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Traducteur: TheCounterspell
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À ces mots, l’homme s’est endurci, retrouvant le courage digne d’un soldat qui a regardé la mort dans les yeux de nombreuses fois sur le champ de bataille.
Quand Lith lui permis de parler, il n’avait plus peur.
« Je suis un chevalier, mon honneur va à mon Seigneur ! Je ne trahirai jamais sa confiance, espèce de bâtard dégoûtant ! »
« Oh là là, vous êtes si utile ! Grâce à votre ami, je savais déjà qu’il y avait un Seigneur derrière cette embuscade. Mais je pensais que vous n’étiez que des mercenaires. Vous êtes en train de me dire que vous êtes de vrais chevaliers ? Peut-être sa garde personnelle ? »
Réalisant son erreur, le chevalier se mordit la langue, littéralement, essayant de mourir avant de laisser quoi que ce soit d’autre s’échapper de sa bouche.
« Tsk, tsk ! Pas si vite ! »
Lith le figea à nouveau sur place, forçant les dents du chevalier à s’éloigner de sa langue avant de la soigner avec de la magie légère.
« Tu es bien plus bête que tu n’en as l’air. » Lith ne cessait de sourire, lui parlant avec le calme et le recueillement qu’une mère utiliserait avec un petit enfant.
« Je vais te l’expliquer clairement. Même la mort ne peut pas te sauver de moi. Je peux te démonter, morceau par morceau, et te remonter, comme la marionnette de chair que tu es. »
Les yeux de Lith ont perdu toute trace d’humanité, sa voix ne dégageait que haine et rage.
« Mais si c’est de la douleur que tu veux, je peux t’en donner beaucoup. »
Lith serra le poing, et soudain le chevalier senti ses parties inférieures serrées et écrasées, comme si elles étaient dans un étau. Les yeux du chevalier se sont remplis de larmes, sa bouche ne pouvait émettre que des gargarismes.
Lith ouvrait sa main de temps en temps, laissant le chevalier se reposer, avant de tourner et retourner sa main à nouveau, faisant en sorte que la magie spirituelle fasse de même sur les gonades du chevalier.
« Es-tu prêt à parler ? » Le chevalier avait encore tellement mal qu’il pouvait à peine comprendre les mots de Lith.
« Non ? Pas de problème, je voulais juste tester ma toute nouvelle et améliorée Flèche de la Peste. »
Après qu’un éclair de ténèbres ait touché le chevalier en pleine poitrine, Lith l’a libéré du sort de maître des marionnettes, le laissant s’étaler sur le sol.
« Un. »
Avant que le chevalier ait pu chercher son arme, il s’est retrouvé à frissonner de froid, tandis que ses dents claquaient de manière incontrôlée.
« Deux. »
Il se recroquevilla en position fœtale, se serrant contre lui et essayant de trouver une précieuse chaleur.
« Trois. »
D’un coup, le froid disparu, le chevalier commença à transpirer à grosses gouttes. Il avait terriblement chaud, comme lorsqu’on l’avait obligé à monter la garde pendant des heures sous le soleil brûlant de l’été.
« Quatre, cinq. »
Il avait l’impression d’étouffer, alors il a arraché sa chemise, haletant pour respirer. La gorge du chevalier était si sèche qu’il a commencé à avaler des poignées de neige, remerciant les dieux pour ce soulagement.
« Six, sept. »
Puis c’était comme si son sang avait commencé à couler à l’envers, tout son corps était parcouru par la douleur. Le monde entier était devenu l’ennemi du chevalier. Le sol lui faisait mal, la neige était comme du papier de verre dans sa gorge, la lumière semblait lui percer les yeux.
Il ne pouvait trouver aucune position sûre, il ne pouvait que passer d’une torture à une autre.
« Huit, neuf. »
Les veines du chevalier étaient pleines de poison, sa propre salive avait un goût d’acide. Le chevalier a commencé à vomir de manière incontrôlable jusqu’à ce qu’il ne reste plus que de la bile dans ses intestins.
« Et dix ! Prêt à parler maintenant ? » Lith a dissipé la Flèche de la Peste en utilisant la magie de la lumière.
« S’il vous plaît, ça suffit. C’est fini ! Si tu perds encore des heures, tu vas tomber dans leur piège ! » Le chevalier était à peine vivant, mais au moins il avait une lueur d’espoir. En endurant toute cette torture, il avait maintenant une monnaie d’échange.
« Des heures ? » Lith a ri.
« J’ai tué tes soldats en quoi, trois minutes ? Il s’est passé à peine une minute de plus depuis que tu m’as parlé de ta chevalerie. Même en arrondissant, ça fait cinq minutes au pire. De quelles heures parlez-vous ? »
Le chevalier était choqué, cela ne pouvait pas être vrai. Il regarda le soleil, cherchant une preuve pour exposer le mensonge, pour démonter la blague cruelle qu’il était en train de faire.
