Traducteur: TheCounterspell
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Plus tard, ce jour-là, lorsque Solus est revenu avec l’identité du coupable, un échantillon du poison et les nouveaux ragots hilarants comme prix, elle s’attendait à ce que Lith soit excité ou au moins soulagé.
Au lieu de cela, il faisait la tête, avec le même visage ennuyé qu’il avait lorsqu’il était obligé de passer du temps avec Trion.
« Pourquoi est-tu si sombre ? On l’a démasqué, on peut la virer quand on veut. Souris un peu. »
« Je sourirais en effet si nous avions réussis à la trouver à la première ou peut-être à la cinquième tentative.
Mais à moins que les maths ne soit devenu une question d’opinion depuis la dernière fois que j’ai dormi, fouiller treize pièces sur dix-huit signifie que tu a fouillé trente-neuf personnes. Plus des deux tiers des membres du personnel.
A ce stade, nous pourrions aussi bien fouiller les cinq autres pour vérifier si elle a des complices ou non. En plus de ça, cette femme de chambre n’était même pas sur ma liste. La femme psychopathe m’aurait battu sans ta nouvelle capacité. »
Lith a commencé à faire les cent pas, son esprit analysant les choix qui s’offraient à lui.
« Tu es un vrai rabat-joie, tu sais ? » Solus fit la moue.
« Désolé, tu as fait du bon travail, mais mets-toi à ma place. D’abord, nous avons mis tellement de temps à la trouver que je suis sûr que la comtesse a déjà remarqué que quelque chose ne va pas. Le comte et ses héritiers ont été empoisonnés quotidiennement, et pourtant ils vont parfaitement bien.
On peut supposer qu’elle aura bientôt recours à une approche plus directe. Nous devons agir vite, avant que son pion ne s’enfuie de la scène.
Deuxièmement et surtout, cette nouvelle rumeur que tu m’a apportée est un cauchemar ! Bien sûr, c’est très amusant jusqu’à ce que tu réalise que si la rumeur arrive aux oreilles de la comtesse, elle pourrait y croire.
Si je me moque d’être une cible, on ne peut pas en dire autant de ma mère ! Nous devons boucler cela rapidement et essayer d’obtenir le plus de preuves possible. De cette façon, celui qui s’occupe du processus d’annulation sera forcé d’accélérer son cul bureaucratique.
Ensuite, je peux demander au comte de faire venir ma famille ici dès que possible. Quand ces imbéciles verront que je suis le portrait craché de mon père, cette rumeur stupide s’éteindra enfin. Alors seulement, je pourrai à nouveau me concentrer sur la protection du comte. »
« Eh bien, oui. » Solus haussa les épaules. Mais tu oublies le bon côté des choses. Si la comtesse se laisse prendre à cette rumeur, elle sera très en colère. Et quand elle est en colère, elle fait des erreurs vraiment stupides. Toujours aussi pessimiste. Ce n’est pas étonnant qu’avec un visage perpétuellement aigri, tu ressembles à une merde dans un miroir. »
Depuis que Solus avait commencé à suivre les suspects, Lith n’était pas resté inactif non plus. Pour utiliser ce qu’elle trouverait, il lui fallait une excuse plausible.
À des moments aléatoires de la journée, il faisait semblant d’aller enquêter seul, laissant les trois nobles avec les gardes, alors qu’en réalité il restait toujours dans les environs, prêt à intervenir en cas de nécessité.
De plus, il avait demandé au comte de lui faire visiter sa bibliothèque magique, obtenant ainsi l’occasion d’emprunter quelques livres de niveau quatre et de les stocker dans Soluspedia.
Même lorsqu’ils étaient séparés, Lith pouvait toujours accéder aux deux dimensions de stockage, il fallait juste un certain effort pour les faire fonctionner.
Cela lui a permis d’approfondir ses connaissances sur les possibilités de la magie, et lui a donné plusieurs nouvelles idées.
Le lendemain, après que Solus ait identifié au moins un autre agent de la comtesse, Lith a commencé à préparer les dernières étapes de son nouveau plan, tandis que Solus fouillait les sept pièces restantes.
Il s’avéra qu’ils avaient mal calculé, puisque le maître d’hôtel et le chef cuisinier avaient tous deux leurs propres chambres privées, en raison de leur statut et de leur ancienneté. Sa tâche a été accélérée et facilitée par le fait qu’elle n’avait plus besoin de suivre la cible pendant une journée entière.
Solus pouvait simplement se faufiler à l’intérieur et chercher des preuves dès que la voie était libre. Du côté de Lith, les choses étaient un peu plus délicates. D’abord, il a dû identifier le poison dans l’échantillon que Solus a ramené. C’était un liquide incolore et inodore.
