nanase.

Elle voulait la gifler pour la déstabiliser. Mais Nanase tendit le bras quasi immédiatement, ripostant.

Nanase — Tu as du cran, eh? D’essayer de faire ça ici.

Amasawa — Woah. La vache, t’es plutôt forte hein ? J’adore les filles fortes.

Nanase — Tu n’es pas mal non plus. Amasawa — Hé bien… Tu veux continuer ?

Un côté riait, l’autre était de pierre. Le temps passa alors qu’elles testaient la force de l’autre.

Hôsen — Nanase, toi, et moi. On forme un groupe de trois. Ok ?

Amasawa — Bien que je sache maintenant que Nanase-chan a des compétences considérables, je ne pense toujours pas qu’elle et moi sommes sur un pied d’égalité.

Nanase — Pourquoi ? Car nous sommes deux en classe D ?

Amasawa — Je m’en fous de ça. Il semble que les points privés seront répartis également, mais… c’est vous qui avez demandé mon aide, donc si je ne reçois pas de supplément, c’est un peu…

Après qu’Amasawa ait dit cela, elle fit un poing avec sa main gauche, faisant le geste de demander un pourboire en frottant son pouce contre son index.

Amasawa — Puisque vous essayez de me soudoyer, n’est-il pas naturel pour moi d’augmenter mon prix ?

Hôsen — Quelle attitude arrogante. Que ce soit Nanase ou toi, vous êtes toutes les deux plus audacieuses que Yagami et Takahashi.

Amasawa — Tu ne savais pas ? De nos jours, les filles sont les plus fortes.

Hôsen — Très bien, je vais écouter ce que t’as à dire. Tu veux quoi d’autre en plus des récompenses de groupe ?

Amasawa — La première place, bien sûr, mais ce n’est pas la seule chose qui importe…

Amasawa changea la position de sa main gauche et leva son pouce vers son cou. Sa main passa ensuite d’un côté à l’autre de son visage…

Amasawa — Je veux recevoir tous les points de la prime pour l’expulsion d’Ayanokôji-senpai. C’est ma condition pour former un groupe avec toi.

Hôsen — Hah, t’en demandes beaucoup, eh ? C’est pas une condition que je peux facilement accepter.

Amasawa — Donc c’est non ? Cependant, que feras-tu sans moi ? Si tu n’as pas de camarade en qui tu peux avoir confiance en dehors de Nanase, n’auras-tu pas quelques difficultés durant l’examen spécial ?

Tout comme Amasawa l’avait dit plus tôt, Hôsen s’était déjà fait des ennemis de tous les côtés.

De plus, comme les quatre classes avaient déjà décidé de travailler ensemble, s’il devait créer un groupe à part, aucun autre élève ne l’aiderait en dehors d’une personne à part comme Amasawa.

Amasawa — D’ailleurs, si je me mets en groupe avec toi Hôsen, je deviendrai encore plus isolée en classe A que je ne le suis déjà, donc n’est-il pas naturel pour moi de ne pas dire oui si je n’obtiens pas quelque chose en retour qui en vaut le coup ?

Les regards de Hôsen et Amasawa se heurtèrent.

Amasawa — Il est vrai que si tu me donnes la prime pour l’avoir expulsé, tu n’obtiendras pas d’argent, mais la réputation d’avoir expulsé Ayanakôji-senpai te reviendra entièrement Hôsen. N’est-ce pas suffisant pour que tu acceptes ma condition ?

Nanase — Il n’est pas nécessaire d’accepter cette condition. Pense à l’avenir si la classe A obtient 20 millions de points supplémentaires…

Hôsen — La ferme, Nanase.

Interrompant les conseils de Nanase, Hôsen continua de fixer Amasawa.

Hôsen — La prime est à toi.

Amasawa — Merci. Le fait que tu ne sois pas un gars avare est tout simplement brillant.

Après avoir dit cela, Amasawa se leva vivement de son siège. Amasawa — Je compte sur vous pour l’examen officiel.

Maintenant que les négociations étaient terminées, Amasawa jugea qu’il n’y avait pas lieu de rester et partit sans hésitation.

Nanase — Es-tu sûr de cela ?

Hôsen — Ouais.

Nanase — Bien, puisque tu es celui qui prend les décisions après tout. Mais es-tu sûr de pouvoir faire confiance à Amasawa ? Je pense qu’elle est du genre à trahir ses partenaires sans crier gare.

Hôsen — Confiance ? Crois pas que je lui fais confiance. D’ailleurs ça vaut aussi pour toi. Je fais confiance à personne !

Nanase — Alors pourquoi as-tu décidé de te grouper avec elle ?

Hôsen — Parce qu’elle est différente des autres déchets. Il y a des parties d’elle que je ne peux pas entrevoir, tout comme toi.

Nanase — Je vois, c’est peut-être vrai. Mais même ainsi, 20 millions de points, c’est beaucoup trop.

Hôsen — C’est juste un accord verbal de toute façon. Tant qu’il est clair que je suis celui qui fait expulser Ayanakôji, je serai celui qui recevra les points. Que ça lui plaise ou pas.

Hôsen avait déclaré qu’il n’avait pas l’intention de tenir sa promesse dès le départ.

Nanase — Tu es vraiment une personne terrible.

Hôsen — Que ce soit Ayanakôji, Ryuuen ou les autres, peu importe qui viendra vers moi avec leurs crocs, je les écraserai tous. J’en ai marre d’être retenu par les règles de merde de cette école.

Hôsen était si heureux qu’il ne put s’empêcher de rire aux éclats.

2

Les vacances d’été approchaient bientôt, et nous étions maintenant le 6 juillet.

Le groupe entier, à part Akito qui était à son club, s’était rassemblé près de mon siège juste à côté de la porte de la classe. C’était parce que nous avions convenu d’aller ensemble dans la chambre de Keisei par la suite.

Kushida — Ayanakôji, je peux te parler une seconde ?

Alors que nous quittions la salle de classe, Kushida m’avait appelé.

Moi — Quoi de neuf ?

Étant donné que Kushida me parlait de moins en moins ces derniers temps, cet appel soudain était un peu une surprise.

Même si je devais lui donner mes points mensuellement en fonction de notre contrat, ce n’était qu’un échange monétaire. Puisque tout le monde dans la classe recevait le même nombre de points privés, elle n’avait même pas besoin de vérifier.

Kushida — En fait, un 2nde m’a dit qu’il voulait te rencontrer, Ayanakôji- kun… Mais ce n’est peut-être pas le moment ?

Après un regard navré vers Haruka et les autres membres du groupe, Kushida continua.

Kushida —   On m’a demandé d’organiser une rencontre avec toi. Je pense que ça prendra environ une heure.

Hasebe — Quoi, quoi ?? Kiyopon, ne me dis pas c’est une petite 2nde qui se déclare à toi ?

Airi paniqua en entendant la blague de Haruka.

Sakura — Eh-ehhh !? C’est vrai ?!

Hasebe — Si c’est le cas, je ne pense pas que nous puissions leur permettre de se rencontrer malheureusement.

C’était elle qui mit le sujet sur le tapis, et maintenant elle fit celle qui voulait m’interdire d’y aller ?

Moi — … Est-ce que c’est vraiment ça ?

Juste au cas où, j’avais décidé de vérifier d’abord avec Kushida.

Kushida — Hein ? Ah, ça… C’est en fait un garçon qui veut te rencontrer… Désolé.

Kushida s’excusa avec une expression troublée.

Non, elle n’avait pas du tout besoin de s’excuser pour ça. Au contraire, c’était presque un soulagement.

Sakura — N’est-ce pas génial ? C’est bien de communiquer avec les 2nde non ?

Hasebe — Exact. Après tout, notre groupe n’est pas particulièrement doué pour les relations sociales, donc ce ne serait pas une mauvaise chose si Kiyotaka pouvait se faire quelques connaissances avec les plus jeunes !

Tout le monde semblait penser à l’unanimité que je devais m’y rendre. Airi s’était d’ailleurs sentie soulagée après avoir entendu que ce n’était pas une déclaration d’amour. Bon, je n’avais aucune raison particulière de refuser.

Moi — Ok. Je dois faire quoi ?

Kushida — Merci ! Eh bien, laisse-moi lui dire que t’es d’accord Kushida sortit son téléphone puis appela.

Hasebe — Dans ce cas on y va. À plus !!

Après une brève discussion, les membres du groupe Ayanakôji retournèrent au dortoir.

Kushida — Désolée pour ça.

Il semblait qu’il n’ait toujours pas décroché, Kushida s’excusa de nouveau tout en tenant son téléphone contre son oreille.

Moi — Ce n’est pas grave. Personne dans le groupe ne s’en plaindra.

Le garçon de 2nde décrocha peu de temps après.

Kushida —   Ah, salut ! Ayanakôji a dit que tu pouvais le rencontrer maintenant. Uh-huh, ah, c’est ça ? Alors, on va attendre ici.

Kushida raccrocha en moins de dix secondes.

Kushida —   Il arrive, alors on va juste attendre ici pour ne pas le manquer, d’accord ?

L’élève de 2nde voulant me rencontrer semblait déjà en chemin.

Moi — Alors, on dirait que t’es déjà en bons termes avec les 2nde ? Kushida — « Déjà » ? On est en juillet, ça fait un bout de temps…
Moi — … C’est vrai.

Cela faisait plus de trois mois que les 2nde avaient rejoint l’école. En regardant par la fenêtre du couloir, on pouvait voir le soleil surélevé taper contre le sol. Il allait bientôt être temps pour les cigales de commencer à chanter.

Pour moi, qui étais maladroit socialement, trois mois c’était très court. Mais pour Kushida, c’était plus que suffisant.

Kushida —  Ayanakôji, toi aussi tu as l’air de t’être fais quelques amis chez les nouveaux, non ?

Du point de vue de Kushida c’était peut-être facile, mais ce n’était pas le cas pour moi.

Moi — Il n’y a toujours personne que je puisse appeler un ami.

