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Supreme Magus Chapitre 54

Traducteur: TheCounterspell

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Lith retourna en classe avec un autre Warp, si bien que le premier cours ne fut finalement retardé que de vingt minutes.

Le professeur Trasque lui fit un clin d’œil avec un sourire bienveillant, le renvoyant à son bureau avant de commencer la leçon.

Les trois filles avaient été obligées de rester debout à côté du tableau noir pendant tout le cours.

« Il n’y a aucune raison pour que vous vous mettiez à l’aise, puisque vous allez bientôt nous quitter. » Trasque avait un sourire froid pendant tout ce temps, il semblait prendre une grande joie de leur malheur.

Dès le retour de Lith, les trois filles furent convoquées dans le bureau du directeur. Ce n’est qu’alors que les Warp se sont refermées et que la leçon a commencé.

« Tout d’abord, laissez-moi me présenter. Mon nom est Jian Trasque, et je suis né roturier. » Il fit une longue pause, laissant ces mots résonner dans la classe, prenant note mentalement de ceux qui faisaient une grimace de dégoût ou de désapprobation, pour référence future.

« A mon époque, j’ai été rejeté par l’académie des Griffons du Feu. J’ai été obligé de rejoindre l’Association en tant qu’élève à domicile, puis j’ai gravi les échelons en tant qu’aventurier, jusqu’à ce que je parvienne à obtenir mes spécialisations.

Mon talent a été reconnu au point qu’on m’a offert un poste de professeur dans cette académie, et que le directeur du Griffon de feu a été renvoyé pour être un vieil imbécile incompétent. Si l’un d’entre vous partage sa vision, n’hésitez pas à le rejoindre. »

Trasque désigna la porte.

« Personne ? Bon, alors commençons par les bonnes choses. Théorie de la magie de combat, vous allez vous demander ce que ça veut dire ? Vous êtes tous compétents dans les trois premiers niveaux de magie, qu’est-ce que je pourrais bien vous apprendre ?

La réponse est : comment vous garder en vie en révélant la vraie valeur de la magie de corvée si négligée. Je sais, le nom est horrible, mais depuis l’aube des académies ça a aidé les examinateurs à séparer le bon grain de l’ivraie.

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi c’était la première chose qu’ils vous demandaient d’exécuter ? Parce qu’ici, à l’intérieur d’une des grandes académies, vous apprendrez désormais à l’aimer et à la respecter sous son vrai nom : la magie primaire.

La première magie est la raison pour laquelle un mage peut vivre assez longtemps pour avoir des enfants. Bien sûr, elle est faible, mais pensez-vous vraiment que vous aurez le temps de lancer un sort de niveau 1 si quelqu’un essaie de vous poignarder ? La réponse est : non, vous ne le pourrez pas.

Sans magie primaire, vous mourrez, gaspillant tout le temps, les efforts et l’argent que vos parents et l’académie ont investi dans votre formation. »

La leçon se poursuivit avec Trasque faisant des exemples de différentes situations de vie ou de mort et comment survivre en utilisant des tours simples de magie primaire.

La plupart de la classe prenait furieusement des notes, seuls Lith et quelques autres des plus de deux cents participants regardaient autour d’eux, surpris par l’ignorance de leurs pairs.

-«  Tu peux le croire, Solus ? Ces noobs prennent des notes avec un putain de stylo ! Maintenant je comprends pourquoi ce cours est obligatoire pour tous. Je doute que beaucoup d’autres aient passé les huit dernières années à chasser et à affiner leurs compétences. »

‘Magie primaire.’ Solus réfléchissait. « Pendant une seconde, je me suis attendu à ce qu’il appelle ça de la vraie magie. La plupart des tours qu’il explique, tu les as inventés au berceau. Si toutes ses leçons sont comme celle-ci, ça va être assez ennuyeux. »-

Après deux heures, la leçon s’est terminée.

« Et c’est tout pour les explications. Cette partie est couverte, quoique de façon moins charmante, dans les vingt premières pages de votre livre. Pour la prochaine leçon, j’attends de vous que vous les connaissiez à fond, ainsi que les pages de vingt à cinquante.

La meilleure façon d’apprendre la théorie d’un combat, c’est de l’expérimenter directement. Nous ne nous retrouverons donc pas dans une salle de classe, mais uniquement dans des salles d’entraînement. À partir de la quatrième année, vous devrez mettre la main à la pâte.

Vous étudierez pendant votre temps libre, si vous en avez besoin. Il en va de même pour tous les cours, la première leçon est explicative, ensuite vient seulement la pratique. Ceux qui ne suivent pas échoueront et seront renvoyés. Rappelez-vous qu’il n’y a pas de seconde chance, donnez toujours le meilleur de vous-mêmes. »

Tous les élèves avaient des expressions inquiètes, une chose était de lire et mémoriser à partir d’un livre, avoir un examen tous les trois mois. Une autre était d’être constamment testé, jour après jour, vous poussant à votre limite.

