Supreme Magus Chapitre 111

Leçon de nécromancie (3)

Traducteur: TheCounterspell

– “Je commence à soupçonner que la nécromancie supérieure nécessite un sujet vivant. Pour transformer correctement Raghul, j’aurais dû remplir son corps entier de magie noire, pas seulement son noyau. Et bien sûr, ajouter ma marque.

La raison pour laquelle Kalla ne peut pas maîtriser la nécromancie n’est probablement pas parce qu’elle ne peut pas utiliser la lumière en dehors de la magie première, mais parce qu’elle ne connaît pas les noyaux.”

“C’est logique.” Acquiesça Solus. –

Avec les conseils de Kalla, Lith parvint à soulever son premier squelette après quelques essais, en détruisant certains d’entre eux au passage. Quand il s’est senti sûr d’avoir saisi les bases, il a même réussi à élever la goule de Rodimas.

Avant de suivre Kalla pour recevoir son dernier cadeau, Lith est retourné mettre fin aux souffrances des deux mercenaires gravement brûlés.

– ” Une partie de moi aimerait bien expérimenter sur eux une nécromancie supérieure, mais honnêtement, j’en ai eu plus qu’assez pour aujourd’hui. De plus, si je réussis à les transformer en morts-vivants sensibles, je me sentirais responsable de leur vie.

Je serais soit obligé de les tuer, et ce serait du gâchis, soit de les laisser en liberté, et ce serait de la pure folie. J’en ai assez de jouer avec des pouvoirs que je ne comprends pas complètement. Je suppose que maintenant j’ai une chose de plus à rechercher à la bibliothèque.” –

Après avoir marché un peu, Lith commença à sentir un mal de tête grandir, son envie de retourner à l’académie et de se reposer était presque insupportable.

“Où allons-nous ?”

“Dans ma grotte.” Lui répondit Kalla. “Puisque je pars, n’hésite pas à prendre ce que tu veux dans la pile de mes trophées. Ce sera ma façon de te remercier d’avoir sauvé la vie de Nok.”

“M’apprendre la nécromancie est déjà un grand cadeau. Je n’ai pas besoin de plus. Au fait, où vas-tu ?”

“Je ne sais pas non plus. J’ai atteint un goulot d’étranglement. Tous mes instincts me disent que soit je le surmonte, soit mon talent va pourrir. Maintenant que tous mes petits sont assez grands pour se suffire à eux-mêmes, je peux enfin partir à la découverte de mes limites.”

“As-tu essayé de parler au Seigneur de la forêt, d’abord ? Peut-être que le Scorpicore pourrait t’aider.” Lith n’a pas osé offrir son aide directement. Il ne savait pas comment les hommes réagiraient s’il enseignait la vraie magie, sans parler des bêtes magiques ou des monstres.

Pourtant, si l’académie devait être en danger, il préférait de loin que quelqu’un comme Kalla soit présent.

“Je l’ai déjà fait. Scarlett a essayé de m’expliquer de nombreuses fois des choses comme les ‘noyaux’ et l”énergie du monde’, mais ce ne sont que des mots vides de sens pour moi. Elle m’a donc conseillé de voyager en dehors de la forêt et de chercher l’illumination.”

Après un certain temps, ils ont atteint une petite colline. Elle était haute d’environ dix mètres, couverte de hautes herbes vertes, avec des jeunes arbres inclinés poussant sur ses côtés, luttant avec les arbres de la forêt la plus proche pour la lumière du soleil.

Lith pouvait voir de nombreux petits animaux, des écureuils comme des oiseaux, se déplacer dans les environs, sans se soucier de leur arrivée. Comme une souris sur le dos d’un lion, ils n’avaient pas peur des prédateurs, la présence du puissant Byk était leur planche de salut.

La grotte était profonde, et avait une entrée suffisamment grande pour permettre à deux créatures de la taille de Kalla d’entrer et de sortir librement, probablement pour lui permettre de se déplacer avec ses petits.

La pile de soi-disant “trophées” s’est avérée n’être que des déchets. Armes, outils, vêtements, étaient amassés ensemble dans un ordre aléatoire. La plupart d’entre eux étaient endommagés ou cassés, ce qui les rendait inutiles.

“J’ai pris ces choses aux humains et aux créatures qui ont envahi mon territoire, essayant de me tuer ou de tuer ma progéniture au cours des années”. Explique-t-elle.

Après une petite recherche, Lith a pu voir qu’il n’y avait rien d’intéressant dans le tas.

“Et des bagues ou des amulettes ? Ils n’en avaient pas ?”

“Celles-là, je les ai prises pour moi, idiot. Ils seront particulièrement utiles une fois que je serai loin d’ici.” Lith soupira d’agacement, pensant qu’il aurait déjà pu se reposer chez lui, au lieu de chasser la camelote.