Kushida — Je-je vois… Eh bien… Il n’y a pas besoin de se précipiter. Ce n’est que le début de l’année.

Kushida répondit avec des mots prévenants et attentionnés, mais sonnant terriblement faux. Même si j’avais effectivement parlé à quelques 2nde, ma relation avec eux n’avait rien d’intime.

La conversation s’interrompit alors que l’atmosphère devenait un peu gênante.

Alors que je réfléchissais à un sujet à aborder avec Kushida, le garçon de 2nde apparut dans le couloir où les gens allaient et venaient.

Yagami — Kushida-senpai.

Takuya Yagami, qui était venait du même collège que Horikita et Kushida, fit son entrée. Voyant l’apparition de Yagami comme une chance de dissiper l’atmosphère embarrassante, Kushida laissa échapper un sourire.

Kushida — Yagami-kun est celui qui voulait te voir, Ayanakôji.

Yagami —   Ravi de te rencontrer, Ayanakôji-senpai. Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me voir aujourd’hui.

Parce que c’était quelqu’un de plus ou moins connecté à Kushida, j’avais une idée approximative de qui il était.

Moi — Je crois que tu es… en 2nde B, non ?
Yagami — Oui. Je suis Takuya Yagami, de la 2nde B.

Il était apparu au cours du fiasco qui avait eu lieu dans notre couloir avec Hôsen, devant notre classe. Toutefois, c’était bien la première fois qu’on se parlait. Juste avant l’été.

J’avais entendu dire qu’il était progressivement devenu connu comme le chef de la 2nde B, mais jusqu’où son influence s’étendait-elle exactement? Avec sa bonne première impression et son look sympathique, ainsi que sa grande capacité académique, il semblait être assez populaire.

Yagami — Rester debout c’est un peu… Pour l’endroit, pourquoi ne pas aller dans ma chambre pour parler ? Le précieux thé noir que j’ai commandé est arrivé. J’ai attendu mais ça en valait vraiment la peine !

Yagami m’invitait quoi. Comme je ne buvais généralement pas de thé noir, j’étais légèrement intéressé. Mais alors, ça allait prendre bien plus d’une heure.

Kushida — Ah, désolé Yagami-kun. Mais Ayanakôji-kun avait prévu de retrouver ses amis après ça, alors ce serait possible que ça ne prenne pas plus d’une heure environ ?

Kushida avait remarqué que cela pouvait prendre un certain temps, alors elle rejeta rapidement la proposition de Yagami pour moi.

Yagami — Je vois, ce n’est pas grave. Alors allons parler au café du centre commercial Keyaki.

Bien qu’un peu déçu, Yagami avait facilement accepté après avoir compris ma situation.

Yagami — Allons-y, Ayanakôji-senpai.

En guise d’approbation, je hochai légèrement la tête. Ainsi je me dirigeai au centre commercial Keyaki avec Kushida et Yagami.

Yagami — Oh, au fait, l’examen spécial sur l’île est sur le point de commencer. J’ai entendu dire que vous aviez eu le même examen spécial l’année dernière.

Kushida — Ouais. C’était assez difficile.

Yagami — Pouvez-vous me parler des règles et de comment ça s’est passé, à peu près ? Comme c’est vraiment inédit pour nous, on voudrait au moins recueillir des informations à l’avance.

Kushida — Très bien… Mais je ne sais pas si ça va vous aider. Il semble que les règles de cette année soient complètement différentes de celles de l’année dernière.

Yagami — Je sais. L’examen de l’île inhabitée que le senpai de terminale avait passé à l’époque semblait également être différent de l’examen que vous avez passé, Kushida-senpai.

Kushida — Oh c’est vrai, maintenant que tu le dis, les terminale ont également passé l’examen de l’île.

Yagami — Comme vous, il semble qu’ils l’ont également eu la première année. Dans le passé, il semble que l’examen de l’île inhabitée n’était effectué qu’une seule fois par un élève au cours de sa scolarité ici. Cette année est-elle une exception ou cette règle a-t-elle changé ?

Yagami semblait très bien renseigné, c’était le moins qu’on puisse dire.

Yagami — Tu es surpris ? Que j’en sache autant même sur les terminale ?

 

 

 

Yagami demanda cela à moi qui écoutait silencieusement tout ce temps.

Yagami — C’est parce que j’ai rejoint le Conseil des élèves. J’ai profité de l’occasion pour poser des questions au président Nagumo au sujet de l’examen de survie organisé il y a deux ans, et il m’a gentiment expliqué. À l’époque, ils avaient été divisés en groupes de quatre au sein de la classe, et un total de 12 groupes avaient concouru.

Les règles de leur examen spécial étaient différentes de celles de notre examen de l’année précédente. On pouvait dire, à quelques exceptions près, que les examens spéciaux n’étaient jamais exactement les mêmes.

Yagami — Comment vous l’avez vécu, vous ? Je pourrais peut-être en tirer quelque chose d’intéressant.

Même si Kushida et moi faisions de la rétention d’information, il allait trouver quelqu’un d’autre pour le renseigner. De plus, Kushida allait probablement le lui dire.

Et ni une ni deux, Kushida commença à lui expliquer en détail l’examen de l’île inhabitée de l’année dernière.

J’écoutai de nouveau silencieusement.

3

Nous semblions être arrivés au centre commercial Keyaki juste au moment où s’était fini notre résumé de notre examen de l’année dernière.

Nous avions prévu d’aller au café, mais quelque chose d’inattendu s’était produit.

Yagami — Il y a tellement de monde.

Le café était déjà plein et il y avait encore plus d’élèves à l’entrée en train d’attendre une place.

Kushida — Que devrions-nous faire ? Vous voulez aller au deuxième étage ?

Yagami — Juste une minute.

Yagami sortit son téléphone portable.

Yagami — Je viens de vérifier avec un ami, et le café du 2ème étage semble être tout aussi bondé. Puisque on doit attendre dans tous les cas, pourquoi ne pas juste attendre ici ?

Il semblait que son ami était déjà au café, alors il l’avait immédiatement contacté. Une décision rapide pour ne pas perdre de temps. Lorsque nous avions accepté sa proposition, Yagami avait remarqué qu’un élève s’approchait par derrière. Si on ne se dépêchait pas, on risquait d’être doublés par d’autres dans la file d’attente.

Et ainsi, tout en tenant son téléphone dans sa main gauche et un stylo dans l’autre, il avait écrit son nom et le nombre de personnes qu’il avait amenées sur la feuille de réservation devant le café avec une belle écriture. C’était assez raffiné par rapport à l’écriture bâclée des autres élèves au-dessus de lui.

Kushida — Wow, ton écriture est vraiment jolie, Yagami ~

Il était tout naturel que Kushida fasse un tel compliment en voyant cela. Yagami, après avoir été félicité, sourit joyeusement.

Suite à celui, nous allâmes tous les trois aux chaises d’attente qui avaient été placées à l’extérieur du magasin.

Yagami —  Mon grand-père m’a dit que même si je n’étais pas doué pour étudier, je devais au moins être capable de bien écrire.

Kushida — Ton grand-père ?

Yagami — Oui, mon grand-père est professeur de calligraphie.

Kushida —   C’est incroyable. Je n’ai pas beaucoup confiance en la mienne, personnellement.

Quoiqu’elle en disait, je me souvenais avoir vu l’écriture de Kushida plusieurs fois et elle n’était pas mal du tout. Elle n’était pas aussi élégante que l’écriture raffinée de Yagami, mais c’était un style arrondi couramment utilisé par les filles, donc plutôt agréable.

Il semblait que Yagami n’aimait pas du tout montrer ses capacités. Même si son grand-père avait mentionné quelque chose à propos d’une « mauvaise scolarité », il était classé A dans l’évaluation de l’OAA pour les capacités académiques. C’était un élève d’honneur plein de courtoisie et il me donnait le même genre d’impression que Yôsuke.

Après un certain temps, une table de quatre se libéra, et nous nous assîmes après avoir passé commande.

Yagami — En fait… Tu peux te demander pourquoi je t’approche après tout ce temps, mais il y a quelque chose que je veux te dire, Ayanakôji- senpai. Il y a un examen spécial dont seul un très petit nombre d’élèves de 2nde a été informé. Tu le sais déjà, non ?

Il semblait que Kushida n’avait reçu aucune explication au préalable, écoutant Yagami avec une expression abasourdie. Cet examen spécial secret était, bien sûr, celui qui consistait à mettre ma tête à prix pour 20 millions de points privés. D’après son ton, il ne semblait pas simplement en avoir entendu parler par de vagues rumeurs. Non, il semblait tout savoir.

Je décidai donc d’être prudent. Sans confirmer ni nier, j’attendis simplement que Yagami continue et il hocha la tête, compréhensif.

Yagami — En avril, j’avais reçu une notification à ce sujet. Cependant, le principe me gênait un peu alors j’avais décidé de ne pas y participer.

C’est vrai, Yagami  ne m’avait rien fait. Cependant, cela n’aurait pas été surprenant qu’il soit curieux à propos de moi en apprenant la prime. Toutefois, il ne m’avait approché que maintenant.

Moi — Pourquoi me le dire maintenant ?

Yagami — J’ai récemment entendu dire que Hôsen-kun avait échoué lors de sa première tentative, mais que ta main gauche en avait fait les frais. Non pas que j’aie vraiment été surpris qu’il fasse des coups bas, mais c’était bien au-delà de ce que j’avais prévu.

Moi — Tu peux le dire, c’était une surprise…

Le regard de Kushida alterna entre moi et Yagami, écoutant attentivement, et essayant désespérément de comprendre ce qui se passait. Il semblait que Yagami allait tout me dire.

Yagami — Il y a une autre raison qui m’a poussé à te dire tout ça.

Après avoir dit cela, Yagami fit une pause pendant un moment avant de continuer.

Yagami — Afin de protéger les 2nde, j’avais prévu d’être un spectateur complet. Cependant, si je ne fais rien à ce sujet, Ayanakôji-senpai… Selon la situation, il est possible que ça affecte également tes camarades de classe comme Kushida-senpai par exemple. C’est pourquoi j’ai demandé à Kushida-senpai de m’aider.

