Traducteur : Ych
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« J’avais préparé un long discours pour t’expliquer la situation, mais comme il n’y a pas de confiance entre nous, je vais essayer de faire court. » Haug dit en soupirant. « Tu vois Tartania là-bas, à la table 3 ? »
Il désigna une jeune femme aux cheveux roux striés de bleu de partout qui dînait seule à une table de quatre. Elle ne buvait que de l’eau, et il y avait d’autres verres devant chacune des trois autres chaises.
Tartania semblait les garder pour ses amis qui avaient laissé chacun un vêtement sur les chaises.
« Elle a été la première de son groupe à s’éveiller. Ce n’était qu’une bande de gamins sans mentor qui étaient tombés sur notre secret tout seuls. Ils ont organisé une fête ici, se sont tellement saoulés que ces crétins ont décidé de suivre immédiatement son exemple.
« S’éveiller en étant ivre de stupeur est déjà dangereux, mais le faire alors que ton corps n’est pas assez fort, c’est tout simplement du suicide. Après cela, j’ai dû enchanter le plafond avec un sort d’autonettoyage comme le reste du restaurant.
« Tartania, au contraire, a fait le vœu de ne plus jamais boire et, après des décennies, elle le respecte toujours. » dit Haug.
« Et alors ? » demande Lith.
« Alors, nous, les Éveillés, nous sommes une société qui n’en a rien à foutre de ses jeunes et qui ne se préoccupe que de leurs précieux héritages. Ces gamins étaient des gens bien et pourtant ils sont morts à leur première cuite uniquement parce que personne ne s’occupait d’eux. » Haug grogne.
« Heck, même moi, je ne suis pas irréprochable. Si seulement j’avais gardé un œil sur leur ardoise toujours plus grande, j’aurais pu les sauver. Pourtant, j’ai échoué, tout comme j’ai échoué avec mon propre apprenti. Il est mort en menant une bataille perdue d’avance parce qu’il avait trop peur de me demander de l’aide.
« Parce que même si je l’aimais comme un fils, je ne l’ai jamais traité comme tel. Lui tapoter le dos était le plus grand éloge que je lui ai jamais fait parce que les hommes ne font pas de câlins et ne pleurent pas. Nous hochons à peine la tête en signe d’approbation. » L’assiette qu’il nettoyait a volé en éclats sous sa poigne, puis les morceaux se sont réassemblés comme si de rien n’était.
« Sans vouloir être insensible, même moi, je ne vois pas du tout où tu veux en venir. » dit Kamila.
« Ce que je veux dire, c’est que les enfants sont notre avenir et que le Conseil n’est qu’une bande de vieux salauds avides. Ils ignorent le problème sous prétexte que nous sommes en guerre contre les Cours des morts-vivants, mais les victimes n’appartiennent à aucun d’entre eux.
« Ce sont des gens libres qui ne demandent qu’à vivre en paix. » Haug a déclaré. ” Laisse-moi adoucir le pot en parlant de ta rémunération. Si tu acceptes ma demande, je partagerai avec toi le secret de mon noyau violet et je te dirai l’identité de la personne qui a assassiné le comte Lark. »
« Quoi ? » À ces mots, toute la douleur et le chagrin que Lith croyait avoir surmontés au cours des derniers mois lui serrent le cœur comme un étau. Pourtant, au lieu de larmes, ils ont déclenché une rage débridée.
« Dis-moi qui a tué mon ami maintenant, ou je rase cet endroit. Même s’il m’en coûte de promettre mon alliance à ma Grande – je veux dire Salaark ! » Chaque fois que Lith pensait au comte, les images de son cadavre affiché comme un épouvantail se superposaient à son visage souriant ou à son monocle sautillant.
En trafiquant le corps de Lark, les coupables avaient fait plus que le tuer, ils avaient empoisonné tous les bons souvenirs que Lith avait de lui. Ce n’est qu’en vengeant le comte que Lith pourrait espérer débarrasser son esprit de ces images et se souvenir de Lark pour la façon dont il a vécu plutôt que pour la façon dont il est mort.
