Supreme Magus Chapitre 09

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Traducteur: TheCounterspell
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« Comment as tu fais ça ? » Demanda Selia toujours sous le choc de la surprise.

« Par la magie. Je suis béni par la lumière. Vous n’avez pas entendu les nouvelles ? » Lui réppondit Lith.

Selia a commencé à se creuser la tête jusqu’à ce que la réponse de l’enfant fasse sens.

« Ah, j’ai compris maintenant. Tu es l’enfant prodige dont tout le monde parle au village de Lutia. Ça explique beaucoup, y compris ton attitude merdique. »

« Excusez-moi ? Vous avez trouvé un gamin maigrelet à votre porte demandant de l’aide. Ensuite, vous l’avez forcé à accepter un marché désavantageux en vous moquant même de ses efforts, et c’est moi qui ai une attitude de merde ? » Lith était maintenant tellement en colère que même l’idée de partager ses proie ne semblait plus si mauvaise.

Selia éclata de rire.

« Petit, tu es vraiment drôle. D’abord, quand tu vas demander de l’aide à un parfait inconnu, le mieux que tu puisses espérer est d’être renvoyé avec un poli coup de pied au cul… »

« Si je devais me plier à la demande de tous les fous, je serais ruiné en un rien de temps. Deuxièmement, tu as eu le courage de me claquer la porte au nez et de revenir comme si de rien n’était. C’est bien une attitude de merde. »

En voyant les choses de son point de vue, Lith ne pouvait qu’être d’accord. Ces quatre dernières années, il avait vécu reclus, ne communiquant qu’avec les membres de sa famille. Il s’était trop habitué à recevoir un oui pour une réponse, oubliant les règles sociales de base et même le bon sens.

Sa faim ne l’aidait pas non plus. Elle le rendait déterminé et enclin à la colère. Lith a réalisé que Selia avait raison, et que ce qu’il avait fait ce matin n’était qu’une crise de colère.

« Je suis vraiment désolé » Dit-il honnêtement, la regardant dans les yeux. « Je n’ai pas d’excuse pour mon attitude. Je comprendrais si vous vouliez annuler notre accord. »

Selia commença à rire encore plus fort.

« Calme-toi, petit. J’ai dit que tu étais fou et grossier, mais j’aime ça. Comme tu l’as si gentiment fait remarquer, je suis moi-même un peu stupide. Les chiens ne mangent pas de chien, notre accord est toujours valable. »

Elle lui tendit un petit couteau avec un manche en bois.

« Règle numéro une, saigne ta prise le plus tôt possible. Si le sang commence à coaguler, la viande est ruinée. Fais une profonde incision sur la nuque puis tient les la tête en bas pour faire couler le sang. »

« Si tu n’as pas besoin de la fourrure, coupe la tête, c’est plus simple et rapide. »

Lith posa le couteau et conjura assez d’eau pour couvrir l’intégralité de sa main. Puis il la gela, ce qui l’a transformé en une lame tranchante comme un rasoir et coupa la tête des oiseaux. Il n’utilisa le couteau que pour les écureuils.

Selia approuva en sifflant.

« Jolie astuce. Tu n’as pas peur du sang n’es pas ? »

« Comme je vous l’ai dit précédemment, je suis affamé. Bien trop pour me soucier de grands yeux ronds ou d’une fourrure chaude. Je les vois que comme de la nourriture. »

« C’est la bonne attitude pour être un chasseur ! » Selia lui donna une tape amicale.

Puis elle prit les prises drainées de leurs sangs et les accrocha pour lui, pensant que le fil était trop haut pour qu’il l’atteigne. Lith ne ressenti pas le besoin de la corriger.

« Vu qu’on va construire une relation maître-élève et toutes ces conneries, peut-tu me dire pourquoi tu es venu me voir au lieu de demander à tes parents de t’apprendre ? »

« Je ne connais pas ta famille mais c’est quelque chose que tous les fermiers savent faire. C’est pas rentable que quelqu’un d’autre te dépèce ton gibier. »

« En effet » Répondit Lith tout en réfléchissant à quoi répondre. Il l’a regarda droit dans les yeux avant de lui demander :

« Juste entre nous, secret de maître et d’élève et toutes ces conneries ? »

Selia acquiesça, surprise de recevoir une vraie réponse plutôt qu’une remarque désagréable.

« D’aussi loin que je me souvienne, mes frères et moi n’avons jamais eu de bonnes relations. Les  choses vont très mal entre nous, surtout avec mon frère le plus âgé. »

Lith avait décidé qu’il devait se décharger de son fardeau. Parler à une étrangère était le meilleur moyen de supprimer son stress et de ruiner la réputation d’Orpal. L’honnêteté est en effet la meilleure politique.