Puisque la prochaine leçon était aussi un cours obligatoire pour tous, la classe ne changerait pas. Il y aurait juste une petite pause avant l’arrivée du prochain professeur. Lith sortit immédiatement le bulletin de vote, juste pour être sûr.

Comme Linjos l’avait prédit, le bureau de Lith fut évité comme la peste, tous les élèves lui jetèrent des regards remplis de mépris et de dégoût, même les roturiers des derniers rangs.

– ‘Au moins, ils sont tous d’accord sur quelque chose.’- Pensa-t-il.

Lith se leva pour se dégourdir un peu les jambes, et il remarqua que partout où il allait, les gens lui faisaient de la place, se tenant à au moins deux mètres.

– ‘C’est plutôt sympa. J’aimerais avoir un Ballot chaque fois que le métro est trop bondé ou chaque fois que je suis coincé dans une file d’attente. Celui qui voyage le mieux est celui qui voyage seul.’

Lith vérifia son emploi du temps, le professeur Nalear était en charge des principes de la magie avancée.

‘Un autre titre cryptique. C’est dommage qu’ils ne nous aient pas encore donné nos livres, sinon je les aurais déjà rangés dans Soluspedia. Je n’ai pas le temps de le lire à l’ancienne. Bon sang, je déteste les énigmes.’-

Lorsque le professeur Nalear est entré dans la pièce, le cœur de Lith a fait un bond.

Elle avait une vingtaine d’années et mesurait environ 1,7 mètre. Son visage avait une forme ovale avec des traits délicats, ses cheveux blonds miel avec des nuances de violet étaient tirés en arrière en une queue de cheval.

Elle ne portait presque pas de maquillage, ce qui accentuait sa beauté naturelle. Bien que sa robe soit complètement boutonnée, elle n’était pas assez ample pour que les yeux masculins très entraînés de Lith soient incapables de mesurer ses trois tailles.

À chaque pas qu’elle faisait, il appréciait de plus en plus ses courbes douces.

– « Wow ! Elle est magnifique ! » commenta Solus. « Après le mannequin pour maillot de bain Professeur Trasque, je dirais que Linjos a eu un sacré goût pour choisir le nouveau personnel, n’est-ce pas Lith ? Lith ? ! »

Solus était inquiète, sa tête d’hôte était vide. Elle ne pouvait entendre qu’une sorte de bruit blanc.

« Lith, tu es vivant ou quoi ? » Elle a mentalement crié, lui faisant retrouver sa rationalité.

« Solus, j’ai un gros problème. La femme qui vient d’entrer est un 10/10 sur mon échelle personnelle. Je n’ai jamais cru qu’un vrai 10 pouvait exister dans la vie réelle ! Et pire encore, ce corps stupide vient de décider de vivre son premier béguin ! »

Solus était sidéré.

« Tu es fou ? Ici et maintenant ? Avec tout ce qui est en jeu, tu veux devenir le chouchou du professeur ? »

« Tu crois que j’ai le choix ? Je sais qu’un garçon de douze ans a moins de chances avec elle qu’une boule de neige contre le Soleil, le problème c’est que mon corps s’en fout ! Ce n’était qu’une question de temps avant que les hormones ne bousillent ma vie d’adolescent.

J’ai besoin de ton aide pour garder mon calme et éviter de me comporter comme un idiot. C’est une cause perdue, mais on peut au moins limiter les dégâts. S’il te plaît, je veux éviter des souvenirs honteux comme ceux du lycée ! »

« Je ferai de mon mieux. » Lui assura Solus, apaisant ses pensées chaotiques et drainant l’excès d’énergie mentale. –

« Bonjour, garçons et filles. Je m’appelle Valesa Nalear, ravie de tous vous rencontrer. »

Sa voix n’avait rien de spécial, mais aux oreilles de Lith, c’était un chœur de harpes et de violons.

En regardant autour d’elle, elle a remarqué que certains endroits de la classe étaient bondés, mais qu’il y avait encore beaucoup de sièges disponibles autour de Lith. Quand elle a demandé une explication, Lith a levé le bulletin de vote dans sa main droite.

Sa lèvre supérieure s’est retroussée en une expression de dégoût.

« Méprisable. » Ses mots sonnaient comme si elle essayait de cracher quelque chose de dégoûtant de sa bouche.

La classe entière a éclaté de moqueries et de rires. Fort du soutien du professeur, de nombreux élèves ont jeté des ordures à Lith, malgré le Ballot.

Lith a senti son cœur s’affaisser. Toute la chaleur qu’il avait ressentie jusqu’à il y a une seconde, les espoirs stupides et les rêves d’amitié à la limite de l’amour qu’il avait nourris, ont éclaté comme une bulle. Seuls le froid et les ténèbres demeuraient en lui, rendant même cette douleur agréable.

– ‘C’est vrai.’ Pensait-il ‘Tu vois maintenant, stupide corps pubère ? C’est ce qui arrive quand on baisse sa garde. Les voeux pieux ne portent que des fruits aigres faits de larmes et de déception.