Kushida leva la main gauche d’embarras après avoir entendu cela, et demanda.

Kushida — Excusez-moi, je suis un peu perdue là… Yagami — Puis-je continuer de parler comme ça ?

Moi — Je n’ai aucun droit de t’arrêter.

Yagami lui avait demandé de venir avec lui parce qu’il semblait s’inquiéter pour elle. Dans cette mesure, il allait sûrement finir par lui en parler un moment ou un autre, alors autant le laisser poursuivre.

Yagami — Alors je vais commencer par le début pour qu’Ayanakôji connaisse toute l’histoire. Tout a commencé lorsque j’ai été contacté par le président Nagumo du Conseil des élèves.

Il a ordonné qu’un ou deux représentants par classe soient envoyés pour se réunir secrètement dans la salle du Conseil. En fait, nous y avons été convoqués peu de temps après notre arrivée ici.

Le mot-clé « Conseil des élèves » sortit de la bouche de Yagami.

Yagami — Les élèves de 2nde participant étaient Takahashi Osamu-kun et Ishigami Kyou-kun de la classe A, moi de la classe B, Utomiya Riku- kun de la classe C et Hôsen Kazuomi-kun et Nanase Tsubasa-san de la classe D. Pour un total de 6 personnes.

Si ce qu’il disait était vrai, c’était une information précieuse. Cela voulait dire que ces deux personnes de la 2nde C ne m’avaient pas abordé par hasard. Ce qui était le plus intriguant, cependant, était que le nom d’Amasawa n’apparaisse pas dans sa liste.

Yagami — L’examen spécial visait à faire expulser Ayanakôji-senpai de l’école.

Kushida — Eh ?! Faire expulser Ayanakôji-kun ?

Yagami hocha la tête devant la surprise de Kushida et continua.

D’après l’expression de Kushida, je pouvais comprendre qu’elle ne savait vraiment rien.

Yagami — La date limite est le début du 2ème trimestre. Tous les coups sont permis. Et théoriquement, nous ne pouvions en parler à personne. Cependant, comme Utomiya et moi étions les seuls participants de nos classes, nous avons été autorisés à pouvoir en parler à une autre personne de nos classes respectives pour que ce soit juste. Mais je n’en ai finalement parlé à personne. Utomiya l’a peut-être fait, lui, je ne sais pas.

En d’autres termes, 6 ou 7 personnes de leur année étaient au courant de cet examen spécial.

Yagami — Le président du Conseil Nagumo avait déclaré vouloir donner 20 millions de points à l’élève qui aller réussir l’expulsion !

Kushida — C-c’est beaucoup de points … Je… Est-ce que ce genre de chose est même autorisé ?

L’examen était une surprise pour Kushida qui venait d’en entendre parler. Jusqu’à maintenant, je me demandais à quel point je pouvais faire confiance à Yagami, mais il ne semblait pas mentir. Néanmoins, si des mensonges se révélaient, cela conduirait directement à la rupture de ma relation avec lui. Et si les intérêts de notre 1ère D venaient à être menacés, Kushida en serait également affectée.

Yagami — Il n’est pas étonnant que tu sois surprise, Kushida. En avril, nous n’avions pas encore une compréhension totale de l’école, mais maintenant c’est très clair. C’est un examen spécial anormal. C’est ce que j’en ai conclu, et c’est pourquoi je me suis arrangé pour te rencontrer ici.

L’explication était plus ou moins venue à sa fin, et Yagami prit une profonde inspiration tout en prenant sa tasse de thé.

Après avoir appris à propos de la prime de 20 millions de points sur ma tête, Kushida posa une question à Yagami.

Kushida — N’est-il pas un peu étrange que le président du Conseil des élèves mène seul cet examen spécial…?

Yagami — Oui. Je pense aussi que le problème réside dans la manière dont ça nous a été vendu. J’appelle cela un examen spécial, mais ce serait plus facile à comprendre si vous le considérez comme un défi que le président Nagumo a mis en place pour les élèves de 2nde.

Il était possible que Nagumo soit impliqué dans cette affaire, j’avais d’ailleurs orienté Horikita en ce sens. Cependant, juste au moment où je pensais qu’il n’allait pas révéler facilement son implication dans cette histoire, quelqu’un d’inattendu le fit à sa place.

Kushida — Pourquoi… Ayanakôji ? Est-ce le seul concerné ?

Yagami — De ce que je sais, il ne s’agit que d’Ayanakôji. Quant à savoir pourquoi c’est lui, je ne pense pas qu’il y ait de raison spécifique derrière cela. Le président Nagumo avait déclaré que la cible avait été choisie au hasard parmi les première. 1 chance sur 157.

Pour Yagami, qui ne connaissait pas les antécédents de Nagumo, ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait comprendre. Il ne pouvait qu’accepter que tout ça soit dû au « hasard ». Ce n’était pas comme si c’était impossible, après tout, mais avec tous les éléments en ma possession il était vraiment très peu probable que tout ça ne soit qu’une simple coïncidence.

Cependant, Nagumo était-il prêt à dépenser 20 millions rien que pour me faire expulser ? D’après nos échanges, jusqu’à présent, je ne pensais pas que c’était quelqu’un prêt à ça. Non, il en était parfaitement capable. Mais je ne pensais pas qu’il m’estimait déjà autant.

Moi — Même si le président du Conseil des élèves a conduit seul cet examen spécial, comment a-t-il pu préparer 20 millions de points ?

J’avais poussé Yagami à explorer d’autres possibilités.

Kushida — Oui. On dirait une blague… Je ne peux vraiment pas croire qu’il ait préparé 20 millions de points pour un examen dont on ne comprend même pas les tenants et aboutissants.

Même Kushida semblait dubitative face à un nombre aussi énorme quand bien même cette somme viendrait du président du Conseil des élèves lui-même.

Yagami — C’est vraiment beaucoup d’argent. Je sais maintenant à quel point il est difficile d’économiser autant de points. Cependant, à mon arrivée ici, il était président du Conseil en terminale et membre de la classe A… Il semblait donc plus digne de confiance qu’un l’élève moyen. Avec tout ça, j’avais la perception naïve qu’il aurait pu facilement accumuler tous ces nombreux points.

Même si le nombre de points avait diminué cette année, tous les 2nde recevaient 80 000 points à leur entrée à l’école en plus de pouvoir en gagner tous les mois. Les dortoirs étaient bien équipés et propres, et il y avait un centre commercial presque exclusivement réservé aux élèves. Il y avait des magasins partout. Cela sonnait presque comme une utopie, un coup à vous faire perdre la valeur de l’argent.

Yagami — En fait, j’ai déjà pu confirmer de mes propres yeux qu’il avait les 20 millions de points.

Il n’était pas surprenant qu’une personne comme Nagumo ait autant de points.

Kushida — Mais ne t’es-tu pas senti un peu mal de participer à un examen spécial qui n’a pas été officiellement reconnu par l’école ?

Yagami — Mis à part le contenu déplaisant de l’examen lui-même, il n’y a rien d’autre de mal à ce sujet. Je pense qu’à part moi, tous les autres ont bien accueilli  la chose  et l’on prit comme  un examen spécial légitime.

Kushida — Je n’ai jamais entendu parler d’un président de Conseil des élèves délivrant un examen spécial auparavant.

Yagami — Non, ce n’est pas parce qu’on faisait confiance au président du Conseil que nous participons à l’examen.

Kushida — Eh…?

Yagami — Lorsque qu’il avait annoncé l’examen, le directeur était également présent.

L’implication probable de Tsukishiro… Il était maintenant confirmé que Tsukishiro et Nagumo étaient derrière tout ça.

Yagami —  Dans cette situation, il est naturel que quelqu’un l’accepte comme un examen spécial sans aucun doute, n’est-ce pas ?

Kushida — Si même le proviseur était présent… Ouais, je suppose.

Un examen spécial pour faire expulser un élève… En théorie, toute personne saine d’esprit trouverait ça étrange. Cependant, la présence du directeur lui- même avait sûrement légitimé la chose.

Yagami — Ce sont toutes les informations dont je dispose.

Moi —   Bien que je sois reconnaissant que tu m’en aies parlé, tu t’exposes peut-être à un danger inutile en l’ayant fait.

C’était des informations utiles pour moi, mais ce n’était pas très bon pour Yagami.

Kushida — Yagami-kun, ça va aller ? Si cette conversation est exposée…

Yagami —  C’est bon, Kushida-senpai. Je n’ai entendu parler d’aucune sanction en cas de divulgation.

Yagami sourit sans inquiétude.

Yagami —  Je suis déjà prêt à être détesté par les 2nde, d’autant que je vais de toute façon affronter les autres classes un moment ou un autre.

Il semblait qu’il était prêt à les affronter. Yagami Takuya de la 2nde B était un combattant plus défensif, mais selon la situation, il était aussi du genre à frapper préventivement comme mesure de légitime défense.

Toutefois, je ne savais pas si Yagami était vraiment pleinement conscient de notre position. D’ailleurs, il y avait pas mal de gens concentrés dans la boutique. Une élève, jetait des regards dans notre direction de temps en temps. Vu qu’elle était juste derrière Yagami, il ne l’avait probablement pas remarquée. C’était Sakurako Tsubaki, de la classe C.

Au moment où nous avions gagné nos sièges, elle était apparue et avait réussi à assurer une bonne position de guetteur dans le café bondé. Puis elle sortit son téléphone et fit mine de parler à quelqu’un. Etais-je sa cible… Ou était- ce Yagami qui bavardait aimablement avec moi ? Quoi qu’il en soit, elle savait désormais que j’étais entré en contact avec Yagami. Que ce soit une coïncidence ou parce qu’elle nous suivait, ce n’était pas une situation favorable pour Yagami.

