Supreme Magus chapitre 1453

Le passé et le présent (1) |

Traducteur : Ych
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Comparée au temps et aux efforts que Phloria avait consacrés à l’art du sabre toute sa vie, Lith n’était encore qu’un simple débutant. Pendant les années de séparation après l’académie, l’écart entre eux n’avait fait que se creuser.

« Wow, pour quelqu’un qui doit s’entraîner à la maîtrise de la lumière, aux pouvoirs de la lignée, et à tout ce que tu me caches encore, ton habileté est impressionnante. » Dit-elle après lui avoir botté les fesses et être passée à celle de Protecteur.

Ils pouvaient parler librement car le réseau les faisait également taire, empêchant les membres du Corps de la Reine et tous ceux qui se trouvaient là d’entendre ce qu’ils disaient

« Merci, je suppose. » Lith observa chacun des mouvements de Phloria tandis que son estoc touchait à peine la masse de Ryman et parvenait pourtant à modifier sa trajectoire pour qu’elle devienne inoffensive.

Trois mouvements plus tard, elle recula vers les enfants tandis que Protecteur crachait une bouchée de neige.

« Pourquoi devons-nous faire ces choses ennuyeuses ? » demanda Lilia, fatiguée de faire ce qui lui semblait être une danse idiote. « Pourquoi ne pouvons-nous pas nous entraîner comme vous le faites ? »

« L’art du sabre repose sur trois choses simples. Les poignets, le jeu de jambes et le déplacement de votre épée, qu’il s’agisse de bloquer ou d’attaquer. Pourtant, en les combinant, vous pouvez atteindre des possibilités infinies.”

Phloria a exécuté la « danse idiote » encore et encore, ajoutant un mouvement de plus à chaque répétition jusqu’à ce que les bouches des enfants touchent le sol.

« La pratique de l’épée est identique à l’étude de la magie. Si vous ne maîtrisez pas les bases, vous ne pouvez pas avancer. De plus, si vous décidez un jour de vous inscrire à l’académie, vous devez apprendre à vous défendre.

” Souvenez-vous des histoires de votre oncle. Il y a beaucoup de méchants sur Mogar. » dit Phloria tandis que les enfants acquiesçaient, impatients de recommencer à s’entraîner et d’atteindre le niveau de leurs modèles respectifs.

Alors que Lith et Protecteur se battaient contre elle ou l’un contre l’autre jusqu’à l’épuisement, pour les enfants, ce n’était qu’un entraînement léger qui durait environ une heure avant le dîner. À cet âge et sans Invigoration, tout ce qui était plus intense aurait paralysé leur croissance.

Lith donnait des devoirs à tout le monde, mais il ne les vérifiait pas à moins qu’on ne le lui demande et il ne forçait personne à étudier, sauf Ryman. La magie devait être une passion avant d’être une profession, et il voulait que les enfants prennent leur temps pour découvrir ce qu’ils voulaient faire.

‘Ils sont trop jeunes pour prendre une décision importante. Quel que soit le chemin qu’ils prendront dans la vie, il doit leur apporter le bonheur, et pas seulement les faire vivre selon les attentes de quelqu’un d’autre.’ Il réfléchit.

‘Ce sont des mots forts pour quelqu’un qui a travaillé comme un fou depuis que j’ai la mémoire.’ Solus glousse.

‘Je n’étais pas un enfant à l’époque. Je ne l’ai jamais été.’ Il a répondu.

Solus ne pouvait pas s’entraîner dehors avec les autres sans révéler son existence, alors elle le faisait dans le salon en suivant leurs moindres mouvements à travers une fenêtre et son lien avec Lith.

« Mon fils t’a vraiment ruinée. » Elina soupira en observant la jeune femme sous sa forme de poupée de pierre qui passait son temps libre à s’entraîner davantage et à étudier.

Avant que la classe ne rentre chez elle, Elina préparait toujours un bain chaud pour les enfants, des serviettes chaudes pour les adultes et du chocolat chaud pour tout le monde.

« Non, il ne l’a pas fait. » Solus secoue la tête. « C’est bien mieux que de perdre mon temps à faire r- ».

Le regard compatissant d’Elina lui coupa la parole, lui faisant réaliser à quel point elle ressemblait à Lith.

« Je rectifie. Il m’a ruiné. » Malgré ses paroles, Solus ne s’arrêta pas. Son combat à Kolga lui avait montré à quel point la coordination de son corps lui faisait défaut et elle voulait pouvoir se tenir aux côtés de Lith une fois qu’elle aurait retrouvé son corps humain.