Pourtant, le soleil se levait encore à l’horizon.
« Les dieux ont pitié, comment toute cette douleur et cette misère peuvent-elles durer une minute ? Ça m’a semblé durer des heures. »
« Tu es vraiment stupide. » Lith le paralysa de nouveau. « C’est une minute à partir du moment où tu as essayé de te mordre la langue. La Flèche de la Peste a duré à peine dix secondes. Tu ne m’as pas entendu compter à voix haute ? »
« Il semble que la Flèche de la Peste ait déformé sa notion du temps. » Solus étudiait la réaction du corps du spécimen au nouveau sort. « Son manque de mana a dû permettre à l’énergie noire d’atteindre son cerveau, altérant ses perceptions. »
Lith était sur un nuage, tout était trop parfait.
« Je ne te le demanderai qu’une fois de plus. Es-tu prêt à parler ? »
L’esprit du chevalier s’effondra, oubliant tout de ses vœux et de son honneur. Tout ce qu’il voulait, c’était que la douleur s’arrête. Même la mort semblait séduisante en comparaison.
Alors, il a tout dit à Lith. Comment après avoir été humilié pendant le festival de printemps, Ricker Trahan avait reconsidéré la valeur de Nana.
Il avait compris à quel point ses préparations étaient insuffisantes, et il était devenu déterminé à être le seul apprenti de Nana.
Après avoir porté l’affaire devant son père, le baronnet Trahan avait expliqué à son fils stupide l’énormité de son erreur. Nana avait une énorme rancune envers les nobles, et puisqu’ils avaient commencé de la pire façon possible, la supplier ou la corrompre serait inutile.
La seule option disponible était de retirer le concurrent du tableau, en espérant que Nana serait prête à remplacer un élève par un autre plus fiable.
La raison pour laquelle ils ont tendu une embuscade à Lith était la même que celle qui empêchait le Baronet Trahan de contraindre Nana à faire ce qu’il voulait. Il ne pouvait pas se permettre de la mettre en colère, sinon toute la famille Trahan serait anéantie.
Bien que le statut déchu de Nana au sein de l’Association des Mages l’ait privée de la plupart de ses privilèges et de son autorité, elle en était néanmoins membre.
Dans le Comté de Lustria, elle détenait une autorité égale, sinon supérieure, à celle du Comte Lark lui-même, et cela signifiait qu’elle était libre d’exécuter des nobles de moindre importance comme eux sur un coup de tête.
Nana n’aurait même pas besoin de se justifier pour une telle action, juste d’expliquer ses raisons à l’association en écrivant une lettre. Une simple formalité.
C’est pourquoi le Baronnet Trahan avait envoyé sa garde personnelle en mission d’infiltration. Il avait insisté un nombre incalculable de fois sur l’importance de ne pas faire de vagues.
Nana ne devait jamais soupçonner quoi que ce soit.
Leurs ordres étaient de faire renoncer à Lith son apprentissage en l’intimidant et en le menaçant. Si rien de tout cela ne fonctionnait, leur travail consistait à le faire disparaître sans laisser de trace.
« Pendant le festival de printemps, Nana m’a dit que les magiciens puissants étaient comme des nobles, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit une existence aussi terrifiante. Il semble que mon choix de devenir un mage ait des ramifications bien plus importantes que je ne l’avais imaginé.
Le statut de noble, même une putain d’Association de Mage ! Tous ces trucs me donnent mal à la tête. Maintenant, que faire de ce sac à merde ? »
C’était une question rhétorique, mais Solus a répondu quand même.
« Se débarrasser des corps se retournerait contre nous. Si nous voulons faire payer ce baronnet, il nous faut les corps et des preuves qui le relient à l’embuscade. »
« C’est exactement ce que je pense. » Lith hocha la tête (intérieurement du moins).
« Dernière question. Où sont les vestes en cuir avec les armoiries de la famille Trahan ? »
« N-Nous les avons laissés à la maison. Nous ne pouvions pas nous permettre que quelqu’un nous remarque, cela aurait impliqué le Baronnet. »
Le chevalier était terrifié. Les yeux de Lith devenaient noirs et brillaient d’une énergie sombre.
« Attendez ! Les sifflets ! Nous avons apporté les sifflets de chasse en argent que le baronnet nous a offerts quand nous lui avons prêté serment d’allégeance ! Ils portent aussi les armoiries de sa famille ! »
« Merci. Un marché est un marché. » Lith a frappé deux fois la tête du chevalier avec des flèches de glace, le tuant sans douleur.
Il a ensuite récupéré tous les sifflets des cadavres, en prenant soin d’effacer les traces de sa magie spirituelle.