“Mais il y en a certains dont je n’ai pas pu comprendre l’utilité, ni les jeter. Je pense qu’ils sont trop dangereux pour être laissés entre des mains maladroites. N’hésite pas à les prendre, si tu le souhaite.”

Kalla toucha le côté gauche de la grotte, révélant une petite chambre secrète, contenant une pile de petites boîtes en bois, toutes identiques à celle que Rodimas avait donnée à Lith.

Soudain, il sentit un frisson lui parcourir l’échine, sa vision se brouillant rendant le mal de tête presque insupportable. Cette fois, il vit des groupes de soldats armés se battre et détruire des villes entières.

– “Pas encore la vision ! Qu’est-ce que cela signifie ? La guerre est-elle vraiment si proche ? Et qu’est-ce que ça a à voir avec moi ?” –

Lith vit plusieurs enveloppes éparpillées parmi les cartons, leurs cachets de cire encore intacts. Après avoir vérifié avec Revigoration qu’il n’y avait pas de piège magique, il les ouvrit, découvrant qu’elles étaient toutes écrites dans un code qu’il n’arrivait pas à comprendre.

En lisant ces mots apparemment aléatoires, d’autres images ont défilé devant ses yeux. La dernière chose qu’il vit fut une image de sa maison à Lutia, en train de brûler. La grange était ouverte, les animaux morts ou en fuite, tandis que les champs devant sa maison semblaient avoir été piétinés.

Son point de vue s’est déplacé à l’intérieur de la maison, permettant de voir les flammes danser, les murs éclaboussés de sang frais. Son père gisait sur le sol, la tête ouverte par une arme lourde et contondante, le cerveau presque visible.

Son expression était celle du désespoir et de la terreur, ses vêtements étaient trempés par son propre sang, provenant de multiples coupures profondes. Ses mains meurtries étaient encore serrées pour former des poings. Il semblait être mort au combat.

La vision se déplaça vers la cuisine, où reposait le cadavre de sa mère, Elina. Ses yeux étaient grands ouverts, une mare de sang se trouvait sous sa tête, un énorme morceau de sa langue était visible parmi le sang.

Ses vêtements étaient en lambeaux, même la mort n’avait pas arrêté ses agresseurs. Lith pouvait voir des marques de morsures humaines sur ses seins et ses parties génitales, une mare de substance blanche collante souillant ses jambes et sa bouche.

La colère montait dans la poitrine de Lith, une soif de sang comme il n’en avait jamais ressentie depuis son retour sur Terre.

Il entendit alors la voix de ses soeurs qui appelaient à l’aide, Rena appelait le nom de son mari, mais Tista appelait Lith.

Il a essayé de forcer la vision à les lui montrer, mais soudain il s’est senti tiré vers le haut et loin du sol, observant tout dans un rayon de plusieurs kilomètres depuis le ciel.

Le village entier avait été rasé.

Une fois que Lith eu repris ses esprits, le mal de tête a été supprimé par l’intention de tuer qu’il pouvait à peine contenir.

“Où les a-tu trouvés ?”

“La plupart proviennent des objets dimensionnels des chasseurs que j’ai récemment tués. Ces derniers mois, beaucoup sont arrivés en se croyant prédateurs pour finir en proies.” Le museau de Kalla s’est déformé en un rictus.

“Mais d’autres, je les ai pris aux petits à fourrure blanche qui vivent dans la montagne artificielle.”

“Les élèves ?” Lith était choqué, non pas par l’idée de leur mort, mais par l’implication d’un tel événement.

“Oui. C’est arrivé quand je poursuivais les chasseurs qui avaient tué un de mes petits. Ils m’avaient échappé la première fois, mais quelques jours plus tard, ils ont osé revenir sur mon territoire.”

La colère a surchargé ses yeux de mana, les transformant en trous noirs.

“Je les ai traqués, et quand l’occasion s’est présentée, je me suis vengé. À partir de ce moment, chaque fois que des chasseurs arrivaient, je les suivais de près pour les tuer ainsi que leurs petits, pour leur faire savoir ce que je ressentais.”

“Comment as-tu réussi à faire ça ?” Son intérêt a été piqué. Il doutait d’être capable de tuer proprement un groupe de mercenaires et d’étudiants en même temps, sans qu’aucun d’entre eux ne s’échappe.

Même avec tous ses morts-vivants, être incapable de voler rendait Kalla plus faible que lui aux yeux de Lith.

“Des claqueurs, voilà comment.” Le rire du Byk était comme une pierre qui grince contre une autre.

“Je sais comment ils communiquent, via la magie terrestre. Je les attire avec leur cri de nourriture, et quand tout le monde est occupé à se battre avec les araignées, mes morts-vivants balaient le terrain. Le Seigneur nous a interdit de tuer les à poils blancs, mais les Clackers ne répondent pas à ses ordres.

Je ne m’occupe que des chasseurs. Ce n’est pas ma faute si les petits cons ne savent pas se débrouiller seuls.”

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