C’était le problème dans cette école : l’unité de lieu limitée faisait que c’était difficile d’échapper aux regards indiscrets. Sans mentionner que si une personne ne suffisait pas, une classe entière pouvait les soutenir dans leur surveillance. C’était la preuve qu’une bataille entre les 2nde se déroulait et que leur compétition devenait de plus en plus intense.

Yagami — Soit prudent, Ayanakôji-senpai. Il est tout à fait possible qu’il y ait d’autres élèves ayant enfreint les règles pour le dire aux autres, comme je le fais en ce moment.

Moi — En disant ça, tu penses que je devrais faire attention à quelqu’un en particulier ?

Yagami — Ouais. De manière générale, Hôsen-san de 2nde D est une personne dont il est nécessaire de te méfier. Son mépris total des règles est très problématique.

Il semblait que même les 2nde savaient à quel point un individu comme Hôsen était dangereux.

Yagami — Mais à part ça, il y a en réalité une autre personne… Yagami, en disant cela, hésita un peu.

Yagami — Oublie ça, on devrait s’arrêter ici.

Moi — Eh ? Pourquoi ? Je suis très inquiet d’un coup… Yagami sourit amèrement et dit.

Yagami — J’ai l’impression que ce n’est pas quelque chose que je devrais te dire, senpai. Si je te fournis une liste, vous allez en 1ère D tous être sur vos gardes avec eux et tout… Même si je pense qu’il est important que tu sois au courant, je pense que ça ne se fait pas trop non plus si je dévoile leur identité. Quoique je l’ai fait pour Hôsen.

Il est vrai que s’il mentionnait qui dans quelle classe était dangereux, Kushida et moi prendrions les précautions appropriées. Comme  avertir tous nos camarades de classe de se préparer en conséquence.

Yagami — En plus je ne suis pas tout à fait sûr, ce ne sont que mes déductions personnelles.

Même s’il était aussi leur adversaire, Yagami semblait vouloir se battre loyalement.

Yagami — J’essaierai d’enquêter lors du prochain examen spécial. À la limite, une fois que je serai sûr que cette personne est bien une menace, je te le dirai.

On dirait qu’il avait besoin de confirmer à quel point cet individu était dangereux avant de nous le dire.

Moi — Fais attention, Yagami-kun.

Yagami — Ouais. Aussi… À la fin de l’exam de l’île, je pourrai te rencontrer seul pendant un moment pour te parler, Kushida-senpai ?

Kushida — Ou-ouais… Bien sûr, à propos de quoi…?

Kushida fit mine de ne pas comprendre, mais même moi, qui étais peu doué avec ce genre de trucs, remarquait plus ou moins ce qui se passait. La façon dont Yagami regardait Kushida était différente de la façon dont on regarderait normalement son senpai.

Moi — En tout cas, tes informations sont précieuses, Yagami. Merci.

Yagami — Aucun problème. Je me sentais mal que tu sois le seul en désavantage, Ayanakôji-senpai.

Kushida — Je dois aussi te remercier, Yagami-kun, merci beaucoup.

Yagami — Tes paroles me font déjà plaisir ! Puis si Ayanakôji-senpai quitte l’école, ça va être très dur pour votre classe, Kushida-senpai. Je veux vraiment que tu sois diplômée en classe A.

Il n’y avait pas beaucoup de 2nde avec qui j’avais pu discuter autant.

D’habitude, j’étais sur mes gardes en approchant quelqu’un, me demandant s’il était ou non l’élève de la White Room. Mais parmi les 2nde que j’avais rencontrés jusqu’à présent, il était le plus naturel de tous. Il ne semblait rien vouloir de moi, au contraire il me fournissait des infos utiles.

Bien sûr, cela ne le lavait pas forcément de tout soupçon, mais s’il était de la White Room c’était un adversaire que je ne voulais pas affronter. Cependant, je doutais fortement que les personnes élevées dans un environnement pareil puissent devenir si sociables et si spontanées en aussi peu de temps.

Pour l’instant, je décidais de tirer le meilleur parti des informations que Yagami me donnait.

Yagami — Il y a encore plus de monde, maintenant que nous avons fini de parler. Je vais donc commencer à y aller.

Kushida — T’as un truc de prévu ?

Yagami — Non, je veux juste ne pas trop attirer l’attention des autres 2nde.

C’était la bonne chose à faire, même s’il était trop tard. Je le remerciai encore une fois, avant de le saluer. Après cela, je restai un peu avec Kushida.

Moi — Décidément, tu as un kôhai1 qui t’apprécie vraiment, Kushida !

1 Contraire de senpai. Se dit de quelqu’un faisant partie d’une année inférieure ou avec moins d’ancienneté en général.

Kushida — Eh bien, en ce qui me concerne, c’est un peu dommage. Ce n’est pas le genre de développement que je souhaitais.

Dit-elle en caressant le bord de sa tasse avec son index. Je n’avais rien dit, mais ce qu’elle pensait était évident. S’ils avaient obtenu leur diplôme du même collège, alors…

Kushida — Il sait aussi. Yagami-kun.

Kushida m’avait simplement dit ce que je voulais savoir.

Moi — Est-ce que ça va? Me dire quelque chose comme ça. Kushida — Cela ne fait aucune différence de toute façon.

Moi — En d’autres termes…

Kushida — Je vais devoir me débarrasser de lui le plus tôt possible.

Il y avait une étrange détermination dans ses yeux alors qu’elle me regardait en murmurant cela.

Yagami avait pourtant l’air de l’admirer, mais apparemment ce n’était pas suffisant pour le laisser s’en tirer. Je suppose qu’avoir connaissance de son passé était juste rédhibitoire pour entretenir une bonne relation avec elle.

Moi —  Il serait plus difficile d’éliminer quelqu’un d’une autre année, comparé à Horikita et moi.

Kushida — Tout dépend de comment tu t’y prends.

D’après son ton, cela sonnait comme si elle avait déjà un plan.

Kushida — Plus quelqu’un est arrogant et imbu de sa personne, persuadé de son excellence, plus c’est facile en fait. Et ça vous inclut Horikita et toi.

Moi — Hé… On avait pas convenu d’un cessez-le-feu ? Kushida — Seulement pour le moment.

Kushida avait l’air de ne pas lâcher prise. Enfin, ce n’était pas comme si j’étais assez naïf pour croire qu’elle était passée à autre chose.

Kushida —  Mais comme j’ai continuellement perdu contre toi, je vais me taire pour l’instant.

Après cela, elle poussa sa chaise et se prépara à partir.

Kushida — À plus tard, Ayanokôji.
Moi — Ouais, à toute !

Puisqu’il  n’y  avait  aucune  raison  de  la  pousser  à  rester,  je  la  regardai simplement partir.

Grâce à cette discussion, j’avais aussi pu apprendre que Kushida semblait préparer quelque chose en sous-marin.

4

Après que Kushida et Yagami soient partis, j’allais en direction de la supérette. Je ne voulais pas retrouver Keisei et les autres les mains vides.

Mais, surtout, je voulais aussi donner à la personne qui me suivait une chance de me contacter. Je décidai donc d’acheter des apéritifs et des boissons.

— Umm…

J’entendis un long bruit de bouche.

Alors que j’étais sur le point de payer, Tsubaki de la 2nde C, qui se tenait derrière moi, m’appela. Elle attrapa une sucette, probablement pour prétexter m’avoir rencontré par hasard en faisant une course.

Moi — Bonsoir Tsubaki. Que puis-je faire pour toi ?

Je demandai, sans mentionner l’avoir vue au café.

Tsubaki  —  J’aimerais te parler de quelque chose. Tu peux m’attendre dehors ?

Elle avait l’air ennuyée de devoir payer une sucrerie pour son petit cinéma.

Enfin, je fis comme elle dit, car après tout parler devant une caisse n’était pas pratique.

Après avoir attendu un peu, je ne la vis toujours pas sortir. En regardant bien, je vis qu’elle parlait au téléphone. Faire attendre quelqu’un comme ça, sérieux…

Tsubaki — Désolée de t’avoir fait attendre.

Tsubaki enleva l’emballage avec ses petits doigts et se dirigea vers le dortoir.

Moi — Alors, qu’est-ce que tu voulais me dire ?

Tsubaki  —  Il y a quelque chose qu’on voudrait te dire, c’est pourquoi je t’ai approché.

Qu’est-ce qu’elle voulait me dire? Je pensais qu’elle allait le dire tout de suite, mais elle se contenta de lécher sa sucette sans rien dire. Au lieu de faire attention à moi, il semblait qu’elle se préoccupait d’autre chose.

Moi — C’est Utomiya ?

Alors que je prononçais le nom de l’élève auquel je pouvais penser, Tsubaki arrêta de lécher sa sucette.

Moi — On dirait que j’ai raison.

Tsubaki — Il a dit qu’il arrive tout de suite.

La personne à qui elle parlait au téléphone au café était donc son camarade de classe, Utomiya. Dès que Tsubaki dit cela, Utomiya arriva aussitôt.

Après m’avoir vu, il hocha légèrement la tête et nous rejoignit.

Utomiya — Pardon de te déranger, comme ça…

Moi — De quoi veux-tu me parler ?

S’agissait-il de Yagami ou de l’examen spécial ?

Utomiya — C’est à propos d’Hôsen Kazuomi.

Mais de sa bouche sortit un nom d’élève auquel je ne m’attendais pas.

Utomiya  —  Ayanakôji-senpai. Lors de l’examen spécial d’avril, tu as fait équipe avec Hôsen.

Pour rappel, Tsubaki était à la recherche d’un élève de 1ère pour s’associer. Et m’avait demandé, mais j’avais refusé.

Utomiya — Je n’aurais jamais pensé que tu avais déjà un arrangement, avec Hôsen.

Moi — Qu’est-ce qui est si surprenant à ce sujet ?

Utomiya    —   Tu dois savoir à quel point 2nde  D est fermée à la coopération. Même pour cet examen de l’île, ils sont juste ingérables.