“Je ne sais pas si c’est à cause de ma magie, mais j’ai toujours beaucoup mangé. Ce ne serait pas un gros problème si je n’avais pas quatre frères et sœurs, dont l’un souffre d’une maladie congénitale. Ses traitements coûtent très cher, et c’est à peine nécessaire pour la garder à la maison.”

“Merci aux Dieux, je suis fille unique, mais en quoi ça implique ton frère ainé ?” Lith fit semblant de ne pas l’avoir entendus.

« Ce qui signifie que malgré le dur labeur de nos parents, nous n’avons pas assez de nourriture sur la table. Lith lui montra son bras maigrelet pour la faire se sentir coupable. « Mon frère est également un enfant en pleine croissance. Il aimerait donc, lui aussi, manger plus que ce qu’il a actuellement. »

« De tant en tant, surtout en hiver, il a des excès de colère, lors desquels il m’accuse de tout ce qui ne va pas avec sa vie. Il dit souvent des phrases comme ça :

« Pourquoi diable avez-vous eu autant d’enfants si vous n’êtes pas capable de les nourrir correctement? Pourquoi Lith reçois autant de nourriture que moi ? Il ne fait rien quand je me casse le cul dans les champs toute l’année ! »

« Ce n’est pas mon frère, c’est une sangsue qui fout ma vie en l’air ! Je souhaite que tu sois mort ce maudit jour ! » Lith avait fait sa meilleur imitation d’Orpal.

« Petit, as-tu fais ce cinéma juste pour me faire culpabiliser ? Parce que c’est malsain. » Selia fronçait les sourcils, doutant que quelqu’un puisse dire de telles choses à son petit frère.

Lith secoua la tête en soupirant.

« J’aimerais »

« Est-ce que ton père lui a donné une bonne correction ? Peut-être que ça pourrait lui ouvrir les yeux et lui inculquer le bon sens ? »

Lith secoua la tête à nouveau.

« Non. Ça a commencé quand j’étais tout petit, et même après que la discussion s’est avérée inutile et que mon père ai eu recours à la fessée, cela ne fit qu’empirer les choses. Au point que je suis obligé de dormir dans la chambre de mes sœurs. »

« Si préc… » Selia se mordit la lèvre pour éviter de faire une blague sexuelle.

« Si pré quoi ? »

« Rien. S’il te plaît reprend»

« C’était il y a à peu près un an. Après avoir commencé à pratiquer la magie, je fut bientôt capable de faire toutes les taches ménagères tout seul. Des fois j’aidais avec le bétail également. J’ai même réussi à garder l’état de santé de ma sœur constant » Lith prit une profonde inspiration avant d’ajouter : «  La plupart du temps »

« Alors tout devrais aller bien maintenant, non ? »

« faux. La maison avait besoin de réparation, tout comme la grange et beaucoup d’outils de la ferme. Si on prend en compte toutes les merdes aléatoires qui arrivent de temps en temps et prenant la priorité, je n’ai pas vu notre situation devenir meilleur. Tout comme mon frère. »

« Maintenant qu’il ne peut plus rejeter toute la faute sur moi, lors de sa dernière crise de colère, il déversé toute sa haine sur ma sœur malade, disant des choses que je ne redirait pas à voix hautes. » Lith cracha sur le sol pour se débarrasser du goût amer que lui donnait ce souvenir.

« Il est allé jusqu’à dire qu’il voudrait mieux pour elle … » Lith pointa le gibier suspendu.

« …De la tuer comme un animal ? Petit, on peut tous être des enflures mais ton frère est un fou. »

Lith serra les dents, se rappelant les mots exacts d’Orpal.

Ce serait mieux pour elle, pour nous tous ! Elle ne peut pas courir, elle ne peut pas travailler, Tista ne pourras jamais se faire des amis, tomber amoureuse ou avoir des enfants.

Elle va forcement être un fardeau pour la famille. Et qu’es ce qui arrivera quand vous, les parents ne serez plus là ? Qui s’occupera d’elle ? Rena ? Ou peut être la petite sangsue? Je me demande bien.

Lith pouvait encore voir sa mère pleurer à cause de ces mots cruels. Rena et Tista se prendre dans les bras et Raaz battre Orpal si fort qu’il ne put marcher durant des jours.

« En effet » Répondit Lith à Selia avec un grognement. « Et c’est pour ça que je le méprise et que je ne veut pas qu’il touche une miette de MA viande. »

« J’ai compris. Je ne connais même pas ce gars mais je le déteste déjà. »

« Non je ne le hais pas » La corrigea Lith. « La haine à l’instar de l’amour est un sentiment irrationnelle alors que mon mépris pour lui à des fondations très solides. »

« Wow ! Quel profonde réflexion pour quelqu’un de si jeune. Digne d’un chasseur ! »

« Assez de bavardages, il est temps de se mettre au travail. »

Selia retira les écureuils et en passa un à Lith.

