Supreme Magus Chapitre 89

Magie Dimensionnelle

Traducteur: TheCounterspell

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Le lendemain matin, Lith et Phloria faisaient une petite promenade avant de récupérer le reste de l’équipe pour le petit déjeuner.

Descendant d’une longue lignée de Chevaliers Mages, Phloria avait plus d’expérience avec les épées, et comme elle ne devait suivre qu’un seul cours de spécialisation, elle était son principal professeur entre les deux filles.

Cela leur permettait de passer pas mal de temps ensemble, puisque tous deux avaient des après-midi libres pour pratiquer l’épée. En fait, Phloria avait parfois besoin de bachoter la nuit, pour rattraper ses études, mais c’était quelque chose qu’elle faisait volontiers.

Pour rien au monde, elle n’aurait renoncé aux leçons du week-end sur la magie primaire. D’ailleurs, une fois qu’elle a réussi à mieux le connaître, elle a vraiment apprécié sa compagnie. Il en allait de même pour Lith, elle était celle dont il préférait la compagnie.

Phloria était mature et pondérée, elle disait souvent ce qu’elle pensait, au point de paraître parfois grossière. Elle avait également des intérêts et des passe-temps variés, ce qui lui permettait de parler de presque tous les sujets, et pas seulement de magie ou de la vie à la Cour.

Lith appréciait leurs discussions, apprenant la mentalité du nouveau monde et les règles de la société non écrite. Ayant vécu la majeure partie de sa nouvelle vie dans un petit village, Lith pouvait apprendre plus d’une de ses anecdotes que d’un livre entier.

Ce jour-là, Phloria portait ses longs cheveux noirs lâchés, les faisant danser sur son visage chaque fois qu’elle tournait brusquement la tête.

“Pourquoi tu te laisses toujours pousser les cheveux ?” demanda Lith. “Je pensais que les avoir courts était plus pratique pour une combattante”.

“Oui, tu as raison. Mais pendant la dernière pause, ma mère n’a cessé de me harceler en me disant que je n’étais pas assez féminine. Elle disait que si je les coupais encore plus court, les gens me prendraient pour un garçon. Quelle connerie !” Grommela t-elle.

Lith ne put que garder le silence, donnant intérieurement raison à sa mère. Phloria était très grande, même plus que la plupart des professeurs, et elle avait encore beaucoup de temps pour grandir encore. Elle avait aussi de larges épaules et assez de force pour le soulever facilement, comme lors de l’examen blanc.
“Qu’est-ce que tu en penses ?” Demanda t-elle brusquement.

“Que j’espère qu’elle ne l’a pas formulé de manière aussi cruelle. Mais je dois lui reconnaître que tu es plus jolie comme ça.” Lith esquiva la question par un compliment.

“Bien sûr que non, ma mère est d’origine noble, elle ne serait jamais aussi directe. Elle a juste souligné combien il est difficile de trouver des prétendants pour moi, en ajoutant combien elle est effrayée à l’idée que notre lignée meurt avec moi et toutes ces conneries.”

“Je pensais que tu avais des frères et soeurs.” Lith leva un sourcil devant de tels arguments. Il se souvenait clairement que ses parents avaient trois enfants.

“J’en ai. Et quand je l’ai fait remarquer, elle m’a répondu avec la théorie bidon que les femmes sont plus susceptibles de transmettre un plus grand degré de magie. À ce moment-là, j’ai abandonné. Tu sais, les parents, on est toujours du côté des perdants dans les discussions.”

Lith hocha la tête, ne sachant pas quoi dire. Personne n’avait jamais essayé de contrôler cet aspect de sa vie.

“Pendant qu’on y est, tu sais que Quylla s’intéresse à toi, non ?” Lui demanda t-elle

“Oui.” En fait, il soupçonnait Quylla de développer un béguin, mais il espérait qu’avec le temps et en ne lui accordant pas d’attentions particulières, cela passerait. Il ne voulait pas la rejeter ouvertement et la blesser.

“Pourtant, je ne comprends pas pourquoi.” Lui répondit-il

“Eh bien, c’est une orpheline. Elle a clairement des problèmes avec son père, et entre ton grand frère et tes vibrations de sergent instructeur, je dirais que tu es le candidat idéal.” Lui expliqua t-elle.

“Mais pourquoi moi et pas un des professeurs ou autre ? Je veux dire, je n’ai rien de spécial, juste…”

“Grand, beau, talentueux et attentionné ?” Phloria l’a coupé court. “Tu as raison, c’est un mystère complet.”

Lith l’a regardée d’un air agacé.

“Ce n’est pas drôle. Arrête de me taquiner.”

“Bon, là, je dois reprendre la partie beau gosse et attentionné. Avec ce visage, tu es effrayant.”
L’expression de Lith est redevenue normale.

“Beaucoup mieux. Au fait, je garderais un œil sur Friya aussi. Je ne serais pas surpris que sa famille l’ait envoyée après toi. Les magiciens talentueux sans nom de famille sont très recherchés.”

“S’il te plaît, je ne suis qu’un étudiant de quatrième année.” Lith s’est moqué. “C’est trop tôt pour ce genre de manigances.”

“Nan, tu es encore trop naïf. C’est le moment idéal pour commencer une démarche pour se développer dans le futur sans avoir l’air trop désespéré ou intéressé. Pendant la cinquième année, il serait trop tard, il faut avoir un avantage sur la concurrence.

Ce n’est pas comme s’ils allaient vous faire épouser après tout. Si tu ne réponds pas à leurs attentes, ils peuvent toujours faire marche arrière à tout moment.”

“C’est logique.” Lith fronca les sourcils en pensant à ce problème inattendu.

“Merci de m’avoir prévenu.”