Hôsen devait pourtant savoir qu’il n’y avait rien à gagner à cet examen en s’isolant des autres classes. Cependant, il ne semblait pas ébranlé par ce fait et avait maintenu son attitude inflexible.

Moi — Et alors ?

Utomiya    —   Nous voudrions prendre Hôsen par surprise lors de l’examen sur l’île.

Son ton à l’origine poli devient vif, alors qu’il serrait fermement les lèvres.

Moi — Mais, ni le contenu ni les règles complètes des examens ne nous ont été précisés.

Utomiya — Eh bien… C’est vrai, il n’y a aucune garantie que nous serons autorisés à s’attaquer ou à tendre une embuscade à d’autres groupes. Cependant, comme il est confirmé que nous serons en concurrence les uns avec les autres, on devrait être en mesure de planifier quelque chose à l’avance.

Il n’y avait aucun problème avec ce raisonnement. Il était très logique que les groupes allaient se battre les uns contre les autres.

Utomiya — Hôsen n’a pas beaucoup de points privés en ce moment. En d’autres termes, s’il se retire de l’examen, il ne pourra pas payer pour éviter le renvoi, quand bien même il est en 2nde et qu’il bénéficie d’une pénalité plus légère que les première et terminale.

Dans ce cas, Hôsen Kazuomi allait être contraint de quitter la 2nde D. Moi — Essayes-tu de forcer l’expulsion de Hôsen ?

Utomiya — Oui. C’est exact. Utomiya répondit sans hésitation.

Moi — Tu peux me dire la raison ?

Utomiya — En classe C, un garçon qui s’appelait Hatano a été expulsé de l’école. Je pense que Hôsen a quelque chose à voir avec ça.

S’il pouvait donner des noms, il devait avoir rassemblé des preuves suffisantes.

Moi — Alors c’est une vengeance ?

Utomiya — Bien sûr, je mentirais si je disais que je ne le détestais pas. Néanmoins, le plus important est d’empêcher l’expulsion soudaine d’une autre personne.

Tsubaki — Oui. À cause à lui, notre classe a perdu 100 points.

Tsubaki mit le bonbon dans sa bouche et marmonna cela.

Moi — Je suppose que je connais la raison maintenant, mais quel est le rapport avec moi ?

Utomiya — Hôsen n’a formé aucune alliance avec des personnes extérieures à sa classe. Cependant, il a formé une équipe avec toi, Ayanakôji-senpai.

Donc il pensait pouvoir profiter d’une faiblesse de Hôsen en prenant contact avec moi.

À en juger par l’attitude d’Utomiya, il semblait vraiment qu’il voulait détruire Hôsen. Tsubaki ne semblait pas posséder de tel sentiment, mais il était évident qu’elle était plus ou moins d’accord. Ou sinon elle n’aurait pas aidé Utomiya à me contacter.

Utomiya — S’il te plaît, donne-moi un coup de main.

Moi — Je ne peux pas te donner de réponse catégorique alors qu’on ne sait même pas ce que va être l’examen.

Utomiya — Alors, peux-tu garder cela à l’esprit ? On est prêts à te payer une somme importante de points si tu arrives à faire expulser Hôsen de cette école.

Il ne parlait que de considérations économiques, mais il y avait autre chose qu’il n’avait pas envisagé.

Moi — N’as-tu pas considéré que je puisse être ami avec Hôsen ? Vu que nous avons travaillé ensemble, il est naturel de supposer que nous avons ce genre de relation. Tu ne penses pas que je puisse juste lui répéter ce que tu viens de me dire ?

Dans tous les cas, il avait révélé ses plans de façon imprudente.

Utomiya — Ah ça…

À ce moment, Utomiya tourna son attention vers Tsubaki pour la première fois. La sucette devenait plus petite et Tsubaki semblait ne porter attention à rien autour d’elle. Elle continuait de fixer sa sucette. Je ne savais pas si elle avait remarqué que nous la regardions tous les deux.

Après un court instant, elle dit.

Tsubaki — Cette blessure à la main gauche… Ce n’est pas après t’être battu avec Hôsen ?

Elle lécha la sucette avec le haut de sa langue en disant cela.

Moi — Sur quoi tu te bases ?

Tsubaki — Parce qu’on visait également les 20 millions de points.

Elle admit cela sans une once d’hésitation.

Moi — Je vois. Vous participez aussi à ce test spécial, huh ? C’est pourquoi vous m’aviez précédemment approché comme si vous recherchiez un partenaire.

Même si Yagami m’avait déjà informé à ce sujet, je fis mine de ne pas le savoir. De l’autre côté, Tsubaki n’avait pas non plus mentionné mon contact avec Yagami.

Tsubaki — C’est vrai.

Moi —  Mais même si j’avais fait équipe avec Tsubaki, vous n’auriez toujours pas pu me forcer à quitter l’école.

Même s’il est vrai que j’aurais été expulsé si Tsubaki avait abandonné l’examen, elle aussi.

Tsubaki — On ne peut pas répondre à cela.

Jusqu’à présent, je pensais qu’Utomiya était celui qui était à l’initiative de cette rencontre. Dans l’état actuel des choses, cela ne semblait pas être le cas.

Utomiya — Je m’excuse pour ça. On a déjà renoncé à la prime. Moi — Pourquoi donc ?

Utomiya — Si on te fait expulser, la nouvelle se répandra dans toute l’école. Devenant des ennemis de la 1ère D. Recevoir la haine des personnes qui voient leurs camarades partir est quelque chose auquel il faut s’attendre.

Utomiya ne s’en était rendu compte qu’après que son ami Hatano ait été contraint de partir en raison des actions de Hôsen.

Moi — Alors ne serait-ce pas la même chose si Hôsen était expulsé ?

Utomiya — Surtout que tous les élèves de 2nde D ont peur de Hôsen. Au contraire, il y a beaucoup d’élèves qui ne le regretteraient pas.

On pouvait donc faire absolument tout ce qu’on voulait tant que c’était socialement validé par la majorité.

Utomiya  —  Quoi qu’il en soit, souviens-toi bien de ça. La seule chose qui nous importe, c’est de vaincre Hôsen.

Après avoir souligné à nouveau cette partie, Utomiya et Tsubaki partirent, se dirigeant vers le dortoir.

Même si on se rencontrait pour la deuxième fois maintenant, je savais toujours aussi peu de choses sur leur classe. Et donc encore moins sur leur possible relation avec l’élève de la White Room.

Pour le moment, je restai donc vigilant en gardant à l’esprit ce qu’ils disaient sur Hôsen.

.

5

Malgré qu’elle ait rejoint le Conseil des élèves, Horikita n’avait pas vraiment pu me fournir de nouvelles informations. Mettant de côté les opinions personnelles de Nagumo, le Conseil semblait fonctionner comme d’habitude.

Une semaine avant la date limite pour la formation des petits groupes, toutefois, je fus appelé par le vice-président Kiriyama. Ce dernier avait essayé d’arrêter le carnage de Nagumo en soutenant Horikita Manabu, l’ex-président du Conseil qui avait été diplômé l’année dernière, mais la situation ne s’était pas améliorée et le temps était compté.

Peut-être avait-il renoncé… Je ne m’attendais donc pas à ce qu’il veuille me voir à ce stade-là. Mais pourquoi m’appeler en plein jour, en semaine, après les cours ? La discrétion aurait voulu qu’il fasse plutôt ça tard le soir ou très tôt le matin. S’il voulait agir avec prudence, il l’aurait fait ainsi.

Cependant, j’acceptai sa proposition sans rechigner, après tout je n’avais rien d’autre à faire. Ainsi donc, après les cours, je retrouvais Kiriyama au centre commercial Keyaki.

Kiriyama — T’es là, enfin.

Moi — Qu’est-ce que le vice-président veut de moi ?

Kiriyama  —  Ne soit pas si pressé d’en finir, ça va prendre un peu de temps aujourd’hui.

En disant cela, Kiriyama débuta.

Kiriyama — Le grand examen de l’île arrive à la fin du mois. T’es prêt ?

Je pensais qu’il voulait me parler du Conseil des élèves, alors j’étais surpris quand il avait entamé sur l’examen spécial.

Moi — J’ai le sentiment d’avoir fait tout ce que j’ai pu. Et toi ?

Kiriyama — J’ai formé un groupe de trois sans personne de la classe A.

C’était pour réduire l’écart entre la classe A et les autres classes et faciliter les choses. En effet, pour les terminale, la différence de points de classe entre la classe A et les autres était bien plus grande qu’en 1ère. S’il restait une possibilité de renverser cette situation, alors il valait mieux pour les classes de rester entre elles.

Kiriyama — Je sais ce que tu dois penser. Si la Terminale B voulait atteindre la classe A, alors on n’aurait dû former des groupes qu’avec des gens de notre classe. Puis continuer comme ça pour les autres examens. Mais ce n’est pas réaliste.

Si des miracles comme ceux-ci se produisaient si souvent, ils n’auraient pas été dans cette situation délicate en premier lieu.

Kiriyama — Je veux personnellement combattre Nagumo dans cet examen spécial.

Moi — Une bataille personnelle, huh.

Kiriyama — Cela fait longtemps que nous avons perdu la bataille avec Nagumo et sommes tombés en classe B. Après quoi, Nagumo est devenu le président du Conseil et a pris le contrôle de toute son année, et finalement de toute l’école. On peut dire que la bataille des classes a déjà été décidée.

Moi — Je pensais la même chose.

La raison pour laquelle la plupart des Terminale suivaient Nagumo était parce qu’ils avaient abandonné leurs objectifs d’atteindre la classe A.

Kiriyama — Mais en me basant sur ma propre évaluation, je ne pense pas être plus faible que Nagumo.

L’élève de Terminale B, Kiriyama, avait reçu des évaluations élevées sur l’OAA. Avec une évaluation globale supérieure à B +, il était compréhensible qu’il ait confiance en ses capacités. Cependant, la capacité globale de Nagumo était encore plus élevée que la sienne, on pouvait donc dire que l’attitude tumultueuse de Nagumo était en phase avec sa force.