« On va commencer avec ces petites créatures, elle sont mieux pour la pratique. Même si tu te rate, il n’y a pas beaucoup de viande à perdre. »

Elle plaça un écureuil pour elle sur une planche à découper puis fit de même pour Lith.

« Ce que je vais t’apprendre vaut pour la plupart des rongeurs, mais au cas où, si tu trouve un jour un lapin qui a encore une fourrure blanche comme la neige, apportez-le moi. Il n’a de valeur que jusqu’à ce qu’il commence à brunir pour le printemps. Même une toute petite erreur peut ruiner la fourrure et diminuer sa valeur.»

« Si tu veux que je t’enseigne correctement, faisons les choses à ma façon. Utilise le couteau, fais comme moi, et suis mes instructions. » Selia lui tendit de nouveau le petit couteau.

Lith hocha la tête pour approuver.

« Sur le dos de l’écureuil, pince sa peau et coupe-la près de la base du cou pour en exposer au moins la moitié. Utilise maintenant l’index et le majeur de tes deux mains pour créer une ouverture après avoir effectué la coupe. Utilisez tes doigts pour t’accrocher sous la peau et tire une main vers l’arrière et l’autre vers la tête. »

Pendant le processus, Lith remarqua qu’en plus d’être dégoûtant, dépecer un écureuil était comme enlever un gant humide et collant.

Après ça, Selia lui montra comment enlever la tête, les jambes et la queue.

« Je sais que c’est une déception, mais cette queue touffue n’est pas de la fourrure. Ce sont tous des putains de poils. Tu peux toujours t’en servir pour rembourrer des trucs. Ça reste  très chaud et doux. »

« Maintenant vient la partie délicate. Lorsque tu procède à un éviscération, fait attention en incisant. Si tu ouvre la vessie ou les intestins, la viande est gâchée par la bile ou les excréments. Il n’y a pas moyen de la sauver. Cela vaut pour tous les animaux, alors fais bien attention, petit. »

L’éviscération de l’écureuil était sanglante et horrible, mais Lith pouvait déjà sentir l’odeur de la viande au bout du tunnel, donc il n’a pas ressenti de gêne.

Quand ils eurent terminé, Selia a mis les deux écureuils sur une brochette pour les faire rôtir dans sa cheminée.

« Pendant que nous attendons notre collation du matin, je vais te montrer comment ébouillanter un oiseau pour le plumer. L’eau ne doit être ni trop chaude ni trop froide. Juste assez pour que tu puisse immerger un doigt sans te brûler, mais que tu sois incapable de le maintenir plus d’une seconde sans te brûler. C’est la bonne température pour ébouillanter un oiseau. »

Selia pris un grand chaudron et le positionna au-dessus d’un feu de camp qu’elle avait toujours préparé à l’arrière de sa maison.

« Ce travail peut être salissant, il est donc préférable de le faire à l’extérieur lorsque c’est possible. »

L’odeur de la viande qui cuisait à l’intérieur de la maison mettait l’eau à la bouche de Lith, il ne pouvait définitivement pas se permettre le risque que les écureuils brûlent.

« Jorun ! » A son commandement, le chaudron se remplie immédiatement d’eau.

Puis Lith trempa sa main dedans et lança : « Infiro ! » ce qui dégagea de la vapeur.

Selia siffla à nouveau pour montrer qu’elle approuvait.

« Simple et efficace. Je commence à regretter de t’avoir pris comme apprenti de moins en moins. Je comprend maintenant pourquoi cette vielle sorcière Nerea à dit ‘Prems’ sur toi. On devrai pouvoir commencer, mais avant… »

Selia se dirigea vers la maison avant de revenir avec deux plats écureuils grillé.

Avant même qu’elle ne puisse lui passer son plat, Lith avait prit la viande, la dévorant comme s’il n’y aurait pas de lendemain. Il l’a rongé et sucé jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que les os.

Puis, après avoir léché ses doigts un par un, il reprit une attitude calme et sereine. 

« Grands dieux, quel gentleman. » La voix de Selia suintait le sarcasme. « Veux-tu une autre portion ? Parce que ça m’a sérieusement foutu les jetons et je connais une chose ou deux sur… »

C’était comme si ses moqueries étaient tombées dans l’oreille d’un sourd. Les yeux de Lith ne pouvaient voir que le deuxième écureuil qui se rapprochait. A l’instant ou  Selia fit mine de lui offrir sa part, ses mains bougeaient déjà.

Après avoir dévoré le deuxième écureuil, Lith remarqua que Selia était cloué sur place.

Sa bouche était ouverte mais aucuns mots n’en sortait, le plat toujours devant elle.

Gentiment, il posa les os sur le plats.

« Il n’y avait as besoin de me tenir le plat mais merci. C’était très gentil de ta part. »