“De rien. Mais pour être honnête, tu devrai remercier mon père. Ce n’est que lorsqu’il m’a demandé si un conjoint plus jeune me conviendrait que j’ai compris ce qui se passait.”

Lith avait peur de poser la question, mais il l’a fait quand même.

“Que lui as-tu répondu ?”

“Après avoir souligné qu’un “petit” écart d’âge ne me dérange pas, ne te méprend pas, je ne veux pas finir par épouser quelqu’un de beaucoup plus âgé que moi, j’ai dit que je l’envisagerais. La seule réponse a été “pas de réponse”.

Si j’avais dit oui, il aurait envoyé ma mère pour me faire changer d’avis. Si j’avais dit non, il aurait probablement commencé à arranger notre mariage. Il est un peu têtu.”

“Je vois.” Lith essaya de garder son visage impassible, mais s’éloigna inconsciemment d’elle d’un pas.

“Ne te surestime pas, petite chose.” Rit -elle de son geste.

“Je suis une femme indépendante, je peux plier sur beaucoup de choses pour le bien de mes parents, mais l’amour n’en fait pas partie. S’ils essaient de me forcer, je suis prête à m’affranchir après la cinquième année et l’obtention de mon diplôme. Si je garde mes notes comme elles sont, les gens feront la queue pour m’embaucher.”

À partir de là, ils ont marché en silence, jusqu’à ce qu’ils frappent à la porte de Quylla. Pendant le petit déjeuner, tout le monde a exprimé sa curiosité sur les nouveaux cours et leurs Professeurs, faisant des paris sur leurs looks.

Lith jeta un coup d’œil furtif à Friya de temps en temps, et ce n’est que lorsqu’il réalisa que rien n’avait changé qu’il parvint à mettre sa paranoïa en veilleuse.

Comme la magie dimensionnelle était un cours obligatoire, il avait lieu dans la classe de quatrième année.
Dès que le dernier gong a retenti, le professeur Rudd est entré.

C’est un homme de grande taille, d’environ 1,78 m, aux cheveux noirs striés de gris et aux yeux bleus glacés. Il avait une cinquantaine d’années, et portait la robe de chambre ouverte, révélant ainsi sa minceur.

En dehors de Vastor, il était le professeur le plus âgé que Lith ait jamais rencontré.

“Bonjour, chers élèves.” Il prononcait chaque mot comme s’il crachait du poison.

“Je suis le professeur Khavos Rudd, et je vais vous enseigner la magie dimensionnelle. Comme vous pouvez le constater, je ne suis pas un de ces enfants canons que notre bien-aimé directeur Linjos a placé dans l’académie. Je suis l’un des vestiges de la vieille garde.

Un de ceux qui, soi-disant, trouvent un gaspillage de ressources pour enseigner la magie à ceux qui n’appartiennent pas à la lignée des mages ou au moins à des familles nobles.”

À ces mots, Lith, Quylla et Friya ont sorti leur bulletin de vote et l’ont placé sur leur bureau. Après une “blague” de trop, Friya avait décidé de suivre les conseils de Quylla et avait retrouvé sa liberté.

En tant que noble, ce discours ne lui était pas adressé, mais elle voulait quand même prouver son point de vue. Friya n’avait pas peur de se mettre en danger pour ses amis.

Rudd a continué comme s’il ne voyait rien, malgré le fait qu’ils étaient tous les trois assis en première ligne.

“Même dans un tel scénario hypothétique, je resterais un professionnel capable de laisser ses préjugés derrière cette porte. J’attends de vous que vous fassiez de même.”

Les étudiants les plus ordinaires ne croyaient pas un mot de ce qu’il disait. Beaucoup ont commencé à regretter de ne pas avoir de bulletin.

“La magie dimensionnelle est un sujet complexe et profond, alors n’espérez pas vous débarrasser de moi après seulement trois mois. C’est dans ma classe que nous séparerons les vrais mages des simples oiseaux. Même si un magico peut voler, seul un vrai mage peut faire ça.”

Après un rapide geste de la main et un mot étouffé, Rudd disparut du fond de la classe, près du tableau noir, réapparaissant devant la première rangée d’élèves.

Ses mains ne s’arrêtaient jamais, avant même qu’ils aient pu souffler, il avait déjà disparu, se matérialisant avec ses pieds sur un bureau de la deuxième rangée, faisant un tour complet de la classe avant de revenir au point d’origine.

“Ce sort s’appelle Blink, l’une des utilisations de la magie dimensionnelle les plus courantes en combat. Il est particulièrement utile aux Mages de combat et aux Chevaliers Mages pour pousser en avant, puisqu’ils utilisent des armes. Mais tout le monde peut l’utiliser pour s’échapper en cas de besoin.

Pour être clair, je n’ai pas utilisé d’artefact, juste mes compétences. Si vous n’êtes pas capable de faire ça à la fin du cours, vous ne le réussirez jamais. La bonne nouvelle, c’est qu’échouer à mon cours ne vous empêchera pas d’obtenir votre diplôme, mais marquera votre échec en tant que mages.”

Il a souri en regardant les visages inquiets des étudiants.

Une main s’est levée de la rangée du milieu.

“Quoi ? Je dois encore commencer à expliquer et vous avez déjà une question ? Je me demande comment vous avez été admis ici. Quoi qu’il en soit, parlez librement.”

“Allez-vous nous apprendre la téléportation ?” demanda un garçon roux et potelé.

Le professeur Rudd a éclaté d’un grand rire, plein de mépris et d’étonnement. La plupart des élèves ont compris qu’il ne riait pas de la question, mais du garçon lui-même.

“La téléportation ? Je n’ai pas entendu ce mot depuis des années. C’est une branche flétrie de la magie, dont le seul succès a été de débarrasser le monde de tous les idiots qui la pratiquaient.”

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