Traducteur : Ych
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« Oui, mais nous aimerions quand même fêter ton anniversaire ». dit Raaz.
« Qu’est-ce qu’il y a à fêter ? Le jour où tu as perdu un fils et gagné un monstre ? » Lith se métamorphosa pendant une fraction de seconde, faisant frémir les adultes et les enfants demandant un rappel.
” Je comprends ta douleur, Lith, mais ce n’est pas une bonne raison pour te comporter comme si tu étais le seul à avoir du chagrin. ” Elina se lève de sa chaise et s’approche de lui.
Elle lui prit le visage dans sa main, obligeant Lith à la regarder dans les yeux, dans l’espoir de le faire sortir de cette attitude de dégoût de soi.
« J’ai connu Trequill Lark avant ta naissance et j’ai passé plus de temps avec Mirim que tu ne l’as jamais fait. Chaque fois qu’il y avait un gala auquel je ne pouvais pas assister à cause de mon manque de savoir-vivre, je te confiais à elle.
« Après ton retour, Mirim passait des heures à me raconter chaque mot d’éloge que tu recevais et à quel point tu gérais bien ceux qui te provoquaient. C’étaient des gens bien et mes amis. Ils me manquent plus que tu ne peux l’imaginer.
« Pourtant, tu es mon fils et tu as plus besoin de moi que je n’ai besoin de pleurer. Alors s’il te plaît, n’ose plus te traiter de monstre parce que c’est la seule chose que je ne peux pas supporter en ce moment.
« Personne dans cette maison ne se soucie de ton apparence ou de celle qu’auront tes enfants. Tout ce qui compte pour nous, c’est que tu saches que c’est ta famille et que tout le monde ici t’aime. » Elle l’embrasse, bientôt rejointe par Raaz.
« Aussi, nous dire pourquoi Kamila a rompu avec toi nous aiderait sûrement à comprendre tes sentiments. » dit Rena.
« Rena ! » Ses parents ont dit à l’unisson, faisant éclater les tympans de Lith.
« Quoi ? »
« Trop tôt ! »
« Pas vraiment. » Rena secoue la tête. « Je ne veux pas qu’il revive tout, juste qu’il nous dise ce qui s’est passé et qu’il arrête peut-être d’agir comme si c’était la fin du monde. Nous ne pouvons pas aider Lith s’il ne s’ouvre pas à nous. »
« Rena a raison. » Lith soupire. ” Finissons notre repas, mettons les enfants au lit, et ensuite je vous raconterai tout. ”
À part les enfants qui se plaignaient de devoir se coucher tôt et leurs affirmations sur leur capacité à garder un secret, la pièce resta silencieuse jusqu’à la fin du dîner.
***
Désert de Sang, la tente de Salaark, à l’intérieur de l’une des rares chambres à coucher de Mogar capable de supporter la passion de deux Gardiens, en ce moment même.
La suzeraine du Désert était partie en rendez-vous après avoir reçu le rapport de Lith sur les événements de Lightkeep. Leegaain et Salaark avaient ravivé plus d’une sorte d’étincelle entre eux juste après le dîner et ils venaient de terminer leurs affaires.
« Pourquoi voulais-tu que nous gardions notre forme humaine ? Ce n’était pas un peu gênant pour toi ? » Leegaain a dit au milieu des haletement tout en tamponnant un peu de sueur avec les draps.
« Tu te moques de moi ? C’était génial ! C’est vrai ce qu’on dit. C’est en forgeant qu’on devient forgeron et tu t’es visiblement beaucoup entraîné. » Elle glousse en s’accaparant les draps pour se faire une robe de fortune pendant qu’elle sort quelque chose d’un coffre à l’autre bout de la tente.
« Ordre et chaos, tu es la femme la moins romantique que j’ai jamais fréquentée. Avec toi, même un compliment a l’air d’une sale blague.” dit Leegaain.
« Attends, c’était un rendez-vous ? Je croyais que tu détestais être associée à moi. » Salaark feint l’ignorance.
« Pas autant que je déteste les plans c*l ou être considéré comme le mec d’un soir du dieu de Forgemastering. » Il répondit par une moquerie.
« Nous ne sommes pas des enfants. Si tu veux qu’on soit à nouveau ensemble, fais-toi pousser une colonne vertébrale et dis-le à voix haute. » Salaark apporta deux verres de Dragon Rouge et en offrit un à Leegaain qui rougit d’embarras.