Néanmoins, l’OAA ne disait pas tout des capacités personnelles. Non seulement il y avait des élèves qui n’étaient pas en mesure de montrer leur plein potentiel, mais il y en avait avec une vivacité d’esprit qui ne pouvait pas être quantifiée numériquement. Enfin, il y avait aussi ceux qui avaient des talents ne pouvant pas être pris en compte par l’OAA.

Si Kiriyama pensait pouvoir prendre Nagumo dans un combat en un contre un, il avait probablement une chance de gagner.

Kiriyama — On peut former un grand groupe de six personnes maximum toute classe confondue. Pour gagner, on se doit d’avoir un œil sur les talents et les capacités des gens qui se joignent à nous. Sur cet aspect, je ne pense pas que je puisse perdre contre Nagumo.

Même si cet examen spécial était une bataille entre les promos, il contenait également des éléments qui permettaient de se battre entre personnes de son année.

Cet examen était l’une des rares opportunités restantes pour Kiriyama.

Moi — Je comprends ce que tu veux dire, mais est-il vraiment nécessaire de me le dire spécifiquement ?

Qu’est-ce qu’il gagnait à me dire tout ça ?

Kiriyama — Je ne veux pas que tu sois sur mon chemin.

Moi — Je ne suis pas intéressé par ton duel avec le président de toute façon.

Kiriyama — Je le sais, mais ce que j’essaie de dire, c’est que je ne veux pas être distrait par des intrus.

Moi — Des intrus ?

Kiriyama —  Je fais référence à Horikita Suzune, qui vient de rejoindre le Conseil des élèves.

Moi — Je vois. On dirait qu’elle est sur ton chemin, mais je tiens au moins à te dire que j’ai envoyé Horikita Suzune au Conseil pour respecter le souhait de son frère, l’ancien président.

Peut-être que ce genre de chose n’avait plus d’importance pour Kiriyama. Pour être sûr, je le lui disais ouvertement.

Kiriyama — Est-ce vraiment utile désormais ? Ce n’est pas comme si Nagumo en avait encore pour très longtemps à la présidence. La seule chose qu’il reste à faire est de le vaincre.

Moi — Mais vas-y, je t’en prie !

Je comprenais un peu son raisonnement. Il voulait tenter le tout pour le tout dans un ultime duel, sans être gêné. Mais qu’est-ce que cela avait à voir avec moi ?

Kiriyama — Tu voulais que la sœur de Horikita Manabu rejoigne le Conseil pour surveiller Nagumo, n’est-ce pas ?

Moi — Je mentirais si je te disais que non. Mais il n’y avait pas que ça. Tout comme Horikita l’avait dit devant le président Nagumo, c’était pour suivre les traces de son frère.

Kiriyama  —  Cela ne revient-il pas, pour elle, à affronter Nagumo ?  Moi — Si Horikita finit par le considérer comme un obstacle, en effet.

Kiriyama — Non, ça va pas le faire… Oublie Nagumo, tu n’arriveras à rien de cette façon.

Son discours était contraire à celui qu’il tenait autre fois. Comme si la boucle était bouclée.

Cela ne signifiait rien pour moi, mais j’avais le désir de voir personnellement Nagumo en action. Si Horikita jugeait toutefois les actions de Nagumo mauvaises, j’avais bien peur qu’elle lui fasse face directement. Mais c’était un peu étrange que Kiriyama me dise de ne rien faire d’inutile.

Moi — Je me souviendrai de ça, vice-président.

J’écoutais ses conseils tout en prévoyant de survoler la question avec une réponse insouciante.

Kiriyama montra un air de mécontentement, probablement à cause de ma réponse sans conviction.

Kiriyama — Pour le dire poliment, ne fais rien. Moi — J’ai été on ne peut plus clair non ?

Kiriyama   —   Alors, tu promets de ne rien faire. Puis-je l’interpréter comme ça ?

Moi — Comment tu l’interprètes est ton choix, mais je n’ai fait aucune promesse.

Alors que la conversation se poursuivait, la voix normalement calme de Kiriyama commença à s’élever.

Kiriyama — Nagumo était plus ou moins conscient de ce que je faisais avec Horikita-senpai. Mais comme j’avais suivi ses ordres, il était resté calme et avait simplement observé ce qui se passait. C’est déjà une galère d’avoir la petite sœur dans les pâtes, donc si t’arrêtes pas de te mêler de ça…

Moi — Es-tu en difficulté, vice-président ? Kiriyama — …Ouais.

C’était pourquoi il m’avait appelé, pour me dire ceci spécifiquement. En surface, c’était comme s’il s’inquiétait pour nous.

Cependant, la vérité était qu’il se protégeait, mettant sa sécurité avant tout. Bien sûr, c’était tout à fait rationnel. Je ne voulais pas m’immiscer dans la relation entre Nagumo et Kiriyama, dans laquelle le vainqueur et le perdant avaient déjà été décidés.

Moi — L’idée de Nagumo, celle dans laquelle n’importe qui peut être diplômé de la classe A. Tu veux cette chance.

Kiriyama — Eh Bien…

C’était le point de vue de Horikita Manabu de continuer avec cette idée que les gens étaient liés à leur classe, jusqu’à la fin. Non, je devrais dire que c’était la politique de l’école jusqu’à l’année passée. Mais en se basant uniquement sur cela, il n’y avait aucune chance de vaincre la Terminale A dirigée par Nagumo.

En soit, Kiriyama semblait s’être résigné à finir en classe B. Cependant, s’il suivait la politique de talent individuel promue par Nagumo, sa position pouvait changer. Autrement dit, si Kiriyama était suffisamment fort individuellement, il pouvait peut-être passer à la classe A.

Bien qu’il ait dit qu’il voulait rivaliser avec Nagumo dans l’examen de l’île, il voulait au final juste essayer de gagner des points privés et occuper les premières places. C’était juste une plus jolie excuse pour garder Horikita et moi hors de son chemin. Il n’avait plus l’intention de défier Nagumo.

Kiriyama — Est-ce vraiment si étrange… Vouloir obtenir un diplôme en classe A.

Ce n’était vraiment rien d’anormal, mais Kiriyama ne voulait pas parler. Il essayait juste de protéger sa dignité.

Kiriyama — Quel est l’intérêt de finir dans une classe autre que la classe A, en étant dans cette école ? Je n’emprunterai pas la même voie que ceux qui ont du talent mais qui ont abandonné le combat. Je ne coulerai jamais avec la classe B, qui est pleine de personnes bizarres et incompétentes.

Si Manabu-senpai avait entendu ces mots, il en aurait été déçu. Mais Kiriyama était conscient de sa propre impuissance, alors son discours était-il si incohérent ?

Kiriyama  — Quoi qu’il en soit, tu devrais avoir compris ce que je veux dire maintenant.

Moi — Je comprends. Quand Horikita a rejoint le Conseil, elle était supposée être présentée aux autres membres plus tard. Mais tu es venu plus tôt, vice-président et j’en connais la raison.

Il craignait que Horikita et moi ne tentions quelque chose.

Kiriyama — Dis ce que tu veux-

— Kiriyama.

Alors qu’on parlait, une voix se fit entendre. Bien que le nom de Kiriyama fut appelé, il ne réagit pas immédiatement.

— Kiriyama. Tu ne m’entends pas ?

Encore une fois, mais cette fois, la voix devint plus forte.

Kiriyama — La poisse…

Après avoir dit ça à lui-même, il se tourna à contrecœur en direction de la voix, avec une subtile expression de dégoût.

La fille qui était assise sur le banc était en Terminale également. Elle croisa les jambes et posa ses mains derrière le banc, d’une manière détendue. En se souvenant de son visage, le nom et diverses capacités indiquées dans l’OAA…Kiryuuin, de Terminale B.

Kiriyama — Qu’est-ce que tu me veux ?

Face à sa propre camarade de classe, l’expression mécontente de Kiriyama ne bougeait pas. Il semblait que les deux ne s’entendaient pas très bien.

Kiryuuin —   Fufu. Tu étais avec un kôhai intéressant, alors je disais bonjour.

Kiryuuin dit cela, puis tourna son attention vers moi.

Kiryuuin — Ayanakôji Kiyotaka, c’est ça ? J’ai entendu dire que tu es devenu célèbre après avoir obtenu un score parfait à un test de maths difficile.

Kiriyama — Ce ne sont pas tes affaires, Kiryuuin.

Avant même que je ne puisse parler, Kiriyama éleva un peu la voix et dit cela. Kiriyama s’éloigna de Kiryuuin, essayant de forcer notre départ.

Kiriyama — Que fais-tu, Ayanakôji ? On y va.

Me dit-il, bien que je ne voulais pas partir, moi.

Kiriyama  —  Tu n’obtiendras rien avec une personne de ce genre, tu sais ?

J’étais pris entre deux aînés. Qui écouter ? Pour être honnête, je ne voulais écouter ni l’un ni l’autre.

Kiriyama — Rester avec toi est sans intérêt.

Kiryuuin —   Ayanakôji est celui qui devrait décider ça, non ? Kiriyama, tu ne peux pas partir plus vite ?

Kiryuuin se moqua de lui tout en maintenant sa posture provocante.

Kiryuuin — Aimerais-tu avoir une conversation fascinante avec moi ? Kiriyama — … !!

Ce n’est pas qu’il la prenait de haut, mais en fait il n’avait pas l’air d’avoir apprécié son ingérence dans notre conversation.

Kiriyama — Tu peux ignorer cette fille.

Il intensifia son ton pour me prévenir.

Moi —  Elle est en Terminale, comme toi. Ce ne serait pas très correct, n’est-ce pas ?

Kiriyama  —  … Cette fille est Kiryuuin, une élève de classe B, donc ma camarade de classe.

Moi —   J’ai vu ça dans l’OAA. C’est une élève avec de très bonnes aptitudes, n’est-ce pas ?

Kiriyama — C’est juste une bonne élève, mais Kiryuuin n’a personne pour la supporter, contrairement à Nagumo. Elle n’a même pas un seul ami.