L’aura bleu-violet de Lith éclata avec une grande violence tandis que le mana de la magie de fusion circulait dans son corps, tissant des sorts. Un grondement sourd parcourut la taverne ambulante lorsque les ailes de Lith sortirent d’elles-mêmes de son dos.
« Moi et ma grande gueule ! » Haug leva les mains en signe de paix et pour tenter de le calmer.
« Je ne suis pas si con que ça pour cacher intentionnellement une information aussi énorme. J’ai juste joué la comédie pour retrouver un peu de dignité et attirer ton attention. Je ne sais pas qui a fait ça, mais je connais quelqu’un qui connaît la vérité.
« Ça leur a échappé après un verre de trop, mais ils n’ont jamais mentionné les détails. Ils m’ont juste dit que le coup de Lark faisait partie d’un accord avec les Cours des morts-vivants et que m’en dire plus mettrait nos deux vies en danger.
« Je n’ai jamais vu quelqu’un se dégriser aussi vite par peur après avoir bu autant, alors ils devaient dire la vérité. Si tu acceptes le travail, nous pourrons essayer ensemble de leur faire cracher le morceau.” dit Haug.
« Ce n’est pas être dramatique, c’est être trompeur ! » Kamila répond. « D’abord ton accueil/ambuscade et maintenant ça ? Tu es le pire des bavards, comment as-tu réussi à survivre aussi longtemps ? »
De nombreux clients laissèrent tomber le déguisement qu’ils portaient au cas où des humains entreraient dans l’établissement et jetèrent des regards réprobateurs à Haug pour son manque de tact.
« Donc en fait, ce que tu dis, c’est que si j’accepte tes conditions et si je réussis, alors quelqu’un pourrait me dire la vérité sur ce qui est arrivé à Lark ? » Cette révélation n’apaisa pas la colère de Lith, elle ne fit que l’attiser davantage, faisant s’ouvrir trois autres de ses yeux.
« Je m’excuse pour mon patron. » Un serveur masculin mince d’une vingtaine d’années dit en leur faisant une profonde révérence. « Il a un penchant pour la théâtralité et l’affectation, se croyant flamboyant alors qu’il est en réalité agaçant.
« Pourtant, il veut bien faire et c’est quelqu’un de bien, alors nous nous laissons généralement faire pour ne pas le blesser. Tu n’as pas idée du nombre de clients qui, pour la première fois, lui ont donné un coup de poing dans le nez. »
Haug ne savait pas si c’était pire le fait que tout son plan avait été un échec total ou le fait que tout le monde semblait le considérer comme un type qui se mettait sans cesse le pied dans la bouche.
« Oui, c’est le mieux que je puisse te promettre ». Haug dit à Lith après avoir repoussé le serveur dans la cuisine.
« Que penses-tu que je doive faire, Kami ? » Lith était trop occupé à contenir sa rage pour penser clairement et, sans Solus, Kamila était la seule personne en qui il pouvait avoir confiance.
” En tant que Constable, je dirais que c’est toujours une piste pour trouver qui a tué Lark. Nous n’avons encore rien trouvé, et s’occuper des ordures, ça fait partie de la description de mon travail. » dit Kamila.
‘Voilà qui est fait ! Demain, j’engagerai quelqu’un pour écrire mes discours.’ Pensa Haug, qui n’aimait pas être considéré comme le méchant.
« En tant que petite amie, cependant, je suis contre. Haug ne t’a donné aucun détail, n’a rien fait pour gagner ta confiance, et il pourrait tout aussi bien te faire tomber dans un piège. Même s’il veut vraiment bien faire, tu as une querelle avec les morts-vivants.
« Si Haug s’occupe d’eux avec la même habileté que celle qu’il nous a montrée ce soir, tu seras mort dès que tu entreras dans leur ville ». dit Kamila.
« Elle a raison. Lith acquiesça tandis que son esprit se calmait, lui permettant de réfléchir à la meilleure marche à suivre. « Si tu veux vraiment mon aide, laisse tomber la comédie et dis-moi ce que tu cherches vraiment. Notre table est prête et tu as déjà gâché mon humeur. »
Merci pour le chapitre