Non seulement à cause de ses paroles, mais parce qu’ils savaient tous les deux qu’il avait créé cette liqueur il y a des lustres dans le but de la saouler. Elle était la Rouge et lui le Dragon, ce qui en faisait une plaisanterie intime entre eux.
« Non, je ne le suis pas ! » Il a répondu trop vite pour être crédible.
« Dommage, parce que j’aimerais bien. » Salaark s’allongea sur le lit sur le côté de façon sensuelle tout en sirotant sa boisson. « C’est peut-être parce que voir notre bébé Lith grandir attise mon instinct maternel, mais je suis prête à faire une nouvelle tentative de mélange de nos lignées. »
« S’il te plaît, ce n’est pas notre « bébé ». Ce doit être un des tours de Mogar, mais eux seuls savent pourquoi ils l’ont fait. » Leegaain grogna.
« Eh bien, si Mogar l’a fait, alors pourquoi ne pourrions-nous pas le faire aussi à l’ancienne ? L’idée ne pique pas ta curiosité scientifique ? » Elle lui répond.
« Attends. Tu m’as vraiment fait venir en souvenir du bon vieux temps ou tu avais prévu de m’utiliser depuis le début ? » Il s’est levé en lui jetant un regard de reproche.
« Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas joindre l’utile à l’agréable ». Elle glousse. « Si ça marche, nous pourrons faire de Mogar un endroit meilleur. De plus, si je tombe enceinte, je pourrais utiliser l’aide du bébé pour fabriquer un nouveau chef-d’œuvre d’un niveau supérieur à celui des gardiens. »
Soudain, Leegaain comprit pourquoi elle avait choisi la forme humaine pour leur rencontre romantique. Il fixa son ventre plat et sensuel comme un joueur professionnel le ferait avec un tricheur.
Même les Gardiennes recevaient une augmentation temporaire et significative de leur puissance lorsqu’elles étaient enceintes. Si le père était d’une puissance comparable à celle de la mère, elle finissait par doubler ses prouesses physiques et magiques.
C’était l’une des choses que Leegaain enviait le plus à Salaark et Tyris.
” En parlant de mélanger les lignées, je crois savoir ce que Thrud prépare et comment elle a réussi à fabriquer l’armure Kingslayer. Le fait d’être enceinte d’un dragon a dû booster ses capacités de griffon au point qu’on ne sait pas quel niveau sa Forgemastery a atteint. » dit-il.
« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Quels pouvoirs de griffon. Ce n’est qu’une humaine. » Salaark demande.
« Réfléchis bien. Les prototypes appartenaient aux Dragons inférieurs, aux Phénix, aux Garudas et aux Griffons. Ne trouves-tu pas suspect qu’aucun Léviathan ni Fenrir n’ait été impliqué ? »
Salaark s’apprêtait à objecter qu’un océan de distance était un obstacle considérable, mais la présence de Garudas fit s’effondrer son raisonnement.
« Oui, tout à fait. » Elle acquiesça tout en se creusant la tête pour trouver une réponse.
« Nous savons qu’elle a trouvé le moyen de transformer un Wyvern en Dragon en raffinant les restes de mon sang. Par conséquent, on peut supposer qu’au lieu d’aider Xedros par bonté d’âme, elle l’a fait pour l’utiliser comme sujet de test sans mettre son bébé en danger. » dit Leegaain.
« Les Phénix et les Garudas n’étaient destinés qu’à étudier respectivement les Flammes d’origine et le Maelström de vie. Thrud avait besoin d’autant de sujets que possible dans la première phase de ses recherches pour trouver un moyen de déclencher ces pouvoirs en toute sécurité.
« Ensuite, elle s’est concentrée uniquement sur les dragons et les griffons parce que c’est ce dont elle avait vraiment besoin. Des dragons pour Xedros, des griffons pour elle-même, et les deux pour le bébé ! »
« Grande Mère toute-puissante ! » Tous les Gardiens savaient que Tyris était loin d’être omnipotente, mais étant la première de leur espèce, elle était l’objet de leur admiration.
« Es-tu en train de me dire qu’elle porte peut-être la version griffon de Lith ? »
« Peut-être. Ou peut-être qu’elle veut simplement que son enfant bénéficie du meilleur des deux mondes, quelle que soit la force de vie qu’il choisira une fois qu’il aura atteint l’âge adulte. » Leegaain répondit.