La porte s’ouvrit soudain et la classe entra. Les adultes avaient bien transpiré et les enfants avaient un bel appétit. Ils dévorèrent les biscuits et engloutirent le chocolat comme s’ils n’avaient pas mangé pendant des jours au lieu de quelques heures.

« Je dois dire que pour quelqu’un qui n’a pas beaucoup de temps libre, tu as fait beaucoup de progrès ». Protecteur et ses enfants étaient repartis chez eux, laissant Phloria comme seule invitée dans la maisonnée des Verhen.

Elle avait l’impression que le temps était revenu à l’époque où ils avaient fréquenté l’académie ensemble et où elle était venue lui rendre visite au cours de la cinquième année. Elle souriait beaucoup plus que pendant les cours, se sentant à nouveau chez elle.

« Comme la plupart de mes réalisations, je n’aurais pas pu y arriver sans Solus. Elle a une mémoire parfaite qui, associée à la capacité de façonner la tour à volonté, nous a permis de rejouer tes leçons.

« En plus de cela, elle peut conjurer comme mes partenaires d’entraînement de petits golems qui se déplacent exactement comme toi. » Lith a répondu.

« Vraiment ? Alors tu dois déjà être aussi douée que moi. » Phloria admirait l’esprit de Solus et était un peu envieuse de sa capacité à apprendre si vite.

« J’aimerais bien. » Solus soupire. « Les golems de la tour bougent comme toi parce qu’ils reproduisent mes souvenirs alors que mon corps de pierre n’est nulle part aussi habile. Pour ne rien arranger, la seule fois où j’ai eu mon corps humain, il n’avait aucune mémoire musculaire, tu te souviens ? ».

« Tu as raison. » Le sourire de Phloria devint encore plus radieux maintenant que Solus avait l’air plus humain et moins d’une sorte d’être parfait.

« Je vais utiliser la baignoire de ma chambre. Phloria, tu peux utiliser celle de la chambre de Tista. À tout à l’heure. » Lith disparut derrière la porte de ses quartiers, les laissant seuls puisque Elina avait déjà amené les enfants dans la grande baignoire.

« Comment tu tiens le coup, Solus ? » Demanda Phloria après les avoir fait taire.

« Comment ça ? »

« Être obligé de se cacher comme un criminel ne doit pas être agréable pour toi. Je suppose que plus tu gagnes en liberté, plus les limites qui te restent deviennent pesantes. » Phloria répond.

« Eh bien, oui, mais au moins, maintenant, je peux toujours partager les repas avec les autres et je ne suis plus limité à ne parler qu’avec Lith ou Tista. » Solus a répondu en esquivant la vraie question.

« Oui, écoute, je sais que nos débuts ont été très difficiles et que même aujourd’hui, nous ne sommes pas vraiment les meilleurs amis du monde. Pourtant, laisse-moi quand même te donner un conseil non sollicité. Ne fais pas ça. » dit Phloria.

« Ne pas faire quoi ? » Les yeux de Solus ont pris une teinte violette.

« Je sais que Lith est maintenant célibataire et je ne peux même pas commencer à imaginer à quel point tes sentiments doivent être perturbés, mais n’essaie pas de l’attraper par rebond. Laisse-lui un peu d’espace. » dit Phloria.

« Je sais que tu as raison, mais j’ai attendu si longtemps, et avec tous nos amis morts, nous sommes plus proches que jamais. C’est difficile de faire ce qu’il faut au lieu de faire ce que je veux. » Solus répond.

« Il a fallu des années à Lith pour commencer à faire confiance même aux membres de sa famille et c’est grâce à toi, Solus ». Phloria frappa à la porte de Tista, n’entrant qu’après s’être assurée qu’il n’y avait personne à l’intérieur. « Il t’a d’abord fait confiance, puis à nous autres ».

« Si tu fais ton coup alors qu’il est le plus faible, si tu trahis cette confiance, tôt ou tard, cela se retournera contre toi et il n’y aura plus rien à sauver. Friya m’a raconté à quel point Lith réagissait mal aux filles qui le draguaient alors qu’il était à terre, après que j’ai rompu avec lui.

« Même après tout ce temps, il les méprise encore. Dans ton cas, ce serait bien pire puisqu’à votre prochaine fusion, il découvrirait la vérité et il n’y a rien que tu puisses dire pour le faire changer d’avis.”

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