C’était pourquoi Kiriyama disait que l’ignorer ne causerait aucun problème.

Kiryuuin — Cesse de me louer comme ça, j’en suis gênée !

Il ne la complimentait pas du tout, mais Kiryuuin rigola audacieusement.

Kiriyama — Une sorte de Kôenji, ton camarade de classe, au féminin. Toutes ses paroles et ses actions, si tu la prends au sérieux, te feront perdre du temps.

Je ne m’attendais pas à ce que son nom soit évoqué ici. D’une certaine manière, Kôenji Rokusuke était quelqu’un qui avait une personnalité très singulière. Je pensais qu’il n’y en avait pas deux comme lui. Même si j’étais intéressé, j’avais donc également fini par penser qu’il valait mieux ne pas m’impliquer avec elle.

Cependant, les capacités académiques et physiques de Kiryuuin étaient toutes deux notées A +. Elle était la seule élève à exceller en même temps dans ces deux catégories. Sa contribution sociale était un C + toutefois, ce qui n’était pas si bas, et son seul défaut était l’adaptabilité dans lequel elle avait un D.

Si on se contentait simplement de ses notes sans le facteur social, alors elle était probablement la meilleure élève de l’école.

Kiryuuin — Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu ne viens pas ? Moi — Qui ça, moi ?

Kiryuuin —  Si tu ne viens pas, alors je me lèverai. Mais est-ce que Kiriyama est d’accord avec ça ?

Kiriyama — … C’est à cause de ce genre de personne que je ne veux pas me fier à la classe B.

Dit Kiriyama à voix basse.

Moi — Ne pourrais-tu pas t’opposer à Nagumo, vu que tu as ce genre de camarades de classe exceptionnels ?

Kiriyama — Je t’ai dit qu’elle était de la même espèce que Kôenji. Irrécupérable, incorrigible. Au cours de ces trois années, elle n’avait pas contribué une fois à la classe, en dehors de ses notes. Elle agit toujours seule. Même si elle vit parmi nous, c’est une extraterrestre dans la classe.

Il était vrai que même si elle avait maintenu son excellence dans l’OAA, je n’avais jamais entendu son nom de la bouche des autres. Si elle avait été quelqu’un dont Nagumo ou Manabu-senpai se préoccupaient, il n’aurait pas été étrange d’entendre parler d’elle.

Kiryuuin — Merci pour les compliments, Kiriyama. Kiriyama — Huh !?

Kiryuuin, qui s’était levée du banc, chuchota à l’oreille de Kiriyama.

Elle était relativement grande, dépassant les 1m70. On pouvait dire, rien qu’en la regardant, qu’elle était plutôt robuste, reflétant sa capacité physique. Il y avait vraiment une fille comme ça en Terminale ? Je repensais aux mots de Kiriyama à l’instant, où il disait qu’il ne voulait pas sombrer avec sa classe pleine de gens « bizarres et incompétents ». Cette Kiryuuin était probablement dans la première catégorie.

Kiriyama — Si tu veux dire quelque chose, dis-le rapidement.  Kiryuuin — Bien sûr, je vais le faire. Mais t’es sur mon chemin, Kiriyama. Kiriyama — …Fais ce que tu veux. Je me casse.

Il semblait qu’il ne voulait pas être avec Kiryuuin, alors Kiriyama commença à partir.

Kiriyama — Oublie pas ce que je viens de dire, Ayanakôji. Selon la situation, je pourrais devenir ton ennemi.

J’avais reçu un avertissement du vice-président.

Normalement je l’aurais suivi. Mais là je faisais face à la fille de Terminale B, Kiryuuin.

Kiryuuin — Que faisons-nous, debout ? Pourquoi ne pas s’asseoir ? Moi — Bien sûr…

Kiryuuin m’invita à m’asseoir sur le banc. J’espérais être bientôt libre.

Moi — Alors, qu’est-ce que tu voulais me dire ?

Kiryuuin — N’importe quoi. Tant que c’est assez pour que je puisse déterminer qui tu es.

Moi — Déterminer ? Le vice-président Kiriyama disait que tu ne contribuais pas à ta classe, Kiryuuin-senpai. Cela signifie que tu n’es pas intéressée par ce qui arrive à tes camarades de classe, hein ?

Kiryuuin — Être intéressé et coopérer sont deux choses complètement différentes, n’est-ce pas ? Il y a des gens intéressants dans ma classe, et parfois je veux avoir une conversation amicale avec eux, tout comme ce que je fais avec toi en ce moment.

Je vois. C’était donc ça.

Kiryuuin — Je ne suis pas intéressée par le système de l’école qui est de viser la classe A. Bien que le principal argument de vente de l’école soit qu’on puisse aller dans l’université de notre choix et trouver un emploi où on le souhaite, je pense pouvoir réaliser tout ce que je veux avec mes propres capacités. J’ai simplement choisi de venir dans cette école sur un coup de tête.

D’après ses paroles, elle semblait en effet très similaire à Kôenji. Elle avait une confiance absolue en elle. En outre, c’était justifié puisqu’elle avait un A+ à la fois en Capacité Académique et Physique.

Moi — Aurais-tu quand même choisi cet endroit si tu avais su, avant de venir, que la structure de cette école était centrée sur la coopération ?

Kiryuuin — Sans même tenir compte de ça, j’aime cette école. En fait, je n’ai rien eu à redire à propos de la vie ici depuis mon arrivée. Le système de points est aussi très plaisant.

Kôenji semblait également aimer cette école en profitant de tous ses avantages au maximum. Il n’était pas nécessaire de s’accrocher à l’objectif de la classe A quand on était sûr d’être assez bon personnellement pour s’en sortir après son diplôme.

Moi — Il semble que ça ne te dérange pas d’être détestée par les autres. Kiryuuin — Les jugements des autres n’ont pas d’importance pour moi.

Kiryuuin donna une réponse simple accompagnée de rires étranges.

Kiryuuin — Je voulais te demander quelque chose, mais à l’inverse c’est toi qui me pose des questions.

Comme pour passer de la défense à l’attaque, Kiryuuin me posa une question.

Kiryuuin — Il est temps que tu me parles un peu de toi.

Moi — Pourquoi moi ? De nombreux élèves sont aussi excellents dans leurs études.

Kiryuuin — Juste l’intuition. Mon instinct me dit que la personne en face de moi n’est pas une personne ordinaire.

Faire confiance à son instinct sans aucun fondement… J’aurais vraiment pu la confondre avec Kôenji si je fermais les yeux.

Kiryuuin — As-tu l’intention d’obtenir la première place à l’examen de l’île ?

Moi — Il n’y a aucun élève qui ne veut pas être le premier. Sauf peut- être toi, Kiryuuin-senpai.

Kiryuuin — Laissant de côté la première place, je fais partie de ceux visant le haut du classement. Si j’obtiens une haute position, je peux obtenir des points privés. Je suis du genre à dépenser tout ce que j’ai, donc je suis toujours à court d’argent.

Les  points  de  classe  et  les  points  de  protection  étaient  d’importance secondaire pour elle.

En fin de compte, Kiryuuin ne passait l’examen que pour elle et pour les points privés.

Kiryuuin — Nagumo et Kiriyama visent évidemment la 1ère place, et il semble qu’il y ait des kôhai compétents, n’est-ce pas ? Le prochain examen spécial déterminera le meilleur élève de l’école.

Moi — Cela semble être le cas.

Ce dont on avait besoin ne se limitait pas uniquement aux capacités académiques et physiques. Si c’était une bataille où l’on devait donner tout ce que l’on avait, alors ce qu’elle a dit était vrai.

Kiryuuin —  Que mon intérêt pour toi disparaisse ou non dépendra de ce que tu feras lors de l’examen de l’île.

Moi — Au contraire, j’espère que cet intérêt disparaîtra.

Kiryuuin — Je vois. Tu dis des choses bien intéressantes. J’ai hâte de te combattre, Ayanakôji.

Sur ce, Kiryuuin me fit signe de partir comme si elle chassait un animal errant.

Moi — Je vais donc prendre congé.

Bien que j’aie rencontré une étrange Terminale, une chose était certaine : si je voulais obtenir une place supérieure lors du prochain examen spécial, j’allais devoir vaincre Kiryuuin. Et cela pouvait s’avérer encore plus difficile que de coucher Nagumo et Kiriyama.

6

Après le départ d’Ayanakôji, Kiryuuin restait où elle était. C’était sa routine quotidienne de prendre du bon temps.

Dans son champ de vision apparurent soudainement des cheveux blonds ondulés qu’elle avait pris l’habitude de voir. À côté de lui se tenait Kiriyama, le vice-président du Conseil des élèves, qui venait pourtant de partir.

Kiryuuin — Hey hey, le chien fidèle est revenu avec son maître eh ? Kiriyama — Quoi…?

Kiryuuin — Si tu te mets en colère pour ça, alors ça veut dire que tu sais de quoi je parle. Je n’avais pas précisé qui était le maître et qui était le chien, pourtant… Je constate simplement du point de vue d’un regard extérieur qui ne sait rien. Pourquoi ? Parce que celui qui est parti et qui est revenu, c’est toi, Kiriyama, et ça correspond bien à l’image d’un bon toutou.

Kiryuuin dit cela encore une fois à Kiriyama qui s’approchait et à Nagumo qui se tenait à côté.

Kiriyama — Ta gueule…

Kiryuuin — Quelle bouche vulgaire, Kiriyama. Ça ne correspond pas à l’image d’un vice-président sérieux.

Kiriyama —  Nagumo, tu perds ton temps avec cette nana. Tu le sais, n’est-ce pas ?

Kiryuuin — Il a raison. Alors pouvez-vous tous les deux disparaître de ma vue maintenant ? C’est une perte de mon précieux temps.

Kiriyama — Mais pour qui tu te prends ? C’est toi qui… Nagumo — Kiryuuin, ne te moques pas de mon cher camarade.

