Je peux encore me remémorer le traumatisme de ce jour.
La cruelle réalité qui s’était présentée à moi sans crier gare.
La douce lumière de fin de journée qui éclairait le vieil appartement.
Une longue et grande ombre qui se balançait lentement d’un côté à l’autre comme le pendule d’une horloge Grand-Père.
Je la regardais droit dans les yeux sans trop rien y comprendre.
Cette main chaude qui me caressait la tête… Ce doux sourire qui guérissait mon âme… Ce regard sincère qui m’avait appris l’admiration… Puis cette expression silencieuse et vide qui m’a amenée au bord du désespoir.
Une personne forte, douce, qui avait travaillé plus dur que quiconque sans jamais abandonner. Il n’était en aucun cas normal qu’une telle personne reste à jamais incapable de s’accrocher à son rêve.
Enfin, je suis bien consciente que tout ce que je raconte n’a aucun sens pour vous.
En résumé, je ne peux pas lui pardonner.
Il est difficile de se battre quand on est accablé par la culpabilité. C’est pourquoi certains vont se cacher derrière des idéaux, une « justice ». Mais moi, âme sensible, ne peux tout simplement pas soutenir une telle
« justice ».
Et c’est pourquoi, je vais…
De cette façon… je peux garder la volonté de vaincre Kiyotaka Ayanokôji pour de vrai.
Pour le renvoyer à l’endroit où il est censé être.
Parce que, si je ne le fais pas, il y aura sûrement une deuxième, voire une troisième victime.
Et cela doit être évité, quel qu’en soit le prix.
Kiyotaka Ayanokôji se tenait devant moi, les yeux fixés dans ma direction.
Si jamais il y a un endroit ou un moment où je dois mettre fin à tout ceci… C’est ici et sans délais. Et ensuite seulement, je pourrai enfin passer à l’étape suivante.
Après tout, mon véritable objectif est bien plus que de le vaincre.