Le bon côté des choses, c’est que j’ai réussi à mettre rapidement un terme à ce béguin fou, m’épargnant ainsi d’innombrables humiliations. Je dois m’en souvenir, et bien m’en souvenir. Règle n°1 : ne faire confiance à personne. Attend-toi toujours au pire de tout le monde, et tu ne seras jamais déçu.’-

La classe riait encore, quand le professeur Nalear a rugi :

« Silence ! »

Lorsque la pluie d’ordures cessa et que l’ordre revint dans la classe, elle parla d’une voix pleine de rage, ses yeux verts réduits à deux fentes ardentes.

« Je ne parlais pas de lui, mais de vous, sales asticots ! »

– « Ou pas ! » pensa Lith, surpris par cette soudaine tournure des événements. –

Elle regarda les différents groupes de personnes répartis dans la classe, les fixant avec fureur, tandis qu’une aura bleue émergeait de son corps, faisant bouger sa robe comme si elle était au milieu d’une tempête.

Ses mains bougeaient trop vite pour que les yeux puissent les voir, même les sens exacerbés de Lith ne pouvaient percevoir qu’un flou. Soudain, l’un des gars qui avait jeté des ordures sur Lith a été tiré vers Nalear.

Il flottait dans les airs, se tenant désespérément le cou, haletant pour respirer.

– ‘Ce n’est pas de la magie spirituelle ? !’ pensa Lith, choqué. ‘Elle ressemble beaucoup à mon Etouffement Spirituel, je peux à peine voir la différence. Pourrait-elle être un vrai mage aussi ?’

« Espèces de salauds ! » Rugit-elle « Avez-vous la moindre idée de ce que vos semblables m’ont fait enduré pendant mes années d’académie ?

Seulement parce que j’étais une jolie fille et que mon père n’était qu’un modeste chevalier, vous avez toujours essayé de faire de moi votre jouet, me harcelant et me molestant chaque jour. Mais le pire venait toujours de mes soi-disant ” amies”. »

Ses mains ont bougé à nouveau, tirant un autre de ceux qui avaient jeté des ordures, mais cette fois c’était une fille de quinze ans, portant un maquillage lourd.

« Toujours à me traiter de salope dans mon dos, à répandre des rumeurs et à essayer de m’attirer dans des pièges pour donner à leurs amis masculins l’occasion de ‘s’amuser’. Et cela uniquement parce que j’étais plus douée qu’eux, alors ils avaient besoin de me ‘remettre à ma place’.

La seule raison pour laquelle je suis encore en vie et sain d’esprit à ce jour, c’est parce que j’ai aussi pris un Bulletin de vote de culpabilité ! »

Les deux jeunes dans les airs avaient commencé à devenir violets, leurs yeux versant des larmes de peur et de désespoir.

« Qu’est-ce qui se passe ? » Elle s’est moquée d’eux. « Ne sommes-nous pas en train de nous amuser entre amis ? Selon vos règles, la force fait le droit. Non seulement je suis professeur dans cette académie, mais je suis aussi un Archimage, ce qui me place au niveau d’un archiduc. »

Elle regarda droit dans les yeux du garçon, attrapant sa gorge et le soulevant d’une seule main.

« Cela fait du titre de Marquis de ton père une blague. Je pourrais te tuer ici et maintenant, et prétendre ensuite que tu as essayé de me violer. Non seulement personne n’oserait douter de ma parole, mais je pourrais même demander satisfaction, en anéantissant personnellement toute ta sale famille !”

Elle fit ensuite de même avec la fille, ses pieds s’agittant dans l’air à la recherche d’un appui.

« Et toi, mocheté ? Pourquoi tu ne ris plus ? Pourquoi ne vas-tu pas pleurer auprès de ta maman, la duchesse Baran ? Je veux voir sa tête quand je t’arracherai le cœur devant ses yeux et que je le lui ferai manger tout cru pour t’excuser d’être plus faible que moi ! »

Ce n’est que lorsque leurs visages devinrent bleus par manque d’air qu’elle les laissa partir, les jetant comme des ordures. Le professeur Nalear conjura immédiatement de l’eau, se lavant les mains comme si toucher ces deux-là pouvait souiller son être même.

– ‘Par mon créateur !’ Solus était époustouflé. « Maintenant, je comprends enfin ! Le directeur Linjos ne choisissait pas son personnel en fonction de l’apparence physique. Il a remplacé les anciens professeurs par des personnes talentueuses qui ont été victimes du système par le passé !

De cette façon, il est non seulement sûr d’avoir à son service quelqu’un qui peut vraiment compatir avec les victimes, mais aussi des gens qui ne reculeront jamais devant les abus de pouvoir. Ils sont tous déterminés à se venger, s’ils ne peuvent pas changer le système de l’intérieur, personne ne pourra le faire. »

Malgré leur lien symbiotique, Lith n’a pas pu entendre une seule des pensées que Solus lui a envoyées. Il regardait les événements qui se déroulaient devant lui, l’esprit vide, incapable d’accepter la réalité.

« S’il te plaît, épouse-moi. » Il s’est soudainement exprimé à voix haute.

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