Il en étala une petite goutte sur son doigt et une autre sur sa langue, sans l’avaler. Il avait un goût sucré et acide à la fois.
‘Qu’est-ce que c’est que ça ? Un poison au goût de pizza à l’ananas ? C’est dégoûtant ! Et moi qui espérais avoir laissé cette saloperie sur Terre.’
Alors que son estomac était agité par ces horribles souvenirs, les zones où il avait répandu le poison commençaient à s’engourdir. Après un peu plus de temps, elles sont devenues rouges et enflées.
Comme il avait de plus en plus de mal à respirer, Lith a immédiatement neutralisé le poison, avant de le chercher dans les livres du comte qu’il avait stockés dans Soluspedia.
Heureusement, dans ce monde, il ne devrait pas y avoir de poisons synthétiques en dehors des variétés magiques. Ça ne devrait pas être difficile de trouver le bon.
Il s’agissait en fait d’un extrait d’un type rare de fruit ressemblant à une mûre qui pousse généralement dans les marais. Les mûres blanches, plus communément appelées doomberries, à l’état naturel avaient simplement une odeur sucrée et un goût dégoûtant. Si leur jus était correctement distillé et condensé, il devenait hautement toxique.
Les symptômes d’un faible dosage correspondent à l’histoire du comte et les effets ressentis par Lith correspondent parfaitement à la description de sa forme concentrée.
A ce stade, la question finale était de trouver un moyen d’obtenir une confession complète sans détruire la bonne image que le Comte Lark avait de lui. Lith n’a pas manqué la réaction de dégoût du comte à l’évocation de la torture.
Lith ne s’intéressait pas aux arts, mais d’après la façon dont le Comte l’avait dépeint, il était clair que dans son esprit le jeune magico était vaillant et juste, plutôt qu’un intrigant au sang froid avec un penchant pour infliger de la douleur.
‘C’est tellement stupide. Non seulement je dois le sauver, mais je dois aussi le faire d’une manière qu’il approuverait. Avoir un homme bon comme soutien est à la fois une bénédiction et une malédiction. Je dois être créatif.’
N’ayant presque plus d’options, Lith eu besoin de vérifier des livres qu’il n’aurait jamais pensé pouvoir lui être utiles, avant d’aller voir le Comte et de lui expliquer le seul plan assez fou pour avoir un soupçon de chance.
*****
Quelques jours plus tard, Lynna Crestwick était à bout de nerfs. La comtesse en avait assez de ses échecs et lui avait clairement dit de faire le travail ou de fuir pour sauver sa vie.
« Cette garce ingrate ! Après tant d’années de bons et loyaux services, couvrant toujours ses arrières, se portant même volontaire pour se débarrasser de son mauvais mari, c’est ainsi qu’elle me remercie ? Maintenant je comprends pourquoi cet enfoiré veut se débarrasser d’elle.
Je vais faire une dernière tentative avant de partir d’ici. J’en ai marre d’être coincé entre le marteau et l’enclume, de toujours surveiller mes arrières. Si ça échoue, je m’échapperai vers l’Empire des Gorgones. Je devrais y être en sécurité. »
Elle n’avait aucune idée de ce qui avait pu se passer. Avant d’être renvoyé, Genon lui avait dit que le baiser de la mûre était un poison puissant que même lui aurait du mal à désintoxiquer. Le comte aurait-il une constitution inhumaine malgré sa minceur ?
Pendant son service en cuisine, elle a attendu que les assiettes soient laissées sans surveillance pour ajouter deux cuillerées de poison dans l’assiette du comte. Il était impossible de le rater, puisque même les serviettes de table portaient les initiales brodées.
Cette dose serait suffisante pour tuer une douzaine d’hommes, mais elle était fatiguée d’augmenter lentement la quantité, jour après jour, en attendant que quelque chose se passe.
Quelques heures plus tard, elle a finalement réussi. Après avoir mangé la soupe, le comte avait commencé à avoir des difficultés à respirer et sa langue avait gonflé comme une éponge.
Le soi-disant gamin magicien et Pontus, qui avait été médecin de campagne dans l’armée, n’ont pas pu l’aider. Ce salaud était enfin mort !
Lynna, tout comme ses collègues, s’est mise à sangloter de façon incontrôlable. Mais pendant qu’ils pleuraient de tristesse, elle pleurait de joie. Maintenant, elle était en sécurité, et avec la somme convenue avec la comtesse, elle pouvait enfin réaliser le rêve de sa vie.
Elle n’avait plus besoin de se casser le cul pour quelqu’un d’autre, c’était son tour de vivre dans une belle maison, entourée de domestiques.
Bien sûr, elle devait d’abord attendre que l’enquête soit terminée.
Jadon, le nouveau comte, a imposé la loi martiale, interdisant à quiconque de quitter la maison sans sa permission. Lynna n’avait rien à craindre, pensait-elle.