« Ces cous tordus et ces têtes implosées pourraient soulever beaucoup trop de questions. Couvrons nos traces. Je dois simplement couper le premier et geler le second. »
Après cela, Lith a utilisé la fusion de l’air pour se précipiter vers le village. Être obligé de réveiller Nana était maintenant le dernier de ses soucis, il voulait se venger.
La fusion d’air lui permettait d’atteindre une vitesse de 60 km/h, il est donc arrivé en moins de deux minutes, mais une fois aux abords du village, il a dû annuler le sort.
« Je ne peux permettre à quelqu’un de voir l’enfant le plus rapide du monde. Bon sang, je veux tellement ces livres ! J’ai besoin de savoir si l’esprit et la magie de fusion sont connus du public ou s’ils sont encore inconnus. Je ne peux pas risquer d’exposer mes atouts caché pour rien à moins que ce soit une question de vie ou de mort. »
Lith continua à courir jusqu’à ce qu’il puisse apercevoir la maison de Nana au loin. Quand il a vu une luxueuse diligence juste devant sa porte, il a appuyé sur la pédale d’accélérateur.
« Dame Nerea, je vous en prie, soyez raisonnable. Considérez la situation dans son ensemble ! »
Lith ne pouvait pas entendre à cette distance, et même s’il le pouvait, il était trop concentré pour faire attention. Solus n’avait pas ce problème. L’année dernière, elle n’avait pas acquis de nouvelles capacités, mais ses sens étaient devenus beaucoup plus aiguisés.
« Un garçon de ferme doit s’occuper de tellement de choses. La magie est une maîtresse stricte qui exige du temps et des ressources, toutes choses que mon cher fils peut fournir en abondance. »
« Je suis désolée, cher Baronet. » La voix de Nana était polie mais dépourvue de toute chaleur. Ses mains agrippaient sa canne si fort qu’elles devenaient blanches.
« La parole d’un mage est son engagement. J’attendrai Lith toute la journée, si nécessaire. A mon avis, le talent brut et une disposition sincère sont des bases bien plus importantes pour un mage.
Choses dont votre fils est clairement dépourvu. Ou voulez-vous prétendre que ses paroles et actes grossiers pendant le festival de printemps n’ont jamais eu lieu ? Je suis peut-être vielle, mais pas sénile. »
Ricker Trahan était pâle comme un fantôme. Jusqu’à présent, le plan de son père ne semblait pas fonctionner. Ils avaient passé la dernière demi-heure dans une négociation unilatérale.
Si tout échouait et que Ricker ne parvenait pas à s’inscrire à l’académie des Griffons de la Foudre à cause de son comportement grossier, il savait que son père l’écorcherait vif.
Le Baronet Trahan avait investi d’innombrables ressources pour donner à son fils tous les livres et les professeurs qu’il pouvait se permettre.
L’idée de tout cet argent et de tous ces efforts, gaspillés à cause de la bêtise de Ricker alors qu’il avait affaire au meilleur mage de la Comté, était suffisante pour que le Baronet renie Ricker.
« Ah ah ah ! Ne soyons pas si hâtifs, Dame Nerea. C’est normal de faire des erreurs quand on est jeune. L’important est d’en tirer les leçons et de ne jamais les répéter.
Je sais que Ricker a un sacré tempérament, et je m’excuse pour son comportement. Je peux vous assurer qu’il est terriblement désolé de ce qu’il a fait. »
Ricker ne s’était jamais senti aussi humilié. Ils continuaient à parler de lui comme s’il n’était pas là.
« Aussi s’il vous plaît, considérez que la ponctualité et la fiabilité sont très importantes quand on marche sur le chemin de la magie. Pourtant je ne vois pas ce Lith dans les environs, alors que mon fils est ici.
Ne pensez-vous pas qu’un garçon de ferme ne peut pas comprendre le privilège que vous lui accordez ? La vie dans la nature est très dure pour les jeunes. Je crains sincèrement que ses parents n’aient pas eu l’occasion ou le temps de lui donner une éducation correcte.
Je peux comprendre votre position, vous lui avez donné votre parole et l’avez connu pendant si longtemps. Mais je ne peux pas supporter l’idée qu’une telle opportunité soit gaspillée pour quelqu’un qui ne peut pas vous donner le respect que vous méritez.
“Aussi, je peux vous garantir que si vous prenez Ricker comme disciple, je vous récompenserai généreusement. S’il est admis à l’Académie des Griffons de la Foudre, nous n’oublierons jamais votre aide et votre générosité.
“Je suis prêt à m’engager dès à présent que si mon fils atteint la grandeur qu’il mérite, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour laver votre nom. Qu’en dites-vous ? »
Nana ricane.
« J’aimerais dire beaucoup de choses, mais cela ne semble pas nécessaire. Si tu ne le vois pas, c’est que tu regardes dans la mauvaise direction. Lith est le petit lutin haletant juste derrière toi. »