Nagumo  tapota  l’épaule  de  Kiriyama  et  l’interrompit,  forçant  Kiriyama  à s’éloigner un peu. Il se tint devant Kiryuuin.

Kiryuuin — Un cher camarade ? Ça sonne tellement creux venant de ta bouche.

Nagumo — C’est juste ton imagination.

Kiryuuin — Eh Bien. Qu’est-ce que le président du Conseil veut de moi

? Je pensais ne jamais te revoir.

Nagumo — Si possible, je ne veux pas non plus rester ici plus longtemps que nécessaire.

Sur ce, Nagumo s’assit de force à côté de Kiryuuin.

Nagumo   —  Tu es belle mais sans charme, et je n’ai pas beaucoup d’intérêt pour ce genre de femme.

Kiryuuin —  J’ai du charme. C’est juste que je n’ai pas encore rencontré d’homme capable de le voir ou de m’aider à le ressortir.

Nagumo — S’il y a un homme qui peut faire ressortir ton côté charmant, j’aimerais le rencontrer.

Kiryuuin — Moi aussi. Mais en mettant de côté tes goûts personnels, pourquoi ne suis-je pas populaire ?

Nagumo  —  Les femmes avec des capacités trop élevées sont difficiles à gérer. Malheureusement, je n’aime pas non plus ce type.

Kiryuuin — Je vois, si c’est le cas, je ne pourrai jamais répondre à tes standards. Si être trop excellente est la raison pour laquelle je n’ai pas trouvé de petit ami, alors je comprends.

Après quelques plaisanteries insignifiantes avec Kiryuuin, Nagumo alla droit au but.

Nagumo — J’ai entendu quelque chose de Kiriyama. Je n’aurais jamais pensé que quelqu’un qui n’était intéressée par personne, que ce soit Horikita-senpai ou moi-même, s’intéresserait à Ayanakôji. J’ai été surpris en entendant cela.

Kiryuuin — Est-ce pour cela que tu es venu me voir? Le président du Conseil semble avoir trop de temps libre.

Nagumo — J’ai terminé mon travail administratif, donc j’ai en effet beaucoup de temps libre.

Kiryuuin — Tu sembles avoir mal compris quelque chose. Je ne suis pas une personne qui ne se soucie pas des autres, Nagumo. Je parle juste aux gens qui m’intéressent. Il fut un temps où je m’intéressais à toi et à Horikita Manabu.

En disant cela, Kiryuuin caressa doucement les extrémités de la frange de Nagumo.

Kiryuuin — Tes cheveux sont bien entretenus. Je sais que t’en prends encore mieux soin que moi qui suis de la gent feminine. Je suis sûre que tu es extrêmement populaire, président. Comment s’est passée ta vie amoureuse ces trois dernières années ?

Nagumo — Quelqu’un qui n’a jamais été en couple auparavant peut-il comprendre les principes fondamentaux de l’amour ?

Kiryuuin — C’est vrai que je n’ai jamais été en couple, mais il n’y a pas de quoi avoir honte. Je devrais plutôt dire que cela augmente ma valeur non ?

Nagumo — Comme toujours, ta façon de penser est plutôt étrange.

Une   conversation     dénuée    de   sens    recommença,     mais    Nagumo    revint immédiatement au principal sujet.

Nagumo — Alors… Ayanakôji ? Est-ce qu’il vaut la peine de garder un œil sur lui ?

Kiryuuin — C’est un kôhai trop mignon, j’ai juste échangé quelques mots avec lui.

Nagumo — C’est tout ? Alors est-ce que ça veut dire que tu ne t’en soucies plus ?

Kiryuuin — Je vais le laisser en attente pour le moment. Nous avons eu un face à face, mais je n’ai pas pu saisir ses véritables motivations. Bien que ce n’est pas dur en soit, il était au moins plus intéressant que toi, le président du Conseil, pour qui j’ai perdu tout intérêt.

Nagumo — Tu es la seule personne en Terminale à pouvoir me dire des choses aussi irrespectueuses.

Puis Nagumo rapprocha sa bouche de l’oreille de Kiryuuin et murmura.

Nagumo — Si tu te penses meilleure que moi, alors laisse-moi te remettre à ta place, d’accord ?

Nagumo la défia à l’examen de l’île.

Kiryuuin — Au moment où tu perdras, disparaîtra quelque chose d’incommensurable, président. Cependant, il semble que tu aies mal compris quelque chose. Je ne te sous-estime pas. Je n’ai pas les compétences en leadership que toi ou Horikita Manabu possédez. Je ne suis pas non plus douée pour les relations. En fait je n’ai jamais eu quelqu’un que je pourrais considérer comme un ami, encore moins comme un ami proche. Tu le sais, pas vrai ?

Nagumo éloigna ses lèvres de son oreille, ennuyé.

Kiryuuin — Cependant, si on prend en compte d’autres éléments, c’est différent.

Bien qu’il ait éloigné sa bouche de son oreille, la distance entre leurs visages était inférieure à 40 centimètres.

Kiryuuin regarda Nagumo avec ses yeux perçants.

Nagumo — Es-tu en train d’insinuer que je suis inférieur à toi sur d’autres points ?

Kiryuuin —  Eh bien, penses-tu vraiment qu’il n’y a vraiment rien où tu m’es inférieur à moi ?

Nagumo — Je t’ai donné plusieurs chances de le prouver, mais jusqu’à présent, tu n’as rien fait, et par conséquent tu as fini en classe B.

Jusqu’à maintenant, Nagumo avait concouru avec la classe de Kiriyama à plusieurs reprises lors des examens spéciaux précédents. Cependant, Kiryuuin n’avait jamais aidé. La classe A était donc devenue l’actuelle classe D.

Kiryuuin — Certes, si tu ne regardes que les résultats, j’ai échoué lamentablement.

Kiriyama fixa simplement Kiryuuin, qui parlait gaiement, mais n’interféra pas avec leur conversation.

Nagumo — Eh bien, je sais que tu n’es pas le genre de personne qui se soucie beaucoup d’être en classe A ou B.

Marquant la fin de leur conversation, Nagumo se leva.

Nagumo —  Désolé d’avoir été une nuisance, Kiryuuin. Profite du reste de ta vie scolaire.

Nagumo la quitta avec ces mots, se préparant à partir.

Kiryuuin —  Même si j’ai dit que je mettrais son évaluation en suspens, je pense que c’est un élève intéressant.

Nagumo — Quoi ?

Kiryuuin — Tu voulais des réponses sur Ayanakôji, n’est-ce pas ?

L’une des raisons pour lesquelles il s’était approché était de découvrir ce que Kiryuuin pensait d’Ayanakôji.

Nagumo — Intéressant ? Je pense que c’est beaucoup dire.

Kiryuuin se mit à rire en voyant que le poisson avait mangé l’appât.

Kiryuuin — Il y a un dicton, qui dit qu’un prédateur ne révèle pas ses crocs, non ? Il semble avoir obtenu un score parfait sur un test difficile.

Nagumo — Il y a des gens qui détestent être sous les feux des projecteurs, cachant leurs talents. Cependant je les ai tous vaincus et ils n’étaient pas très intéressants.

Après  avoir  dit  cela,  Nagumo  tourna  son  attention  vers  Kiriyama,  qui l’attendait.

Kiryuuin — Si je devais dire, c’est son aura. Je sens qu’il a une aura différente de toi et de Horikita Manabu.

Nagumo — C’est bien abstrait ce que tu me dis. Kiryuuin — Alors pourquoi ne pas le tester ?

Nagumo — Bien sûr, c’est ce que je pense faire. Lors du prochain examen sur l’île, je pourrais peut-être voir sa vraie force.

Kiryuuin — Tu sembles t’ennuyer depuis le départ de Horikita Manabu. Alors ce kôhai devrait être un bon compagnon de jeu pour toi, eh ? Si tu es vraiment sérieux, tu obtiendras certainement la première place du prochain examen.

Nagumo — Bien sûr, je serai 1er. Ou peut-être que ce sera Kiriyama, qui meurt d’envie de me battre. Mais pour prendre le contrôle de tout le podium, j’ai encore besoin de plus de groupes, n’est-ce pas ? Je vais te donner ce rôle, Kiryuuin. Si nécessaire, je t’aiderai même à trouver des camarades.

Et maintenant, il parla finalement de la principale raison pour laquelle il avait contacté Kiryuuin. Cette dernière se mit à rire, comme si elle comprenait.

Kiryuuin — Je vois. Alors tu es venu ici pour demander mon aide ?

Nagumo — Bien que laisser nos kôhai obtenir la 3e place ne serait pas si mal, je ne suis pas si doux.

Kiryuuin — Tu as beaucoup de pièces sur l’échiquier, n’est-ce pas ? Tu n’es pas obligé de compter sur moi.

Nagumo — Alors ça ne t’intéresse pas ?

Kiryuuin — Être au moins dans la première moitié me suffit. Désolé que t’aies dû faire tout ce chemin pour rien.

Nagumo semblait s’y attendre et se retourna.

Nagumo — C’est comme ça que tu es. Nous sommes tous les deux en Terminale, mais cela semble être une perte de temps d’essayer de te parler comme ça.

Nagumo donna pour instruction de se retirer et se dirigea vers Kiriyama.

Kiryuuin — Vu que tu es venu ici, je vais te donner quelques conseils.

Nagumo — Toi à moi ? Désolé, mais je n’ai besoin d’aucun conseil de la part de quelqu’un en dessous de moi.

Kiryuuin — Avec cette logique, personne ne peut te donner de conseils.

Kiryuuin, qui était derrière Nagumo, continua à parler après qu’il se soit moqué d’elle.

Kiryuuin — Alors écoute comme si c’était un monologue. Tu devrais regarder ce qui se passe à ton niveau au lieu de jouer avec tes kôhai. Si tu fais trop attention à tes successeurs, tu risques de t’en mordre les doigts.

Nagumo — Quel monologue ennuyeux.

C’était une perte de temps de rester plus longtemps selon  Nagumo, alors il partit.

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