Dès qu’elle avait épicé l’assiette du défunt comte, elle avait jeté le reste du poison et lavé soigneusement la fiole avant de la remettre dans le garde-manger de la cuisine.
Pendant le reste de la journée, chaque pièce a été passée au peigne fin et chaque membre du personnel a dû subir un long interrogatoire. Quand ils l’ont finalement laissée partir, elle était épuisée. Tout ce stress et ces émotions l’avaient épuisée.
De plus, elle commençait à réaliser qu’elle avait tué un homme, et un bon en plus. Elle a essayé de soulager sa conscience coupable en pensant à sa richesse et son bonheur futurs, mais au lieu de cela, elle a fini par remettre en question tout ce qu’elle avait fait jusqu’à présent.
‘Et si cette salope ne tenait pas parole ? Ce n’est pas comme si je pouvais révéler son crime, après tout. Pire encore, et si ma récompense s’avère être un couteau dans le dos ou une boisson empoisonnée ? Elle n’a plus besoin de moi, je ne suis plus qu’un détail.’
‘Grands dieux, qu’ai-je fait ? Est-ce que j’ai vraiment tué un bouffon inoffensif, juste pour un tas d’or ?’ Les mots “tas” et “or” avaient encore un effet apaisant sur elle, alors elle décida d’aller se coucher et de laisser tout ce drame derrière elle.
‘Ce qui est fait est fait, tous les remords du monde ne ramèneront pas le Comte, que les dieux aient pitié de son âme.’
Le problème est que ses colocataires n’arrêtent pas de parler de ce qui s’est passé, c’était la première fois depuis des années qu’un meurtre se produisait dans ces murs.
Après quelques cris et chamailleries, elle réussit à les convaincre de fermer les rideaux et d’éteindre la lampe à huile.
Lynna venait de fermer les yeux quand la poignée de la porte s’est mise à tourner et à claquer. Quelqu’un essayait d’entrer !
Dès que la lumière a été rallumée, le cliquetis s’est arrêté.
« Qu’est-ce que c’était ? » Demanda l’une de ses colocataires.
« Ça doit être une autre des blagues stupides de Syka ! Elle est vraiment un trou du cul ! » Répondit l’autre.
« Et comment a-t-elle pu faire ça si toutes nos chambres sont fermées de l’extérieur ? La loi martiale, tu te souviens ? » fit remarquer Lynna.
Alors qu’ils essayaient encore de trouver une explication, la pièce est soudainement devenue si froide qu’ils pouvaient voir leur souffle se condenser, la fenêtre de leur chambre est devenue toute embuée.
Une de ses colocataires eu très peur, et a frappé à la porte en appelant à l’aide, mais personne n’a répondu. Tout ce qu’elles ont pu faire, c’est porter leurs vêtements les plus lourds et se couvrir avec les couvertures.
Puis, la lampe à huile s’est éteinte. Peu importe les efforts qu’elles déployaient, il était impossible de la rallumer. La panique s’est installée lorsque la poignée a recommencé à claquer, encore plus fort qu’avant, tandis que leurs lits tremblaient comme pendant un tremblement de terre.
« C’est comme dans les vieilles histoires que ma grand-mère me racontait quand j’étais petite ! » Hurla l’une des servantes.
« Un esprit vengeur essaie d’entrer ! »
« Grandis, Seria ! Les fantômes n’existent pas ! » Lynna était une femme d’action, elle ne croyait pas aux contes populaires. Elle souleva sa table de nuit, pour s’en servir afin de briser la fenêtre qui refusait de s’ouvrir, lorsqu’elle le vit.
Le défunt comte Trequill Lark était devant elle, bien que sa chambre soit au premier étage. Toute sa silhouette était d’un blanc pâle, brillant dans une faible lumière comme une luciole.
Ses yeux étaient tout blancs, sans pupilles, et versaient des larmes de sang. De petites flammes bleues jaillissaient de ses cheveux blancs comme neige, dansant autour de lui tout en émettant des cris de douleur.
Leurs regards se sont croisés, Lynna n’a pas pu détourner les yeux, son corps entier s’est figé, la table de nuit toujours levée.
« Comment as-tu pu me faire ça ? » La voix du comte semblait déformée et lointaine, à peine un murmure, mais elles l’entendaient aussi clairement qu’un cri.
Hurlant de terreur, les trois femmes courent vers la porte, essayant de l’ouvrir et appelant à l’aide.
Quand elles se retournèrent, le comte flottait déjà à l’intérieur, bien que la fenêtre soit toujours verrouillée.
Lorsqu’il a tendu la main, elles ont senti une secousse leur parcourir la colonne vertébrale et elles sont tombées dans un coma froid.